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28 avril 2007

Valais : une opposition indécente à l'armée

Le conseiller fédéral Samuel Schmid s'est rendu hier à Sion pour mener plusieurs discussions sur le thème de la présence des avions à réaction, et notamment des F/A-18. Une association de riverains, appuyée par une pétition comptant quelque 6000 signatures, combat en effet en des termes virulents la présence des jets sur l'aérodrome militaire de Sion. Et la mobilisation très limitée des opposants ne les a pas empêchés d'être écoutés par le Chef du DDPS, venu pour présenter plusieurs mesures susceptibles de réduire les nuisances sonores.

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La suite ici !

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27 avril 2007

RMS : nouveaux billets

Ces derniers jours, le blog collectif de la Revue Militaire Suisse a abordé plusieurs thèmes :

Bonne lecture !

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26 avril 2007

Autres temps, autre moeurs...

Comme 3 ans et demi peuvent changer les choses...

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L'Europe dénoue la crise nucléaire iranienne (Le Temps, mercredi 22 octobre 2003)

Au cours de la visite des chefs des diplomaties allemande, française et britannique, Téhéran a accepté un contrôle renforcé de ses activités en signant le protocole additionnel au Traité de non-prolifération (TNP) et la suspension de tout enrichissement d'uranium. Washington reste prudent.

A dix jours de l'expiration d'un ultimatum de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Téhéran a accepté mardi de donner aux ministres des Affaires étrangères allemand, français et britannique les garanties prouvant la nature purement civile de ses activités nucléaires, comme le réclamait la communauté internationale depuis des mois. Les Iraniens semblent s'être rappelés qu'ils avaient des «amis» européens pour sortir de la crise sur leur programme nucléaire, alors que les relations s'étaient passablement refroidies au cours des derniers mois.

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Tentative de l'UE de négocier avec Téhéran (Le Temps, jeudi 26 avril 2007)

Le négociateur iranien sur les questions nucléaires, Ali Larijani, et le haut représentant de la diplomatie européenne, Javier Solana, ont entamé mercredi une rencontre de deux jours à Ankara.

Ali Larijani a exprimé à son arrivée à Ankara l'espoir que ses discussions avec l'envoyé de l'Union européenne servent à évaluer de «nouvelles idées» qui pourraient être mises sur la table pour sortir le dossier nucléaire de l'impasse. Javier Solana, de son côté, a espéré que la rencontre permette «d'avancer sur la voie de discussions préparatoires qui puissent conduire le plus tôt possible à des négociations sérieuses». Il a confié aux journalistes à son arrivée à la réunion qu'il venait à ces discussions avec «une attitude constructive».

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Un commentaire est-il vraiment nécessaire ?

Posted by Ludovic Monnerat at 0h41 | Comments (34) | TrackBack

25 avril 2007

Alerte média : la RSR (8)

Entre de multiples activités, le soussigné est à l'instant passé sur les ondes de RSR La Première à propos du billet ci-dessous, pour donner quelques explications sur cette France qui ne fait pas ou plus rêver. On ne pourra toutefois pas nier que la France suscite l'intérêt des Suisses ! :-)

Posted by Ludovic Monnerat at 17h57 | Comments (2) | TrackBack

24 avril 2007

Le nouveau rêve français

L'un des éléments-clefs du discours victorieux prononcé par Nicolas Sarkozy au soir du 22 avril dernier était le lancement d'un « nouveau rêve français » comme thème de campagne. Sans entrer dans le débat politique, il vaut la peine de se pencher sur cette évocation onirique à l'échelle d'un pays, dans une perspective extérieure, helvétique, pour tout dire provinciale, mais aussi strictement personnelle. Est-ce que la France fait rêver, est-ce que la France peut demain faire rêver ?

En tant que francophile avéré, ayant le goût de la chose militaire, je peux naturellement dire qu'une certaine France fait rêver, la France des armes, la France du courage dans l'adversité, la France du panache dans le fracas. L'épopée de Leclerc vue par ses compagnons de combat, les carnets tragiques de Mouchotte ou le grand cirque à la fois enivrant et dégrisant de Clostermann ont marqué mon enfance ; la ténacité dans la défense de Bir Hakeim, l'allant dans l'intervention à Kolwezi, la lutte désespérée pour Dien Bien Phu, la solennité du serment de Koufra ont frappé mon imagination ; le bouclier mécanique du commandant de Gaulle, l'intoxication décortiquée par Pierre Nord, la clarté stratégique du général Francart, le récit dépassionné et factuel du colonel Langlais ont nourri ma réflexion. J'aurais pu revenir plus loin dans l'Histoire pour dire la même chose. Mais cette France, qui reste une nation militaire de premier plan, n'est de toute évidence pas celle qui est censée nous faire rêver.

La France des arts et de la culture possède bien entendu un pouvoir évocateur plus étendu, et il serait vain de tenter en quelques mots de la résumer ; mais cette aura qui scintille depuis le XVIe siècle est justement avant tout ancrée dans le passé, ce qui reste à la fois l'héritage et le fardeau de la grandeur. La France de l'architecture, des châteaux, des grands travaux, est également admirable, mais les constructions les plus impressionnantes restent des expressions largement figées. La France de la haute technologie, du TGV, du Concorde, du Rafale ou du Tigre est évidemment digne de respect, sans pour autant se distinguer à outrance d'autres nations européennes - ayant même collaboré avec elles pour certains projets. Enfin, la France des grands crus, des grandes tables, des grands parfums, de l'art de vivre, mérite certainement une attention particulière, et se laisse agréablement goûter, mais on ne peut rêver uniquement de plaisirs sensuels. Il faut autre chose, un mouvement, un élan, une projection. Un avenir, en fait. Et c'est là que le bât blesse.

Je vois mal, en effet, un avenir radieux à la France - et ce n'est pas faute de le vouloir. Le chômage élevé et durable, les déficits abyssaux et parfois cachés, la productivité artificiellement affaiblie, l'exode croissant des cerveaux, la subventionnite à tous les niveaux, les « troisièmes tours » sociaux à gogo, la légitimité limitée des institutions, la calcification de la classe politique, la multiplication des zones de non droit, la décadence profonde de l'autorité, les tabous sur l'identité nationale, la pratique d'une immigration incontrôlée, le dévoiement de la politique étrangère, le poids du politiquement correct - voilà autant de raisons qui me font douter de la France. Je ne prétends ni à l'objectivité, ni à l'exhaustivité, ni même à l'équité, mais la Suisse me paraît un pays très nettement mieux loti, et dont l'avenir, quoi qu'il en soit, s'annonce bien plus avenant, pour peu que l'on continue à se battre pour. J'aime la France, j'aime y aller, j'aime la découvrir et apprendre à la connaître, mais la France ne me fait pas rêver, et pour rien au monde ne souhaiterais-je y vivre.

Le nouveau rêve français de Nicolas Sarkozy n'est pas à portée de main. Peut-être est-il toutefois préférable de fixer une vision à long terme pour fédérer aujourd'hui les énergies!

Posted by Ludovic Monnerat at 21h58 | Comments (123) | TrackBack

23 avril 2007

L'échec d'une icône médiatique

Ce blog n'est pas le lieu de discussions purement politiques, c'est-à -dire dans le sens des partis, mais il me vient tout de même une réflexion au vu des résultats du premier tour de l'élection présidentielle française : le score de José Bové, 1,3%, est étonnamment bas pour une icône médiatique, pour un personnage célébré par les médias. On peut trouver des explications relativisantes à cet échec : l'élection présidentielle est verrouillée par les partis de gouvernement, elle exige une préparation et des moyens financiers inaccessibles à un "petit" candidat, il y avait trop de candidatures "anti-système", etc. Mais malgré cela, voir un acteur politique et médiatique aussi populaire que Bové ne rassembler qu'un demi-million de voix reste significatif.

Le verdict des urnes semble parfois cruel pour les activistes convaincus de la justesse de leurs idées, mais la représentativité populaire n'en demeure pas moins un fondement essentiel de toute légitimité. La rhétorique de la vague dite altermondialiste sur laquelle a surfé José Bové a toujours justifié sa violence intrinsèque par la légitimité de son action, à défaut de sa légalité ; mais les "anti-tout" analogues à l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne ont surtout évité de soumettre leur supposée légitimité au verdict, et il faut rendre hommage à Bové pour l'avoir essayé - avec le résultat éclairant que l'on sait. Ces idées ne sont que le cheval de bataille d'une ultra-minorité, qui doit à ses relais dans les médias et à ses complicités dans les rédactions d'avoir donné l'illusion de représenter une force politique. Mais un cheval de bataille n'est pas une politique...

Au-delà de la participation exceptionnelle de nos voisins français, il faut donc souligner une fois de plus que la démocratie est et reste le meilleur moyen de remettre à leur place les extrémistes et leurs messages, ainsi que toutes les luttes de perceptions bâties à coup de sondages ponctuels, de manifestations outrées ou de pétitions fracassantes, tous fondamentalement non représentatifs.

Posted by Ludovic Monnerat at 6h40 | Comments (69) | TrackBack

22 avril 2007

RMS : nouveaux articles

Sur le nouveau site de la Revue Militaire Suisse, 4 articles ont été mis en ligne ces derniers jours :

Par ailleurs, le blog collectif de la RMS a abordé récemment plusieurs thèmes :

Bonne lecture !

Posted by Ludovic Monnerat at 12h29 | Comments (3) | TrackBack

Armes et munitions, suite

Le vain compromis proposé par la commission de politique de sécurité du Conseil des États, et consistant à exiger le dépôt des munitions de poche à l'arsenal sans retirer la garde de l'arme personnelle, n'a pas tardé à voler en éclats : il faut lire la série d'articles publiée aujourd'hui dans Le Matin pour s'en convaincre. D'une part, la facilité à se procurer des munitions légalement et la rareté des actes violents commis avec la munition de poche, comme je l'expliquais, semblent confirmées par ces déclarations de Rita Fuhrer ; d'autre part, la facilité à se procurer des munitions illégalement, au cours des tirs obligatoires ou durant des périodes de services, est également confirmée - encore que décrite en termes nettement exagérés, et avec une image erronée (les gren main 85 sont une rareté ; les gren main d'exercice explosives 85, noires, sont employées à l'instruction).

Autrement dit, nous voilà de retour à la case départ, avec des appels stridents au désarmement des citoyens-soldats sans réflexion stratégique sur les conséquences d'une telle décision, avec des sondages préparant les esprits à un tel désarmement, mais aussi avec un appel à une votation populaire qui est la seule manière de trancher sur ce sujet. Etant entendu que les cadres de milice comme moi sauront faire entendre leur voix, et rappeler que la rupture unilatérale de contrat avec la Confédération et ceux qui se sont engagés individuellement à la défendre doit aussitôt lever toute obligation en la matière : un citoyen-soldat sans son arme personnelle n'en est plus un.

Lorsque les Suisses seront confrontés à l'obligation de voter sur un pan essentiel de leur sécurité, et non interrogés sur un thème d'actualité abordé de façon émotive et biaisée, je suis persuadé qu'il réaffirmeront les valeurs qui fondent depuis si longtemps l'existence de ce pays, et dont l'indépendance reste l'une des plus fortes.

Posted by Ludovic Monnerat at 7h28 | Comments (53) | TrackBack

20 avril 2007

Les mégapoles du chaos

Les grandes villes de notre ère forment le milieu le plus complexe et le plus exigeant pour toute force chargée d'y maintenir la sécurité ou d'y imposer leur supériorité. Cela n'a rien de nouveau, mais la croissance démesurée des cités et leur transformation en mégapoles tentaculaires multiplient les difficultés. La ville d'Alger en 1957, lors de la bataille remportée par les troupes françaises au prix de méthodes contre-productives, comptait environ 884'000 habitants (lu dans le livre de Pierre Pellissier). C'est 5 fois moins qu'aujourd'hui, et 6 fois moins que Bagdad, sans que la densité des troupes américaines et des forces irakiennes n'égale celle des forces françaises. Un autre exemple de mégapole chaotique est celui de la ville de Rio de Janeiro, où la violence a pris de telles proportions que le déploiement de l'armée y est demandé. Extrait d'un article de RFI :

Le regain de violence soulève à nouveau la question de la militarisation de Rio de Janeiro. Au mois de juillet prochain, la ville doit accueillir les Jeux panaméricains. Entre la sécurité des athlètes et celle des spectateurs, les policiers seront sur les dents. Le président Luiz Inacio Lula da Silva pourrait décider de déployer l'armée d'ici cette date.
[...]
Ce n'est pas la première fois que le pouvoir central est appelé à la rescousse. Mais les opérations précédentes menées par les militaires consistaient à envahir en force les favelas (bidonvilles). Ces opérations provoquent souvent de violents affrontements avec les bandits et les trafiquants, semant la terreur dans la population. L'attitude des soldats entraîne aussi des réflexes d'autodéfense de la part des habitants des favelas et les opérations dégénèrent en bataille rangée.
[...]
Rio de Janeiro, avec son agglomération de 11,3 millions d'habitants et ses 752 favelas, est considérée comme l'une des villes les plus violentes d'Amérique du Sud. En 2005, le Brésil a enregistré 55 312 homicides, dont 6 438 dans l'État de Rio. La mort violente est la principale cause de décès des hommes âgés de 15 à 44 ans.
Amnesty International comptabilise une moyenne de 50 homicides pour 100 000 habitants, tout en signalant que 7% sont dus à des «hommes en uniforme».

Les causes de la violence sont une chose ; les dimensions de la ville en sont une autre. La concentration d'une population aussi nombreuse dans un espace multidimensionnel s'oppose obligatoirement au maintien d'une autorité publique et crée des conditions dans lesquelles celle-ci se trouve contestée et combattue comme lors d'un conflit armé. Lorsqu'il est nécessaire d'engager des formations militaires pour reconquérir des quartiers entiers et que celles-ci font face à une ripose acharnée, on se situe en effet dans une logique de guerre et de non droit, dans un milieu non permissif où d'autres formes d'autorités se sont substituées à l'État affaibli. Et la croissance anarchique qui caractérise la plupart des mégapoles renforce cette tendance forte, de Lagos à Karachi, de Bombay à Bogota.

Que la nature chaotique des mégapoles affecte puissamment le devenir des États-nations et favorise l'avènement d'autres légitimités n'est pas une conclusion originale...

Posted by Ludovic Monnerat at 21h34 | Comments (12) | TrackBack

19 avril 2007

La vertu de la fermeté

Après les preuves répétées de détermination inexistante données par les Européens depuis presque 4 ans face à l'Iran, à son programme nucléaire, à son ambition conquérante et à ses velléités génocidaires, il est assez intéressant de lire ce texte d'Amir Taheri, qui rappelle les causes, le déroulement et les effets de la seule confrontation armée à ce jour entre l'Iran khomeiniste et les États-Unis. Extrait :

Within hours, President Ronald Reagan ordered the US task force to retaliate. The IRCG responded by firing missiles at US vessels without inflicting any harm.
[...]
The IRCG lost 87 men and over 300 wounded. Later, the Islamic Republic filed a suit against the US at the International Court at The Hague claiming losses amounting to several billion dollars. (The court rejected Tehran's suit in November 2003.)
[...]
The battle, nicknamed by the US "Operation Praying Mantis", was followed in July by a tragic accident when the USS Vincennes shot down an Iran Air jetliner by mistake, killing all 290 passengers and crew.
Khomeini interpreted the accident as a deliberate escalation by the US and feared that his regime was in danger. Rafsanjani and other advisers used that fear to persuade the ayatollah to end the war with Iraq, something he had adamantly refused for eight years.
A broken Khomeini appeared on TV to announce that he was "drinking the chalice of poison" by accepting a UN-ordered ceasefire. He was no longer going to Karbala on his way to Jerusalem.

La conclusion de l'analyste iranien est intéressante : un régime jusqu'auboutiste poursuit nécessairement sa route jusqu'à ce qu'il rencontre un obstacle suffisamment solide pour le forcer à stopper et à changer de cap. La vertu de la fermeté est une chose qui semble bien absente des cercles politiques en Europe, généralement inconscients de l'image faible qu'ils donnent d'eux-mêmes en prônant la modération, mais elle n'est pas perdue de vue pour tout le monde...

Posted by Ludovic Monnerat at 21h51 | Comments (10) | TrackBack

18 avril 2007

RMS : nouveaux billets

Ces derniers jours, le blog collectif de la Revue Militaire Suisse a abordé plusieurs thèmes :

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Posted by Ludovic Monnerat at 18h42 | Comments (1) | TrackBack

17 avril 2007

Faute des armes, les munitions

Si l'on en croit la commission de politique de sécurité du Conseil des États, les munitions dites de poche que détiennent les citoyens-soldats suisses doivent leur être retirées, à l'exception des troupes d'intervention chargées de missions de protection telles que la sécurité militaire. Les opposants au principe de la milice et des citoyens armés se consolent avec ce "premier pas" dans la bonne direction, puisque faute d'avoir pu retirer les armes de nos mains, interdire les munitions qui les accompagnent a une portée symbolique. D'autres politiciens affirment qu'il n'y a pas lieu d'établir des liens entre ces deux éléments. Un peu comme si l'essence et la voiture n'avaient rien à voir !

D'un point de vue strictement militaire, les boîtes de cartouches au calibre 5,6 mm ou 9 mm ont il est vrai une importance très limitée, puisque le fait de conserver son arme de service à domicile n'est plus justifiable par l'imminence d'une possible mobilisation de guerre, mais doit tout ou presque au maintien de la volonté de servir, et donc de la responsabilité individuelle dans la sécurité collective. De plus, le retrait des munitions de poche n'aurait pas de conséquence sur la pratique du tir dans la société suisse, au contraire d'un dépôt des armes aux arsenaux, et donc n'affecterait pas cet entraînement à la précision qui reste utile en tant qu'apprentissage de base du fonctionnement des armes et des trajectoires.

D'un point de vue strictement sécuritaire, en revanche, l'absence des munitions militaires promet d'avoir un impact tout aussi limité, puisqu'il est très facile de se procurer en toute légalité des munitions du même calibre. J'aimerais bien avoir accès à des statistiques précises montrant combien d'actes violents commis avec des armes de service ont également impliqué les munitions de poche dans leur boîte close, et combien ont au contraire utilisé des munitions privées. De toute manière, il n'est pas rare que des citoyens-soldats - et notamment des cadres - conservent par devers eux un petit stock de cartouches "issues" d'une période de service, en parfaite violation des prescriptions sur l'emploi des munitions militaires. Et allez distinguer une GP 90 achetée dans le commerce d'une GP 90 reçue du chef mun...

En d'autres termes, la décision prise par la commission des États n'est pas de nature à mettre un terme à la polémique ou à avoir un effet sensible sur la situation. Elle ne représente qu'un compromis politique permettant aux uns d'afficher leur empathie envers les victimes de quelques faits divers montés en épingle, et aux autres d'afficher leur combativité sur un thème polarisé par l'idéologie. Quant à une réflexion stratégique qui verrait nos parlementaires tracer des pistes consensuelles sur la réorientation de notre politique de sécurité, au lieu de débattre au gré de l'actualité sur 50 cartouches en boîte, autant faire preuve d'un espoir invétéré et attendre la prochaine législature.

Posted by Ludovic Monnerat at 18h59 | Comments (64) | TrackBack

16 avril 2007

L'éternel retour du crime inexpiable

Tiens, aujourd'hui, chez Denner, il y avait des bananes du Costa Rica et des tomates de Hollande...

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Sans commentaire ! :-)

Posted by Ludovic Monnerat at 18h34 | Comments (4) | TrackBack

15 avril 2007

A l'assaut de la forteresse Europe

Les flux migratoires constants en direction de l'Europe ont connu un développement saisissant la semaine dernière : un navire chargé d'immigrants africains cherchant à atteindre les Canaries a été intercepté par la Garde civile espagnole dans les eaux mauritaniennes, en vertu d'un accord visant à réduire l'immigration illégale et permettant le prépositionnement des moyens ; mais au lieu de se laisser faire, les immigrants ont attaqué les Espagnols à coup de cocktails Molotov et d'autres projectiles, refusant de se laisser accoster et d'interrompre leur périple :

The wooden boat was carrying 57 people, including two children, when a Spanish patrol boat intercepted it April 4 off the coast of Mauritania, police in the islands said Tuesday. Spanish vessels are stationed in Mauritania as part of a European effort to keep Africans from setting out on dangerous journeys to the Canary Islands.
When the patrol boat got close, some of those aboard the smaller vessel threw Molotov cocktails and other projectiles at the Spanish boat, police said. No one was injured.
Spanish Civil Guard police dropped an inflatable raft into the water and used it to try again to get close to the Africans and calm them down, but people on the boat tried to slash the raft with sharp objects, police said.

Du coup, le navire a réussi à atteindre les Canaries, et même si les assaillants suspectés ont été renvoyés illico en Mauritanie, les autres passagers ont été autorisés à rester en Espagne, c'est-à -dire dans l'Union européenne. Ce qui devait très probablement être l'objectif des immigrants lorsqu'ils ont préparé leur tentative, dont le caractère offensif la fait toujours plus ressembler à une action de force tendant à l'invasion. Les tentatives d'assaut sont certes connues de l'Espagne via ses enclaves de Ceuta et Melilla au Maroc, mais cette esquisse de combat naval est une première.

Naturellement, il serait faux d'en déduire que cela indique inévitablement un développement futur dans ce sens, et donc une transformation progressive des flux migratoires illégaux vers l'Europe en une activité ouvertement violente et conflictuelle (elle l'est déjà sur le plan sociologique et identitaire). En revanche, cet incident rappelle encore une fois aux dirigeants politiques européens que l'immigration est l'un des grands défis de notre époque, que l'avenir de l'Europe telle que nous la connaissons est en jeu, et que déléguer aux seules forces de sécurité le règlement du problème est une manière inacceptable d'éviter des décisions difficiles sur la place publique.

Posted by Ludovic Monnerat at 11h09 | Comments (86) | TrackBack

13 avril 2007

RMS : nouveaux articles

Sur le nouveau site de la Revue Militaire Suisse, 4 articles ont été mis en ligne ces derniers jours :

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Posted by Ludovic Monnerat at 22h09 | Comments (5) | TrackBack

12 avril 2007

Un chapelet de bombes

Même si une bombe a explosé aujourd'hui dans le Parlement irakien à Bagdad, censé être puissamment protégé, le double attentat terroriste commis hier à Alger et les fanatiques qui se sont fait exploser à Casablanca ont provisoirement contraint la communauté internationale à porter son intention au-delà de la fournaise irakienne et de l'interprétation convenue qui prévaut dans les médias. Les terroristes suicidaires (c'est un honneur immérité que de les nommer kamikazes) qui se font sauter chaque jour ou presque en Irak ou en Afghanistan sont en effet mus par le même élan, par la même démarche que ceux qui ont attaqué les symboles du pouvoir en Algérie ou qui ont refusé d'être capturés vivants au Maroc. Un but unique les rassemble : l'avènement d'un État islamique.

Cette lutte à outrance est menée par les fous d'Allah dans chaque État comptant au moins une forte minorité musulmane, et c'est la raison pour laquelle le Pakistan, l'Indonésie, les Philippines et la Thaïlande, pour ne citer que des États sis au-delà du Proche-Orient, abritent des conflits armés. L'Occident s'est accommodé d'un tel bellicisme lorsqu'il suivait ses intérêts, et lui a même accordé son soutien dans certains cas comme en Afghanistan ; cela pouvait sans doute se justifier dès qu'il s'agissait d'abattre l'empire soviétique, mais il fallait bien que l'hydre ainsi soignée et soutenue poursuive son développement. Et maintenant que les différents États occidentaux abritent sur leur sol une minorité musulmane en croissance rapide, dont une partie soutient sans ambages la barbarie islamiste, on se rend compte que la lutte en question se déroule également chez nous. Et que le chapelet de bombes qui s'égrène jour après jour développe un écho à la fois global et local, planétaire et personnalisé.

COMPLEMENT (13.4 0930) : Cet éditorial de Claude Moniquet sur le site de l'ESISC est une lecture recommandée (fichier PDF).

COMPLEMENT II (13.4 1130) : D'après ces informations, les 3 voitures piégées qui ont été mis à feu à Alger contenaient 2 fois 700 kg et 1 fois 500 kg d'explosifs. Des chiffres qui semblent très élevés au vu de certaines images, et qui indiquent peut-être des explosifs de faible rendement...

Posted by Ludovic Monnerat at 16h46 | Comments (85) | TrackBack

11 avril 2007

Irak : une intoxication stupéfiante

Hier, la presse francophone, suivant en cela les agences de presse qui l'abreuvent d'informations, a présenté certaines commémorations de la chute du régime de Saddam Hussein comme une marée humaine contre la présence militaire américaine, témoignant d'une indiscutable volonté populaire : des dizaines de milliers d'Irakiens, affirmait le Figaro sous le titre "Nadjaf, carrefour de la contestation antiaméricaine" ; des centaines de milliers d'Irakiens, renchérissait Le Temps, n'hésitant pas à titrer de façon définitive "Les chiites d'Irak disent 'Non à l'Amérique'". Peu importe que les différentes enquêtes d'opinion menées en Irak depuis 2003 aient au contraire montré un soutien à la présence militaire internationale, au moins à court terme : l'information se devait d'être vraie, puisqu'elle était attendue depuis longtemps.

Les images disponibles de la manifestation, pour la plupart prises en gros plan, sont loin de confirmer les chiffres avancés dans la presse. Mais c'est un communiqué de la coalition (merci à Drzz pour en avoir fait mention ci-dessous) qui a jeté le pavé dans la mare : les images aériennes prises de la manifestation montreraient qu'entre 5000 et 7000 personnes seulement ont défilé dans les rues de Najaf, à l'appel de Moqtada Al-Sadr. Il serait souhaitable que la coalition diffuse les images lui permettant d'estimer ainsi cette participation, mais il est assez stupéfiant de constater la différence qu'elle établit avec l'image donnée par les médias. On espère d'ailleurs que ceux-ci oseront se pencher sur le cas pour rétablir la vérité, même si on n'y croit plus guère...

COMPLEMENT (13.4 2140) : D'après le lieutenant-général américain Ray Odierno, cité dans ce communiqué des forces armées US, les manifestants étaient moins de 15'000, au lieu du million revendiqué par les organisateurs.

Posted by Ludovic Monnerat at 17h12 | Comments (40) | TrackBack

Le prix sanglant des otages (3)

C'est un sujet que j'ai déjà abordé par deux fois, de façon assez générale d'abord, puis avec un complément plus récent. La problématique a été rappelée par la libération du journaliste italo-suisse Daniele Mastrogiacomo en échange de 5 chefs taliban, ce d'autant plus que la polémique déclenchée par cet arrangement a révélé que le reporter Gabrielle Torsello avait également été libéré en novembre grâce au versement d'une rançon de 2 millions de dollars, après 3 semaines de détention aux mains des Taliban. Une libération que les collaborateurs et auxiliaires locaux ne peuvent guère espérer, puisque le chauffeur et l'interprète de Mastrogiacomo ont été assassinés par leurs ravisseurs.

Il vaut la peine de s'interroger plus en détail sur l'impact que peuvent avoir 2 millions de dollars pour une mouvance belligérante telle que les Taliban. Une partie de cette somme doit forcément servir à graisser quelques pattes, voire à enrichir les intermédiaires qui se proposent "spontanément" au Gouvernement vers lequel se tournent les proches de l'otage, mais une partie également doit bien être réinvestie dans la capacité de combattre. Avec l'évolution actuelle des prix des armes légères en Afghanistan, soit 600 dollars pour une Kalachnikov et 100 dollars pour un lance-roquettes antichar, la moitié de la rançon devrait probablement permettre d'armer et de munitionner entièrement un millier d'hommes environ (base de mon estimation : 1000 dollars pour un fusil d'assaut avec 30 magasins, compte tenu des économies d'échelle et des pratiques du belligérant en question). Les Taliban vivant largement sur le dos des populations, les autres frais doivent être très limités...

Combien d'attaques, combien d'assassinats, combien d'exécutions peuvent commettre un millier de fanatiques ? Voilà une question que certains dirigeants politiques devraient se poser avant de dépenser l'argent de leurs contribuables pour des otages individuels. Sans même parler des risques encourus par leurs propres soldats, déployés en Afghanistan pour combattre les même fanatiques et contrecarrer leurs effets désastreux sur la société afghane.

Posted by Ludovic Monnerat at 10h24 | Comments (12) | TrackBack

10 avril 2007

Le nouveau retour du crime inexpiable

Tiens, ce matin, à la Migros, il y avait des bananes venant du Pérou...

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Bon, il faut dire que ces bananes portent à la fois le label Max Havelaar, signe en principe d'un commerce équitable, et le label bio, signe en principe d'une production respectueuse de l'environnement. De plus, il est plutôt difficile de faire pousser des bananes en Europe, et le fruit n'a guère d'équivalent (facile à digérer, sucré, etc.). Enfin, à Frs 3.40.- le kilogramme, c'est une offre qui semble plutôt compétitive...

Devrions-nous donc renoncer à cela pour obéir aux ayatollahs du développement durable ? :-)

Posted by Ludovic Monnerat at 16h20 | Comments (14) | TrackBack

8 avril 2007

L'haleine fétide du défaitisme

La semaine écoulée n'entrera peut-être pas dans les annales comme un tournant stratégique, mais elle aura révélé tout un pan de futurs possibles, à l'aune d'un défaitisme omniprésent. Trois événements peuvent à cet égard être cités.

Premièrement, les 15 militaires britanniques capturés par les Forces armées iraniennes sans la moindre velléité de résistance ont été paradés devant la presse et incités à vendre aux médias le récit de leur captivité. Sans que leur refus de combattre ne soit condamné par leur hiérarchie, bien au contraire. Les options militaires imaginables, ou même proposées par l'allié américain, ont promptement été repoussées. Alors que 4 soldats de l'Army étaient tués dans le sud de l'Irak, là où l'Iran mène une guerre par procuration contre la Grande-Bretagne.

Deuxièmement, la présidente de la chambre des représentants américaine (traduction maison de US House Speaker) a effectué une tournée au Moyen-Orient entièrement contraire à la politique du pouvoir exécutif légitime, parfois en foulard, et fournissant une légitimité politique stupéfiante aux ennemis de son pays, n'hésitant pas à aller en Syrie à l'encontre des positions de la communauté internationale pour donner l'apparence d'un dialogue. Alors que le leader démocrate de la même chambre allait s'entretenir en Egypte avec le leader des Frères Musulmans, l'une des organisations majeures de la nébuleuse islamiste, et qu'à domicile la notion de "guerre contre le terrorisme" était bannie.

Troisièmement, même Israël suit la ligne des Gouvernements occidentaux consistant à négocier et à payer lors de prises d'otages, puisqu'une liste de prisonniers du Hamas paraît avoir été acceptée pour obtenir la libération du caporal Shalit, dont la capture a déclenché les hostilités accrues de l'été dernier. Sans apparemment comprendre que la récompense donnée au preneur d'otage se paie par davantage de captures par la suite, comme les événements en Afghanistan le montrent.

Bien entendu, ces événements ne sauraient fournir un résumé de l'actualité. On peut même citer des exemples contraires, comme la tournée tout autre d'Angela Merkel au Proche-Orient et son refus de se laisser manipuler par les Palestiniens. Malgré cela, on voit clairement poindre dans les pays du bloc occidental jusqu'ici les plus déterminés dans la lutte contre le fondamentalisme musulman le désir impérieux de mettre un terme aux hostilités, de revenir à l'avant-11 septembre, de rejeter comme un cauchemar toutes ces guerres, ces attentats, ces violences. Ou comment le défaitisme a suffisamment rongé les coeurs et les esprits pour oser s'exprimer ouvertement, malgré son haleine fétide issue de la peur et de la fatigue...

Posted by Ludovic Monnerat at 19h54 | Comments (44) | TrackBack

7 avril 2007

Le retour du crime inexpiable

HIstoire d'en remettre une couche en matière de crime inexpiable, mais de façon factuelle et empirique, j'ai pris la peine de m'enquérir ce matin de l'origine des différents fruits et légumes mis en vente dans le commerce d'alimentation le plus proche de chez moi. Voici le résultat de mon enquête discrète et besogneuse (un type qui griffonne des trucs devant un étal suscitant naturellement quelques interrogations), sous la forme d'une liste pleinement révélatrice de nos inclinations consuméristes, c'est-à -dire criminelles :

Je laisserai les experts en la matière exploiter comme il se doit ces données fragmentaires mais réelles. Pour ma part, je n'ai pris qu'une denrée d'origine extra-européenne. Laquelle ? :-)

Posted by Ludovic Monnerat at 11h57 | Comments (22) | TrackBack

6 avril 2007

La voix des apostats

Intéressante information en provenance d'Allemagne (merci à CB pour le lien) : un mouvement nommé "Nous avons abjuré" a été créé pour regrouper des ex-musulmans et pour lutter contre l'influence croissante de l'islam :

Actif, déterminé et ferme dans ses convictions «pour réveiller la conscience de ceux qui n'ont jamais été confrontés réellement aux dangers que représente l'intrusion de l'islam dans la vie politique et sociale». Mina Ahadi, cette femme de 50 ans, d'origine iranienne, se dit «outrée» de constater que l'islam s'impose chaque jour davantage à la société allemande et dénonce «l'intolérable indulgence» des pouvoirs publics face à ce péril, au nom de la relativité culturelle. Comme, pour elle, cette attitude est «inacceptable dans un pays laïc européen», elle ne manque pas une occasion de dénoncer à la fois les pratiques et traditions islamiques et la position «bienveillante» du gouvernement allemand vis-à -vis de celles-ci.
[...]
Dès que l'existence du «Conseil central des ex-musulmans» a été rendue publique, des menaces de mort anonymes se sont multipliées à son encontre. Depuis ce jour, Mina Ahadi vit, en permanence, sous surveillance policière. Mais elle mène avec la même opiniâtreté son combat pour attirer l'attention des autorités et des institutions allemandes sur «les souffrances et les injustices que subissent les musulmans et surtout les musulmanes de par leur propre religion et au sein de leur propre communauté».

Ce type de réaction va à l'exact opposé du communautarisme dont souffre nombre de pays européens, et par la faute duquel des immigrés musulmans de seconde génération témoignent d'une radicalisation de leurs croyances religieuses et en viennent à opposer celles-ci aux lois et valeurs de leur pays d'adoption. Les menaces de mort reçues par les apostats témoignent d'ailleurs de cette radicalisation, et donc d'un terrorisme domestique qui a également cours chez nous pour forcer les comportements et tordre les consciences, mais l'existence d'un mouvement désignant spécifiquement l'islam comme un danger majeur est une chose nouvelle. Et une démarche susceptible de porter quelques fruits, si les oeillères du politiquement correct ou la violence des islamistes ne la tuent pas dans l'oeuf.

Posted by Ludovic Monnerat at 9h14 | Comments (34) | TrackBack

4 avril 2007

Le dernier numéro de la RMS

La semaine dernière, les abonnés de la Revue Militaire Suisse ont reçu le deuxième numéro de l'année, consacré notamment au C4ISR, à la guerre de l'information, à la désinformation et à l'espionnage, ainsi qu'à lIrak et à l'Afghanistan. Pour recevoir gratuitement un exemplaire à titre d'essai ou s'engager dans un abonnement, il suffit de quelques clics par ici !

Par ailleurs, le blog collectif de la RMS a abordé récemment plusieurs thèmes :

Bonne lecture !

Posted by Ludovic Monnerat at 20h57 | Comments (3) | TrackBack

Rupture d'omerta multiculturelle

Les révélations sur une classe scolaire de Zurich où un "noyau dur" d'origine balkanique a "usé" 6 maîtres en moins de deux ans et demi, dont 2 enseignantes tombées en dépression, ont amené les langues à se délier dans le Blick et plusieurs enseignants à dénoncer les ratés de l'idéologie multiculturelle. Comme dans d'autres affaires impliquant des jeunes issus de l'immigration, il faut un tel détonateur pour forcer les contraintes du politiquement correct et savoir ce qui se passe vraiment dans certaines écoles publiques suisses, quelques années avant que les individus en question parviennent à l'âge adulte. Sans oublier qu'un cas ultramédiatisé ne fournit pas une vision statistique et dépassionnée du problème.

Il faut lire le détail de ce cas et les outrages subis par les enseignants pour mesurer toutefois la gravité du problème, et se rendre compte que notre système scolaire, qui a développé une allergie à l'autorité et a idéalisé l'étranger par ethnomasochisme, recèle par milliers des criminels en puissance et ne parvient pas à les ramener, de force s'il le faut, sur la voie du droit, du respect et de l'intégration. Et la légende de la photo illustrant l'article du Matin mis en lien ci-dessus, parlant d'élèves "turbulents", montre aussi à quel point le phénomène est sous-estimé, sans doute par peur d'impliquer des réflexions critiques sur une immigration qui reste largement intouchable dans certains cercles. Mais les enseignants sont désormais en mesure de passer outre cette omerta, et d'expliquer la réalité de leur métier.

La vraie question qui se pose, maintenant, est de savoir que faire de ces jeunes gens refusant d'apprendre à tenir une place dans notre société et dont les parents ne semblent pas en mesure d'avoir une influence positive. Une place autre que dans le système carcéral, s'entend...

Posted by Ludovic Monnerat at 8h10 | Comments (40) | TrackBack

2 avril 2007

Les foyers de la haine

Un article publié aujourd'hui dans Le Figaro se penche sur les écoles coraniques surveillées dans le monde par les services de renseignements extérieurs français, et qui sont évaluées comme des foyers d'islamisme radical. Les filières du djihad sont une préoccupation de longue date des États occidentaux, notamment parce que les combattants islamiques ainsi formés sont susceptible de revenir au pays d'origine, porteurs d'une expérience de combat acquise en Irak ou en Afghanistan qui les rend dangereux. Mais les chiffres et les méthodes décrits par la DGSE montrent la vraie dimension du phénomène :

Le centre de Damaj, où étudiait Patrick Francoeur-Ravoavy, est « l'institut phare de Dar el-Hadith ». Situé au nord-ouest du pays, dans un village isolé auquel on accède par une piste sablonneuse, il « accueillerait jusqu'à 5 000 étudiants l'été, dont 1 000 étrangers ».
Les non-Yéménites y vivent en communauté selon leur origine nationale ou linguistique. « Parmi les trois communautés étrangères les plus représentées figurent les communautés britannique, indonésienne et francophone. » La communauté francophone compterait plus de 150 étudiants, dont plusieurs dizaines de Français.
À Damaj, la journée « commence à l'aube et s'organise entièrement autour des cinq prières obligatoires et des trois prêches du cheikh, retransmis par haut-parleur dans tout le village. Entre ces temps de prière, les étudiants suivent des cours d'arabe ou de rédaction du Coran de manière collective ou individuelle. » Le tout baignant dans une « surenchère religieuse, accompagnée de prêches quotidiens virulents ». Un facteur « dangereux pouvant conduire les étudiants les plus zélés à intégrer des réseaux djihadistes ».
[...]
Au Yémen, les Français constituent « la communauté étrangère la plus vindicative à l'égard de leur pays d'origine ». Formulant « des critiques acerbes contre la France et notamment contre la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux à l'école », ils témoignent « une extrême intransigeance vis-à -vis de leurs concitoyens et des musulmans n'adoptant pas un comportement en accord avec les rites salafistes les plus stricts ».
Ces véritables foyers de la haine attirent donc à eux des milliers de jeunes hommes tenaillés par le fanatisme et en rupture complète avec la culture, l'identité et les lois du pays occidental dont ils émanent. Ce processus de radicalisation prend au minimum des mois, et en général plusieurs années, mais la continuité de ces filières aboutit tout de même à produire des combattants et des sympathisants de la cause islamiste en nombre suffisant pour être un facteur stratégique. Bien entendu, une bonne partie de ceux qui franchissent la ligne et partent en guerre finissent par être tués par les troupes de la coalition, en Irak ou en Afghanistan, mais le travail d'endoctrinement prolonge ses effets au-delà de l'action violente à court terme. Et le rejet définitif des valeurs occidentales en est une composante essentielle.

Je ne vois guère dans l'histoire de parallèle avec cette sorte de production nomade de combattants irréguliers, et c'est bien le progrès technologique, notamment dans le domaine des transports et des télécommunications, qui a rendu possible cette gestation planétaire. Il faut se demander jusqu'à quand l'Occident pris pour cible renoncera à s'opposer, sur le plan matériel comme immatériel, à ces foyers délibérément contagieux.

Posted by Ludovic Monnerat at 20h47 | Comments (27) | TrackBack

1 avril 2007

Le bilan de mars

Comme les statistiques sur le serveur abritant ce site sont à nouveau disponibles, je profite du bilan mensuel pour remercier celles et ceux qui lisent ces pages et qui contribuent aux débats, parfois aussi intenses que détaillés et documentés. La fréquentation au mois de mars, par rapport au mois de janvier, a connu une hausse dans le nombre quotidien de visites (2541 contre 2158), de pages (5025 contre 5001), et une baisse des hits (10428 contre 10737).

Afin de compenser l'aspect toujours stérile de ces statistiques, voici quelques commentaires à plusieurs entrées grâce auxquelles les moteurs de recherche ont envoyé par ici de fort honorables visiteurs :

Bref, merci à tout le monde !

Posted by Ludovic Monnerat at 20h49 | Comments (4) | TrackBack