« L'haleine fétide du défaitisme | Accueil | Le prix sanglant des otages (3) »

10 avril 2007

Le nouveau retour du crime inexpiable

Tiens, ce matin, à la Migros, il y avait des bananes venant du Pérou...

...

Bon, il faut dire que ces bananes portent à la fois le label Max Havelaar, signe en principe d'un commerce équitable, et le label bio, signe en principe d'une production respectueuse de l'environnement. De plus, il est plutôt difficile de faire pousser des bananes en Europe, et le fruit n'a guère d'équivalent (facile à digérer, sucré, etc.). Enfin, à Frs 3.40.- le kilogramme, c'est une offre qui semble plutôt compétitive...

Devrions-nous donc renoncer à cela pour obéir aux ayatollahs du développement durable ? :-)

Publié par Ludovic Monnerat le 10 avril 2007 à 16:20

Commentaires

Encore un sujet où le débat est totalement biaisé.

La préoccupation écologique, qui est essentiellement une idée de droite (de la vraie droite, bien entendu), a été phagocytée par la gauche révolutionnaire, trop heureuse de trouver un levier supplémentaire pour son entreprise générale de déréliction.

Donc, tout débat intelligent sur le sujet est quasiment impossible à tenir. Car d'un côté, nous avons les "écolos" qui utilisent l'écologie comme un cheval de Troie subversif et de l'autre, les "droites" qui font le jeu de la finance apatride (1), bref les deux faces de la même médaille globaliste.


(1) en l'occurrence, la destructuration organisée du monde paysan et de l'agriculture vivrière est un des leviers les plus puissants du Système, car elle implique immanquablement de profonds changements aux niveaux identitaires, sociaux et même politiques.

Publié par fass57 le 10 avril 2007 à 16:58

Publié par Free_French le 10 avril 2007 à 16:59

des bananes ! bof : pas de jus, pas de vitamines, pâteux, aucun intérêt
surtout par rapport aux kiwis qui peuvent être luxurieux en fait :
les arbres sont sexués : il faut des mâles et des femelles côte à côte ! sinon rien
la luxuriance des fruits est donc le résultat d'une intense et massive activité sexuelle toute naturelle ... et peut-être luxurieuse !
la nature se fiche complètement des écolos, du développement durable et de tous ces trucs

Publié par JPC le 10 avril 2007 à 18:37

Faux ! Les bananes sont pleines d'hydrates de carbone, phosphore, calcium, fer, potassium, magnesium, vitamines A, B et C


http://fr.wikipedia.org/wiki/Banane


Vive les bananes :-)

Publié par Un amateur de bananes le 10 avril 2007 à 19:28

Encore un point de vue commun avec Fass 57. Et pour continuer la discussion vous savez comme tout le monde que la production globalisée se base sur une consommation de transport souvent abusive. Tenez-vous réellement à soutenir cela, M.Monnerat ? De plus, la délocalisation d'abord de la production de masse, puis de la production d'objets toujours plus sophistiqués, enfin de la recherche et développement en Chine ou en Inde ne vous préoccupe-t-elle pas ? L'EPFL n'est-elle pas en train de se délocaliser ? A quoi sert la défense nationale quand il n'y a plus rien à défendre ?

Publié par Roland le 10 avril 2007 à 21:08

pure propagande !
les kiwis ont 10 fois + de vitamine C que les bananes !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kiwi_(fruit)
vivent (au pluriel !) les kiwis luxuriants et luxurieux !

Publié par JPC le 10 avril 2007 à 21:43

Roland, vous raisonnez comme si les richesses ne pouvaient être que ici ou ailleurs. Mais elles peuvent être partout à la fois.
La richesse, bien plus qu'elle ne se "répartit", se crée, et si certains pays connaissent le déclin, ce n'est pas tant "à cause" de la prospérité d'autres pays qu'en raison des mauvais choix qu'ils ont fait eux-mêmes.

Publié par pan le 10 avril 2007 à 22:30

C'est amusant de voir comme les grands esprits se rencontrent:

Je mange aussi deux kiwis par jour pour faire le plein de vitamines et enquiquiner tout mon ptit monde :)

Concernant l'agriculture, il est assez navrant de constater qu'il n'est pas possible pour une exploitation de survivre sans subventions. Ou alors cultiver l'opium mais bon ...

Publié par Xavier le 10 avril 2007 à 22:33

« !Concernant l'agriculture, il est assez navrant de constater qu'il n'est pas possible pour une exploitation de survivre sans subventions! »

Le Mythe de l'agriculture subventionnée à la couenne dure. Quand on regarde les chiffres on s'aperçoit qu'il n'y a aucune différence avec d'autres secteurs si ce n'est que la plus grande partie des subventions vont à l'aménagement du territoire ( contraintes en croissance avec le virage écologique ), l'aménagement des cours d'eau et la modernisation des terres ( nivellement et drainage ) et évidemment « la mise à niveau » des productions pour l'Agro Alimentaire fer de lance de l'économie Occidentale etc.

En passant bouffer une banane ou une pomme c'est ingurgiter 99% de pétrole transport compris et demain 99% d'éthanol ou d'hydrogène dans le meilleur des cas. Que vous mangiez votre banane sur place ou ailleurs c'est toujours 99% de pétrole car toute la recherche sur les cultivars se fait en pays développés ( INRA par exemple ) et qu'on ne produit aucun engrais sur place, pas plus que le matériel agricole. Si vous arrivez à enrichir le paysan du bout du monde par un commerce sois disant équitable il continuera de se priver pour acheter du matériel pour produire plus pour lui et sa famille et si vous boycottez ses produits vous serez obligé d'envoyer des denrées pour le nourrir car plus personne ne peut être auto suffisant à moins d'éliminer les ¾ de la planète.

Publié par Yves-Marie SÉNAMAUD le 11 avril 2007 à 3:50

Yves-Marie SENAMAUD a dit: "Le Mythe de l'agriculture subventionnée à la couenne dure".

Si il s'agit d'un mythe (que j'aurai coloporté à l'insu de mon plein gré), j'aurais aimé savoir si le secteur agricole est massivement subventionné comme les autres ou si il reste à un niveau raisonnable comme les autres.

En outre, si j'ai bien tout compris, cela sert surtout à faire de l'aménagement du territoire. Les agriculteurs sont donc les délégataires d'un service public ?

Merci.

Publié par Xavier le 11 avril 2007 à 8:43

Autrefois, les échanges, notamment agricoles, se faisaient dans l'espace d'un village, d'une région, d'un pays. Créant de fait diverses entités autonomes, sur un mode alvéolaire, permettant ainsi de véritables échanges économiques, dans le cadre d'un authentique libéralisme et cela bien avant même que ce concept fût théorisé (c'est d'ailleurs ce que préconisent aujourd'hui certains libertariens).
Aujourd'hui, le Système, qui déteste plus que tout ce qui n'est pas global, veut d'une certaine façon assigner à chaque région du globe une fonction particulière. Transformant ainsi la planète entière en une sorte de village, avec chaque région-continent assignée à un certain type de production.
Or, si une population donnée n'a plus la maîtrise de son agriculture vivrière, elle n'est tout simplement plus indépendante (la destruction du monde paysan est simplement le fait marquant des 100 dernières années). Ainsi, ce que j'appellerais le "trotsko-libéralisme" n'en est rien libéral dans son esprit (il n'est libéral que dans son mode de fonctionnement), car il aboutit toujours à la concentration des pouvoirs sur l'unique fait économique, à la constitution de castes oligarchiques indistinctes, à l'annihilation des souverainetés locales, régionales, nationales et même continentales.

Ainsi, le système qui fait qu'un pays sacrifie à une monoculture d'exportation, abandonnant ainsi son agriculture vivrière (1), ne sert ni aux villages ni aux nations, mais uniquement aux banksters, au capital apatride.... et aux raffineurs de kérozène ;-)


(1) c'est bien là tout le drame de l'Afrique qui ne se sauvera pas en étant connectée à internet avec des ordinateurs à manivelle, mais en ravivant son agriculture vivrière, permettant ainsi de fixer les populations paysannes sur place et de développer des échanges économiques locaux, régionaux et inter-africains (on peut penser au Zimbabwe, terre à blé de l'Afrique quand il s'appelait encore la Rhodésie).

Publié par fass57 le 11 avril 2007 à 9:39

Faites comme moi, mangez du chocolat SUISSE ;-)

Blague a part, pour les vitamines C, pas besoin de kiwis ni de bananes, les orties en contiennent une bonne quantité (plus que le citron), et n'ont pas besoin de subventions pour pousser...

Publié par IVLIANVS le 11 avril 2007 à 10:12

@ IVLIANUS: Si l'ortie a un avenir culinaire, je ne doute pas qu'on trouvera un moyen de la subventionner :-)

Au delà des discussions qui se veulent rationnelles, j'aime bien que le franc que je dépense pour un légume aille chez le paysan dont le fils est à l'école avec le mien. Je préfère etre dépendant du menuisier du village d'à côté que des camionneurs qui m'amènent des fenêtres de Lituanie.

J'aime bien boire un verre avec mon fournisseur local de biens ou de services, même s'il est un peu plus cher 'à priori'.

Je préfère acheter une bûche au forestier qu'un litre de pétrole... mais bien évidemment, il est assez difficile d'enfiler une bûche dans le réservoir de ma voiture ;-)

Je fuis les approches dogmatique mais privilégie les choix 'durables' et locaux lorsque c'est raisonnable.

Publié par Respire le 11 avril 2007 à 10:43

En passant, sur la banane, lire ce que le général de l'US Marine Corps Smedley Butler disait sur les interventions étasuniennes en Amérique centrale.

Publié par fass57 le 11 avril 2007 à 13:13