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31 mai 2007
Le temps des brigadiers de chars
Amusante coquille ce matin dans un article régional du Temps ; dans la présentation d'un candidat aux élections fédérales qui se trouve être officier de milice, Christophe Perron, le journaliste s'est un peu emmêlé les pinceaux dans les fonctions au sein de l'armée :
"Officier de milice, il a commandé pendant plusieurs années une unité de brigadiers de char et a été engagé au Kosovo, avec la Swisscoy."
On aura évidemment compris qu'il s'agissait d'une compagnie de grenadiers de chars, dont le commandant était d'ailleurs très populaire auprès de ces hommes - me suis-je laissé dire (je l'ai furtivement croisé lors d'un SFC I mémorable en 1999). Soit l'auteur de cet article ignore tout de la chose militaire, soit ses doigts ont fourché au mauvais moment... :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 7h21 | Comments (8) | TrackBack
30 mai 2007
RMS : nouveaux billets
Ces derniers jours, le blog collectif de la Revue Militaire Suisse a abordé plusieurs thèmes :
- Une Phalange contre les tirs indirects ;
- Une immunité accrue face à H5N1 ;
- Le premier EC635 suisse a volé ;
- Armes à domicile : la résistance s'organise ;
- Renseignement : encore une manipulation ;
- L'impasse Galileo.
Bonne lecture !
Posted by Ludovic Monnerat at 20h12 | Comments (2) | TrackBack
29 mai 2007
Le danger de la suprématie
Ces derniers jours, j'ai fini par prendre le temps de lire un ouvrage qui restait depuis longtemps sur la pile des livres en attente : Not A Good Day To Die, de Sean Naylor. Ce n'est pas que ce récit de l'opération "Anaconda", début mars 2002 en Afghanistan, ne m'intéressait pas ; c'est que le récit d'une bataille essentiellement conventionnelle ne me paraissait pas prioritaire, au vu des formes prises par les conflits armés actuels. Cette lecture s'est pourtant révélée fort instructive.
Pour des raisons multiples, allant de l'incompétence individuelle au dysfonctionnement technique en passant par la concurrence institutionnelle et l'esprit de clocher, les militaires américains ont en effet commis un nombre invraisemblable d'erreurs dans cette opération destinée à anéantir une concentration de combattants islamistes :
- Une chaîne de commandement biscornue, empêchant une coopération étroite entre les différentes task forces ;
- Une planification composite, représentant un compromis entre les différentes visions des task forces ;
- Une décision inexplicable, abandonnant par avance les positions élevées à l'adversaire, les plus avantageuses en montagne ;
- Une information lamentable, aboutissant au fait qu'une task force chargée d'en appuyer une autre ignorait l'action de celle-ci - et vice versa ;
- Une connaissance insuffisante de l'adversaire, entraînant à une renonciation presque totale des moyens de feu indirects et à un équipement inadapté ;
- Une fracture interforces, limitant sévèrement la coopération entre les troupes au sol et les vecteurs aériens de feu air-sol ;
- Une préparation insuffisante des propres forces, aboutissant à un cas de feu ami air-sol dès le début de l'action qui a neutralisé l'effort principal de celle-ci ;
- Une microconduite à distance, aboutissant à des décisions absurdes (insertion répétée de troupes par hélicoptères directement sur les positions adverses).
Une telle accumulation d'erreurs, conjuguée à une presque parité numérique, aurait logiquement dû aboutir à un désastre. Dans les faits, les Américains ont supprimé entre 75 et 100 combattants ennemis pour chacun de leurs soldats tués. Les yeux posés au préalable sur l'objectif par les forces spéciales, les moyens de protection individuels des soldats, la précision des fantassins en tir direct, la capacité des hélicoptères de combat à encaisser le feu adverse, l'efficacité des frappes aériennes guidées à partir du sol, les qualités de conduite démontrées par les chefs subalternes, notamment, ont permis de remporter une victoire presque inespérée.
Ce qui n'a pas échappé aux perdants de cette bataille. Si même un combat pied à pied mené dans des conditions favorables, avec un terrain renforcé, des armes nombreuses, des munitions abondantes, ainsi que des combattants bien entraînés et suprêmement motivés, mène finalement à une défaite, c'est bien que tout affrontement direct et durable doit être évité par-dessus tout. Et que le recours à la guérilla, au terrorisme ou à la désinformation sont les meilleures armes susceptibles de mettre en échec la suprématie militaire. Dans ces conditions, on se demande pourquoi la recherche de celle-ci reste le but principal des armées dans leur instruction comme dans leur équipement!
Posted by Ludovic Monnerat at 23h03 | Comments (101) | TrackBack
28 mai 2007
Renseignement et culture
La France vient de doper ses capacités de renseignement par la mise en service d'un nouveau système d'interception des connexions, nous apprend aujourd'hui Le Figaro ; placé dans les locaux de la police nationale, ce centre technique constitue une réponse à l'emploi toujours plus fréquent des nouvelles technologies de l'information et de la communication à des fins terroristes ou combattantes. Avec 300 requêtes par semaine de la DST et des RG depuis le 2 ans, il répond donc à un besoin évident. Même si les limites de la méthodes sont soulignées :
Pour l'heure, la France n'est pas encore le pays de Big Brother. Le nombre des interceptions judiciaires dans l'Hexagone est 15 fois moins important qu'en Italie, 12 fois moins élevé qu'au Pays-Bas et 3 fois inférieur à celui de l'Allemagne. Le criminologue Alain Bauer met toutefois en garde: « Il faut se méfier de la tentation de la ligne Maginot électronique. Trop d'écoutes tue les écoutes. Nos amis Américains en ont fait la triste expérience en 2001 et depuis. »
Lorsque l'on confronte les méthodes élaborées qu'emploient les États pour lutter contre le terrorisme et les méthodes en évolution rapide des réseaux terroristes islamistes, on constate en effet que l'importance du renseignement ne doit pas dissimuler celle, décisive, de tous les éléments identitaires et cognitifs que l'on peut rassembler sous le terme flou de culture. Les interceptions électroniques sont des actions essentiellement défensives au niveau tactique (prévention d'actes ponctuels) et opératif (prévention de campagnes d'attentats), alors que ce sont bien des actions offensives au niveau stratégiques (altération des causes du conflit, neutralisation des belligérants) qui permettent la décision. Ce ne sont pas seulement des organisations combattantes qu'il s'agit d'affecter, mais bien le substrat culturel qui leur permet de prospérer.
Les services de sécurité européens en général et français en particulier mènent une lutte efficace contre le terrorisme ; le nombre d'attentats déjoués depuis des années en est l'une des preuves les plus éloquentes. En revanche, les sociétés européennes en général hésitent encore à accepter la guerre menée contre elles, même si les perceptions évoluent dans ce sens. Et seule une telle perspective permet d'exploiter les outils techniques tels que le nouveau centre d'interception français, dans la mesure où un conflit de dimension sociétale ne peut en aucun cas être mené uniquement avec des moyens policiers ou militaires. Une affirmation certes banale, répétée maintes fois ces dernières années, mais qui tarde toujours à trouver une application au niveau politique - même si le nouveau Gouvernement français semble en tenir compte...
Posted by Ludovic Monnerat at 10h22 | Comments (24) | TrackBack
27 mai 2007
Problèmes dans les commentaires
Comme nombre d'entre vous, j'ai constaté depuis quelques temps un problème majeur au niveau des commentaires : les entrées semblent se heurter à une erreur, on répète la manoeuvre et on se retrouve avec des doublons ou plus. En attendant de résoudre ce bug, voici la marche à suivre : après avoir pressé le bouton "Publier", il s'agit d'attendre le message d'erreur, puis d'actualiser la page ; ensuite, quel que soit l'affichage erronné, le commentaire est bel et bien mis en ligne (sauf s'il contient plusieurs liens, auquel cas il reste en attente).
Posted by Ludovic Monnerat at 11h31 | Comments (2) | TrackBack
26 mai 2007
Le décalage permanent
Commander une formation de combat dans une armée en temps de paix est l'assurance d'un décalage permanent. D'un côté, assurer la disponibilité de base d'une troupe passe par la définition d'un programme d'instruction exploitant au mieux le temps limité des services, en faisant des efforts principaux sur certaines matières, avec pour conséquence des besoins importants en infrastructure et en biens logistique. D'un autre côté, l'importance négligeable de l'armée dans la vie quotidienne, en-dehors de ses prestations permanentes au profit des autorités civiles, fait que ces besoins s'opposent à des limites sévères sur le plan financier, avec pour conséquence des installations en liquidation, du matériel en nombre insuffisant, des partenaires débordés, etc. On a presque l'impression d'être parfois "de trop", de gêner cette société obsédée par le profit, par le court terme, par le prévisible.
La vie des Forces armées est nécessairement faite d'expansion et de régression, selon l'évolution de la situation stratégique et de sa perception au sein des classes dirigeantes comme de la population. Dans la Suisse d'aujourd'hui, on maintient tant bien que mal la capacité opérationnelle d'une armée avant tout par inertie, par habitude ou par tradition, et non sur la base d'une démarche consensuelle, d'une analyse des risques et menaces, d'une vision globale des prestations militaires dans des sociétés en mutation rapide. L'importance de l'instruction, la volonté de servir, le développement des effets se font largement de bas en haut, dans une institution militaire dépourvue de soutien comme de direction politique. En tout cas dans la perspective d'un commandant de bataillon, c'est-à -dire du niveau tactique intermédiaire entre la troupe et les grands états-majors.
Ce qui compte, c'est donc de sauver les meubles, de construire l'avenir tant bien que mal, de préparer dans sa sphère de responsabilité cet outil qui, un jour, immanquablement, comme toujours, sera mis à contribution dans une situation de crise avec un personnel, une instruction et un équipement inadaptés.
Posted by Ludovic Monnerat at 9h51 | Comments (48) | TrackBack
25 mai 2007
De retour chez moi
Après un bref séjour en France et un passage plus long en service, en particulier dans le cadre de nouvelles reconnaissances avec les principaux cadres de mon bataillon, me revoici de retour chez moi. Ce qui signifie aussi une reprise des activités normales de ce site... :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 21h52 | Comments (1) | TrackBack
24 mai 2007
Une panne enfin résolue
C'est fait, la grosse panne de serveur qui a mis hors ligne le site de la Revue Militaire Suisse est réparée. Il a fallu apparemment recharger manuellement l'ensemble du contenu, ce qui prend donc un certain temps (tiens, cela me rappelle l'époque où à l'Uni on pouvait copier Office 97 sur des disquettes...).
Posted by Ludovic Monnerat at 7h32 | Comments (8) | TrackBack
21 mai 2007
Une petite devinette (10)
Puisque d'aucuns s'impatientent, autant entrer directement dans le vif du sujet : qui est capable d'identifier et de localiser cette magnifique église ? Je sais bien que c'est difficile, mais j'ai pleine confiance en votre sagacité... pour que cette devinette résiste au moins quelques minutes ! :-)
COMPLEMENT (22.5 1730) : Histoire de donner un indice, voici une nouvelle image prise dans la même ville. Qui saura identifier et localiser la statue ci-dessous, tout en nommant le personnage ainsi représenté ? ;-)
Posted by Ludovic Monnerat at 19h51 | Comments (38) | TrackBack
17 mai 2007
Quelques jours d'absence
Les mises à jour de ce site vont connaître un ralentissement, car je serai absent pendant quelques jours, d'abord pour des motifs privés tout à fait louables (on peut imaginer une devinette à la clef...), et ensuite pour des raisons de service. Merci pour votre patience, et que nul ne profite de mon éloignement pour aller au-delà du raisonnable dans les débats ci-dessous ! :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 11h34 | Comments (2) | TrackBack
16 mai 2007
RMS : guerres sans nom et politiquement correct
Ces derniers jours, le blog collectif de la Revue Militaire Suisse a abordé plusieurs thèmes :
- Royal Navy : deux équipages, un navire ;
- La guerre dans les rues de Rio ;
- La guerre intra-palestinienne qui ne dit pas son nom ;
- La Légion étrangère plus internationale que jamais ;
- Des armes non chargées sur les bases U.S. ;
- Pénurie de véhicules de combat pour les Britanniques ;
- 2,5% de femmes en unité combattante.
Bonne lecture !
Posted by Ludovic Monnerat at 21h15 | Comments (5) | TrackBack
14 mai 2007
Le piège de la liberté (3)
Le fameux piège de la liberté annoncé ici au début 2006 n'en finit pas de se refermer sur les Palestiniens, et malgré le prisme inégal des médias, la guerre intra-palestinienne commence à être couverte par les médias. Et si la loi des armes qui règne dans la bande de Gaza est désormais décrite dans ses détails sordides, la forte poussée islamiste ne peut plus être dissimulée :
En l'absence de toute autorité crédible, quelques mois auront suffi pour que Gaza se transforme en une jungle.
La relative accalmie dans les combats entre les militants islamistes du Hamas et ceux du Fatah, ainsi que la formation d'un gouvernement de coalition regroupant les deux partis n'y ont rien changé. L'obscuranÂtisme religieux, mêlé aux pratiques mafieuses et au chaos des armes gagne chaque jour du terrain. « Les Gaziotes vivent avec la peur au ventre, explique Samir Zaqout de l'association de défense des droits de l'homme Al Mezan. Les meurtres et les enlèvements se multiplient depuis le début de l'année. Et tous les indicateurs montrent que cela ira de pire en pire. »
Al Mezan a recensé 178 enlèvements et 147 assassinats, dont 21 meurtres commis sans raison apparente, pour le premier trimestre de 2007. Les institutions palestiniennes et les établissements accusés de diffuser une culture « pro-occidentale », notamment les cybercafés, sont victimes d'attaques de type djihadiste.
Ce n'est plus seulement l'islamisme teinté de nationalisme qui a cours dans les territoires palestiniens : c'est bien l'islamisme conquérant, celui qui ensanglante une bonne partie du monde arabo-musulman, qui aujourd'hui s'exprime dans ce chancre de Gaza. Et les démissions politiques, succédant à l'impuissance des dirigeants comme à la vacuité des cessez-le-feu, soulignent à quel point l'instrumentalisation guerrière de la population palestinienne, cette gigantesque fabrique à monstres, cet endoctrinement dès le plus jeune âge, s'est retournée contre leurs auteurs et leurs ambitions. Dans le chaos et la pauvreté, ceux qui ont été soudain privés d'ennemi lorsque ce dernier s'est retiré derrière sa barrière de sécurité en sont réduits à se battre entre eux.
En Israël, l'amputation stratégique qu'a constitué le retrait de Gaza - après celui du Sud-Liban - continue de nourrir la discorde ; il est vrai que les Forces de défense israéliennes y ont perdu des bases d'attaque remarquablement positionnées. Mais cette soustraction est aujourd'hui en train de réaliser l'impossible : anéantir le soutien international massif dont jouissait depuis très longtemps la lutte palestinienne. Bien entendu, on trouve encore dans les médias sympathisant ces récits biaisés, ces images toujours efficaces d'enfants palestiniens lançant des pierres sur des chars israéliens, cette perception émouvante et choquante du tout petit face au tout grand. Mais la victoire israélienne dans la deuxième Intifada a disqualifié cette approche axée sur la légitimité, et le retrait de Gaza a exploité l'avantage acquis jusqu'au but ultime : normaliser le conflit israélo-palestinien.
La poussée islamiste dans les territoires palestiniens, les pressions exercées de l'extérieur sur le Hamas au moindre relâchement dans ses actions combattantes, les attentats frappant les symboles occidentaux dans la bande de Gaza, tout cela fait que l'Israël ne sera bientôt plus qu'un État parmi d'autres confrontés à une menace islamiste prenant la forme du terrorisme et de la guérilla. Et les Israëliens, au fur et à mesure qu'augmente la légitimité de leurs mesures de sécurité, retrouvent une marge de manoeuvre sur la scène internationale qui autorise ponctuellement des actions coercitives de grande envergure, telles qu'ils n'ont plus l'habitude de les mener. Une symétrisation du conflit qui gagnerait donc, en toute logique, à un retrait définitif de Cisjordanie et de l'imposition de frontières défendables. En d'autres termes, échanger la terre non pas contre la paix, mais contre un chaos qui dilue la guerre.
Posted by Ludovic Monnerat at 21h25 | Comments (70) | TrackBack
12 mai 2007
Le prix sanglant des otages (4)
La prise d'otage reste une arme stratégique efficace, et fort rentable : si l'on en croit cet article du Monde, c'est par le versement de fortes sommes d'argent - non citées - que la France a pu obtenir la libération des deux employés de l'ONG Terre d'enfance. Et le CICR a joué un rôle dans cette libération :
Remis, comme Céline Cordelier, à des chefs tribaux de Maywand (province de Kandahar), M. Damfreville a ensuite été confié au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avant de gagner Kaboul et Paris. Sollicité par les autorités françaises dès le début de cette prise d'otages, le CICR, une organisation engagée depuis longtemps en Afghanistan et qui y est respectée, a joué, semble-t-il, un rôle non négligeable dans les négociations.
Le CICR est, depuis 2001 et l'ouverture du camp de Guantanamo et de la prison de la base américaine de Bagram, le seul lien qui existe entre les nombreux détenus afghans, en majorité pachtouns, et leurs familles. Rien que les trois premiers mois de cette année, il a collecté et distribué, en collaboration avec le Croissant- Rouge, 6 000 messages.
Le gouvernement français, qui a multiplié les canaux de négociations, a dû payer aux ravisseurs, pour Céline Cordelier comme pour Eric Damfreville, une très forte somme d'argent. Les Italiens avaient versé 2 millions de dollars (1,5 million d'euros) pour la libération en novembre 2006 du photographe Gabriele Torsello. Les talibans, qui cherchent à se poser en alternative au régime du président Hamid Karzaï, ont, semble-t-il, libéré les deux Français afin de ménager les relations avec Paris.
La libération des 2 Français, comme dans les autres cas, se paiera donc par le sang des futures victimes des ravisseurs. Mais il est intéressant de voir comment le CICR mène en parallèle une activité d'aide aux prisonniers de guerre, ce que les Afghans détenus à Guantanamo ne sont pourtant pas, et une activité d'intermédiaire avec des preneurs d'otage qui aboutit au versement de rançons contribuant substantiellement au maintien de leurs activités combattantes. Il faudra bientôt se demander si certaines organisations (je n'ose pas penser au CICR) ne trouvent pas un bénéfice à de telles interfaces...
Posted by Ludovic Monnerat at 20h37 | Comments (63) | TrackBack
Un problème de mise à jour
Pour une raison qui une fois encore m'échappe, les actualités ci-contre ne sont plus mises à jour automatiquement, mais uniquement lors d'un lancement manuel du script correspondant. J'espère que mon informaticien saura, comme d'habitude, trouver une parade appropriée... :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 11h02 | TrackBack
11 mai 2007
Immigrés islamistes contre bases militaires
L'arrestation récente d'individus préparant des attaques contre des installations militaires, aux États-Unis comme en France, illustre le caractère décentralisé et sociétal des conflits modernes.
Le 8 mai dernier, le FBI a arrêté 6 ressortissants étrangers préparant une attaque armée sur la base toute proche de Fort Dix, dans le New Jersey, après une longue surveillance. Six jours plus tôt, c'est la DST qui a arrêté à Nancy un franco-algérien préparant une attaque armée entre autres sur la base de Dieuze, après l'avoir surveillé pendant deux ans.
...
La suite ici !
Posted by Ludovic Monnerat at 22h06 | Comments (49) | TrackBack
9 mai 2007
Les coulisses des médias
Un texte du correspondant à Paris du Temps, Sylvain Besson, distribué hier uniquement aux abonnés de l'édition électronique, revient sur les prédictions les plus extravagantes au sujet de l'élection présidentielle française sous le titre "bévue awards". Les errements des politiques, de Bayrou à Montebourg, sont bien entendu dignes d'intérêt, mais pas vraiment exclusifs ; en revanche, le passage concernant ses collègues journalistes mérite d'être cité :
Une myriade de récompenses moins prestigieuses devrait être donnée à tous ceux qui n'ont cessé de clamer que Ségolène Royal faisait une très bonne campagne. À cette correspondante de la TSR qui me jurait, au début de l'année, que Sarkozy le nerveux ne passerait jamais. A ce représentant de la Tribune de Genève qui m'assurait que l'effet femme serait irrésistible. A mes collègues du Temps qui ont trouvé convaincant le passage de Ségolène sur TF1 («J'ai une question à vous poser»).
Des «bévue awards», encore, pour cette journaliste lyonnaise qui pensait que la candidate ne ferait qu'une bouchée de son rival lors du débat télévisé. Pour Laurent Joffrin, le ponte de Libération, qui affirmait le lendemain que c'était bien ce qui s'était passé. Pour cette communicante parisienne qui me disait sentir une montée d'espoir à gauche après le médiocre discours du stade Charléty.
Dans tous ces cas, une règle d'or semble s'appliquer: on prédit souvent la victoire du candidat que l'on soutient en secret. Mais n'en déduisez surtout pas que j'ai voté Sarkozy.
Voilà une chose qui reste rare : un aperçu des coulisses médiatiques, des opinions personnelles affichées en petit comité ou ouvertement par ceux chargés d'informer, généralement indépendamment de cette même opinion (impossibilité à laquelle nul ne saurait être tenu, mais dont il faut bien prendre la direction). C'est le mérite de Sylvain Besson que de révéler ce dont tout le monde se doute, sans pour autant en mesure l'ampleur : la force des convictions parmi les journalistes, et les limites souvent flagrantes de leurs capacités analytiques. On espère bien entendu que ces quelques lignes ne lui vaudront pas des ennuis ; il est vrai qu'un homme qui a osé publier un livre sur les projets à long terme des islamistes n'est pas étranger au courage...
Posted by Ludovic Monnerat at 20h43 | Comments (33) | TrackBack
8 mai 2007
Les brasiers et les pyromanes
Ce n'est pas le tout de parler des brasiers que l'on préfère oublier tout au long de l'année, il faut aussi s'intéresser à ceux qui, malgré leurs responsabilités politiques, se comportement en véritable pyromanes :
Une voiture ralentit et s'arrête devant le groupe d'une dizaine de jeunes adultes qui discutent, avec passion, des conséquences de l'élection de Nicolas Sarkozy. C'est le conseiller général PS, candidat aux législatives à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : "Hé les gars, faut rester calme, hein ! Ils vont vouloir vous provoquer en face, ne répondez pas, faites leur un sourire", leur lance Gérard Ségura en parlant des policiers et CRS massés 200 mètres plus loin. Il est 21 h 30, la présidentielle vient à peine de se terminer, et la campagne électorale suivante bat déjà son plein dans le quartier des "3000".
Un élu qui dénigre ouvertement les forces de l'ordre rend-il vraiment service à la population ? Et si la suite de l'article vise de toute évidence à confirmer cette perspective de "provocation" sans jamais donner la parole aux forces de l'ordre, elle renforce encore cette interprétation toute particulière de l'autorité politique. Les cités du "9-3" qui se voient comme "villages gaulois" face à "l'envahisseur Sarkozy" : voilà une stupéfiante inversion qui en dit long sur la mécanique identitaire en marche dans ces zones où l'autorité de l'État français, avec la participation active et opportuniste de dirigeants politiques censés l'incarner, est ouvertement contestée. Comment se plaindre que la République soit en flammes si l'on attise sans cesse le brasier ?
Posted by Ludovic Monnerat at 20h27 | Comments (9) | TrackBack
RMS : nouveaux billets
Ces derniers jours, le blog collectif de la Revue Militaire Suisse a abordé plusieurs thèmes :
- Les Canadiens pour un retrait de leurs troupes ;
- Du Piranha au Stryker : Succès mondial pour Mowag ;
- 4000 terroristes potentiels en Grande-Bretagne ;
- L'Armée absente du débat Royal-Sarkozy ;
- Le Chef de l'Armée sur tous les fronts ;
- Des obus à guidage GPS en Irak ;
- Les Suédois contre une adhésion à l'OTAN ;
- Cabale à la Banque Mondiale ;
- La Roumanie accepte les bases américaines ;
- Les Vaudois valent jusqu'à 80 centimes ;
- Les pilotes hollandais formés dans l'Ohio ;
- 120 millions pour 5 condamnations à vie ;
- Gripen : une éjection involontaire ;
- Les tireurs de précision américains optent pour le semi-automatique ;
- Avions russes pour fret américain.
Bonne lecture !
Posted by Ludovic Monnerat at 20h09 | Comments (2) | TrackBack
7 mai 2007
Au bord des brasiers oubliés
S'il fallait souligner la gravité de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui la France, les violences urbaines des dernières 24 heures y contribuent largement : avec 730 voitures incendiées, 592 personnes interpellées et 78 policiers blessés, au cours de manifestations ayant vite dégénéré ou de razzias aveugles, c'est bien un pays vivant en permanence un conflit de basse intensité* qui a révélé hier ses fractures et ses déchirements, dans les urnes, sur les plateaux de télévision comme dans la rue. Les couplets d'usage sur la "victoire de la démocratie" ne font guère illusion face à ces actes de violence mus essentiellement par la haine de l'autorité, une autorité dont Nicolas Sarkozy est devenu le symbole. Et je suis persuadé qu'une grande part des Français ayant voté pour lui ont plébiscité le retour d'une autorité qui depuis trop longtemps fait défaut.
Les brasiers de la France contemporaine sont en général oubliés : les médias ne les signalent guère, jugeant normale et donc indigne de tout intérêt soutenu la centaine de voitures qui brûle en moyenne chaque soir, et les dirigeants politiques ne se bousculent pas pour traiter ouvertement ce conflit dont le développement, d'une alternance à l'autre, les rend tous co-responsables. On peine même à croire, au vu de l'image généralement donnée de la France, qu'il a fallu instaurer l'état d'urgence à l'automne 2005 pour mettre un terme à l'escalade des violences urbaines et ramener celles-ci au-dessous du seuil d'attention médiatique, et donc du seuil d'action politique. Il est vrai que nier un problème exigeant des solutions drastiques est intellectuellement plus confortable qu'appeler les choses par leur nom, et parler ouvertement de zones de non droit, de milieu non permissif, d'embuscades contre les forces de l'ordre, de lutte ouverte et systématique contre l'autorité étatique.
L'État français est malade, la plupart des observateurs s'accordent sur ce point. Les flammes dispersées et haineuses de la nuit passée rappellent que le traitement sera long et douloureux, et que l'on se rapproche toujours plus du point de non retour, de l'abandon territorial, voire même de l'amputation stratégique. A chaque époque, le ciel a toujours semblé sur le point de nous tomber sur la tête (même si s'exprimer de Suisse place dans des conditions particulières), mais il y a toujours des menaces à conjurer, des dangers à maîtriser, des défis à relever. Ceux qui attendent le nouveau Président de la République ne sont pas pires que ceux de ses prédecesseurs, mais ils n'ont pas encore le caractère tangible et linéaire, vaguement rassurant, des faits historiques...
*Ou très basse intensité, l'expression Low Intensity Conflict étant aujourd'hui devenue synonyme de guerre pure et simple.
Posted by Ludovic Monnerat at 20h50 | Comments (24) | TrackBack
5 mai 2007
France : la prime à la compétence
Si l'on en croit les instituts de sondage, l'élection présidentielle est jouée et Nicolas Sarkozy l'emporterait très nettement face à Ségolène Royal ; depuis le début de l'année, son avantage ne s'est jamais démenti, et la fin de la campagne lui semble très favorable. Avec le recul, on peut même se demander comment autant de commentateurs ont pu juger crédible une candidate socialiste que résume à merveille l'expression de "cruchitude", une dirigeante ouvertement vilipendée dans son propre camp et par ceux qui ont travaillé à ses côtés, une femme dure au sourire éternellement figé, dont l'ambition surpasse largement la compétence. Une candidate que son adversaire n'a d'ailleurs jamais vraiment redouté.
Une leçon de cette élection finalement fort intéressante, surtout vue d'un pays étranger, est le poids de la compétence sur l'apparence, et de l'opinion publique sur l'opinion médiatique. La course en tête menée par Nicolas Sarkozy, sa capacité à convaincre encore démontrée lors du débat de l'entre-deux tours, sont largement le fruit de ses qualités personnelles et de sa connaissance des dossiers ; la montée en puissance de François Bayrou, malgré le désavantage d'une couverture médiatique très longtemps bipolaire, s'explique également par un projet politique original, par une aptitude à afficher des positions pragmatiques et non idéologiques. A l'inverse, l'échec des candidats d'extrême-gauche, même ceux transformés en icônes et malgré leurs relais disproportionnés dans les rédactions, témoigne à mon sens d'un rejet des idéologies. Il en va probablement de même pour l'extrême-droite, les positions invariables d'un Le Pen ayant perdu en partie leur attrait.
La leçon est cependant plus claire encore avec Ségolène Royal, qui n'aura pas pu répéter avec les citoyens français l'exploit réalisé avec les militants socialistes : faire passer un emballage différent, une "autre façon de faire de la politique", pour une substance différente, c'est-à -dire pour un renouveau politique. La recherche d'une démarche participative, d'un programme établi et discuté de façon décentralisée, ne pouvait bien entendu trouver grâce aux yeux d'un Helvète : nous sommes depuis trop longtemps attachés à la démocratie directe pour être séduits par un ersatz plus symbolique que concret. Mais cette apparence s'est surtout effondrée lorsqu'il s'est agi de rassembler et non plus de se profiler, parce que les manoeuvres d'appareil et les négociations politiciennes ne pouvaient pas être justifiées par une authentique proximité. La candidate socialiste aura sombré dans l'illusion du "tout sauf Sarkozy" et omis de présenter un message crédible.
Cette prime à la compétence a naturellement de quoi réjouir, puisqu'elle contribue à recentrer la politique vers sa fonction première. Même si je ne crois guère au nouveau rêve français de Nicolas Sarkozy, conjurer le cauchemar annoncé par Ségolène Royal en guise d'argument final est un objectif sensé.
Posted by Ludovic Monnerat at 10h15 | Comments (141) | TrackBack
4 mai 2007
Vers la fin du crime inexpiable ?
Tiens, ce soir, en quête de tomates à la Migros, je me suis tout d'abord satisfait de quelques spécimens en provenance du Maroc, à 6.90 le kilo, non sans penser au crime inexpiable que cela représente (et au caractère "fruits & légumes" que ce blog tend à prendre). Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je suis tombé, 3 mètres plus loin, sur des tomates suisses vendues à 3.60 le kilo, moins cher que toutes les autres variétés disponibles dans le rayon ! Ni une, ni deux, j'ai reposé mes rouges marocaines, à la grande satisfaction de ma conscience comme de mon porte-feuille. Non mais !
La belle saison nous enlève un peu de notre culpabilité... :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 21h49 | Comments (6) | TrackBack
3 mai 2007
Le bilan d'avril
Comme à l'accoutumée, je profite du bilan mensuel pour remercier celles et ceux qui lisent ces pages et qui contribuent aux débats, parfois intenses et documentés, même si la longueur de certains commentaires alourdit le tout. La fréquentation au mois d'avril, par rapport au mois de mars, a connu une hausse dans le nombre quotidien de visites (2731 contre 2541), de pages (5307 contre 5025 contre 5001) et de hits (10902 contre 10428). Un nouveau record de fréquentation que l'actualité explique en grande partie.
Afin de compenser l'aspect toujours stérile de ces statistiques, voici quelques commentaires à plusieurs entrées grâce auxquelles les moteurs de recherche ont envoyé par ici de fort honorables visiteurs :
- limites de la puissance francaise (c'est sérieux ou pour rire ?)
- problemes des casques bleu en mission (et si c'était eux, le problème ?)
- baisser taux de thc (ou la dureté des drogues « douces »)
- se procurer un tazer (oui, comme ça, juste pour essayer!)
- ascenseur spatial islam (de la charia au charabia ?)
- visite medicale dans l armee russe (un truc à donner les jetons !)
- methode interrogatoire de la cia (cela ne doit pas être très différent!)
- que veut dire femmes et les enfants d abord (il faut faire un dessin ?)
- detention d arme en suisse (un droit que la gauche veut tordre)
- pisse boite aux lettres (on retombe dans les vengeances dégoulinantes!)
- panzerdivisionen organigramme (ach ja, la cholie bedide Panzerdivision !)
- po popo pom (le blog audio, c'est pas prévu par ici)
- argumentaire anti-islam (une définition alternative de l'islamisme...)
- exercices militaires sadiques (tout est question d'interprétation)
- homme enlever et attaché pour seances sm severe (à ne pas confondre avec ci-dessus !)
- journalisme cour du soir.ch (un internaute de la TSR ?)
- ce que pensent les jihadistes (plus de croyances que de pensées!)
- combien de pourcentage faut il pour tuer un homme (c'est plus efficace que le ridicule ?)
- la charge des walkyrie wagner (encore mieux en hélicoptère)
- fass 57 a vendre (des commentateurs au plus offrant ?)
- religieuses salopes (ou les fantasmes à 2 balles)
- salaire instructeur dans l armée suisse (voilà le noeud de la discorde !)
- les plurielles des nom (oui, une leçon de grammaire s'impose)
- les exclus sont-ils des citoyens a part entière (comme si l'exclusion était un style de vie)
- apprendre le suisse-allemand (une subtile forme de torture!)
- le nutella est-il bon pour la santé? (et si on se demandait l'inverse ?)
- prisme minister (un lapsus aux couleurs de l'arc-en-ciel)
- le coran recite par les enfants (oui, il y a pire dans la torture que le suisse-allemand)
- hommes turcs velus photos (c'est plus intéressant que la démocratie ?)
- douleur dentaire que faire (aller chez le dentiste au lieu de stagner sur mon blog !)
- j vu le menuisier (faudra le saluer de ma part!)
- comment la guerre peut etre benefique (pour le commerce des armes, sans doute)
- impact psychologiques implants mammaires (voir le succès d'Alerte à Malibu!)
- un train percute des vaches (du trainspotting au trainstopping)
- je manque de discipline (j'en suis profondément désolé)
- couchepin trouble obsessionnel compulsif (un recours abusif au pifomètre ?)
- comment se passe un décollage en hélico (tout en verticalité, en fait!)
- femme ch homme pour sex et amour tunisie (avec un visa en retour ?)
- couleur politique des journalistes (entre le rouge et le vert)
- comment fonctionne un missile (on presse un bouton et c'est tout !)
Bref, merci à tout le monde !
Posted by Ludovic Monnerat at 10h47 | Comments (2) | TrackBack
Interruption de quelques heures
Pour des raisons encore en partie obscures, ce site est resté inaccessible entre hier soir et le milieu de la matinée. Mon informaticien a rétabli la situation, mais j'espère en savoir davantage sur les causes de ce black-out tout à fait regrettable ! :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 9h58 | Comments (1) | TrackBack
2 mai 2007
Une schizophrénie funeste
La hiérarchie militaire américaine ne sait toujours pas comment exploiter les nouveaux espaces conflictuels ouverts par les technologies de l'information et de la communication, et le potentiel formé par ses combattants individuels. Elle adopte même en la matière une démarche schizophrène qui réduit très largement ses chances de progresser en la matière.
D'une part, le commandement de la force multinationale en Irak a récemment décidé de mettre en ligne sur des sites publics des vidéos tournées par ses équipes professionnelles :
"This effort was not designed to combat what ends up on extremist Web sites," said Lt. Col. Christopher Garver, a U.S. military spokesman in Iraq. "But we understand it is a battle space in which we have not been active, and this is a media we can use to get our story told."
[...]
"There are moments when there is no violence going on in Iraq," Garver said. "Even Baghdad is a neighborhood-by-neighborhood story. ... Unfortunately, news being news, you tend to get the car bomb of the day."
The YouTube channel is a way to get some other stories told by linking directly to a generation that gets its news from multiple sources, Garver said.
Even on a relatively quiet day, footage of soldiers handing soccer balls to delighted Iraqi children is unlikely to be featured on most newscasts. But, Garver said, "the soccer ball story is part of what is happening in Iraq ... and that needs to be recorded somewhere."
Cette initiative est mise en oeuvre par deux anciens membres du Corps des Marines, qui ont formé leur propre société commerciale et ont décroché le contrat auprès de la MNF-I. Le mois dernier, les vidéos sur YouTube ont été vues plus de 120'000 fois et ont obtenu 1900 inscriptions. Mais l'effort prend une autre dimension avec l'appel lancé aux soldats individuels déployés en Irak de fournir leurs propres vidéos pour soutenir cet effort. Et c'est bien là que la chose confine à la schizophrénie.
D'autre part, en effet, l'U.S. Army a émis le 19 avril dernier une directive interdisant à ses soldats de mettre en ligne un billet ou d'envoyer un courriel personnel sans avoir obtenu l'autorisation de leur supérieur, ce qui pourrait avoir pour effet de mettre un terme aux "milblogs" et à toute la communication personnelle et décentralisée qu'ils occasionnaient :
Army Regulation 530--1: Operations Security (OPSEC) restricts more than just blogs, however. Previous editions of the rules asked Army personnel to "consult with their immediate supervisor" before posting a document "that might contain sensitive and/or critical information in a public forum." The new version, in contrast, requires "an OPSEC review prior to publishing" anything -- from "web log (blog) postings" to comments on internet message boards, from resumes to letters home.
Failure to do so, the document adds, could result in a court-martial, or "administrative, disciplinary, contractual, or criminal action."
Sur la forme, ces deux décisions ne sont pas contradictoires : il est tout à fait possible de tourner ses propres vidéos et de les transmettre via la hiérarchie, comme il est possible d'écrire des billets décrivant la vie quotidienne en Irak et d'obtenir le feu vert des supérieurs pour la mise en ligne. Sur le fond, en revanche, c'est toute l'utilisation du soldat individuel comme média militaire, comme intermédiaire entre l'armée et la population, comme citoyen-soldat-reporter, qui est mise en difficulté par cette approche. Le meilleur vecteur possible pour accéder aux coeurs et aux esprits de l'opinion publique est amputé de la liberté d'action sans laquelle il perd toute son authenticité. Pour un bénéfice en terme de sécurité opérationnelle qui reste difficile à appréhender, dans la mesure où les sources d'information susceptibles d'être utilisées contre les troupes américaines en Irak sont avant tout humaines.
Ce n'est bien entendu par la première fois que les armées peinent à intégrer les opportunités des nouvelles technologies et les modifications qu'elles apportent aux rapports de force. Mais comme leurs adversaires exploitent à fond les premières et comprennent bien mieux les seconds, cette schizophrénie peut fort bien avoir des conséquences funestes.
Posted by Ludovic Monnerat at 7h29 | Comments (4) | TrackBack
1 mai 2007
Une petite devinette (9)
Comme la belle saison a fait un retour précoce et apprécié sous nos latitudes, j'en ai profité ces derniers jours pour m'esquiver dans un petit coin de presque paradis respirant luxe, calme et volupté. Qui saura identifier ce que j'y ai vu, mis en ligne ci-dessus ? :-)
Posted by Ludovic Monnerat at 20h28 | Comments (14) | TrackBack