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29 décembre 2005

Le redressement des esprits

En France, plus de 2 mois après le début des violences urbaines qui ont fait au moins 250 millions d'euros de dégâts avec notamment la destruction totale de 96 bâtiments publics, et fait 2 morts dans la population civile, l'heure est au redressement des esprits. Les réactions à un fameux entretien donné par Alain Finkielkraut ont été le signal de la contre-attaque, suite à la visibilité médiatique impressionnante des quartiers dits difficiles et au fait qu'ils ont imposé un débat sécuritaire jusqu'au plus haut niveau de l'Etat français. Le passage annoncé à l'état d'urgence, puis à une accalmie consensuelle, aboutit aujourd'hui à une reprise en main du débat, avec des arguments classiques mais dissuasifs tels que la "lepénisation" et le racisme. La haine brute et l'inconscience barbare démontrées par 3 semaines d'insurrection spontanée contredisaient bien trop les pensées en place pour ne pas provoquer cette réaction.

Il est fort possible que cette emprise de la pensée unique, avec ses tendances à l'autoflagellation et à la victimisation des agresseurs, soit plus forte en France qu'ailleurs. La perception de ces violences en-dehors de l'Hexagone a été particulièrement aiguë, et a servi de prétexte pour des retours de bâton parfois excessifs et vengeurs, mais a également favorisé une prise de conscience quant au potentiel de conflits armés au sein de nos propres sociétés. En Suisse, mes réflexions très atypiques sur le sujet m'ont valu d'obtenir ponctuellement un espace médiatique plus grand qu'à l'accoutumée. Bien entendu, parler d'intifada communautaire ou de guerre civile européenne n'a pas été du goût de tous, même si l'argumentation de certaines contestations s'est révélée pour le moins limitée. J'ai même eu les honneurs d'avoir été accusé de désinformation par le Réseau Voltaire, expert en la matière, pour avoir osé parler d'armes de guerre dans les cités - des armes qui pourtant existent bel et bien !

Mais les discours trop éloignés des réalités ne parviennent jamais longtemps à convaincre les populations ayant accès à d'autres sources d'information. La popularité de Nicolas Sarkozy, omniprésent au plus fort des violences urbaines, et la conviction des Français que celles-ci vont se reproduire, montrent les limites de ce redressement des esprits. C'est notamment l'analyse faite par Nidra Poller aujourd'hui sur TCS : il existe un décalage majeur entre la rhétorique bienpensante, multiculturelle et relativiste que l'on retrouve au sommet de l'affiche médiatique et l'opinion des citoyens confrontés, directement ou non, à des actes qui remettent en cause leur sécurité et leur mode de vie. La soudaine affluence de nouveaux adhérents aux partis d'extrême-droite en France ne peut pas être interprétée comme un signe positif, comme la preuve que la classe politique républicaine répond aux attentes de ses électeurs. Et la diabolisation du Front National n'a jamais été une stratégie efficace pour limiter son influence et contrer ses arguments.

Couplés à un décalage de cette ampleur, les efforts visant à orienter les discours publics par une pression morale et relationnelle sont un danger. S'il est toujours plus facile de s'en prendre au messager qu'accepter le message, surtout lorsque ce dernier impose des changements majeurs, cela ne fait que retarder la résolution du décalage - au mieux dans les urnes, au pire dans les rues. Lorsqu'un service de renseignement intérieur comme les Renseignements Généraux fait état d'une insurrection non organisée, lorsque celle-ci nécessite l'instauration de mesures sécuritaires exceptionnelles sans même relever d'un projet subversif, on mesure mieux à quel point les Etats modernes ont été fragilisés, et combien la transformation de nos sociétés en champs de bataille peut rapidement les confronter à une situation où le contrôle de l'ordre public et de la normalité leur échapperait. Une perspective à intégrer en priorité si l'on s'intéresse justement à la préservation ou à la restauration de cette normalité, comme toutes les armées sont désormais contraintes de le faire...

COMPLEMENT I (29.12 1305) : Cet article publié dans l'International Herald Tribune offre un aperu intéressant de la situation actuelle dans certaines banlieues françaises. Extrait :

As one of the young men films with a digital camera, the others move to the angry beat of music blasting out of an open car door, echoing into the dark December night.
They sing about the riots that erupted two months ago, about being Muslim and about not feeling French in France. For them the unrest is not over, it is waiting to break loose again.

Un facteur à prendre en compte, notamment en milieu urbain, est le très petit nombre d'acteurs violents nécessaires pour créer des troubles importants et nécessiter une intervention massive des forces de l'ordre. De ce fait, les propos ci-dessus ne peuvent pas être pris à la légère.

COMPLEMENT II (2.1 1105) : Les violences survenues lors de la Saint-Sylvestre en France font désormais l'objet d'une polémique dont les motivations ne semblent pas uniquement politiciennes, mais portent aussi sur la différence entre le discours officiel et la réalité locale en la matière. La discrétion entourant des incidents qualifiés de "très violents" devient ainsi un argument contre le Gouvernement.

Publié par Ludovic Monnerat le 29 décembre 2005 à 11:56

Commentaires

http://www.lefigaro.fr/societe/20051227.FIG0006.html?111752

Ci joint, un lien vers un article du Figaro concernant la violence ordinaire en corse.

Une region de France dans laquelle des armes de guerre sont regulierement retrouvé. Une region dans laquelle il y a eu 26 homicides cette année contre 63 en 1993. Une region ou l'on tire a la roquette sur une prefecture lorsque le personnel est encore à l'interieur! Combien de villa, batiements publiques ont sauté cette année? Combien de subvention sont distribué dans cette region?

Quel difference avec la banlieu? Pourquoi ce sujet n'est il pas traiter avec la meme derive purement et simplement securitaire?

Finalement ces jeunes emeutiers sont des enfants de coeurs a coter des corses!

Moi, enfant de la cité, je ne comprends toujours pas pourquoi 26 homicides en corse, des tires de roquettes, des maisons qui sautent font partie de la violence ordinaire, alors que quelques voitures brulent, et je m'attire les foudres de tous le monde.

La prochaine fois que les emeutiers se manisfesteront, parce qu'il y aurat une prochaine fois, avec Sarko ou lepen, surement que l'on sortiras les roquettes, cela a l'air d'être mieux accepter par les politiques, medias, electeurs, touristes...

Publié par Fred le 29 décembre 2005 à 13:05

Me voilà directement pris à parti !

"l'argumentation de certaines contestations s'est révélée pour le moins limitée."

Premièrement, ce que tu ne comprends pas, c'est que ce sont des positions alarmistes comme les tiennes qui alimentent l'aspect psychologique de la peur sécuritaire. C'est ainsi qu'on voit dans des villages perdus de la France des électeurs s'inscrire au FN, et le justifier par la "peur d'émeutiers". Parce que des personnes sans retenues parlent "d'intifada", "de guerre de basse intensité" et oublient toute proportion. Parce que la peur a toujours été plus vendeuse que la réflexion, on se laisse aller à cette première.

Alors que lorsqu'on te ramène à la réalité en te demandant des comptes, lorsqu'on t'oppose certains faits dérangeants (les violences n'ont pas repris, malgré tes dires), tu te rebiffes sur un sempiternel "pensée unique", "victimisation", etc., discours général "anti-gauche" (alors qu'elle n'est même pas au pouvoir !); ce n'est pas acceptable.

Encore une fois, il ne suffit pas d'être original pour être intelligent. Je comprends que l'audience qui t'a été accordée ait été grisante pour ton ego. Mais ce qui n'aurait pas dû t'échapper, c'est que ce rapport des RG détruit (s'il en était nécessaire) tes pronostics de Cassadre si séduisants tels que "Ce sera une guerre différente [..] intifada communautaire et générationnelle, une succession d'affrontements ponctuels et épidermiques, greffés sur le lent corps-à -corps des identités." Car rien ne permet de parler d'intifada communautaire. Rien.

Nous divergeons quant aux causes du malaise en France et quant aux remèdes à appliquer, soit; mais rien ne t'empêche d'éviter tes armchair analysis, et d'être un peu plus factuel, moins idéologique.

Publié par Psykotik le 29 décembre 2005 à 13:40

Comme moi-même je passe une bonne partie de mon temps à m'intéresser aux faits et à repousser l'influence des idéologies, nous devrions pouvoir nous entendre ! :)

Premièrement, juger "alarmistes" mes réflexions ne relève pas d'une démarche factuelle. Dans mes différentes analyses sur les violences urbaines en France, je suis toujours resté au plus près des faits, en m'appuyant sur des chiffres officiels et des descriptions fiables de modes opératoires. Les conclusions que j'en ai tirées, y compris à long terme (voir ci-dessous), sont ancrées dans la réalité. La mise en place de l'état d'urgence en France contredit la volonté de banalisation dont tu sembles témoigner. Si je suis alarmiste, alors les forces de l'ordre, le renseignement intérieur et même le Gouvernement français le sont aussi. Je n'ai pas l'impression qu'ils recourent aux "armchair analysis", pourtant !

Deuxièmement, tu n'es pas en position de me "demander des comptes" (de rendre des comptes, je suppose) par le simple fait de ne pas partager mes analyses, et que tu juges mes écrits inacceptables me laisse indifférent. C'est à toi de faire l'effort de rechercher des faits contredisant ces analyses, d'aller au-delà des lieux communs. Les violences n'ont pas repris, dis-tu ? Une centaine de voiture en moyenne brûlent chaque nuit en France en moyenne sur l'année. Que les médias ne parlent plus des violences urbaines ne signifient pas qu'elles n'existent plus. Elles n'ont jamais cessé, voilà tout. J'ai suffisamment de contacts dans le milieu des forces de sécurité pour avoir le point de vue de "la base" sur la situation dans les quartiers dits difficiles.

Troisièmement, tu confonds un rapport factuel explicatif des RG - qui confirme mes thèses d'une insurrection, soit dit en passant - et ma vision prospective annonçant un conflit futur : l'un parle de ce qui s'est passé, l'autre de ce qui se passera si les tendances actuelles se prolongent. Que le terme d'intifada communautaire ne te convienne pas ne change rien à l'affaire : je prétends toujours qu'une insurrection spontanée a eu lieu (c'est le sens de l'intifada, lorsque ce mot a été popularité en 1987) et que celle-ci provient de portions déterminées de la société française, localisées sur le plan urbanistique et socio-culturel (pour ne pas dire ethnique). A toi de démontrer le contraire. Quant à démentir des éléments de prospective, nous verrons dans 10 ou 15 ans.

Chacun donc pourra juger lequel de nous deux est le plus proche des faits ou de l'idéologie...

Publié par Ludovic Monnerat le 29 décembre 2005 à 13:59

Quand on a des peaux de sauce (abréviation lyonnaise de "saucisson", à prononcer "sôce")devant les yeux, et bien on a des peaux de sauce devant les yeux... :) cqfd.

Bien que LM n'ai pas besoin d'être défendu, je tiens à remercier FRED et PSYKOTIK de venir illustrer de manière si éclatante les propos de notre hôte concernant l'incontournable "réaction" des nervis de la pensée unique dont la profondeur des arguments et le sempiternel "reductio ad hitlerum" nous montre combien ils sont aux abois.

Le rapport "officiel" des RG dont il est ici question est un rapport parmi d'autres...il possède une valeur certaine, certes, mais il ne dit pas tout, du moins pas tout ce que les autres rapports, ceux dont on ne parle pas, expriment plus clairement.

Par ailleurs, le renseignement n'est pas l'apanage des seuls RG, qui en tant que service de police dépendent directement du ministère de l'intérieur...et travaillent donc en quelque sorte sur commande.

Toute analyse, par définition, comporte une part de subjectivité, mais quant à affirmer de manière aussi péremptoire que celles de LM sont "idéologiques"... Je vous dirai pour ce qui me concerne que je les observe comme étant la plupart du temps fondées sur des faits objectifs qui ne mentent donc pas. Elles ne relèvent en tout cas pas d'une utopie devenue un dogme totalitaire...veillez donc, de grâce, à ne pas inverser les rôles.

Affirmer que rien, mais alors vraiment rien, "ne permet de parler d'intifada communautaire", ça pour le coup c'est subjectif et dogmatique...Il n'y a effectivement pas pire aveugle que celui qui refuse de voir...Même si le terme INTIFADA est, je vous l'accorde de mon point de vue, un peu prématuré. Mais ne désespérez pas, hommes de peu de foi, ce sera sans doute pour le prochain épisode... :)

Publié par Winkelried le 29 décembre 2005 à 14:35

Flûte, ma plaidoirie est arrivée trop tard...fichtre, pour des Suisses, vous êtes plutôt rapide :) ! Enfin, toute idéologie discriminante exclue, s'entend...

Publié par Winkelried le 29 décembre 2005 à 14:40

Preuve si besoin était que toutes ces histoires de lenteur helvétique ne sont que roupie de sansonnet ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 29 décembre 2005 à 15:04

Voui, il convient de ne pas confondre lenteur et calme. le Suisse n'est pas lent, il est calme, voilà tout. Ca vient de l'habitude du pas régulier et mesuré du montagnard ou bien...?

Attention à l'expression "Roupie de sanssonet". La roupie étant la monnaie de l'inde, du pakistan, de l'Indonésie, du Népal, de l'île Maurice et des seychelles, vous pourriez bien voir ici débarquer un collectif associatif vengeur pour vous repprocher d'avoir osé l'association douteuse et noséabonde entre une monnaie emblématique du monde musulman et un petit oiseau... De là à ce qu'ils affirment avoir lu dans ce blog que vous les traitiez "d'animaux" ou de "crâne de piaf" il n'y a qu'un pas qu'ils franchiront tant par bêtise que par habitude. Prudence donc, en ces temps de nouvelle inquisition...:)

Publié par Winkelried le 29 décembre 2005 à 15:31

En Belgique francophone, l'éditorialiste Corentin de Salle (http://www.atlantis.org/publications_fr.html) vient d'être licencié de La Libre Belgique pour avoir écrit un article dénonçant le relativisme culturel : http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=255039

Via : L'Empire de Constantin, dont je vous invite à lire le commentaire (http://constantinia.blogspot.com/2005/12/la-censure-des-bien-pensants.html)

« Dans son article, Corentin a eu l'immense tort aux yeux de ses détracteurs de mettre en exergue, fort maladroitement, certes, un comportement essentiel au maintien en place du mythe de l'intégration : la tendance schizophrène des élites bien-pensantes à simultanément nier la différence entre les cultures d'Europe de l'Ouest et les cultures d'origine des populations immigrées, à exalter cette différence, et à insinuer, dans un typique cas d'autoflagellation qu'à tout prendre ces dernières sont supérieures aux nôtres...»

Publié par Alex Keaton le 29 décembre 2005 à 16:13

"C'est ainsi qu'on voit dans des villages perdus de la France des électeurs s'inscrire au FN, et le justifier par la "peur d'émeutiers"."

Ah la la, comme cet argument est souvent repris par la gauche sans jamais être démonté alors qu'il est si facile de le démolir.

En effet, je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, nul besoin d'être personnellement confronté aux émeutes pour m'en inquiéter, pour me soucier des réponses qui y seront apporter et celà simplement par souci de sécurité publique et de cohésion nationale.

Faut-il donc absolument habiter en banlieue pour avoir le droit de s'interroger sur ce qui s'y déroule ?
Faut-il vivre en Asie du Sud-est pour se soucier des conséquences du tsunami ?
Faut-il habiter à Gravelines pour avoir le droit de se soucier du nucléaire ?
Etc, etc, etc...

Il est tout de même navrant (mais guère surprenant) de constater que ceux-là même qui n'ont que "solidarité nationale" à la bouche lorsqu'il s'agit de créer de nouveaux impôts pour tel ou tel problème social s'empressent de l'oublier lorsqu'il s'agit de la sécurité publique (ou de l'immigration, ou de tout autre thème majeur "non-conforme").

Publié par NightEye le 29 décembre 2005 à 16:17

J'en ai plus que marre! ;o)
http://extremecentre.org/?p=188

Publié par al le 29 décembre 2005 à 17:21

Pour répondre à Fred!
Pourquoi n'y-a-t-il eu pendant les 3 semaines d'émeutes aucun incident en Corse alors que ce département nous a été présenté comme odieusement raciste- de loin le plus raciste - et qu'un tiers de sa population est d'origine émigrée (principalement marocaine) ?

1) Certitude que les corses auraient retrouvé chaque incendiaire et n'auraient pas hésité à régler le problème (sans l'aide de cellule psychologique) ?

2) Présence sur l'ile d'une immigration de travail et pas d'une immigration d'allocataires ?

3) Pas vraiment de "cités" coupées du reste de la population ?


En outre les Corses sont fiers d'être corses. Ils n'expriment ni ne manifestent aucun sentiment de culpabilité et pratiquent l'accueil de l'étranger selon les règles immémoriales qui sont celles du sens commun, à savoir : l'étranger ne sera accepté par le pays d'accueil qu'autant qu'il en respectera les règles. Si cela ne lui convient pas, il s'en va. les Corses n'admettent aucne entorse à cette régle d'or et les Maghrèbins qui fonctionnent exactement comme cela le comprennent parfaitement et s'y soumettent sans problèmes. Ils respectent les Corses parce que ceux-ci se respectent eux-mêmes et parce qu'ils ont un culture "virile" qui leur rappelle la leur jusque dans ses excès mafieux. Bref, en Corse, ils sont en terrain connu, sévèrement mais justement balisé. Cela est d'autant plus remarquable que, en Corse, le rapport des forces est encore plus en leur faveur que dans les cités du continent car la Corse est le département de France où l'on fait le moins d'enfants.

Publié par Rogemi le 29 décembre 2005 à 17:28

@Alex Keaton:
vous avez confirmation du licenciement de C. de salle?
http://extremecentre.org/?p=189

Publié par al le 29 décembre 2005 à 17:30

Bien, je vais tenter de me faire un place entre les groupies qui vont jusqu'à te faire des billets pour te féliciter. Ca risque d'être difficile de me faire entendre, parmi tous ces attaquant d'une "pensée unique" :)

"Premièrement, juger "alarmistes" mes réflexions ne relève pas d'une démarche factuelle. [...] La mise en place de l'état d'urgence en France contredit la volonté de banalisation dont tu sembles témoigner. Si je suis alarmiste, alors les forces de l'ordre, le renseignement intérieur et même le Gouvernement français le sont aussi."

Ce n'est pas parce que je te trouve alarmiste que je banalise la situation (je ne te ferai pas l'affront de t'envoyer un "procès d'intention" à la figure). Je n'ai pas à choisir un camp entre les alarmistes et les passifs. Simplement, je ne vois pas quels chiffres te permettraient de parler de guerre de basse intensité en France. Et encore moins de parler de future guerre civile en Europe.

"Deuxièmement, tu n'es pas en position de me "demander des comptes" (de rendre des comptes, je suppose) par le simple fait de ne pas partager mes analyses, et que tu juges mes écrits inacceptables me laisse indifférent. C'est à toi de faire l'effort de rechercher des faits contredisant ces analyses, d'aller au-delà des lieux communs."

Alors là ... c'est le monde à l'envers. As-tu déjà entendu parler du fardeau de la preuve ? Si je t'affirme que la Suisse est en guerre contre l'Autriche, ce sera à toi de prouver que j'ai tort, où à moi d'étayer mes affirmations ?

Je suis soufflé...

"Les violences n'ont pas repris, dis-tu ? Une centaine de voiture en moyenne brûlent chaque nuit en France en moyenne sur l'année. Que les médias ne parlent plus des violences urbaines ne signifient pas qu'elles n'existent plus. Elles n'ont jamais cessé, voilà tout."

Des voitures brûlent régulièrement à Genève; ai-je le droit de parler aussi d'intifada, ici ? J'aimerais connaître la liaison entre cette centaine de voitures, pourquoi elles brûlent, etc. Et sans vouloir questionner ton honnêteté, des chiffres lâchés comme ça, sur un blog... je ne sais pas quelle valeur leur accorder :/

Qu'il y ait un problème sécuritaire en France, je ne le nie pas. Lié à son passé, lié à une époque où l'on prend de plein fouet une mondialisation que nombreux rejettent et ne comprennent pas, lié à des ministres à l'agitation facile, les éléments sont nombreux.

Mais identifier le mouvement hip-hop comme un élément principal des émeutes... ahem.

"Troisièmement, tu confonds un rapport factuel explicatif des RG - qui confirme mes thèses d'une insurrection, soit dit en passant - et ma vision prospective annonçant un conflit futur : l'un parle de ce qui s'est passé, l'autre de ce qui se passera si les tendances actuelles se prolongent. Que le terme d'intifada communautaire ne te convienne pas ne change rien à l'affaire : je prétends toujours qu'une insurrection spontanée a eu lieu [...]"

Dans "intifada communautaire", il y a deux sens :

1/ intifada, qui renvoit à la guerre isrealo-palestinienne. A l'image d'une guerre entre Arabes et les "Occidentaux" (pour autant que Israel = Occident... :/ ). Aux kamikhazes allumés qui se font sauter dans les cinémas israéliens, et toute sorte de vacheries.

Je crois que le terme intifada est totalement inapproprié, et destiné uniquement à produire un effet de manchette. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet objectif est atteint avec ma personne.

2/ "communautaire". Il y a l'idée d'être soudés, solidaires dans ce terme. Or, ce que dit le rapport des RG (et que tu ne contredis pas), c'est qu'il n'y avait pas de meneur, de hiérarchies, de liens entre les émeutiers. Donc, à moins d'appliquer le terme "communautaire" à , au hasard, les musulmans, je ne vois pas qu'est-ce que ce terme peut bien avoir à faire dans cette histoire. Je l'estime balayé par le rapport des RG.


" "C'est ainsi qu'on voit dans des villages perdus de la France des électeurs s'inscrire au FN, et le justifier par la "peur d'émeutiers"."
Ah la la, comme cet argument est souvent repris par la gauche sans jamais être démonté alors qu'il est si facile de le démolir.
En effet, je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, nul besoin d'être personnellement confronté aux émeutes pour m'en inquiéter, pour me soucier des réponses qui y seront apporter et celà simplement par souci de sécurité publique et de cohésion nationale."

Cette peur est totalement artificielle. Les gens qui s'inscrivent aux FN ne connaissent que très superficiellement les remèdes que ce parti entend apporter. Ils croient que les émeutes sont liées à clivage religieux, et que le FN a la réponse à ce type de problème.

Mauvaise solution au problème :/

Publié par Psykotik le 29 décembre 2005 à 19:47

Je partage tout à fait les propos de Ludovic Monnerat.

Lors des dernières émeutes, le dispositif des forces de l'ordre a failli arriver en limite de capacité, puisque des réservistes de Gendarmerie ont dû être rappelés.
La possibilité d'un renouvellement des émeutes existe bien. L'aide d'un éventuel "ennemi intérieur" réellement organisé pourrait accroître l'impact de prochains troubles. Par exemple en les inscrivant réellement dans la durée et en les doublant par d'autres actions comme des attentats.
Sachons aussi appeler un chat un chat, sans pour autant verser dans la caricature. L'"ennemi intérieur" le plus probable pourrait être bien sûr constitué d'activistes islamistes. Relativement bien protégés dans certaines banlieues, agissant en réseau, ils seraient susceptibles de tirer les enseignements des derniers troubles et de planifier des opérations de plus grande envergure. Il reste à savoir s'ils seraient capables d'assurer la coordination de leur plan jusqu'à son terme. Au vu de l'efficacité des services de renseignement français (voir les dernières arrestations), on peut raisonnablement espérer qu'ils échouent.

Je regrette de ne pas avoir entendu une analyse aussi claire et argumentée que celle de Ludovic Monnerat de la part de responsables français, militaires inclus.

Publié par JLV le 29 décembre 2005 à 20:05

"Flûte, ma plaidoirie est arrivée trop tard...fichtre, pour des Suisses, vous êtes plutôt rapide :) ! Enfin, toute idéologie discriminante exclue, s'entend..."
Winkielred

Oui et ils ont des trous dans le fromage :)

Message à ne pas censurer. ;)


ps
Winkielred, à ne plus vous voir je pensais que la "muette" ...

Publié par Mikhaël le 29 décembre 2005 à 20:48

Psykotik, penses-tu vraiment que le terme de "groupie" soit approprié ? Il te faut séparer les personnes de leurs propos, respectivement de leurs travaux : quand des billets reçoivent un écho positif, cela vient récompenser un effort particulier. Qui devra continuer à être fourni...

Sinon, j'aimerais te fournir une réponse sur un point : les faits permettant de jauger l'importance des violences urbaines en France. J'ai rapidement retrouvé certaines informations que j'avais utilisées (sans toujours les mentionner directement) :

- 800 "points chauds" en France, dont 160 avec violences contre des policiers, en octobre 2000, contre respectivement 100 et 40 en 1991 (source : Lucienne Bui Trong, "Violences urbaines : les raisons de la contagion", Le Figaro, 7.11.05) ;

- 9000 voitures de police caillassées en 2005 avant la brusque augmentation des violences urbaines le 27 octobre dernier (source : Jean-François Mattei, "Violences urbaines, crescendo dans la barbarie", Le Figaro, 3.11.05) ;

- 28'000 voitures brûlées en France dans les 10 premiers mois de l'année (source : Sylvain Besson, "La banlieue nord de Paris cumule tous les désavantages", interview d'Henri Rey, Le Temps, 4.11.05 - accès payant).

La conclusion que j'ai tirée notamment de ces énoncés a consisté à dire que la France connaît en permanence un conflit de très basse intensité, avec des zones dans lesquelles les forces de l'ordre ne peuvent plus opérer librement. Ce que l'on appelle un milieu semi-permissif, voire non permissif dans le pire des cas, dans notre vocabulaire militaire.

Publié par Ludovic Monnerat le 29 décembre 2005 à 21:21

Mon cher Ludovic,

Vous êtes vraiment un XXXXXX de la XXXX XXXXXX, un XXXXXXXX de sous-préfecture. Soutenir que la France est en proie à un conflit de basse intensité relève de XXXXXXXXXXXXXXX. Je sais que le Jura suisse est connu pour ses XXXXXXXXXXX de XXXXXXXX mais vous avez forcé la dose mon lieutenant-colonel "EMG". Vous êtes un peu le XXXXXXX XXXXXXXX du XXXXXX, le XXXXXX XXXXXXXXX helvétique. Qu'espérez-vous ? engager l'armée suisse comme XXXXX de XXXXXXXXXXXX avec des drônes équipés de moteurs de XXXXXXXXXXXX contre des XXXXXX XXXXXXXXXXXX qui hantent les XXXXXXXXX ? Diriger vos petits XXXXXXX XXXXXXXXXX depuis un bunker de XXXXXXXXXX XXXXXXXs en simulant des XXXXXXXXX guerriers ?

Au fait vous avez-vous reçu la XXXXXXXX de XXXX que je vous avais envoé pour Noël ?

De grâce XXXXXXX les XXXXXX et XXXXXX de XXXXX par dessus vous pourriez vous XXXXXXX pour un véritable XXXXXXXX.

NB : Après avoir été laissé intact pendant 2 jours, ce commentaire injurieux a été copieusement caviardé par l'auteur de ce site, histoire de ne pas laisser à la postérité une contribution qui ne s'accorde pas avec la qualité générale de ces pages.

Publié par ZoomZoom le 29 décembre 2005 à 22:21

Tiens tien tiens, on dirait que Zoomzoom veut jouer les dumdum.

C'est qu'il est a court d'arguments le coquin. Tout sec le zoomzoom. Alors, aveu de faiblesse assez distrayant je dois dire, il fomente de mesquines attaques personnelles. C'est pâs beau çâ!

Et surtout, comme ne manquerait pas de souligner LM, ça ne fait pas avancer le débat.

Mais bon, l'avantage est que cela illustre parfaitement les techniques de subversion enseignées au sein des cellules des "camarades", sans parler du niveau intellectuel, ce qui est assez paradoxale pour des gens qui aiment à s'autoproclamer "force de progrès", ou encore justement "intellectuels", sous entendu de gauche, car à droite, comme le souligne zoomzoom, c'est bien connu, il n'y a que des "sapeurs camembert" :)

Mais dites moi, zoomzoom, quel est donc la qualité qui vous autorise à juger de ce qu'est un "véritable officier". Par ailleurs où étiez vous lors des émeutes (tout court, car je n'ose plus les qualifier:) ) et surtout que faisiez vous. c'est juste pour savoir si la pierre que vous entendez lancer à LM est en silex ou en papier mâché?

Publié par Winkelried le 29 décembre 2005 à 22:50

Pour le dénommé ZoomZoom:

2 hypothèses:
- vous faites du l'humour au 3ème degré;
- vous visitez ce site sans comprendre son contenu.

Dans les 2 cas, je vous trouve pathétique.
De plus, je ne vois pas l'intérêt de venir sur un blog pour agonir d'injures son auteur.

Pathétique, vraiment.

Publié par JLV le 29 décembre 2005 à 23:08

Être accusé de désinformation par le Réseau Voltaire, c'est tout de même goûtu, non ? Une organisation si longtemps dirigée par Thierry Meyssan, dont on sait désormais quoi penser, est assurémentune caution morale ! Comment a-t-elle pu ne pas se saborder après un tel discrédit ?

Publié par koz le 29 décembre 2005 à 23:14

D'une certaine manière, la popularité croissante et l'exceptionnelle indépendance d'esprit (qualités trop souvent inversément proportionnelles) de ce blog devait tôt ou tard attirer ce genre de trolls.
Ils polluent la discussion lorsqu'ils se font les rapporteurs enflamés de la doctrine PC et c'est déjé pénible, mais faut-il accepter en plus les insultes et la grossièreté?

A part ça, Ludovic, je me joins aux félicitations.

Publié par Ruben le 29 décembre 2005 à 23:15

D'habitude, je surveille ce blog d'assez près pour intercepter les éructations des individus qui, incapables de participer à un débat, en sont réduits à tenter de le polluer. Mais je suis en vacances, et ce relâchement coupable (!) a laissé filtrer quelques lignes promptement commentées que, du coup, je vais renoncer à effacer. D'autant plus que j'ai bien ri en les lisant... :D

Ceci étant, j'habite une préfecture, et non une sous-préfecture. La précision me semble de taille ! ;)

Publié par Ludovic Monnerat le 30 décembre 2005 à 0:46

Ludo,

Se faire traiter d'imbecile par un abruti (a fortiori par plusieurs) est un plaisir de gourmet...

Bonne vacances

Dom

P.S. pas moyen d'avoir d'accents sur ces claviers en cyrillique... ;-)

Publié par Dominique Crittin le 30 décembre 2005 à 9:58

Qui plus est, une réaction aussi épidermique doit bien être suscitée par une certaine vérité dans votre billet !!

Cela ne fait que confirmer la bonne orientation de votre analyse...

Publié par Ares le 30 décembre 2005 à 12:10

Rien à dire, certains portent bien leurs pseudos...

Leurs réactions sont d'autant plus détestables qu'elles ne cherchent en rien à établir un dialogue mais consistent au contraire à imposer des idées, qui plus est en étant grossiers et malhonnêtes. Je souligne que l'auteur de ce blog ne tombe pas dans ce travers en faisant montre d'objectivité, d'ouverture et de transparence quant à ses sources. Qu'il en soit ici remercié.

Partager des idées ne signifie en rien qu'on doive les accepter, mais cela demande la réciproque. Si j'ai le droit de ne pas partager une opinion, je dois accepter que mon avis ne soit pas partagé. Par extension, si je n'ai pas à me faire imposer des idées, je n'ai pas à imposer les miennes, CQFD.

De plus, mettre en cause les compétences de l'auteur de ce blog est on ne peut plus malhonnête. Contrairement à la majorité des blogonautes qui sont des anonymes (Psykotik et ZoomZoom notamment - moi aussi d'ailleurs, mon prénom ne vous disant rien de moi), Ludovic Monnerat ne cache ni son identité ni ses activités professionnelles, ce qui est remarquable.

Publié par Louis-Henri le 30 décembre 2005 à 13:06

La contagion se répand, on dirait qu'on a laché les brutes microcéphales en liberté.

Webmaster un coup de "pompe à nettoyer à la vapeur d'eau sous pression"?

ps
au fait pourquoi vous y mettez du fromage autour des trous? sans fromage la logistique en gagnerait, on pourrait avoir une production décentralisée, mobile et des "flux tendus"
LOL ... je me suis laissé prendre par le ton délirant de nombre d'interventions (après le "ps" vous pouvez effacer ... à moins de vouloir le garder pour montrer les effect psychologiques de lectures nocives)

Publié par Mikhaël le 30 décembre 2005 à 16:41

je corrige "à moins de vouloir le garder pour montrer les effect psychologiques de lectures nocives)" en "effects psychotropiques de lectures nocives"

Publié par Mikhaël le 30 décembre 2005 à 17:50

Sur le petit nombre d'acteurs suffisants pour un basculement ("tipping") voir : Jonathan Rauch: "The world on a screen" - Jewish World Review May 8, 2002 / 26 Iyar, 5762
http://www.jewishworldreview.com/jonathan/rauch050802.asp
qui présente des résultats d'études sur des sociétés artificielles (ie: simulées sur ordinateur). Pour ceux qui n'ont pas le temps de tout lire, la section correspondante est "Artificial Genocide" (Figures 4-6).

(Rem: je ne suis pas d'accord avec toutes ses conclusions)

Publié par Evoweb le 31 décembre 2005 à 17:40

Le décompte est tombé... malgré l'important dispositif policier, les moyens préventifs, etc etc...

Voici, le détail selon l'ATS:

"Quatre cent vingt-cinq véhicules (425) ont toutefois été brûlés à travers l'Hexagone, soit une centaine de plus que l'année dernière.

Sur ce nombre, 177 véhicules ont été brûlés dans la région parisienne, a annoncé dimanche matin la police. Les forces de l'ordre ont par ailleurs interpellé 362 personnes, contre 272 un an plus tot.

La Saint-Sylvestre a été fêtée cette année sous le régime de l'état d'urgence décrété pendant les violences urbaines de fin octobre-début novembre.

Sur la totalité du territoire, 25 000 policiers et gendarmes, dont 70 unités de CRS (police anti-émeute) et de gendarmes mobiles - dont 4500 à Paris - avaient été mobilisés pour cette nuit de la Saint-Sylvestre par crainte d'une reprise des émeutes."

J'aime particulièrement leur titre:
Nouvel An : pas d'incident majeur en France

http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20060101115242782172019048030.xml

Publié par Deru le 1 janvier 2006 à 12:50

Un complément vient d'être ajouté au billet "Le redressement des esprits", parce que la présentation des violences durant la nuit de la Saint-Sylvestre fait désormais l'objet d'une polémique politique.

NB : Ce commentaire fait bien entendu office d'annonce sur la page principale...

Publié par Ludovic Monnerat le 2 janvier 2006 à 11:19

Découvrant votre site depuis cette semaine, je signale, sans approfondir [sinon, voir les posts de l'époque sur mon blog] être en grand désaccord avec votre analyse des émeutes dans nos banlieues. "La haine brute et l'inconscience barbare démontrées" ? je ne le crois pas. En revanche, elles ont été manifestées, vues par les dizaines de millions de Français qui, n'habitant pas dans lesdites banlieues, les ont crues à feu et à sang, alors qu'elles n'étaient qu'à (lamentable) feu de la Saint-Jean.

L'évènement est pourtant très important, ce sont bien en France les émeutes les plus importantes depuis un peu plus de 30 ans. Mais elles ressemblent à la Journée des Tuiles de 1788 bien plus qu'aux guerres de Vendée.

Publié par FrédéricLN le 15 février 2006 à 22:55

Avez-vous noté ?

(ats / 21 mai 2006 05:25)

"Des inconnus ont bouté samedi soir le feu à un immeuble qui abrite des bureaux de la police cantonale bernoise. Peu avant minuit, ils ont lancé plusieurs cocktails Molotov contre les fassades et un avant-toit du bâtiment situé dans le nord de la ville."

Toujours cette attirance malsaine pour le feu qui se propage, même chez nous, dans notre paisible helvétie ....

Publié par Deru le 21 mai 2006 à 14:08

M'est avis que si on allait jeter un coup d'oeil dans un certain bâtiment proche de la gare de Berne désormais consacré à la "gestion autonome" (sic), on retrouverait bien vite nos pyromanes...

Publié par Ofrens le 21 mai 2006 à 17:13

Pour revenir aux sujets des violences urbaines en France, je me permets de vous rendre attentif au fait suivant :

Sept policiers blessés lors de violences en banlieue
PARIS - Des affrontements ont eu lieu en banlieue parisienne dans la nuit de lundi à mardi. Les heurts ont opposé une centaine de jeunes cagoulés aux forces de l'ordre. Sept policiers ont été légèrement blessés et six jeunes interpellés.

Les incidents ont éclaté vers 22h30 à la suite d'une opération de police menée à Montfermeil en fin d'après-midi. Victimes de projectiles lancés par une centaine de jeunes armés de bâtons et battes de base-ball, les policiers ont été légèrement blessés aux bras et aux jambes, a précisé une source policière.

Six jeunes ont été interpellés au cours de ces affrontements, selon un bilan de la police qui ne signalait pas de blessés parmi les jeunes et répertoriait quatre véhicules, de "nombreux" containers poubelles brûlés, ainsi que des vitres brisées sur le bâtiment abritant la mairie de Montfermeil.

La police a tiré au flash-ball plus de soixante-dix fois, selon la préfecture qui précise que 250 policiers, dont 150 CRS (Compagnies républicaines de sécurité), ont été déployés sur cette zone.

En octobre et novembre 2005, de violentes émeutes avaient eu lieu dans les banlieues parisiennes et des grandes villes françaises après que deux jeunes de la banlieue nord de Paris poursuivis par la police avaient été électrocutés dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés.

(ats / 30 mai 2006 03:08)


Pour ma part, je trouve extrêmement instructif de se rendre sur le site de la ville de Montfermeil: http://www.ville-montfermeil.fr/Petition-Tous-ensemble-disons-stop.html
On y constate qu'un maire courageux essaie de faire face à la recrudescence des délits dans sa commune ( depuis novembre 2005 augmentation de 600 % des vols avec violence, augmentation de la délinquance générale de 90%) mais que malheureusement les forces de l'ordre semblent incapables de lui accorder le soutien et la protection qu'il demande pour contrer les actions délictueuses des caïds de banlieues.

Constats: il y a toujours des zones de non-droit dans les banlieurs françaises et un nouvel embrasement général semble très probable. Raisons de plus pour rester très attentifs sur l'augmentation de la délinquance juvénile dans nos contrées. A terme un scénario à la française n'est pas à exclure dans certaines de nos cités...

Publié par Ofrens le 30 mai 2006 à 6:49