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26 janvier 2005

La fin de l'affaire Al-Dura

Les images du petit Mohammed Al-Dura ont été l'un des symboles marquants de l'Intifada dite d'Al-Aqsa, c'est-à -dire la phase actuelle du conflit israélo-palestien - peut-être en train d'arriver à son terme, encore que j'en doute. Ces images - tournées par un caméraman de France 2 - ont été utilisées pour fustiger les Forces armées israéliennes, accusées d'avoir abattu l'enfant, et ainsi saper la légitimité de l'Etat juif, en particulier sur la scène internationale. Deux journalistes français ont enquêté en détail sur cette affaire et démontré la fausseté de ces accusations, avant que leurs propos soient amplifiés et amagalmés pour attaquer France 2. Ils se sont exprimés hier dans Le Figaro pour donner le fin mot de l'histoire.

De leur enquête, on apprend que l'envoyé spécial de France 2 Charles Enderlin n'avait aucune preuve pour accuser les Israéliens d'avoir tué le garçon, et qu'il a menti au moins 2 fois au sujet des bandes tournées par son caméraman. Si les auteurs renoncent à spéculer sur les raisons de ces libertés prises avec la déontologie comme avec la vérité, force est de constater que les médias européens - et pas seulement africains ou arabes - peuvent soudain jouer un rôle considérable dans l'incitation à la haine et l'inflation des conflits. Ce qui rappelle l'impact potentiel des journalistes-combattants qui évoluent librement dans les zones de conflit.

COMPLEMENT I : Il vaut la peine de lire la réponse de Charles Enderlin publiée aujourd'hui 27 dans Le Figaro. En effet, il reconnaît n'avoir eu aucune autre preuve que le témoignage de son caméraman palestinien pour avoir affirmé le jour même que Mohammed Al-Dura a été tué par des balles israéliennes, et il utilise des témoignages a posteriori et des arguments chiffrés biaisés (comme si toutes les balles tirées par les Israéliens visaient des manifestants, voire des enfants...) pour tenter de justifier une déclaration injustifiable. Un texte également instructif pour prendre conscience les pressions dont Charles Enderlin a été l'objet, y compris des menaces de mort.

Publié par Ludovic Monnerat le 26 janvier 2005 à 22:53

Commentaires

Le site www.laveritemaintenant.org va dans votre sens.

Vous écrivez: "Si les auteurs renoncent à spéculer sur les raisons de ces libertés prises avec la déontologie comme avec la vérité, force est de constater que les médias européens - et pas seulement africains ou arabes - peuvent soudain jouer un rôle considérable dans l'incitation à la haine et l'inflation des conflits."

Lu sur www.laveritemaintenant.org: (http://www.laveritemaintenant.org/Members/webmestre/Document.2005-01-24.0408)
L'accusation en miroir consiste à faire qu'un groupe tue aveuglément un autre groupe car il pense, par média interposé, que ce groupe a envisagé de l'exterminer.
Une comparaison est faite entre l'accusation en miroir ayant amené au génocide Tutsi (accusation en miroir avec la radio des Mille collines) et l'accusation en miroir faite avec le petit Al Dura.

Publié par Claude le 27 janvier 2005 à 8:59