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16 février 2006

Le scandale préféré des médias

La diffusion par une chaîne de télévision australienne d'images issues des sévices infligés en 2003 par des soldats américains dans la prison irakienne d'Abou Ghraib a permis à certains éditorialistes de retrouver un thème qui leur reste favori. Ces images lamentables sont toujours tirées du même cas, de cette unité de police militaire qui en l'espace de 24 heures a entaché pour longtemps la réputation des forces armées américaines ; elles n'apportent donc rien de nouveau, mais permettent la résurgence d'une perception biaisée visant à imputer ces actes condamnables - et condamnés - à une opération passionément contestée. On se demande pourquoi le Pentagone n'a pas choisi à l'époque de publier toutes les images disponibles, au lieu d'être confronté presque 2 ans après aux mêmes condamnations.

Cela dit, les propos tenus dans plusieurs médias - notamment en Suisse romande - vont bien au-delà d'un discours raisonnable, et exploitent cette affaire réchauffée non seulement pour clamer une équivalence stupéfiante, mais également pour justifier les menaces et les violences qui prennent l'Occident pour cible.

Prenez Philippe Dumartheray dans 24 Heures :

[A]ux yeux des musulmans, nous présentons également la pire facette de l'humanité. Celle qui tue et torture, celle qui envahit et détruit, celle qui manque de respect aux valeurs de l'islam.
Avec la publication des nouvelles photos d'Abou Ghraïb, comment ne pas leur donner en partie raison? Comment aussi ne pas être submergé de honte?

Prenez Serge Enderlin dans Le Temps :

Nul doute qu'après la lamentable affaire des caricatures de Mahomet - qui commençait tout juste à s'apaiser - ce nouvel épisode d'humiliation servira de carburant à une rage musulmane qui trouve là une légitimité qu'il devient difficile de contester.
[...]
Sinistre dialectique du mal, où s'installe sans rémission une égalité de fait entre les décapitations du djihad et les abominations du «renseignement», les unes justifiant les autres et vice versa.

Comment peut-on écrire des phrases aussi insoutenables, comparer des meurtres délibérés et acclamés à des sévices isolés et condamnés sans voir de différence entre eux, sinon en brûlant d'un militantisme aveuglant ? Comment peut-on ainsi prendre le parti des groupes terroristes islamistes contre leurs ennemis sans voir que nous appartenons tous à ceux-ci ? De plus, l'extension de la responsabilité à leurs propres lecteurs témoigne chez ces 2 éditorialistes d'une perspective étonnante : pourquoi donc devrions-nous avoir honte des agissements de soldats américains en Irak, alors que nous n'avons strictement rien à voir avec ceux-ci ? Critiquer, condamner, vilipender, cela va sans dire ; mais pour en assumer la responsabilité, il faut avoir une envie impérieuse de nous autoflageller, voire de nous imputer les crimes de tout l'Occident pour mieux dédouaner ses ennemis. Dans ces conditions, après avoir parlé du redressement puis du basculement des esprits, voilà qui nous ramène à leur désarmement. Retour à la case départ...

Pour autant qu'elle ne manque pas, naturellement ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 14:22

Commentaires

« Comment peut-on écrire des phrases aussi insoutenables, comparer des meurtres délibérés et acclamés à des sévices isolés et condamnés sans voir de différence entre eux, sinon en brûlant d'un militantisme aveuglant ? » (LM)

Je crois que votre interprétation est un peu trop émotionnelle. Les deux commentaires ci-dessus se placent dans l'optique des populations musulmanes. Même si aucun élément nouveau ressurgit, ces clichés serviront effectivement à alimenter la colère (feinte ou non) d'une couche de la population musulmane. D'autre part, même si ces sévices ont été l'œuvre d'individus isolés et non contrôlés, ces derniers représentaient tout de même l'armée des Etats-Unis.

Dans ce contexte, ces commentaires ne prennent pas parti pour le terrorisme, mais expliquent simplement que la violence appelle souvent la violence et que les Etats-Unis sont généralement considérés comme le porte drapeau des pays occidentaux. Bien entendu, il y a de petits relents d'antiaméricanisme. Ceci s'explique notamment par la croyance que les Etats-Unis ont attisés la haine à notre égard (Guantanamo, utilisation de méthodes liées aux convictions religieuses, etc.).

En revanche, je partage votre point de vue concernant cette manie à nous auto-flageoler.

Publié par Alex le 16 février 2006 à 15:43

L'occident coupable? Il faut manquer du moindre discernement pour oser soutenir cette thèse. Ainsi donc, l'ennemi agit de façon légitime, nous menace, nous condamne de facto, massacre nos ressortissants et nous lui trouvons des excuses.
Quelle lâcheté, quel manque de civisme. Pourquoi ne pas envoyer ces journalistes faire un petit stage en Iran par exemple? Lorsqu'ils se rendront compte qu'eux-mêmes font partie des occidentaux que l'on tue au nom d'Allah, peut-être leur opinion changera-t-elle radicalement.
Le cancer ne vient pas seulement d'une population complice, il vient aussi de nos propres médias, qui sapent la volonté et orientent les discours.

Publié par Ares le 16 février 2006 à 15:57

Pas d'accord sur le côté de l'émotion : j'utilise le mot "insoutenable" dans son acception la plus rationnelle, dans le sens où je ne vois pas comment on peut soutenir un tel raisonnement. Pas d'accord non plus sur l'optique : ce n'est pas celle des populations musulmanes qui est prise, mais celle que Dumartheray et Enderlin imaginent être la leur - sans même s'enquérir de leur avis - pour mieux distiller leur propre optique. Pas d'accord enfin sur le parti pris : la justification de l'acte terroriste est bien mentionnée, alors même que c'est l'illégalité de cette méthode qui la distingue des actes de guerre légaux.

Je trouve que vous prenez un brin à la légère ces 2 éditoriaux, qui dans le contexte actuel me semblent nécessiter davantage de gravité ; il est vrai que leur impact probablement très limité peut justifier votre position. Mais pour moi, un individu qui croit à "une égalité de fait" entre meurtres ritualisés et sévices isolés ne peut être aussi aisément relativisé.

Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 16:03


« Ce n'est pas celle des populations musulmanes qui est prise, mais celle que Dumartheray et Enderlin imaginent être la leur - sans même s'enquérir de leur avis - pour mieux distiller leur propre optique! »

C'est une simple question de logique et vous le savez. Ces images ont été et seront encore utilisées (voire manipulées) pour attiser la haine à notre égard.

Dans le texte d'Enderlin, la seule référence directe au terrorisme concerne la décapitation. La première phrase figurant dans votre site en tant qu'extrait sert avant tout à établir un lien entre l'affaire des caricatures et les sévices pratiqué à Abou Ghraib. Le second extrait est sujet à interprétation. Et je ne serais pas étonné d'apprendre que son auteur me donne raison (voir ci-dessus), car c'est finalement le seul à pouvoir expliquer le sens qu'il a voulu donner à sa conclusion (que je trouve au passage un peu confuse).

« Je trouve que vous prenez un brin à la légère ces 2 éditoriaux ». Peut-être ; je dois avouer que je prends parfois le contre-pied de certaines opinions affichées sur ce site, car celles-ci manquent parfois singulièrement de distance ». (LM)
Comme vous l'avez indiqué à plusieurs reprises et comme l'a également écrit Enderlin, il s'agit dans ce combat, de gagner les cœurs et les esprits. Pour y parvenir nous devons être irréprochables ou au minimum appliquer les mêmes méthodes que celles qui ont cours à l'intérieur de nos frontières!

« Mais pour moi, un individu qui croit à "une égalité de fait" entre meurtres ritualisés et sévices isolés ne peut être aussi aisément relativisé. » (LM)
Je partage votre point de vue, mais encore une fois, je crois qu'il s'agit avant tout d'un problème d'interprétation.

Alex

Publié par Alex le 16 février 2006 à 16:26

"Ces images ont été et seront encore utilisées (voire manipulées) pour attiser la haine à notre égard."

Et elles continueront à l'être, éternellement, rejoignant la mémoire collective immense de tout ce qui permet (mais c'est un parti-pris) de "justifier" les actes terroristes contre l'occident et la guerre sainte islamiste.

Ces photos ont deux ans d'âge et n'apportent strictement rien de nouveau sur le plan de l'enquête - pas de nouveaux visages, pas de nouveaux indices. Elles n'ont aucune utilité pénale dans le cadre d'un procès pour tortures. Les appels des éditorialistes précités (dans leur version complète) appelant à la condamnation de "plus haut gradés" de l'armée américaine ne reposent donc que sur leur haine personnelle de cette institution, pas sur ces nouvelles preuves vides de sens juridique.

Faudra-t-il que l'on envoie en prison de nouveaux militaires à chaque fois que surgissent de nouveaux clichés de la même affaire?

Si ces nouveaux clichés alimentent la colère des rues, ce sera une colère totalement irrationnelle puisque les coupables sont en prison. Et s'ils ne le sont pas aux yeux de la foule ou de nos chers éditorialistes, j'aimerai savoir sur quelles preuves matérielles nouvelles ils se basent pour penser autrement.

Quant à la conclusion de Serge Enderlin:
"Sinistre dialectique du mal, où s'installe sans rémission une égalité de fait entre les décapitations du djihad et les abominations du «renseignement», les unes justifiant les autres et vice versa."

M. Enderlin oublie un petit détail, les décapitations d'occidentaux, qui n'avaient d'ailleurs rien à voir de près ou de loin avec les gardiens de prison d'Abu Graib, n'ont jamais été revendiquées comme une réponse contre ces dérives. Enfin, son raisonnement biaisé permet toute violence et tout génocide, puisqu'il ne pose ni la question du degré de la réponse, ni celui de la responsabilité des personnes impliqués, ni celui de l'intervention du système de justice. Sa logique ouvre donc la perspective d'une guerre civile et de tous les génocides imaginables, justifiés par une culpabilité raciale, religieuse ou culturelle.

Je n'approuve pas trop ce genre d'éditoriaux...

Publié par Stéphane le 16 février 2006 à 16:42

"Ces images ont été et seront encore utilisées (voire manipulées) pour attiser la haine à notre égard."

"Notre" ? Encore une fois, je ne suis pas convaincu par l'élargissement. Sommes-nous donc tous Américains parce que des GI's ont infligé des sévices à Abou Ghraib ? Les prêcheurs haineux du monde arabo-musulman ne manquent pas d'arguments depuis l'époque des Croisades. Je ne pense pas que la mise en évidence émotive - elle - de ces images faussement nouvelles soit proportionnelle.

"je ne serais pas étonné d'apprendre que son auteur me donne raison (voir ci-dessus), car c'est finalement le seul à pouvoir expliquer le sens qu'il a voulu donner à sa conclusion"

Sans doute. Mais ce n'est pas la première fois qu'Enderlin prend position sur le sujet de l'Irak, bien au contraire ; voir ici. On ne peut donc pas se dire entièrement incapable de comprendre ce qu'il a voulu dire. D'ailleurs, il utilise une distorsion flagrante pour fonder son équivalence : les sévices d'Abou Ghraib ne sont pas des "abominations du 'renseignement'", mais bien des actes commis par des soldats désoeuvrés, frustrés, mal conduits, mal encadrés - et profondément débiles.

"je dois avouer que je prends parfois le contre-pied de certaines opinions affichées sur ce site, car celles-ci manquent parfois singulièrement de distance"

Ce qui est tout à votre honneur, et hautement apprécié en tant que contribution pertinente et stimulante. Cela dit, prendre trop de recul avec un texte fait également courir le risque de l'anesthésier, d'en édulcorer les éléments saillants. Je pense que ces éditoriaux sont très révélateurs d'une perception aussi répandue qu'inquiétante.

Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 16:44

"Notre" ? Encore une fois, je ne suis pas convaincu par l'élargissement. (LM)

C'est en effet discutable. Cependant, si l'on suppose que ce combat est un combat global visant, pour une frange du monde musulman, à imposer leur point de vue et leurs valeurs, tous les amalgames sont bons à prendre.

« Les sévices d'Abou Ghraib ne sont pas des "abominations du 'renseignement'", mais bien des actes commis par des soldats désoeuvrés, frustrés, mal conduits, mal encadrés - et profondément débiles. » (LM)

Cette remarque a provoqué un éclat de rire de ma part. Non pas en raison de son contenu, mais du choix de certains mots (profondément débiles). Je souhaite que telle est la vérité. Si c'est le cas, cela démontre toutefois une défaillance dans la chaîne de commandement!

Alex

Publié par Alex le 16 février 2006 à 16:57

"les sévices d'Abou Ghraib ne sont pas des "abominations du 'renseignement'", mais bien des actes commis par des soldats désoeuvrés, frustrés, mal conduits, mal encadrés - et profondément débiles"

Il faut être très, très optimiste pour soutenir cette thèse. Les sévices d'Abou Ghraib sont utilisés et montés en épingle parce qu'ils sont la partie émergée de l'iceberg, mais ils ont été favorisés par toute une logique conduisant à mettre les "étrangers combattants détenus hors du territoire américain" hors de la juridiction américaine et même hors de la convention de Genève. Il y a un faisceau de témoignages convergents sur l'utilisation de sévices comme technique de renseignement, trop important pour être ignoré ou mis sur le dos de quelques moutons noirs isolés.

Qu'on le veuille ou non, le fait que le gouvernement américain s'efforce de considérer les terroristes (ou suspects de terrorisme, dans certains cas) ni comme des prisonniers de guerre, ni comme des prisonniers civils, donc hors de tout droit, favorise les "excès". Et endommage la réputation de l'Occident en général, car il n'est que trop facile pour le camp islamiste de dénoncer l'hypocrisie de ceux qui veulent exporter la démocratie, mais s'aménagent la possibilité de ne pas en respecter les règles.

Publié par IreneDelse le 16 février 2006 à 17:04

A Alex : nous sommes d'accord sur la notion de combat. Mais pensez-vous vraiment que Enderlin et consorts considèrent qu'un combat est en cours, qu'ils contribuent à le mener? J'ai du mal à croire qu'ils se considèrent "dans un camp" (sans jeu de mot).

Concernant les soldats débiles, c'est ce qui ressort du rapport d'enquête détaillé rendu public voici presque 2 ans. Défaillances, c'est un euphémisme : entre une commandante qui n'allait presque jamais voir ses subordonnés, et qui a menti aux enquêteurs sur ce point, des officiers pratiquant la contrebande d'alcool ou photographiant leurs subordonnés féminins sous la douche, et d'autres singeries du même genre, c'est une accumulation de défaillances très graves qui a favorisé cette situation.

Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 17:10

A IreneDelse : en vous souhaitant la bienvenue par ici, je ne peux que signifier mon désaccord. Abu Ghraib n'est pas à mon sens la partie émergée de l'iceberg, mais bien un dysfonctionnement militaire qui n'est pas directement lié au problème bien plus grave des prisons secrètes et des interrogatoires gérés par la CIA. Des abrutis qui font des pyramides avec des prisonniers n'ont vraiment rien à voir avec des interrogateurs professionnels qui manient des techniques qui bien souvent frôlent la torture ; Abou Ghraib n'a jamais abrité autre chose que du menu fretin. Enfin, le racisme est également un facteur qui a joué un rôle.

Maintenant, la notion de combattant illégal n'a pas été inventée par les Etats-Unis, et elle découle immédiatement de l'application des Conventions de Genève. Pour bénéficier du statut de prisonnier de guerre, il faut répondre à certaines conditions ; pour bénéficier du statut de prisonnier de droit commun, il ne faut pas être un combattant et se revendiquer tel. C'est le droit international qui doit être adapté à la transformation des conflits, et pas la conduite des conflits à un droit périmé.

Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 17:18

« Mais pensez-vous vraiment que Enderlin et consorts considèrent qu'un combat est en cours, qu'ils contribuent à le mener? » (LM)

Franchement, je n'ai pas suffisamment suivi l'évolution des articles écrits par Enderlin pour me faire une idée. Pourtant, si je reprend notamment le titre de l'éditorial incriminé, il ne me semble pas que le point principal concerne les agissements des Etats-Unis.
Enfin, il me semble que l'affaire des caricatures constitue un tournant. Elle a (il me semble pour la première fois) confronté les journalistes avec ce qu'ils considèrent comme étant la base de leur activité professionnelle : la liberté de la presse.

Alex

Publié par Alex le 16 février 2006 à 17:47

Les deux passages de presse cité par Ludovic sont complètement surréalistes.

Publié par Sisyphe le 16 février 2006 à 17:53

"ces actes condamnables - et condamnés "

Seul le petit grouilaux de base a été condamné, l'éxécutant, les donneurs d'ordres ne sont toujours pas inquété... Une justice à plusieurs vitesses, qui font aussi le commerce des intégristes, et ils ont bien raison, et sur ce point, ce ne sont surement pas ces intégristes qui sont responsables de ces jugemments. Les accusations de tortures commis par les Etats Unis, et préconiser par la plus haute autorité US datent de 2001. En aucun cas, je crois a des actes isolés, d'éléments incontrolés! Le réseau Voltaire en parlait deja en 2001! Affabulation, Art divinatoire, investigation???

Ces phrases sont aussi insoutenables que "Laisser vivre et mourrir", et je me pose exactement la même question quand a certains de vos propos!

Mais je suis d'accord avec vous, les envahisseurs d'Irak devrait avoir honte, et en tant que Français, je ne me sens pas concerner par ces tortures, je n'ai pas a les assumer. Mais il est vrai que j'aimerais bcp que les US ne s'autoaffirme pas porte etandard de la démocratie,.

Publié par Fred le 16 février 2006 à 18:09

Sévices isolés!

Naiveté, ou complicité?

Publié par Fred le 16 février 2006 à 18:12

Un film sort cette semaine au cinéma sur le camp de Guatnamo, avec la participation d'ancien détenu...

L'Onu exige la fermeture de Guatanmo...c'est ce que l'on peut lire dans toute la presse...

http://www.lefigaro.fr/international/20060215.FIG0196.html?110741

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-742224@51-723001,0.html

Dans ces articles ont parle aussi de torture...

Question: Guatanamo, c'était avant ou apres l'Irak?

De guatanamo, Abou Ghraib, en passant par des prisons secretes en Europe, peut on parlé d'actes isolés, de pratique courante, de sous traitance de la torture??

Publié par Fred le 16 février 2006 à 18:41

Extrait de l'article du monde du 16-02-06.
""Toutes les techniques spéciales d'interrogatoire autorisées par le département de la défense devraient être révoquées immédiatement", préconise le texte, qui vise également "certaines techniques d'interrogatoire fondées sur une discrimination religieuse et visant à offenser les sentiments religieux des détenus".

Publié par Fred le 16 février 2006 à 18:51

"...Comment peut-on écrire des phrases aussi insoutenables, comparer des meurtres délibérés et acclamés à des sévices isolés et condamnés sans voir de différence entre eux, sinon..." que de voir de la part de ces Médias une attitude subversive, une façon " terroriste " de trafiquer l'information de connivence avec l'ennemis. Ces Médias ne sont pas innocents et leur calendrier n'est pas le fruit du hasard. Ils attaquent les démocraties qui les abritent car sauf erreur de ma part, aucun de ces sois disant scandales ne provient de l'ennemi lui même. Depuis longtemps la félonie colle à la chrétienté et a servi maint fois le monde musulman.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 16 février 2006 à 19:04

Si vous avez lu le récit de Andy McNab, vous vous rendrez compte que la petite "torturette" qui a été faite à Abou Graïb est loin de rivaliser avec ce que les mêmes irakiens ont fait subir à large échelle dans les mêmes prisons, non seulement à des soldats des troupes adverses (iraniens, puis alliés de Desert Storm), mais, et c'est plus grave, aussi à leur propre population. Deux poids, deux mesures? Il me semble que l'interprétation de la barbarie se fait quand ça les arrange bien... Mais cela n'implique que moi!

Publié par dahuvariable le 16 février 2006 à 19:15

A Yves-Marie SENAMAUD

Il est vrai que les médias sont responsables du rapport de l'Onu sur Guantanamo, d'Abou Ghraib, des prisons secrete, c'est peut etre eux qui ont pris les photos et filmé les passages a tabac!? Tout ça pour vendre la grande démocratie!

Envoyons l'armée au siege des médias dissidents à l'islamophobie afin de reconquerir ces territoires perdus ;)

Publié par Fred le 16 février 2006 à 19:20

Et ca veut dire quoi europhobie islamique ?

Si l'arachnophobie est la peur des araignées, l'europhobie est la peur de l'europe ? Et islamique, c'est la variante aigue de la crise ???

C'est beau cette manie d'inventer plein de nouveaux termes qui impressionnent...

Publié par Seb le 16 février 2006 à 20:01

Un vieux proverbe dont je ne sais plus très bien s'il est d'origine militaire disait que : "La première fois c'est un hasard, la deuxième une coïncidence et la troisième... du sabotage".

L'enchaînement des circonstances (l'outsourcing de la torture, les caricatures, et maintenant la resucée du diaporama Abugrahibien) me semble aller un peu trop facilement de soi, vu par et au travers du prisme des médias occidentaux, pour qu'on y trouve pas une explication autopoïétique, où le système d'information (ou de désinformation dans certains cas) se produit et se maintient lui-même par l'usage réfléchi - en temps et en lieu - de données susceptibles de régénérer continuellement le "réseau" qui les a produit.

Bien plus qu'une théorie du complot universel auquel je ne crois pas plus que quiconque possède une once d'esprit, je pense très clairement que la structure des systèmes de presse occidentaux, versés dans le culte de la pensée unique, favorise la répétition à l'envi d'informations comme celle que mentionne le post de M. Monnerat, offrant une manifeste preuve de veulerie intellectuelle, enrobée dans les termes choisis de quelques journalistes qui ont oublié le sens du mot investigation.

Non pas que les crimes perpétrés dans la prison irakienne soit niés ou excusables, là n'est pas le propos, mais bien parce que le mobile de la publication d'une soupe réchauffée n'est ni analysé, ni - et c'est pire encore - pris en considération.

Ainsi on noircira des pages de quotidiens, filmera quelques excités en plan cadré-serré dans une banlieue moyenne-orientale, les pages du courrier des lecteurs se rempliront d'elles-mêmes évitant au "journaliste" de pondre quelque contenu éditorial digne et l'autopoïèse aura fonctionné.

Je parlais de sabotage en introduction de ce long propos (sorry!), car oui, je pense très clairement que le devoir d'une presse qui s'en proclame à hue et à dia est d'informer (thèse, antithèse, synthèse. Pas de relater en s'indignant et en synthétisant de l'émotionnel. Ca, c'est du sabotage.

Publié par The Old Sarge le 16 février 2006 à 20:56

@ Sisyphos et Ludovic:

"Les deux passages de presse cité par Ludovic sont complètement surréalistes."

Sans doute, oui. Mais que représentent ils réellement, les deux auteurs en question. Que représentent même les deux journaux pour lesquels ils écrivent...Pour ainsi dire rien, à l'échelle de l'occident ou du moins de l'Europe à l'échelle de laquelle se joue la bataille pour le contrôle des esprits.

C'est faire bien de l'honneur à deux "éditorialistes" qui ne représentent qu'eux même et ne sont en tout les cas pas représentatifs de l'opinion générale, y compris dans les médias.

Vous semblez ici cèder à la méthode même que vous dénoncez avec raison en faisant de deux exemples à la représentativité douteuse, une généralité...à la quelle vous accordez une portée qu'à mon sens elle ne possède pas.

"Dans ces conditions, après avoir parlé du redressement puis du basculement des esprits, voilà qui nous ramène à leur désarmement. Retour à la case départ..."

Je ne suis pas d'accord, l'avis de ses deux idiots auquel vous apportez finalement plus de lecteurs qu'il ne convient ne saurait en aucun cas nous faire revenir à la case départ.

Publié par Winkelried le 16 février 2006 à 21:03

Ce ne sont finalement que des péripéties!...
Entre des incapables qui "autorisent" des appareils photos dans des établissement militaires ( C'était interdit dans les unités françaises), aux mains de soldats inconscients de leurs actes, manifestement mal commandés, et des journalistes qui jouent un jeu qui manifestement les dépasse....
Bref, tout cela pour dire que nous n'en sommes qu'aux prodrommes d'une tragédie qui verra le recours aux bonnes vieilles méthodes militaires et de police qui ont fait leurs preuves depuis des siècles.
Pourtant pour cette prison -bizarre, n'est ce pas? -, ne recoit que du menu fretin! Ne serait-t-elle qu'un "teaser" pour amuser les gogos tels que ces deux "journaleux" de manière à identifier les idiots utiles? C'est un peu gros! Alors que les "jeux" réels se déroulent ailleurs?
Peut être ne sont-ils que des relais d'influence correctement manipulés? Ce ne serait pas étonnant après tout.
N'oublions pas qu'un de nos anciens, un spécialiste bien renommé de la contre guerilla -un vrai celui là !- connu sous le nom de "commandant O" était consultant pour conseiller les gens de Fort Bragg. N'oublions pas que nous avons encore quelques uns de ces anciens qui avaient compris avant l'heure ce à quoi nous avons affaire. Ces officiers confrontés aux dures réalités de l'action, en ont tiré les leçons, qu'ils ont pas manqué de communiquer aux plus jeunes. Lesquels n'ont pas oublié, même si ils sont restés silencieux par nécessité et par sécurité.
N'en déplaise aux niais, aux naïfs, aux inconséquents, lorsque l'incendie aura bien pris, les pompiers devront utiliser les méthodes et les moyens adaptés!
Et n'oubliez pas : "les chefs du temps de guerre ne sont pas ceux du temps de paix"! Et ceux qui mèneront la danse ne sont peut être pas du tout ceux qui occupent le devant de la scène en ce moment!

Publié par Padrig le 16 février 2006 à 22:12

@ Winkelried

Je suis heureux d'avoir trouvé avec ces deux journalistes deux spécimens récents du Nihilo-pavlovisme. ;-))

Publié par Sisyphe le 16 février 2006 à 22:41

Dans une ancienne vie, j'étais membre du comité exécutif d'un important groupe de presse européen. La presse est un business. Il faut voir les réunions de conseils d'administration durant lesquels les patrons commerciaux des régies (qui placent les espaces de pub dans un contexte de plus plus dur) s'étripent avec les patrons rédacteurs "qui ne font pas assez pour tenir leur audience" ou leur lectorat hautement volatile. Pour les télespectateurs français, amusez-vous à zapper seulement aux infos entre TF1 et France2, vous verrez comme ils se talonnent à la seconde dans leurs sujets.

Donc la presse est un business, avec un contrôle permament et hautement sophistiqué des courants marins de l'audience. L'information quant à elle est achetée en gros à des agences, hautement politisées, en autres pour des raisons d'accréditation locale. Pris entre une information produite par d'autres et des rédactions, formatées au standart du GRP (point d'audience), qui réduisent l'incertitude de la réaction du lectorat par la répétition, la presse est devenue, structurellement, une caisse de raisonnance de plus en plus creuse et sonore.

Les praticiens de l'analyse d'audience connaissent tous le fameux coefficient de mémorisation de Armand Morgensztern. Il confirme la performance de la thymie (émotion appropriable). Guantanamo ou abu graïb sont des produits de presse de grande consommation hautement appropriables. Ceux qui les achètent (ou qui les agréent simplement) sont des consommateurs ciblés, radiographiés en continu. Des bonnes "ménagères moins de 50", des bons "cadres CSP+", etc.

Tout cela pour dire que ceux qui font crédit à l'objectivité de l'analyse de la presse commerciale actuelle peuvent être heureux, on leur sert exactement ce qu'ils aiment. Et a force ils auront de plus en plus de mal à changer de menu. Ce qui est manifestement le cas pour quelques uns des commentateurs du jour. En général, ils se réveillent quand ce sont eux-mêmes qui sont pris à partie, personnellement. Mais pour ça, il faut passer l'exam de la notoriété, sortir de l'ombre, il faut qu'ils deviennent comestibles: quelles que soient leurs valeurs. Et ça, ça se travaille. Il y a tant d'agences-conseil qui en vivent et bien, partout.

Maintenant sur abu graïb et guantanamo, ne mélangez pas Pentagone et Département d'Etat-CIA, la fracture tectonique qui les sépare, s'exprime fort bien dans cette presse surgelée, pour les géologues de l'info, bien sûr :-)

Publié par louis le 16 février 2006 à 23:35

Intéressant tous ces commentaires... comme l'ensemble du site d'ailleurs ! Continuez à nous alimenter de vos réflexions Monsieur Monnerat, je suis surpris de voir à quelle vitesse votre site devient un de mes favoris ! Quant à savoir comment cette chaîne australienne a pu se fournir en images.... N'est-ce pas un australien qui a également envoyé des caricatures sur la Shoah au gouvernement iranien ? Encore une coincidence...
Au plaisir !

Publié par fleshblue le 17 février 2006 à 0:08

@Sisyphe
Ton site est "beau et intelligent". Wouah, je suis admirative! Chapeau bas!

Pour ceux qui s'interroge sur le journaliste du Temps, rappelez le scandale France 2- Enderlin - Al-Dura. Un montage de toute pièce pour montrer que les soldats Israeliens étaient des tueurs d'enfants.
Malgré les demandes répétées, l'intégralité des images filmées le 30/09/2000 à Gaza n'a toujours pas été rendue publique. Pour en savoir plus et pour signer la pétition qui demande à démonter cette machination médiatique, je vous encourage à aller sur le site

http://www.acmedias.org/

Certains privilégiés ont néanmoins pu les voir. Voilà ce qu'en dit le rédacteur en chef de l'Express, Denis Jeambar. Il n'est ni juif ni israélien et voici ce qu'il en a dit au micro d'une radio parisienne :

"pendant 24 minutes on ne voit que de la mise en scène ...des jeunes palestiniens simulant des blessures , ils ont l'impression qu'il ne se passe rien ils se redressent ... La scène de l'enfant et du père est totalement sortie de ce contexte là ... Vous voyez des garçons qui regardent la caméra, qui font semblant de tomber, qui tombent ... et ils simulent des blessures totalement, des va et vient d'ambulances où on évacue des gens qui n'ont strictement aucune blessure."

Parlant de Charles Enderlin : "N'était même pas présent", "A dit que le gamin était visé par l'armée israélienne, c'est faux !"... "A prétendu que les rushes contenaient l'agonie de l'enfant, c'est faux !"

Et parlant de la direction de France 2 :"Quand on leur a dit "mais vous voyez bien que c'est de la mise en scène !", l'un d'entre eux nous a dit en souriant "mais oui mais tu sais bien que c'est toujours comme ça" ..."

Messieurs, vos blogs font sans aucun doute preuve d'un plus grand journalisme!

Publié par elf le 17 février 2006 à 0:26

Je veux dire que Serge ne vaut pas mieux que Charles;-)

Publié par elf le 17 février 2006 à 0:36

@ elf Merci pour le compliment. :-)

Puisque cette fâcheuse affaire Al-Dourah semble vous intéresser, allez jeter un coup d'oeuil ici, un "reportage sur le reportage" très bien fait y est disponible. Il en vaut le détour.

Publié par Sisyphe le 17 février 2006 à 1:26

Je ne résiste pas de citer un encart paru sous la plume de Anton Vos dans le dernier magazine de l'Université de Genève Campus (n°79 février-mars 2006). Il y vante (p.41) la contribution du prof. de droit international à l'IUHEI, Marcello Kohen, dans un ouvrage dont je m'abtiendrai de faire la publicité.
"une contribution remarquée sur le conflit israelo-palestinien vu par la lorgnette du droit international"

"...la colonisation par Israel du territoire palestinien n'a aucun fondement ni juridique, ni politique....[l'auteur] y décortique l'histoire de cette région en analysant point par point les revendications territoriales des uns et des autres. Ainsi, Israel était en état d'invoquer la légitime défense en juin 1967 (guerre des six jours), mais cela ne constitue pas un argument, au regard du droit international, pour s'établir durablement en territoire ETRANGER (souligné par moi). Et malgré tous les efforts sémantiques de l'Etat hébreux, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont des territoires "occupés" (les guillemets ne sont pas de moi). Selon l'auteur, l'analyse juridique du conflit territorial n'est pas destinée à porter un jugement de valeur. Il s'agit surtout de fournir un langage commun à deux parties que tout le reste semble séparer."

Effectivement tout est dit, il n'y a plus rien à négocier, on tient le coupable! Comme quoi même l'interprétation du droit n'échappe pas à la perversion du langage.

En regard le lien de Sisyphe sur le même sujet est à lire ABSOLUMENT

http://sisyphosmount.blogspot.com/2006/01/about-those-occupied-territories.html

La désinformation ne touche pas que les médias, elle est aussi active au sein des Universités. J'ai travaillé pendant plusieurs années à l'Université de Genève et j'ai souvent dénoncé les cycles de conférences donnés par le CETIM et l'IUED, avec des titres toujours évocateurs comme "Israel et l'Afrique du Sud", "Sionisme et nazisme", etc. (je cite de mémoires). Il s'agit
d'interventions unilatérales dans un cadre universitaire avec pour seule option la remise en cause de l'existence d'Israël. Dans une de ces réponses, le recteur André Hurst avait semblé un temps sensible au problème:

"...le cas des conférences que vous évoquez, conférences organisées par l'IUED et non par l'Université, nous préoccupe beaucoup en ce moment. Il me semble important que le renom de l'Université ne soit pas mêlé à ce qui peut apparaître comme de la propagande politique.
J'ai pris contact avec le directeur de l'IUED et nous prendrons des mesures."

Effectivement des mesures ont été prises, les conférences qui étaient publiques, sont maintenant payantes;-)

Sans parler de la nomination controversée d'Alexis Keller dont le seul mérite est d'être l'initiateur de l'infâmante "Iniative de Genève" qui a permis à des palestiniens "modérés" de prendre la parole à l'hôtel du Rhône (petits fours et le reste au frais du contribuable Helvétique!) pour rappeler au gratin rassemblé à cette occasion qu'Israel était un état apartheid, sharon un criminel de guerre, etc. Un vrai moment de honte pour Genève!
Dieu sait que j'aime ma ville et ça me fait mal de voir son nom associé à cette mascarade!


Publié par elf le 17 février 2006 à 1:40

@Sisyphe

j'ai vu la video pallywood. Je n'en reviens pas. Je n'imaginais pas l'industrie du cinéma palestinien aussi développée pour tromper le monde entier.

A TOUS, IL FAUT ABSOLUMENT VOIR CETTE VIDEO DE VOS YEUX POUR LE CROIRE!!!

Publié par elf le 17 février 2006 à 2:46

"...Je n'imaginais pas l'industrie du cinéma palestinien aussi développée pour tromper le monde entier..." Je devais avoir environ 14 ans, nous roulions à tombeaux ouverts sur la route menant à Agadir Maroc. Ma mère ne connaissait qu'une seule vitesse, à fond la caisse. Soudain nous avions devant nous l'océan, bleu avec des vagues et le doute nous envahissant nous découvrîmes une mer de papiers bleus d'emballage de tomates qu'un camion avait perdu, c'était hallucinant, un mirage artificiel ! le monde musulman détient cet art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, ils savent agiter ce qu'il faut pour nous leurrer. ils n'ont aucune difficulté à nous faire gober leur propagande car ils nous connaissent mieux que nous les connaissons. Notre vanité nous a rendu aveugle. Nous avons flirté avec toutes les doctrines, eux aussi... mais c'était un leurre !

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 17 février 2006 à 5:34

Marcello Kohen fut aussi le conseiller de mahathir Mohamad (ex PM de Malaisie).

Publié par louis le 17 février 2006 à 7:12

La complicité entre d'une part des journalistes fortement impliqués dans un conflit et donc, exprimant, comme c'est tout-à -fait la norme de nos jours, leur partialité et, d'autre part, une faction habituée à la désinformation, ne me surprend guère. Qu'il s'agisse d'une mise en scène ou de l'exploitation d'une bavure palestinienne, la manipulation semble grossière.
Néanmoins, le plus inquiétant demeure l'ampleur qu'à pris ce fait divers, où la mort supposée d'une seule personne enflamme l'opinion, alors qu'il s'agit d'un territoire en guerre où les morts ne se comptent plus.
Pour pouvoir envasger et apprécier le phénomène boule-de-neige médiatique de la sorte, il faut un professionnel à la base... ce qui pourrait ramener à des journaleux ;)

Publié par Ares le 17 février 2006 à 11:22

L.M., la réponse à votre interrogation me semble être dans votre billet. "Comment peut-on rapprocher crimes d'Abou Ghraïb et attentats terroristes ?" Simplement parce que "on" existe, que nous avons des médias libres, que nous sommes donc avec les Etats-Unis dans le camp de la liberté, que ces "valeurs" sont notre seul motif affiché de solidarité (ou alors, il faut assumer que notre objectif stratégique - commun - est de sécuriser l'approvisionnement pétrolier) que nous sommes donc nous aussi poignardés dans le dos par les simples soldats ou éminents juristes qui torturent ...

Le sentiment d'être trahis - non par la TV australienne, mais par le caporal Graner et consorts - qu'expriment ces éditorialistes, me semble très humain, très légitime, et leur crainte hélas très fondée.

Ni la CH ni la France ne sont en guerre en Irak ... mais elles ne se sont pas non plus montrées capables de faire respecter le droit international en empêchant cette guerre et les atrocités qui l'accompagnent. Du moins peuvent-elles s'honorer de les condamner moralement.

C'est juste mon avis !

Publié par FrédéricLN le 20 février 2006 à 10:19

Bonjour à tous,

Impressionant le nombre de sottises écrites ça et là .

Abou Graib acte isolé ? A qui voulez vous faire croire cela ?

Donnez vous la peine de vous informez de lire les Conventions de Genève et la Convention contre la torture et les châtiments cruels ou inhumains ou dégradants, les rapports d'Amnesty International, d'Human Rights First, d'American Civil Liberties Union...

Quelle folie ce que certains écrivent vraiment !

Est il utile de vous rappeler que les Etats-Unis ont commis le crime le plus horrible qui soit c'est à dire le crime d'agression envers l'Irak, celui là même pour lequel avait été condamné l'Allemagne par le Tribunal de Nuremberg ?

Publié par s@tch le 22 avril 2006 à 6:56

Rapport de Juin 2004 d'Human Rights First citant divers centre de détentions officiels et officieux :

Afghanistan > Bagram et Kandahar.
Cuba > Guantanamo Bay.
Iraq > Abu Graib + Camp Bucca + Camp Cropper.

Actes isolés disiez vous ?

USA > base de Charleston en Caroline du Sud.

Ceux là sont les officiels...

Ou encore de manière officieuse au Pakistan, en Jordanie, sur l'île de Diego Garcia dans l'océan indien (base US) entre autres.

Publié par s@tch le 22 avril 2006 à 7:36

N'avez vous jamais entendu parler du Detainee Treatment Act 2005 ? Qui immunise les américains contre toute poursuite judiciaire relative à la torture, autre que sous la juridiction américaine. Quel drôle de manière de respecter le droit international humanitaire DIH. Qu'en pensez vous monsieur le juriste sysiphe ?

Publié par s@tch le 22 avril 2006 à 7:41

J'ai déjà à maintes fois dit ce que j'en pense: Les Conventions de Genève de sont pas applicables à la guerre contre le terrorisme (pas plus qu'aux territoires disputés qu'on appelle communément Cisjordanie, elles le sont cependant clairement au Golan), que Guantanamo reste un scandale et que le légalisme international est une chimère. Inutile de rappeller qu'avec l'auteur du site et un grand nombre d'intervenants, j'estime que l'opération Iraqi Freedom s'imposait et qu'elle était donc la bonne chose à faire.

Publié par Sisyphe le 22 avril 2006 à 8:01

Sisyphe explique pourquoi il est possible voire parfois nécessaire de ne pas respecter le "droit international" dans ce billet.

Publié par Ruben le 22 avril 2006 à 13:49

Oui sisyphe explique comment se fait il que les USA ont le droit de participer au débat au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU sachant qu'une partie à un différend s'abstient de voter.

article 27 alinéa 3 de la charte des nations unies.

3. Les décisions du Conseil de sécurité sur toutes autres questions sont prises par un vote affirmatif de neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents, étant entendu que, dans les décisions prises aux termes du Chapitre VI et du paragraphe 3 de l'Article 52, une partie à un différend s'abstient de voter.

Ruben vous êtes capable de penser tout seul tout de même pourquoi faire appel à sisyphe, avez vous vu son site ? Si l'on a seulement l'once d'un esprit critique, comment peut on gober ce qu'il écrit ?

En aucun cas la torture est un mal nécessaire.
En aucun cas on ne peut violer le droit international auquel cas c'est une invitation pour les autres états à faire de même.
En aucun cas on ne peut banaliser ou légitimer la torture.
Et faire croire à un acte isolé c'est proprement scandaleux ou c'est ignorer les documents déclassifiés qui sont maintenant nombreux, même s'ils restent encore bon nombre de preuves placées sous le sceau du secret, que Donald Rumselfd a lui même autorisé ces pratiques.


Voilà pourquoi, par exemple, sisyphe n'a aucune crédibilité...

http://www.haloscan.com/comments/sisyphos/113693420504494651/?a=20062

Publié par s@tch le 22 avril 2006 à 16:37

Vous êtes un peu un excité, S@tch. J'ai posté ce matin un commentaire ici chez Ludovic qui semble attendre l'approbation suite aux liens qu'il contenait. Je vous le resert donc, avec les liens en séparé:

J'ai déjà à maintes fois dit ce que j'en pense: Les Conventions de Genève ne sont pas applicables à la guerre contre le terrorisme (pas plus qu'aux territoires disputés qu'on appelle communément Cisjordanie, elles le sont cependant à mon avis au Golan), que Guantanamo reste un scandale et que votre sorte de légalisme international est une chimère. Inutile de rappeller qu'avec l'auteur du site et un grand nombre d'intervenants, j'estime que l'opération Iraqi Freedom s'imposait et qu'elle était donc la bonne chose à faire.

http://sisyphosmount.blogspot.com/2005/09/conventions-de-genve-et-le-21e-sicle.html
http://sisyphosmount.blogspot.com/2006/01/about-those-occupied-territories.html
http://sisyphosmount.blogspot.com/2005/11/guantanamo.html
http://sisyphosmount.blogspot.com/2005/12/sometimes-americans-are-un-american.html
http://sisyphosmount.blogspot.com/2006/01/limits-of-international-law_22.html

Publié par Sisyphe le 22 avril 2006 à 19:16

Je vais répéter ce que j'ai dit chez vous.

En aucun cas les USA ne peuvent décider seuls, ou même quelques juristes, de ce qui doit être respecter en matière de droit international, il doit y avoir un consensus international. D'où les violations patentes que vous le vouliez ou non. Les USA n'ont pas à imposer leur politique aux autres nations, ce doit être fait en concertation.

Ensuite le concept de "guerre contre le terrorime" (guillement comme vous le remarquez) ne signifie rien, pouvez m'expliquer comment vous faites la guerre à un phénomène ? Expliquez moi comment fonctionne la guerre contre la drogue s'il vous plait. On lutte contre la drogue, on lutte contre le terrorisme, on lutte contre l'esclavagisme etc

Enfin votre point de vue n'est pas étonnant si vous vous contentez de lire Foreign Affairs affiliés au CFR lié au PNAC à l'AEI, effectivement je comprend votre vision du monde, belle évolution!

Publié par s@tch le 22 avril 2006 à 20:22

rendez vous ici

http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/05/la_varita_sur_a.html

Vous êtes des apologistes des pires crimes qui soient, vous pouvez en êtes fiers...

Publié par s@tch le 24 avril 2006 à 3:49