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19 juin 2005

Irak : stratégie gagnante

S'il est encore besoin de souligner à quel point le talent individuel est mis en valeur par l'intermédiaire des blogs, un billet mis en ligne hier sur celui de Bill Roggio en est une illustration magistrale. L'auteur, dénommé Grim, se livre en effet à une analyse détaillée de la situation en Irak entre la guérilla sunnite, la coalition et les forces irakiennes, et le fait dans le cadre d'une réflexion stratégique qui est exactement celle qui manque dans les médias traditionnels :

It does appear that, in certain ways, enemy capability to cause mayhem is improving.
This is, however, normal in any sort of warfare, insurgency or otherwise. It is to be expected that enemies will become more deadly as time passes. This is so much a baseline feature of warfighting that Carl von Clausewitz, perhaps the greatest military scientist of them all, stated that escalation was one of the two universal features of war.
[...] Time permits the enemy to develop specialized techniques for fighting your particular kind of training; and that, as the enemy loses more men and material, he becomes more committed to winning rather than wasting what he has lost. Also, as you and he become more committed to winning, the stakes rise such that committing more, or even all, becomes a rational proposition. At the start, a battle may be something you can win or lose at little cost; but if you fight it long enough, it becomes a battle you must win in order to remain in the war. The battle becomes a decisive one.

Ce mécanisme de montée aux extrêmes s'applique exactement à l'Irak : la mouvance islamiste a engagé des ressources sans cesse plus grandes dans ce pays pour tenter d'enrayer la contamination démocratique. Les dernières offensives coalisées à l'ouest du pays, d'après cette source (que je juge fiable sur la base des 4 années depuis lesquelles je la suis), ont montré que la moitié des terroristes combattus dans ce secteur sont étrangers. L'Irak est devenu un véritable abattoir à djihadistes, un point focal où les combattants islamistes se font massacrer par la puissance de feu américaine sans parvenir à influencer de façon positive la population irakienne.

Le point culminant de l'affrontement ne sera probablement pas atteint ces prochains mois, compte tenu de la durée propre aux conflits de basse intensité. Mais le choix de combattre en Irak, au coeur du monde arabo-musulman, apparaît toujours plus sensé :

We are not fighting in a battlespace that includes our own society. The enemy has failed to engage us there effectively, since 9/11. The political sniping between Blue and Red, left and right, is not warfare. It is politics; and I think it is no nastier now than it was in the 1990s. As far as the GWOT goes, then, here is the important fact: we are fighting it entirely in the enemy's society. Our own society is not changed by the war; if anything, society is reverting to pre-9/11 mores. In the global war, then, I think we are winning -- and winning big.
Because we are fighting in the enemy's society, there are two possible outcomes: we lose the battle for that society, in which case we must try again at some other opportunity; or he loses, in which case he is destroyed. If we were fighting in our own society, the choices would be reversed. The campaign in Iraq must be seen as a battle in this wider war, and one that we have to fight and win for this reason: it keeps us fighting on the enemy's ground. The war can only be won when it is won at the level of a whole society. That means that, if we are to win, we must fight it in his society.

Les principes de la stratégie ne changent pas malgré l'évolution des technologies, et porter le combat contre le centre de gravité ennemi (encore une notion due à Clausewitz) est toujours la meilleure manière de prévenir les attaques contre son propre centre de gravité. Les affrontements et la reconstruction en Irak forment l'une des campagnes de la grande guerre des idées qui secoue la planète, alimentée par l'extinction inévitable qui attend les ensemble de valeurs et les modes de vie archaïques. Ce sont des sociétés entières, comme l'affirme Grim, qui sont en train d'être transformées sous l'action du Gouvernement américain, avec pour arme principale l'idéal démocratique. La mission de la coalition en Irak consiste donc à protéger ce processus et à détruire ceux qui s'y opposent.

La stratégie US semble donc gagnante, pour autant que la société américaine - le propre centre de gravité - accepte les sacrifices pour la mettre en oeuvre jusqu'à son terme. Ce n'est pas en Irak que les Etats-Unis peuvent perdre, mais comme toujours sur leur propre sol :

Ordinary people do not like chaos. An insurgency that can offer nothing else will not win against any alternative -- even a nation dominated by the hated Shi'ites, even an outright American occupation.
[...] We are winning, because on these terms, we cannot lose. The battlespace is Iraqi society, and Iraqi society cannot be won by what our enemy can offer. We win faster if we can make our alternative better, and we win faster if we can prove the enemy's inability to hold and govern territory -- the necessary condition for any sort of stability, without the hope of which the people of the Triangle will not support them.
The only remaining question is this: are we willing, as a society, to pay the price necessary to bring the victory about?

En d'autres termes, la préoccupation de l'administration Bush à propos de l'Irak devrait être actuellement l'endurance, aussi bien physique que psychologique. La réduction du volume des troupes US, à leur plus bas niveau depuis 6 mois avec 135'000 militaires, est un premier pas dans cette direction. A terme, il faut ainsi prévoir un contingent essentiellement dévolu au conseil et à l'appui des forces locales, tout en constituant une base d'opérations dissuasive au coeur du Moyen-Orient. Mais le soutien chancelant du public américain nécessite aussi des succès concrets pour être restauré et préservé. La concentration sur l'offensive devrait donc logiquement s'accroître ces prochains mois.

Publié par Ludovic Monnerat le 19 juin 2005 à 18:54

Commentaires

(En lisant ce post sur The Fourth Rail cette après midi, hormis l'Anglais, j'ai bien cru que mon aggrégateur m'avait dirigé sur ce site par erreur :)

« abattoir à djihadistes, un point focal où les combattants islamistes se font massacrer par la puissance de feu américaine sans parvenir à influencer de façon positive la population irakienne. »

Et bien, c'est peut être bien l'objectif justement, penser qu'ils veulent obtenir un effet positif directement, c'est un raisonnement un peu occidentalo-centrique. Leur objectif n'est pas d'influencer positivement la population, mais de faire percevoir les autorités et la coalition de manière négative en les décrédibilisant.

D'ailleurs, c'est essentiellement la population Iraquienne qui se fait massacrer, les terroristes subissent quelques centaines de pertes au plus (alors qu'ils s'infligent déjà volontairement et sans dommage des dizaines de pertes avec leurs attentats suicides). Cela fait plusieurs semaines maintenant que l'on lit tous les jours des comptes rendus d'opérations absolument farfelus (ratissage dans les villes, offensives en province) qui décrivent toujours des victoires écrasantes de la coalition, 100 terroristes tués aujourd'hui [1], 900 terroristes détenus [2] au début du mois, etc. Penser qu'il y à seulement des terroristes qui sont touchés par ces actions relève de la méthode coué. Ce genre d'opérations va avoir de plus en plus de conséquences sur la société, on connaît bien l'effet des bouclages sur les population arabes (puis des ratissages, puis des quadrillages, puis des...). Donc avec des moyens réduits, l'effet sur la population est bien réel, et il est positif « par réaction » pour les terroristes.


De plus, l'auteur décrit ce qu'il appelle un conflit de 4eme génération en analysant uniquement des facteurs (nombres d'IED, etc.) qui datent justement de l'époque de Clausewitz, exit les facteurs psychologiques, politiques, religieux et criminels. Lorsque Grim insiste, par exemple, que les terroristes n'ont rien à offrir sur le terrain politique et social "and Iraqi society cannot be won by what our enemy can offer", c'est négliger le fait que leur action ne manque pas d'être instrumentalisée, et probablement avec leur aval, par les partis religieux (analyser le ratio des attentats contre les leader religieux et ceux du gouvernement serait d'ailleurs intéressants de ce point de vue)

Donc, si les terroristes n'ont pas une influence politique et sociale telle que l'on peut l'observer en Palestine ou ailleurs, elle existe bien, mais à un degré différent. Si les terroristes continuent le combat alors que Grim à parfaitement démontré qu'ils avaient perdu militairement, c'est probablement justement parce qu'ils ont bien compris l'effet politique que pouvait avoir leurs actions.

Ce biais qui consiste à considérer implicitement que l'on est dans une stratégie du « faible fou » au fort comme le fait Grim me semble dangereux, justement parce que cela permet de construire une analyse bien carrée dont l'issue est forcement favorable pour le fort sur une longue durée (ce qui ne correspond jamais à la réalité). Justifier le « non renoncement » des terroristes en avançant qu'ils se battent sans stratégie et au nom des sacrifices de ces deux dernières années (« montée aux extrêmes ») est plutôt léger et pourrait bien s'expliquer par la mauvaise perception que nous avons du conflit au travers des informations de la coalition (Grim s'auto intoxiquerait il ?).

Je souhaites bien sur la victoire US, mais, à partir de chiffres franchement négatifs, sortir la carte idéologique de l'amour de la démocratie pour monter une analyse annonçant une issue positive, n'est ce pas un petit peu facile ?


[1] http://www.defenselink.mil/news/Jun2005/20050619_1769.html
[2] http://www.cbsnews.com/stories/2005/06/07/iraq/main700045.shtml
(Concernant ces articles, une recherche sur Google News montre la pauvreté des sources d'informations sur l'Iraq, pour ces événements, une seule dépêche est reprise des centaines de fois, avec le plus souvent uniquement des informations provenant de la coalition)

Publié par nobody le 19 juin 2005 à 22:53

Par influence positive sur la population irakienne, j'entendais un impact correspondant aux intérêts de la guérilla : réduire le soutien pour les forces de sécurité irakiennes, par exemple, ou la participation au processus démocratique. Quant à l'effet des actions menées à la fois par la coalition et des forces irakiennes, il faut avoir d'autres arguments que l'incrédulité pour juger "farfelus" les chiffres annoncés (entre 2000 et 3000 suspects sont par exemple détenus ou tués chaque mois) et d'autres réflexions que la généralisation pour affirmer qu'elles vont indisposer la population (la violence reste concentrée dans le triangle sunnite). A priori, celle-ci est capable de faire la distinction entre la violence aveugle des terroristes et les mesures de sécurité prises pour l'en protéger. A voir, mais les signes de soutien à l'endroit de la guérilla sont bien difficiles à percevoir.

Sinon, je ne pense pas que cette analyse annonce une issue positive : une stratégie gagnante peut ne servir à rien si le camp qui l'applique est rongé par les tensions et rivalités internes. En revanche, il ne faut pas perdre de vue que l'instauration d'une démocratie en Irak est une défaite majeure pour la mouvance islamiste, et les informations de la coalition n'ont rien à voir avec cela.

Publié par Ludovic Monnerat le 19 juin 2005 à 23:08

J'admets que le qualificatif de "farfelus" n'est effectivement motivé que par mon incrédulité (compréhensible puisque les dommages collatéraux et les inévitables erreurs ne sont jamais mentionnés par la coalition), et que les réflexions qui le suivent auraient quasiment leur place dans une discussion de comptoir.

Autant l'avouer, je me suis résigné à ne plus faire d'analyses sur l'issue du conflit iraquien (d'où la conclusion en forme de question), et mon commentaire proposait simplement une contre argumentation point par point possible à l'article de Grim (c'était bien celui-ci que je commentais, plus que votre billet). Très franchement, si la version de Grim est mieux écrite, la force de nos arguments me parait similaire, c'est-à -dire ... nulle et empreinte d'idéologie.

Sinon, je ne pense également pas que des soutiens à la guérilla puissent se développer, mais ceux-ci pourraient se reporter sur d'autres groupes qui n'ont pas le pouvoir aujourd'hui (diverses milices et partis religieux).

D'ailleurs, là où Grim analyse la stratégie de 2 camps adverses qui s'affrontent directement pour atteindre un objectif concret (instaurer ou non la démocratie), je vois plutôt 2 acteurs étrangers qui influencent le système iraquien pour l'amener dans l'état qu'ils convoitent.

Considérer que les terroristes étrangers ont la volonté, à l'image de la coalition, de s'imposer à l'intérieur durablement, me semble effectivement relever de l'intoxication. Cela permet de transformer de fait les terroristes en dead-enders fanatiques, et de réduire astucieusement le conflit à un simple problème de « consommation de ressources ». Les terroristes sont un acteurs comme les autres, qui sont peut être même capables d'un certain pragmatisme et qui pourraient s'accommoder d'une situation dans laquelle le leadership politique de l'Iraq leur conviendrait (localement, cette situation leur serait déjà plus favorable que pendant la période Saddam).

Et dans le cas ou ce pragmatisme serait absent, leur faiblesse condamne les analystes à les intégrer dans un système dynamique ou plusieurs acteurs interagissent et où il me semble impossible de discerner un chemin aussi clair que celui de Grim vers la victoire sans être un soupçon idéologue...

Maintenant, ce n'est qu'une opinion. Et comme vous le dites, à voir donc !

Publié par nobody le 20 juin 2005 à 1:07

Ce ce que je vais enoucer n'aura probablement aucune relation avec cet article.
Je pense que l'Armée US pouvait plier le dossier iraquien depuis bien longtemps.
En effet, à mon avis, elle doit revoir serieusement ses tactiques et son materiel.
Premierement, elle doit retirer son parce de Hummer d'Iraq en le remplaçant par des ASV, vehicules plus blindés, leger, extrement armés et plus petit qu'un Bradley, et les equiper de brouilleurs afin de contre-carrer les declenchement des IED par portables ou tout autre moyen electronique. Deuxiement, augmenter leurs effectifs jusqu'à 300000 soldats. troisièmement, retirer leurs bases des villes et securiser avec les moyens les plus High-techs celle-ci. Utiliser de plus en plus de Snipers et d'assault Heliportés nocturnes pour leur interventions. Lancer une armada d'espions au sien de la population iraquienne. Surveiller par l'usage de drone au niveau compagnie des axes routier et interpeller tout comportement suspect avec moderation. Minimiser la presence americaine sur le terrain mais pas leur influence: soldats en habits civils, robots, snipers camouflés...
Interdire l'usage des voitures dans certaines zones contenant des cibles potentielles, l'interdiction devrait se realiser à l'aide de Robots, de mines, de snipers extrement performants.
Toutes les demarches cités auparavant demandent en effet des ressources techniques et humaines importantes mais lorsqu'on claque des centaines de milliards de dollars sur des projets à priori douteux d'efficacité, on peut se permettre ce genre d'approche. Bien entendu, toutes les operations menés par les Forces US à l'Ouest du pays doivent continuer. Je pense qu'ils devraient même engager plus de troupes, avec beaucoup plus de rapidités. Apres, un plan doit etre etabli pour securiser les frontieres et redefinir les points de passages avec toutes les reformes necessaire à leurs personnels afin d'eradiquer la corruption.

Publié par Amine le 20 juin 2005 à 21:35

Je tiens à ajouter que l'armée US doit revoir sa politique de recrutement, d'engagement de ses troupes: Il est anormale que 3 sections d'artilleurs et de policiers militaires escortant un convoi composé de camions avec une protection la plus rudimentaire soit envoyé au centre de Ramadi, dans une zone densément peuplée et anti-américaine ( elle previent les insurgés de l'arrivée des US des l'entrée dans la ville). Ils ont une chance sur 2 d'être décimée à coup de RPG et IED, sans parler des Snipers enemis, ayant reçu un entreinement prealable en Iran ou en Syrie, qui se font un malain plaisirs de viser les tireurs de tourelles. Malgré l'entrainement de qualité des Gi's et Marines, ils subissent des pertes. Et c'est ce que je trouve anormal. Pourquoi ne pas exploser un vehicule de blindage comme le font souvent les Israeliens? Pourquoi ne pas user les drones pour surveiller les 5 Kms à suivre d'un convois afin de se premunir d'une embuscade? Pourquoi ne pas mettre au moins un specialiste des equipes EOD avec son chien renifleur, comme le font d'ailleurs les US en Afghanistan, dans chaque convoi? ils sont tres efficaces! l'usage des Helicopteres doit etre systematique pour chaque convoi, notmment les petits Little-Bird tres agiles, rapides et disposant d'une vue sur le sol à priori meilleure que les Apaches, et donc pouvant esquiver une roquette etc...
Il y a tout un changement à realiser pour les armées US en Irak, du soldat jusqu'au B-52! pour un avenir meilleur pour tout le monde. les patrouilles motorisés doivent passer d'une posture defensive à l'offensive lors des embuscades afin de traquer les attaquants et de les éléminer. Ca dissuadera le prochain à prendre un RPG dans ses mains. le renseignement est PRIMORDIALE en Irak.
Pourquoi ne pas filmer les combats US qui finissent par une victoire ecrasante? lorsque les Marines balayaient les decombres à Faloujjah, certains sites propagandistes osaient affirmer que les Insurgés ont reussi à tuer 6500 soldats amércains. Pkoi ne pas les remmetres à leur place par des preuves tangibles et irrefutables!

Publié par Amine le 20 juin 2005 à 22:06

Une chose est importante, Un insurgé en Irak l'est secretement. Savez vous que chaque route est assigné à une personne percevant 5000 dollars le mois + la logistique! Il prepare son IED dans la voiture du voisin d'une famille respectable n'ayant aucune connaisance de leurs activités, et de nuit achemine l'obus de 155 mm tapissé de C-4 et l'installe (de nuit) et revient le soir chanter avec ses enfants l'Hymne Irakien sur Al iraquia! Le lendemain, il rejoint son travail habituel jusqu'à l'appel de son ami, qui le previent de l'arrivée d'un convoi sortant d'une base, signalé par un travailleur irakien dans celle-ci! Avec sa camera, il trouve une planque et fait ce qu'il croit bien faire. Puis reprend ses activités quotidiennes jusqu'à ce qu'il n'est plus d'argent de poche. Il depose à son passage la video chez le frère d'un autre ami et lui demande de le publier sur Internet.

Publié par Amine le 20 juin 2005 à 22:18

Imaginez 50 personnes sur 25 millions d'irakiens faisant tous les jours ce travail: c'est tres dur voir presque impossible de les trouver mais...si de nuit, au lieu que les GI's se reposent de nuit apres une journée eprouvante, prennent chacun un M-40 ou une S24W et surveiller un trançon de 800 m de route. Imaginer 50 snipers, acheminer discretement par 5 BlackHawks dans une ferme irakienne puis marchent pendant 20 minutes une route de nuit avec leur NVG, et la surveillent pendant 8 heures discretement jusqu'à l'aube ou les drones prendront le relai...
La situation en irak n'est pas catastrophique mais peut etre de mieux en mieux en innovant les methodes de combat et refuser les pertes inutiles qui plus sont demoralisantes pour les troupes que consequentes sur le plan politique ou strategique.

Publié par Amine le 20 juin 2005 à 22:26

50 snipers ou chacun surveille 800 metres, c'est 40 kilometres securisés. si chaque bataillon faisait cela....

Publié par Amine le 20 juin 2005 à 22:30