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4 février 2007

Entre journalisme et hagiographie

Lorsqu'une femme de gauche vouée à l'hyperbole comme Ariane Dayer assiste à un meeting électoral d'une femme de gauche vouée à l'hyperbole comme Ségolène Royal, il ne peut en émerger qu'une hagiographie en lieu et place d'un reportage journalistique, sous le titre "Ségolène, la madone des étudiants" :

De passage en Isère, la Française a enflammé la salle. La soirée électorale sur l'éducation a tourné en immense fête de l'espoir.
[...]
Nouvelle acclamation, elle se redresse à chaque applaudissement, comme transformée, grandie par l'amour qu'on lui porte. Quand elle part, plus besoin de Madonna, on peut revenir au classique: «Bella Ciao», ça lui va aussi.

Inutile d'entrer en matière sur la litanie de promesses démagogiques (premier emploi garanti, etc.) faites par la candidate socialiste, puisque Ariane Dayer n'en fait mention que pour la forme, et sans l'ombre d'un esprit critique dont elle sait faire preuve - à défaut de compétence - sur d'autres sujets. Nul besoin d'être grand clerc pour se rendre compte que l'immense espoir suscité par Mme Royal reflète étroitement les projections de la camarade ayant rédigé ces lignes. Parce que d'autres lectures consacrées à la campagne électorale, comme cet article pourtant nuancé du Figaro, montrent que le scepticisme et le doute planent sur la candidate socialiste.

En même temps, si l'on veut faire passer des coups de coeur "people" pour du journalisme et que le public suit avec suffisamment d'espèces sonnantes et trébuchantes, je n'ai rien contre. Un modèle économique performant, c'est-à -dire rentable, est une justification en soi dans bien des cas. A condition de ne pas parler d'éthique, bien entendu...

Publié par Ludovic Monnerat le 4 février 2007 à 8:57

Commentaires

Les médias français ne cessent de répéter que cette campagne est une révolution politique, censée intéresser à nouveau les français à la politique et conduire à un débat de fond, détaillé et transparent.

Il reste que le PS n'a toujours pas chiffré ses promesses et n'a présenté aucun projet de financement. Plusieurs observateurs politiques avaient pourtant annoncé que la campagne serait moderne, qu'elle renverrait les campagnes précédentes à l'âge de pierre et que les financements détaillés des propositions seraient au coeur de la campagne.

L'absence de réalisme sur ces promesses difficilement finançables renforce encore la pression sur le "11 février". ( http://www.lefigaro.fr/debats/20070202.FIG000000029_le_quitte_ou_double_du_fevrier.html )

Publié par Mugon le 4 février 2007 à 15:40

si les journalistes américains du NYT sont en dessous de tout, les journalistes suisses devraient se situer à l'étage inférieur entre les journalistes américains et français si je vous comprends bien ?
"premier emploi garanti" !!!
je ne la connaissais pas celle là !
les Soviétiques ont eu leur petit père du peuple, nous on aura peut être notre petite mère
maman ! bobo !

Publié par JPC le 4 février 2007 à 16:45

"la Française a enflammé la salle"...Madonna..."

M'ame Royale aurait donc elle aussi lancé sa petite culotte dans la salle ?

Ok,ok, je sors!

Publié par winkelried le 4 février 2007 à 16:59

c'est françois hollande qui port la culotte, pas ségo.

Publié par hoplite le 4 février 2007 à 18:51

Quasiment au mot près, cette Arian Dayer me fait penser à un de nos intellectuels revenant de chez Castro il y a 30 ans. Je fais des recherches et je reposte.

Publié par 5denorc le 4 février 2007 à 19:11

On peut aussi lire cet article toujours du Figaro, évidemment. Malgré tout assez édifiant.

http://www.lefigaro.fr/election-2007/20070202.WWW000000503_jaurais_peur_quelle_soit_elue.html

Publié par jeambi le 4 février 2007 à 19:51

Tiens, jeambi, puisque vous intervenez à l'instant et que vous avez suite à d'autres billets démontré votre intérêt pour la chose, que pensez-vous de l'article d'Ariane Dayer ? Et si vous partagez tout ou partie de mon regard à ce sujet, comment peut-on commettre un papier confinant à l'acte de foi en lieu et place d'un reportage qui, probablement, aurait abouti à démonter la mécanique Royal et à en montrer les rouages tournant parfois à vide ?

Publié par Ludovic Monnerat le 4 février 2007 à 19:54

Ces journaleux font un excellent travail! Conseillés par l'ineffable Jack Lang, ils font monter la cote de Madame Royale!!!!
Qu'ils continuent!....

Publié par Ar Brezonneg le 4 février 2007 à 20:53

En tant que journaliste, je ne tire jamais sur un confrère, ni sur une ...soeur, ni sur une ambulance.

Publié par jeambi le 4 février 2007 à 22:40

Comme me le fait remarquer un de mes amis, ce n'est pas toujours bon de vouloir faire de l'humour. Dans le commentaire précédent, je parle de ma «...soeur». Ariane Dayer n'est bien sûr pas ma soeur mais ma consoeur. Je trouve ce terme de consoeur tellement con, si vous me permettez cette expression, que j'ai voulu l'éviter et en même temps faire un petit clin d'oeil. Caramba, encore raté...

Publié par jeambi le 5 février 2007 à 11:23

la dévotion, selon Ariane Dayer? La même selon le journal La Croix du 29 juillet 1970.
"Fidel Castro, depuis qu'il est à la tête du pays, n'a pas perdu cette passion d'écouter: on peut l'interrompre, le critiquer. Quand il parcourt le pays, ses ministres doivent l'attendre alors qu'il discute de l'élévage des porcs dans une ferme ou qu'il aide à la coupe de la canne à sucre".

Publié par 5denorc le 5 février 2007 à 11:29

On serait mieux en planeur...

Non ;-)

Salutations

Publié par Alex le 5 février 2007 à 11:30