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1 janvier 2006

L'apparence de l'indépendance

Les médias européens ont salué sans surprise le lancement dans l'espace d'un démonstrateur pour le système de positionnement par satellite Galileo ; tout comme lors du premier vol de l'Airbus A380, la prouesse technologique a cependant été mise au second plan par une perspective opposée à l'Amérique, avec l'indépendance stratégique que Galileo recherche vis-à -vis des Etats-Unis et du GPS. Et comme une recherche sur Google News permet de constater l'uniformité saisissante des médias francophones traditionnels, il convient de recourir aux blogs pour avoir un avis critique sur ce programme dont le coût est pour l'heure estimé à 3,8 milliards d'euros, notamment ce billet sur EU Referendum (en anglais) et ce texte de Stéphane sur son Meilleur des Mondes. Tous deux soulignent la dimension avant tout politique de la chose, mais ce dernier en tire une déduction d'ampleur stratégique :

Qu'est-ce qui peut pousser l'Union Européenne à dépenser plus de trois milliards d'euros pour créer à double un service qu'un allié géopolitique propose gratuitement? Je ne vois qu'une seule réponse: l'Union Européenne prévoit à moyen terme de ne plus être alliée avec les Etats-Unis. Au point de se fâcher suffisamment avec eux pour risquer de ne plus bénéficier de leur service de positionnement par satellite. Et de prendre les devants une dizaine d'années à l'avance pour ne pas souffrir de désagréments lorsque ce sera le cas.

Cette notion d'indépendance mérite à mon sens d'être examinée de plus près. Tout d'abord, il est bien trop tôt pour vanter les mérites économiques de Galileo et les 140'000 à 150'000 emplois qu'il devrait créer dans l'UE : peut-être ce grand programme européen sera-t-il un succès commercial indéniable comme Airbus, un outil stratégique sous perfusion comme Arianespace, un compromis coûteux comme Eurofighter ou une vitrine sans large application comme Concorde. Un mauvais augure est la volonté affichée par Bruxelles de se créer un marché captif dans l'UE en imposant le PRS, le signal des satellites Galileo, à être utilisé pour le contrôle du trafic aérien ou du trafic ferroviaire. La création de standards régionaux à l'ère de la globalisation ne paraît pas une solution d'avenir, et comme le remarque judicieusement Richard sur EU Referendum, l'interopérabilité entre signaux PRS et GPS ainsi que la dimension des entreprises modernes favorisent la complémentarité des systèmes, et non leur opposition. En conséquence de quoi on voit mal comment Galileo dispose d'un avantage quelconque sur Navstar, et donc apparaît peu capable de constituer une solution en soi.

Derrière ces applications civiles demeure en effet la dimension stratégique cruciale du positionnement par satellite : son utilisation par les forces armées. Le GPS possède de multiples atouts dans la vie quotidienne et facilite nombre d'activités diverses, mais il a surtout largement contribué à la révolution dans les affaires militaires, comme chaque progrès dans la géolocalisation l'a d'ailleurs fait dans l'histoire (pas de grandes découvertes sans la boussole et l'astrolabe). Aujourd'hui, le GPS est un maillon essentiel des systèmes de commandement digitaux : en fournissant constamment l'emplacement des propres forces, il contribue à une augmentation exponentielle de l'efficacité au combat, comme cela a été démontré en exercices puis en opérations. De plus, la miniaturisation des composants a permis d'intégrer des dispositifs de guidages par GPS dans des bombes, des missiles et des obus afin d'obtenir une précision presque métrique sans les rendre exagérément coûteux.

Or Galileo n'a pas été conçu dans une optique mixte, à la fois civile et militaire, et le désaccord franco-britannique apparaissant sur son usage dans les armées réduit l'intérêt stratégique de ce projet. Le GPS est aujourd'hui utilisé par toutes les institutions militaires européennes, et l'interopérabilité des systèmes de commandement comme des systèmes d'armes - notamment au sein de l'OTAN - assure la poursuite de cette utilisation ; lorsque l'on constate que même le nouveau missile de croisière européen Taurus / Storm Shadow intègre le GPS pour contribuer à sa navigation, on se rend compte que les armées européennes ne vont en aucun cas renoncer à ce système au profit de Galileo, mais bien intégrer ce dernier pour bénéficier de signaux compatibles supplémentaires, susceptibles par redondance et par combinaison d'augmenter l'efficacité et de prévenir la perturbation de leurs actions. A lui seul, Galileo ne va donc pas réduire l'influence américaine - via l'OTAN - sur la conduite des opérations militaires multinationales et sur le développement des forces armées de l'Alliance.

Dès lors que ni les entreprises européennes, ni les armées européennes ne vont faire de Galileo la pierre angulaire de leurs opérations futures, comment peut-on affirmer que ce système va contribuer à l'indépendance de l'Europe ? Cet argument politique ne trouve aucune vérification sur le plan économique ou sur le plan stratégique, et c'est un constat assez alarmant, en ce début d'année, que de voir les médias traditionnels renoncer à toute analyse critique de ce projet coûteux, risqué et redondant. Pour autant, je ne pense pas que Galileo soit inutile : si les entreprises privées qui portent l'essentiel des coûts parviennent à se tailler des parts de marchés suffisantes pour être rentables en la matière, elles vont probablement stimuler le développement des systèmes de positionnement et améliorer leurs performances au-delà des exigences actuelles, largement déterminées par les besoins militaires. Ce qui serait une belle manière de tirer parti d'une décision fondée par un raisonnement périmé et déconnecté de la réalité.

PS : Pour la petite histoire, même l'armée suisse emploie le GPS, notamment pour la conduite des feux d'artillerie ou pour l'orientation des éclaireurs-parachutistes largués à haute altitude. Cependant, elle a également investi dans la navigation inertielle, et ses obusiers blindés modernisés disposent d'un système de positionnement très précis sans utiliser des signaux satellitaires. Ce qui ne suffit pas à proclamer son indépendance.

Publié par Ludovic Monnerat le 1 janvier 2006 à 11:41

Commentaires

Une fois n'est pas coutume, je commencerai cette nouvelle année par une attitude "d'opposition" (relative d'ailleurs) concernant certains points de votre billet:

"la dimension avant tout politique de la chose...d'ampleur stratégique: l'Union Européenne prévoit à moyen terme de ne plus être alliée avec les Etats-Unis. Au point de se fâcher suffisamment avec eux pour risquer de ne plus bénéficier de leur service de positionnement par satellite."

Et alors? Où est le problème? Je suis tenté de dire que c'est la sagesse même. Je conçois tout à fait que ce raisonnement vienne heurter les convictions "atlantistes" habituellement developpées sur votre blog, mais je crois que la position européenne est pour une fois réaliste en terme de stratégie.

Certes, les Etats Unis et l'UE sont des alliés, des partenaires, mais cette situation, même si elle repose sur des bases solides ne doit pas être appréhendée comme autre chose qu'une donnée purement factuelle. Il serait insensé de fonder une "politique" (c'est de cela qu'il s'agit) de défense sur un postulat, aussi évident et ancien soit il. Ne pas prévoir, c'est déjà commencer à gémir... Si l'Europe entend s'affirmer comme entitée politique (merci de ne pas sourire, j'ai déjà du mal à rester sérieux en l'écrivant) ce système lui est nécessaire, ne serait ce qu'en terme d'affichage.

L'opposition entre la France et la Grande Bretagne sur le sujet n'est pas étonnante, elle est presque logique entre un pays dont les conceptions stratégiques sont encore largement inspirées par la Gaullisme et un autre dont la "défense" est largement DEPENDANTE des Etats Unis depuis la seconde guerre mondiale.

Par ailleurs, je ne suis pas intimement persuadé que Galileo ait vocation à forcément supplenter le GPS. Je crois que l'essentiel comme vous le soulignez, c'est, pour tous, l'interropérabilité des systèmes.

Galileo est né. point. Maintenant qu'il est là , il convient de faire avec et de lui laisser sa chance. Sans doute son champ d'action sera restreint au départ à quelques niches spécifiques, mais ce n'est pas un produit fini, comme tout système de ce type, il est évolutif et s'adaptera dans l'avenir, peu à peu aux exigences commerciales ainsi qu'à celles du marcher de la défense, ou de la "sécurité" pour parler bruxellois :) .

Par ailleurs, si une fois mis sur orbite, il concurrence le projet américain, ce sera la fin d'un monopole, ce qui devrait réjouir l'ensemble des libéraux de coeur...:)


"Dès lors que ni les entreprises européennes, ni les armées européennes ne vont faire de Galileo la pierre angulaire de leurs opérations futures, comment peut-on affirmer que ce système va contribuer à l'indépendance de l'Europe ? Cet argument politique ne trouve aucune vérification sur le plan économique ou sur le plan stratégique, et c'est un constat assez alarmant, en ce début d'année, que de voir les médias traditionnels avoir renoncé à toute analyse critique de ce projet coûteux, risqué et redondant."

Pour l'instant il s'agit seulement de "prémonitions" basé sur votre interprétation d'une situation donnée. Aussi, même si elle est rigoureuse, cela relève encore du domaine de l'hypothèse. Pas de conclusion hâtive donc...attendons de voir.

En revanche pour ce qui est de la presse, vous vous faites suffisamment l'écho de sa "valeur éditoriale" pour savoir que le phénomène Galileo n'y trouve une certaine raisonance que dans la mesure où il représente un moyen (supplémentaire) de "faire la nique" (c'est aussi puérile que ça!) à l'Amérique de G.W. BUSCH. Ne soyez donc pas alarmé de leur abscence "d'analyse critique" :)

Bonne année 2006 à Galileo et à tous les partisans d'une Europe alliée des USA et non, pour ainsi dire, sous "protectorat". Il y a une petite nuance entre les deux situations.
Bonne année également à tous les autres, même ceux qui ne partagent pas cet opinion.

Publié par Winkelried le 1 janvier 2006 à 15:29

Si je comprends bien ce post, Galileo exprimerait la volonte europeenne de se demarquer, strategiquement, des USA, mais en fin de compte ne lui en donnerait pas les moyens.
Remarquons en passant que les europeens developpent un system pour remplacer Google, ce qui est de la meme veine.
Mais la question reste posee: pourquoi l'UE veut se demarquee des USA? ou pourquoi:
"l'Union Européenne prévoit à moyen terme de ne plus être alliée avec les Etats-Unis"
Dans les luttes d'influences globales, a l'echelle mondiale, que represente l'UE? Peut-elle etre sans alliee? si la reponse est negative, quel choix fait l'UE? L'Eurabia?
Une annalyse des besoins, rescources et cultures europeens met l'europe bien plus pres des USA que des pays musulmans ou de la Chine!
Donc quel est le projet de l'Europe a moyen et long termes?

Publié par Ram Zenit le 1 janvier 2006 à 15:30

Je ne sais pas trop comment se positionnent les intervenants de ce blog par rapport au patriotisme, mais de mon côté, je suis patriote aussi longtemps que mon pays défend des valeurs qui me sont chères.
Quand il cessera de le faire, je deviendrai un traître/résistant.

Si l'UE entend poursuivre sur sa lancée et se retrouver opposée aux USA, je pense qu'il sera raisonnable de travailler à sa perte.

Comme Winkelried, ce n'est que mon avis, et je n'ai pas, de toutes manières, l'intention de faire de vieux os dans un vieux continent de plus en plus étranger à ce qui compte pour moi.

Publié par Ruben le 1 janvier 2006 à 16:17

Voler de ses propres ailes sans dépendre d'autrui, mon cher RAM ZENIT!

Mieux vaut une alliance librement consentie entre des partenaires autonomes qu'une association technologiquement contingentée.

La première repose à coup sur sur les valeurs communes que vous évoquez, la seconde ne peut amener que des rancoeurs de la part de celui qui subit une telle "alliance".

Quant à l'"EURABIA", c'est peut être le rêve de quelques "élites" fatiguées d'ici-bas. Mais rassurez vous, je n'en veux pas plus que vous ne voulez d'un Isramamdan...:)

Bonne année à vous du côté de Tel Aviv, et bon courage pour les mois qui viennent. Si vous avez besoin de renfort...n'hésitez pas! :)

Publié par Winkelried le 1 janvier 2006 à 16:20

A Winkelried : Je me permets juste de faire remarquer que votre première citation reprend une partie d'un texte qui n'est pas le mien ; comme l'a souligné Ram Zenit, ce n'est pas du tout le fait que l'Union européenne souhaite prendre ses distances avec les Etats-Unis qui me semble en soi problématique, mais bien le fait qu'elle privilégie une apparence d'indépendance et qu'elle ne se donne pas les moyens d'une véritable stratégie propre. Peut-être est-ce d'ailleurs impossible, mais là n'est pas la question.

Pour moi, imaginer des opérations militaires sans le GPS revient à concevoir l'emploi de forces européennes sans aucune contribution des Etats-Unis - voire en opposition - ou de leurs alliés les plus proches, et donc une action coercitive de haute intensité hors du cadre de l'OTAN. Si c'est bien l'intention de l'UE, alors le positionnement par satellite n'est certainement pas la carence capacitaire à corriger en première priorité : les capacités de commandement, de reconnaissance et surveillance, de guerre électronique ou encore de projection stratégique sont plus importantes et nécessitent des investissements considérables.

De ce fait, je m'oppose à ce que l'on considère mes réflexions comme "atlantistes" ; de toute manière, en tant que Suisse, je ne me sens pas plus lié au destin de l'Union européenne que de n'importe quelle autre structure nationale ou supranationale. En revanche, j'estime que les Etats-Unis ont depuis longtemps une stratégie globale dont ils se sont donnés les moyens, notamment sur le plan militaire, et je constate malheureusement que l'UE en est très loin. C'est la raison pour laquelle les rodomontades anti-américaines et les projets vantés pour leur opposition aux USA parfois plus que pour leur utilité à l'Europe me semblent des absurdités devant être cernées.

Publié par Ludovic Monnerat le 1 janvier 2006 à 17:31

"L'expert militaire atlantiste, Ludovic Monnerat, ne dit pas autre chose quand il se demande, dans Le Temps de Genève si l'Europe est à la veille d'une guerre civile."

Cet étiquette vous a pourtant été placardée par certains adversaires...:)

Je loue votre soucis d'objectivité, mais vos positions sont toutefois, à mes yeux, teintées d'un certain atlantisme...votre participation à des actions intégrées à des organisations sécuritaires transnationales et atlantiques le laisse entendre. Ainsi que votre discours souvent critique à l'égard de l'Europe.

Mais ceci dit, je ne possède pas la science infuse et je ne portais aucun jugement sur cet état de fait. Mon objection n'avait d'autre but que de faire avancer le débat, ce qui je crois est le principe que vous défendez ici :)

Désolé que vous soyez senti piqué...

Publié par Winkelried le 1 janvier 2006 à 17:55

Rassurez-vous, je ne me suis pas senti "piqué", et j'ai bien reçu votre commentaire comme une contribution de qualité à un débat qui justement fait largement défaut. Disons simplement que l'attachement helvétique à la neutralité fait assez mal ressentir toute allusion à l'atlantisme... tout comme le fait que nous n'ayons aucun accès à la mer ! Enfin, pour la question de l'OTAN (si c'est bien à cette organisation que vous pensez), elle a désormais une dimension bien plus qu'atlantiste. Donc à mon sens, cette étiquette effectivement placardée à mon endroit par le Réseau Voltaire ne me convient pas. Il suffit d'aborder par exemple la manipulation menée durant l'affaire des fonds en déshérence pour m'amener à blâmer vivement la politique américaine...

Publié par Ludovic Monnerat le 1 janvier 2006 à 18:14

Etant l'auteur des lignes inspirant ce billet de Ludovic Monnerat, j'aimerai intervenir pour préciser un point essentiel: le mot-clef qui est à mon sens au coeur du projet Galileo et que l'on entend pourtant jamais malgré la couverture médiatique dont Galileo est l'objet, c'est la redondance.

En 2010 (au mieux) et plus de 3 milliards d'euros plus tard, l'Union Européenne ne parviendra qu'à créer un double de ce qui existe déjà . Comment peut-on prêter la moindre considération à des déclarations grotesques comme quoi avec Galileo "on pourra déterminer où on se trouve" et "tracer son itinéraire en voiture" lorsque c'est déjà le cas depuis des années avec le GPS? De la part du contribuable (le "bénéficiaire final", et en tout cas le contributeur unique!) Galileo ne se concrétisera au mieux qu'à un choix de réseau là où le GPS était auparavant le seul existant et déjà sur la planète entière. Donc, en montant dans sa voiture, chacun pourra décider "GPS" ou "Galileo". Cela fait cher l'option quand les deux reviennent au même.

On peut s'interroger légitimement sur l'utilité d'un tel doublon.

A titre de comparaison, imaginons un individu qui vive avec un confort relatif, mais qui dépense une énergie et un argent incroyable pour arriver à faire pousser son propre blé, le ramasser lui-même, le moudre en farine et ainsi cuire son propre pain? Le tout dans la plus grande douleur alors que sa maison tombe en ruines, que sa voiture a bien besoin de pièces de rechange et que les vêtements de ses enfants sont trop petits - et qu'il existe des boulangers vendant des baguettes de bonne qualité à chaque coin de rue.

Une réflexion logique, devant de tels efforts pour un résultat aussi peu utile, ne serait-elle pas de se dire qu'une telle énergie aurait pu être mieux employée? A quelque chose de plus utile? L'Europe est-elle dans une situation tellement confortable qu'elle puisse se permettre une dépense aussi dispendieuse?

Publié par Stéphane le 1 janvier 2006 à 20:00

"plus de 3 milliards d'euros plus tard"

Mais que représentent 3 milliards d'euros à l'échelle du budget de l'Etat, de la dette de l'Etat, de l'Europe: rien, une paille pour ainsi dire.

Quant à la perspective de 2010, ce n'est jamais que dans 4 ans...pour une fois que les instenses européennes réfléchissent au delà de la prochaine échéance électorale!

Le principe de votre comparaison de minotier, appliqué à différents domaines à forte valeur technologique et ajoutée donnerait ceci:

AERONAUTIQUE: A quoi bon injecter des milliards d'euro dans AIRBUS industrie puisque BOING est déjà présent sur le marché.

AEROSPATIALE: A quoi bon investir des milliards dans les lanceurs Ariane puisque les américains ont déjà développé la navette spatiale?

Alors, peu utiles, les efforts financiers consentis pour le développement de Galileo, peut être. Mais je me félicite que nos prédécesseurs dans les différentes fonctions de décision aient osé, en dépit de l'existence de technologies pionnières et des critiques sceptiques de l'époque, le pari de l'avenir. Leur entêtement aveugle a finalement produit, quelques années plus tard l'avénement de réalisations technologiques et financières très rentables et concurrentielles.

Publié par Winkelried le 1 janvier 2006 à 20:46

Pourquoi faire un système redondant à grands frais ? Parce que la Chine a payé 230 millions d'euros. C'est une participation mineure, mais qui scelle l'alliance. Des Airbus contre Galileo, si on pouvait résumer l'affaire. Et demain, après la levée de l'embargo sur les armes à destination de la Chine, des armes, des armes...

Publié par LMAE le 1 janvier 2006 à 21:50

"AERONAUTIQUE: A quoi bon injecter des milliards d'euro dans AIRBUS industrie puisque BOING est déjà présent sur le marché.

AEROSPATIALE: A quoi bon investir des milliards dans les lanceurs Ariane puisque les américains ont déjà développé la navette spatiale?" -Winkelried

Je suis bien d'accord avec vous : ça ne sert à rien.
Que l'Europe cesse de gaspiller l'argent des contribuables honnêtes à vouloir réinventer la roue pour sa petite gloriole.
Q'elle innove ou qu'elle suive!

Publié par Ruben le 1 janvier 2006 à 23:09

D'accord avec Winkelried : le fait d'avoir un allié puissant n'implique pas de se soumettre à lui ou d'accepter sa mainmise sur ses informations/renseignements/stratégies économique et militaire.

Galiléo est un point de départ et marque l'expression d'une volonté politique stratégique européenne.

Sa mise en place et son programme de développement peuvent se lire selon plusieurs axes :
- la volonté d'indépendance technologique, à l'instar de la volonté russe et de son système Glonass (voir http://www.telesatellite.fr/actu/sujet.asp/q/satellite )
- le souhait de soustraire l'information à une surveillance/ingérence/contrôle de type Échelon, à domicile comme à l'étranger, au Moyen-Orient par exemple (voir http://www.transfert.net/a8676 )
- l'anticipation possible d'un élargissement de l'UE encore plus à l'est - Ukraine ? Russie par contrecoup quelques années plus tard ? dans une perspective à 10/20 ans, ce qui pourrait impliquer en réponse une rétorsion technologique des EUA ( voir http://www.europe2020.org/fr/anticipation/global/GlobalEurope3_synthese.htm & aussi http://solutions.journaldunet.com/0402/040212_galileo.shtml )

Quant aux champs d'application possibles et futurs de Galiléo ... nul de sait ce qui est prévu rééllement dans les hautes sphères européennes ... et états-uniennes, à moyen terme.

À suivre donc.

Publié par alouette le 1 janvier 2006 à 23:40

C'est du second degré ? ;) Moi, je suis pour l'autonomie de notre continent.

Si on n'a pas de projets scientifiques, il ne faut pas s'étonner de la fuite des cerveaux.

Et 3 MM d'€ répartit sur une dizaines d'année, cela est plus que raisonnable pour notre continent surtout que des pays comme le Canada, Israel et la Corée du Sud participent aussi à ce projet

Publié par Frédéric le 2 janvier 2006 à 0:30

Je pense que ce qui nous chatouille tous est l'attitude de colonisé de l'UE. Les Américains produisent des biens et des services pour eux et tant mieux si d'autres en veulent. En Europe et particulièrement en France on vend notre salade pour damer le pion aux Amerloc... C'est une attitude de colon comme on dirait au Québec, qui a bien souvent cette même attitude vis à vis de la France...

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 2 janvier 2006 à 6:04

@ Winkelried
Je ne pense pas que les effort aerospaciaux europeens sont a mettre au niveau de Galileo: d'autant plus que se sont des interets economiques qui sont mis en jeux. Ils permettent une reelle concurence economique et technologique, benefique pour tout le monde.Est-ce que Galileo est vecteur d'une reelle avancee technologique? Le systeme GPS a plus de 20 ans, les technologies se sont developpees entre temps.
Je pense que le probleme c'est cette "gloriole" affirmee par Ruben. IMO, l'independence europeenne devrait s'affirmer par d'autres vecteurs- ceux la memes qui sont des points faibles des USA, comme la biotech autour du clonage. D'autre part cette gloriole europeene, IMO, se trompe aussi d'adresse: la Chine avec son taux de croissance de pres de 10 % par ans pour 1.6% pour la France, une structure politique centralisee, utilise la globalisation a son avantage pour gagnee une superiorite internationale qui l'ammenera en 2eme position apres les USA. Aujourd'hui, tout le textile mondial est chinois, demain l'industrie automobile sera chinoise (aujourd'hui la Chine produit 35 milllions de voitures par ans), l'industrie medicale sera chinoise quand le PC decidera, a Pekin, que c'est la son champs d'action!
D'ou mes questions: quel est le projet europeen, a court, moyen et long terme? L'europe peut elle, avec son economie viellissante et apathique, se permettre de se detourner de tout allier? Si la reponse est non et qu'elle se detourne des USA, en qui l'europe voit un future allier? Les producteurs de petrole? (d'ou le projet de l'Eurabia), la Russie qui avec l'europe formerait un gros bloc, face aux blocs americain et chinois?

"Bonne année à vous du côté de Tel Aviv, et bon courage pour les mois qui viennent. Si vous avez besoin de renfort...n'hésitez pas! :) "

Je suis d'accord avec vous que les mois qui viennent vont etre tres chauds en particulier ds la region: et cela n'a rien a voir avec le rechauffement global de la Terre!
Les nouveaux developments a propos de l'Iran nucleaire sont inquietants: avec un Ahmedejnad qui croit en la redemption et le retour d'un "Immam Cache" ( mais semble -t-il pas "Kacher" :-))), un Bush et des evangelistes qui croient au retour du Christ, tous etant d'accord que cela se produira apres une guerre de Gog et Magog (et chacun croyant qu'il est du bon cote) il semble que l'on aille vers une deflagration ds la region (a Megido? Harmagedon....). Ce sont la les composantes irrationelles mais tellement fortes des 2 cotes!
Quant aux composantes rationelles elles ne sont pas moins menacantes: la Turquie ne peut pas se permettre une puissance islamiste extremiste, nucleaire a ses portes, Israel non plus; les "efforts" europeens sont tellement timides, balbutiements d'une puissance dechue et veillissante qui n'a plus toute sa tete, les etats unis encerclent la Chine par une ceinture ds le Ouest-Sud (Egypte, Israel, Trurkie,Jordanie, Irak, Afganstan, Pakistan, Inde, Thaillande, Koree, Japon), elle a besoin de l'Iran et la Syrie et quelques autres pays de l'Asie du sud est. Elle a aussi besoin de l'Iran sous son giron ds la region de la mer caspienne et au carrefour maritime des producteurs de petrole (Golfe).
J'ai deja exprime mes idees sur le scenario possible des mois a venir, ds un autre blog, il y a une quinzaine de jours. En gros, j'anticipais une attaque americano-europeene et moyen orientale sur l'Iran a partir de la Turquie (qui sera peut-etre apres une prise du pouvoir par les militaires) et l'Afganistan. Israel et le Liban en profitteraient pour se debarrasser du Hezbolla (qui essera de mettre en oeuvre ses milliers de fusees de courte et moyen portes) et d'affaiblir le regime syrien.
C'etait il y a une quinzaine de jours et entre temps: 1) Dan Halutz, le Chef d'Etat Major de l'IDF etait en visite en Turquie, la semaine dernierre, 2) Bush aurrait commencer a former une coalition, d'apres la presse israelienne 3) vendredi dernier, l'Iran a menace les USA, si ils esseyaient de l'attaquer par la Turquie, apres l'annonce de la visite de Dan Halutz 4) le Hezbolla a ete recement arme de nouvelle armes russes envoyees en Syrie 5) la semaine derniere une attaque de fusee a ete effectuee par des elements d'ElQuaida sur des villes israeliennes a partir du sud Liban, 6) l'armee libanaise a penetre ds le sud Liban en debut de semaine et ratisse la region decouvrant des fusees pretes pour le tir - c'etait la premiere incursion de l'armee reguliere libanaise depuis le retrait israelien en 2000, 7) Israel a mis en place le plan "ciel bleu" pour limiter les tirs de fusees a partir de Gaza; d'autres actions sont previsibles, IMO, pour neutraliser le front palestinien et permettre une action sur le front nord 8) une douzaine de soldats de l'unite d'alpinistes israelienne se sont entraines dernierement en Turquie 9) des "societes privees" israeliennes de securite qui entrainaient les forces kurdes au nord de l'Irak ont ete rappatriees en Israel il y a qlqs semaines.
Toutes ces infos viennent de la presse ecritte et electronique israeliennes. Y-a-til la un effort de desinformation? Je n'en sais rien, mais si j'etais officier ds l'armee iranienne, je commencerai a m'inquieter.

Bonne Annee a tous

Publié par Ram Zenit le 2 janvier 2006 à 10:08

"AERONAUTIQUE: A quoi bon injecter des milliards d'euro dans AIRBUS industrie puisque BOING est déjà présent sur le marché.
AEROSPATIALE: A quoi bon investir des milliards dans les lanceurs Ariane puisque les américains ont déjà développé la navette spatiale?" -Winkelried

Je suis impressionné par le manque d'à -propos de ces analogies.

Jusqu'à preuve du contraire, Boeing ne donne pas ses avions gratuitement. Pareil pour la Nasa, qui ne laisse pas sa navette spatiale à disposition de ceux qui ont quelque engin à envoyer en orbite.

Or, l'accès au système GPS est gratuit.

Il y a une différence évidente à créer une concurrence sur un marché profitable, et se lancer dans des dépenses à perte pour offrir le doublon d'un service gratuit (je remets en gras exprès).

Enfin, quand j'écris "différence évidente", je réalise qu'en fait elle ne l'est apparemment pas pour tout le monde.

L'UE n'aura, ne pourra pas obtenir le moindre retour sur Galileo. Ce programme n'est pas un investissement mais une dépense somptuaire, et géopolitiquement inquiétante.

Quant à la Suisse, plutôt que d'être "inféodée" au GPS, elle a choisi de "s'inféoder" à l'UE - comment s'en étonner? De là à clamer qu'elle est devenue plus indépendante, c'est un peu rapide; elle troque seulement un maître pour un autre, et je ne suis pas sûr que le nouveau sera meilleur que l'ancien.

Publié par Stéphane le 2 janvier 2006 à 11:29

Stéphane, vous avez écris:
"Je suis impressionné par le manque d'à -propos de ces analogies."

Visiblement, vous n'appréciez pas la contradiction...

La "gratuité" que vous évoquez au sujet du GPS est toute relative. Je ne connais personne qui puisse actuellement s'en servir "gratuitement", que se soit dans un centre de commandement hightech où plus simplement à bord d'une automobile...En l'espèce, "l'accès" ne signifie pas "l'utilisation".

Pour ce qui est du "géopolitiquement inquiétant", c'est affaire d'opinion, je ne perdrai donc pas de temps à vous convaincre de l'inverse dans la mesure où nous sommes visiblement entrés dans le registre de l'affectif... Toutefois, je ne crois pas que le simple fait de ne pas vouloir dépendre d'autrui (en l'occurrence certes d'un allié mais dont l'unilatéralisme n'est plus à prouver) en ce qui concerne la géolocalisation, le renseignement, le guidage etc. puisse être interprété comme une manoeuvre inquiétante laissant subodorer quelques retournement d'alliance.

Comme l'a souligné Alouette: "le fait d'avoir un allié puissant n'implique pas de se soumettre à lui ou d'accepter sa mainmise sur ses informations/renseignements/stratégies économique et militaire."

Il est du devoir des élites européennes de faire preuve de réalisme et d'anticipation. Et je crois qu'ils ont pour une fois vu juste. Votre réaction un peu vive et condescendante me le laisse du moins supposer.

Enfin, je terminerai en citant encore une fois Alouette que je remercie pour sa contribution constructive: "Quant aux champs d'application possibles et futurs de Galiléo ... nul de sait ce qui est prévu rééllement dans les hautes sphères européennes ... et états-uniennes, à moyen terme. À suivre donc."

Autrement dit, affirmer à ce stade de manière aussi docte et péremptoire que Galileo sera un fiasco ou un gaspillage relève de l'idéologie pure. Je crains donc que le "débat d'idée", s'il existe encore après votre charge, ne se limite qu'à "pour" ou "contre" et "j'ai raison, pas toi!"

Publié par Winkelried le 2 janvier 2006 à 13:57

"Que l'Europe cesse de gaspiller l'argent des contribuables honnêtes à vouloir réinventer la roue pour sa petite gloriole."

Cher Ruben, merci de vous soucier tant du sort de mes contributions financières à la construction européenne, pour un agent suisse de la CIA, c'est touchant. :)

Mais ne soyez pas si inquiet:
1- Au moins vous faites preuve d'humour, ce qui est plus efficace que l'opposition frontale en matière de guerre psychologique :)
2- Il ne s'agit pas de votre argent.
3- Est-ce que je m'inquiète de savoir si vous allez continuer à vivre dans une bulle artificielle où un caporal touche un salaire de 4500 euros et paye son kilo de pommes 4.50 euros ? Hum...?

Plus sérieusement, en matière de gaspillage, il y aurait tant à dire en au sein de l'UE comme au sein de la France, que 3 petits milliards d'euro pour un peu de "gloriole", c'est du panache à bon marché.
Vous savez? le Panache!...Bah, laissez tombez c'est un truc purement français bien que totalement étranger à l'esprit cartésien que l'on nous prête habituellement:)

Publié par Winkelried le 2 janvier 2006 à 14:15

Concernant le retrait des SMP Israeliennes du Kurdistan Irakien, dans le mensuel "Raids" de décembre, il est indiqué qu'il s'agissait de donner un gage au chiites pour les derniéres élections, ceux ne voyait pas d'un bon oeil le Mossad s'implanter chez eux.

Publié par Frédéric le 2 janvier 2006 à 14:28

@ RAM ZENIT:

Je constate que vous avez des problèmes au sujet de la Galilée un rien plus graves que ceux qui nous occupent présentement au sujet de Galileo.

Pour vous répondre sur le second point:
Il ne me semble pas opportun d'investir officiellement dans le clônage en raison des règles éthiques qui en limitent l'exploration. c'est d'ailleurs sans doute pourquoi les USA s'y lancent avec modération.

"la Russie qui avec l'europe formerait un gros bloc". Pourquoi pas? Mais nous n'en sommes pas encore là dans la mesure où l'UE n'est qu'une association où chacun entend conserver ses prérogatives en matière de politique extérieur. Les débuts de la crise irakienne ont été à ce titre édifiants. Mais il est vrai qu' à cette occasion, un axe Paris, Berlin, Moscou s'est clairement dessiné. Reste à en "imposer" la pertinence aux anglo-hispano-italiens...voyez que rien n'est fait, ni dans un sens, ni dans l'autre. Pendant ce temps les partisans de l'Eurabia espère faire entrer la Turquie dans l'Europe, avec le soutien évident des USA, décidément drôle d'allié! :)

Sinon, vous pensez réellement qu'une opération OTAN (pour faire simple) pourrait être déclenchée sur l'Iran alors que la situation n'est pas encore stabilisée en Irak et en Afghanistan? Celà dit, il se prépare surement quelques choses, les tractations et visites dont vous nous faites part n'ont pour le coups rien de gratuites.

Publié par Winkelried le 2 janvier 2006 à 14:39

@Winkelried: J'apprécie la contradiction, encore faut-il qu'elle soit construite...

Lorsque vous écrivez:

"Je ne connais personne qui puisse actuellement s'en servir 'gratuitement' (...) En l'espèce, 'l'accès' ne signifie pas 'l'utilisation'. "

Soit. Tout cela est bien joli mais encore une fois, sans aucun rapport avec l'envoi de Galileo dans l'espace.

La gratuité du GPS n'est évidemment pas celle de l'appareillage mais dans celle du signal émis depuis l'espace. Rien ne vous empêche de programmer dans votre cave votre récepteur GPS et de l'installer ensuite dans votre voiture (ou de le vendre). Evidemment, cet aspect-là du système n'est pas "gratuit" pour l'utilisateur, mais en quoi Galileo ou une demi-douzaine d'autres matrices alternatives d'émetteurs positionnels changeraient-elles quoi que ce soit?

Je n'ai vu aucune mention comme quoi Galileo rendrait moins cher le mécanisme d'un quelconque décodeur, et à supposer que ce soit techniquement faisable, si nos chères élites en avaient décidé ainsi, je ne doute pas un instant qu'un journaliste enthousiaste s'en serait fait l'écho.

Vous écrivez également:

"je ne crois pas que le simple fait de ne pas vouloir dépendre d'autrui (...) puisse être interprété comme une manoeuvre inquiétante laissant subodorer quelques retournement d'alliance."

Objectivement, je n'arrive pas à y lire la moindre justification hormis celle-ci. Si ce n'est pas le cas, tant mieux; mais j'attends toujours d'apprendre à quel autre objectif peut servir quelque chose d'aussi redondant que Galileo.

Publié par Stéphane le 2 janvier 2006 à 21:37

@Frédéric qui écrit:

Si on n'a pas de projets scientifiques, il ne faut pas s'étonner de la fuite des cerveaux.

J'aurais pensé qu'un défi scientifique consistait plutôt à inventer ou réaliser quelque chose qui n'existe pas encore... :)

Ironie mise à part, avec un tel budget je pense que l'UE aurait pu se lancer dans quelque chose de scientifiquement novateur, pas la réplique d'un mécanisme existant depuis vingt ans. Je ne sais pas, des panneaux solaires plus efficaces, un programme pour ramener des échantillons de la planète mars... Ce ne sont pas les idées non réalisées qui manquent.

Publié par Stéphane le 2 janvier 2006 à 21:43

@ Winkelried

La stabilisation de la situation en Irak et en Afghanistan prendra encore sans doute pas mal de temps: et le temps c'est justement ce qui manque aux nations eclairees a propos du nucleaire iranien. Au contraire une action en Iran pourrait meme aider a la stabilization de la region.
Il y a qlqs heures le commandant de l'armee de l'air de l'IDF a ete longuement interviewe a la 1ere chaine TV israelienne: il a expose le probleme iranien ds sa perspective internationale. A savoir la formation d'un "triangle" menacant en Iran: 1) un president fanatique qui affirme la necessite d'eradiquer une nation entiere 2) Developement de vecteurs porteurs a longue distance 3) developement de l'armement nucleaire. Ces trois composantes mises ensembles indiquent clairement la volontee iranienne et le danger iranien.
Il semble que les declarations d'Ahmedenijad ont ouvert le cerveaux de decideurs europeens, alors que les tentatives d'Israel, ds les annees passees, a eveiller les nations au danger iranien n'avaient pas porter leur fruits.
Le probleme, donc, IMO, n'est pas: est-ce qu'il y aura une action militaire contre l'Iran? mais plutot des questions operationelles: qui, ou, quand et comment? et bien sur a quel degre: destruction total du regime? des structures nucleaires et autres? destruction partielle pour ralentir de futures developments jusqu'a la chutte naturelle du regime etc....?

Publié par Ram Zenit le 2 janvier 2006 à 22:18

"Mais ne soyez pas si inquiet:
2- Il ne s'agit pas de votre argent.
3- Est-ce que je m'inquiète de savoir si vous allez continuer à vivre dans une bulle artificielle où un caporal touche un salaire de 4500 euros et paye son kilo de pommes 4.50 euros ? Hum...?"

Je ne savais pas qu'un Suisse ne pouvait pas s'exprimer sur un site helvétique, tenu par un suisse, sur un sujet européen... Enfin, pour rassurer ce cher Winkelried:

http://www.europa.admin.ch/europapol/themen/galileo/f/pm_050622.pdf

J'aime d'ailleurs particulièrement cette clause:

"Toutefois, le versement ne sera autorisé qu'une fois que la Suisse sera dûment assurée d'obtenir des prestations en contrepartie de son apport financier."

Publié par Deru le 2 janvier 2006 à 23:00

"Je ne sais pas, des panneaux solaires plus efficaces, un programme pour ramener des échantillons de la planète mars... Ce ne sont pas les idées non réalisées qui manquent."

C'est bien que je voulais vous reprocher. Votre critique de Galiléo ne proposait aucune solution, en cela elle n'était pas "constructive", car la critique comme chacun sait est aisée...

Vous donnez enfin quelques pistes, dont il faudra toutefois sans doute utilement expliquer en quoi elles représentent un intérêt dans les termes qui vous sont chers: gratuité, innovation et rentabilité. Et comme je suis à vos yeux un peu limité dans mes facultés d'analyse j'attends avec une impatience non dissimulée le miel de vos pensées pour m'instruire.

Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 13:28

Bonsoir,
quand même quelques précisions techniques (de mémoire, donc tout n'est complet, ni forcéement actuel à 100%)
1. il y a plusieurs signaux GPS; certains cryptés, donc en accès libre, avec la précision "militaire" dans le signal crypté
2. la précision du signal dépendant aussi de la concentration de satellite pour une région.
3. il est facile d'introduire un "delta" pour chaque émission de position (ce qui est fait pour réduire la précision du signal civil, il faut capter plusieurs fois, et faire la moyenne de l'emplacement pour savoir +/- la position)
4. il existe certaines parties non-brouillable ou très difficilement, tel que l'indication temporelle utilisées dans les transmissions en suisse pour se synchroniser.

En conséquence: les propriétaires du système peuvent:
- choisir la zone ou le signal est précis / imprécis, pouvant ainsi influencer sur son utilité
- choisir la précision du signal civil (et s'il est émis ou non...) ainsi que de qui peut décrypter le signal émis codé
- en faisant preuve d'imagination utiliser d'autres variantes techniques "non conventionnelles" (tel que émettre avec un décalage fixe de 200m pendant un certain temps, ce qui rend inopérant tout engin autonome subissant ce décalage.

Sans entrer sur le débat de l'utilité et but de Gallileo on peut donc dire:
- qu'il y a une dépendance militaire, technologique et économique envers GPS
- qu'il n'y a aucune garantie de disponibilité du GPS (ni militaire ni civil)

Pour la redondance et l'inutilité: je surfe avec Firefox, vous probablement avec Windows Explorer. Les deux sont redondants, mais offre des possiblités différentes selon les cas. Les deux ne réagissent pas aux mêmes erreurs / virus et je peux passer de l'un à l'autre. J'ai les deux sur mon ordinateur, mais utiliser à 99% Firefox.

Pour avoir regarder il y a 2-3 ans (en fait plus, ça passe tellement vite) les spécifications techniques, je pense que le débat ci-dessus est un peu hors-propos. Avant de débattre de doublon / complément, etc, ... il faudrait revoir un peu plus précisément ce que les systèmes peuvent / pourront faire. Ce qui manque ici et ne peut être fait de mémoire (et je n'ai pas trop le temps en ce moment) Car c'est dans les détails que ce cache le diable.....

Et désolé si vous trouvez que c'est trop l'avis d'un technicien. Mais bon, on est déformé par sa formation.

Publié par Pierre-André le 3 janvier 2006 à 22:36

Enfin quelqu'un de raisonnable, merci à vous Pierre-André.

Publié par Winkelried le 4 janvier 2006 à 13:05

Bonsoir,

Pour apporter encore un peu d'eau au moulin de Pierre-André voici mes quelques réflexions:

- Le signal GPS est en fait incroyablement faible (en DESSOUS du bruit), ce qui le rend naturellement sensible a des perturbations intentionnelles (Brouilleurs, on en trouve des schémas sur Internet/DoD/...) ainsi que non intentionnelles (parasites)

- Pour l'horizon 2010-2015, de nouveaux satellites GPS (bloc II RM & F) seront lancés, et permettrons de dénigrer les fréquences civiles (Code C/A), ainsi que d'éliminer sélectivement des groupes d'utilisateurs militaires (Code P/Y et/ou M).

- Sauf erreur, et cela touche aussi bien les militaires que les civils, nous sommes assez dépendant des signaux GPS pour tout ce qui concerne les télécommunications (synchronisation de réseaux).

- Le réseau Galiléo sera mieux adapté aux hautes latitude (Scandinavie, etc..) que ne l'est GPS.

- Même remarque pour les "canyons" urbains, Galiléo ayant plus de satellites.

@Stéphane: "un programme pour ramener des échantillons de la planète mars..." Trop tard, ce programme serait redondant avec les météorites qui tombent déjà sur terre, et que vous pouvez déjà acheter a prix modique sur ebay.

Publié par IVLIANVS le 4 janvier 2006 à 17:02