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19 septembre 2005

L'OTAN et les forêts

Le cours a connu sa première journée, réussie de l'avis général. Ce cours vise à fournir aux officiers d'état-major présents une connaissance détaillée du concept de Combined Joint Task Force (force de circonstance multinationale et interforces en langage militaire suisse) développé par l'OTAN, en vue de leur engagement dans l'exercice VIKING 05, qui aura lieu durant la première moitié du mois de décembre. Concrètement, il s'agit d'une formation de 10 jours qui contribuera au succès de cet exercice, en fournissant à des officiers d'un rang parfois élevé - les 3 commandants de composantes de forces suédoises, des brigadiers-généraux, font ainsi partie des étudiants - les connaissances nécessaires à leur fonction, dans l'exercice comme dans la réalité. Un cours taillé sur mesure, et à ce titre plutôt intéressant.

Le cadre général du cours est fourni d'une part par les structures, les principes et la doctrine de l'OTAN en matière d'opérations de soutien à la paix (qui vont de l'aide humanitaire à l'imposition de la paix), et d'autre part par un scénario fictif modifiant la géographie de l'Afrique orientale en faisant de l'île de Madagascar une péninsule artificielle, divisée en plusieurs pays dont 2 d'entre eux sortent d'un conflit armé (le scénario GEM, employé durant ALLIED FORCE 03, pour ceux qui le connaissent). Aujourd'hui, l'essentiel du temps de travail a été consacré à une mise à niveau des connaissances générales de ces deux aspects, ainsi qu'à la formation des groupes. Il est assez intéressant de constater que sur la grosse trentaine d'officiers présents, tous sont suédois à l'exception des 6 Suisses détachés à cette occasion. Ce qui illustre l'intensité de la collaboration militaire entre les deux nations.

Ce cours se tient dans les locaux de SWEDINT, l'organisation de l'armée suédoise spécialisée dans la formation des militaires individuels et des états-majors prévus pour être engagés dans des missions de soutien à la paix. Nous séjournons donc à la base de Kungsängen, renommée pour le régiment des Royal Life Guards qu'elle abrite, à environ 20 minutes de route de Stockholm. Après la fin des cours et avant le dîner officiel qui a cloturé la première journée, j'ai profité d'une heure et demie de temps libre pour aller courir sur le périmètre de la base, en essayant de suivre l'un des parcours mesurés qui sont paraît-il tracés, et qui en fait ne sont pas du tout indiqués. Bilan des courses : j'ai couru presque une heure, me suis repéré par rapport à la position du soleil (le temps est ici magnifique, 20° en milieu d'après-midi), ai interrogé trois recrues qui passaient pour m'assurer du chemin du retour, et suis arrivé juste à l'heure pour le début de la soirée.

Il est vrai que les paysages aux alentours de Stockholm, avec leurs immenses forêts, sont particulièrement propices aux amateurs à la fois de sport et de nature. Avec une particularité supplémentaire : ce n'est pas partout que l'on trouve des panneaux avertisseurs affichant « Attention chars de combat ». Il est vrai qu'une base abritant des unités mécanisées présente certains dangers. Ayant failli à deux reprises me faire écrabouiller par des Léopard sur la place d'armes de Bure, je ne peux que redoubler de prudence sur un terrain dont j'ignore tout ! En tout cas, ce séjour ici s'annonce tout à fait profitable. Surtout lorsqu'une organisation met à disposition de chaque participant un ordinateur portable avec une connexion à large bande dans les salles de travail comme dans les chambres. Une performance dont l'armée suisse pourrait s'inspirer!

Publié par Ludovic Monnerat le 19 septembre 2005 à 22:00

Commentaires

J'ignorais que la Suisse avait une coopération approfondie avec la Suède. Peux-tu approfondir un peu ce point?

Et pourquoi pas aussi nous montrer une photo de ces panneaux "Attention chars de combat"...? ;-)

Bon séjour!

Publié par Robert le 19 septembre 2005 à 22:20

Merci pour tes voeux. Cela commence bien!

La Suède est un partenaire de la Suisse depuis plusieurs années dans le domaine de l'instruction, qu'il s'agisse des formations blindées ou des officiers d'état-major. Les points communs entre ces deux nations et leurs armées (neutralité, conscription, population, etc.) favorisent naturellement une telle collaboration.

Sinon, pour le panneau, je ferai un effort particulier...

Publié par Ludovic Monnerat le 20 septembre 2005 à 20:11

Merci!

Publié par Robert le 20 septembre 2005 à 21:03

Publié par François Guillaumat le 21 septembre 2005 à 0:31