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29 mai 2005

Une virée dans le Tyrol

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J'étais parti aujourd'hui pour une journée passée à admirer les profondeurs insondables qui caractérisent l'écran 15,4" de mon portable, en raison de dossiers professionnels à faire avancer (partir 3 semaines ne se fait pas en 2 coups de cuiller à pot !), lorsque les événements en ont décidé autrement. Bénéfice inattendu de l'air pur des montagnes bavaroises ou non, j'ai fait des pas de géant dans l'univers conceptuel de mes travaux, si bien que j'avais atteint en milieu d'après-midi les objectifs ambitieux fixés la veille. Ni une, ni deux, oubliant mes jambes plutôt raidies par les pérégrinations du samedi, je suis allé louer un vélo auprès de l'officine afférente de la NATO School (cette organisation fournit des appuis nombreux dans le domaine des loisirs sportifs, une chose que l'on gagnerait à développer en Suisse). Bien entendu, le VTT en question n'est qu'une sombre plaisanterie à l'aune de la merveille qui m'attend patiemment dans mon garage. Mais une petite machine simple et solide suffit pour les routes un brin heurtées de la région.

J'ai donc décidé de suivre les suggestions du guide acheté vendredi après-midi, et je suis parti en direction du Tyrol autrichien afin de contempler le Plansee (voir ci-dessus). Le parcours, très facile avec seulement 700 m de dénivellation, m'a tout de même amené à accomplir près de 60 km en environ 2h20, en sillonnant des vallées bordées de montagnes majestueuses. Et l'arrivée près du lac, après une descente modérée mais tout de même assez grisante, valait vraiment le déplacement : cette surface aquatique verte et bleue, dans laquelle les sommets environnants hésitent à se refléter, était d'une beauté et d'un calme ineffables - comme dirait une amie très chère. Les photos que j'en ai prises ne rendent pas justice à la splendeur de l'endroit. Mon comportement sur place non plus, puisque je me suis empressé d'acheter à boire et à manger avant que le kiosque le plus proche du parking ne ferme. J'en avais rudement besoin, à vrai dire. Et le retour, effectué pour moitié avec un braquet maximal, m'a ponctuellement épuisé.

Il faut cependant souligner que ces dépenses énergétiques sont rendues nécessaires par la nourriture particulièrement copieuse que l'on vous sert dans ce coin de pays. Aujourd'hui, à midi, j'avais tenté de rester raisonnable en commandant dans un restaurant très rustique un bouillon tyrolien et un filet de saumon ; ce que je n'avais pas prévu, c'est que l'on m'a servi en plus l'entrée de l'entrée, bien davantage nourrissante que mon brave bouillon, puis l'entrée du plat principal - une salade mêlée qui en ferait aisément office - avant l'arrivée stupéfiante de celui-ci : un filet large comme une très grande assiette et épais de 2 centimètres, avec un grand bol plein d'épinards et un autre rempli de pommes de terre à la vapeur. Comme le tout était excellent, je me suis fait un plaisir de n'en laisser aucune miette, mais j'ai sagement choisi de renoncer au dessert - chose rarissime me concernant. Et c'est une fois de plus l'estomac bien lourd que j'ai regagné ma chambre studieuse.

Je ne suis pas persuadé que les 8000 calories dépensées dans mes excursions dominicales, selon les calculs savants de mon pulsomètre, suffisent à compenser ces abus manifestes!

Publié par Ludovic Monnerat le 29 mai 2005 à 22:03