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2 janvier 2005

Queue de poisson aux CFF !

La Suisse a beau être un pays privé d'accès maritime, nos Chemins de Fer Fédéraux font des efforts méritoires pour rapprocher leur clientèle de l'élément aquatique. Après avoir mis en service des trains en forme d'anguille qui donnent le mal de mer, la régie franchit une étape supplémentaire : désormais, ses rames les plus modernes effectuent des parcours décrits en termes complaisamment ichtyoïdes.

J'avais promptement mesuré cette nouvelle dérive sur la ligne Bienne - Berne, où le tourbillon de mes activités professionnelles m'emporte régulièrement, mais j'avais versé ces remous sur le compte de la déferlante germanophone qui accompagne fréquemment les vagues réformatrices au plan national. Cependant, d'autres croisières sur des rivages bien romands m'ont permis de ferrer la chose. Mille sabords !

Observez la cale d'un vaisseau inclinable qui oscille le long de nos lacs, ou celle d'une version à deux ponts, et vous apercevrez peut-être le panneau d'affichage porter les signes suivants : PROCHAINE ARRETE LAUSANNE. De là à affirmer que les CFF se gaussent ainsi de certaines augmentations récentes un brin difficiles à avaler, il y a une palme que je n'agiterai pas. Une affaire pour le moins trouble.

Naturellement, il est possible que nos chemins de fers aient choisi une métaphore hissée du monde aquatique pour diluer un message positif : si chaque ville du pays est une arrête, le réseau ferroviaire forme une ossature solide. Il est toutefois plus probable que le tout ne soit qu'une coquille commise par quelques spécimens aujourd'hui noyés sous les reproches. Si ce sont les mêmes qui ont choisi les rames à tangage, je ne donne pas cher de leurs écailles !

Publié par Ludovic Monnerat le 2 janvier 2005 à 17:30