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14 avril 2008

Les forces spéciales françaises en vedette

La gestion étatique et militaire de la prise d'otages du Ponant, ces derniers jours, a donné de la France une image flatteuse. On peut lire certains récits (ici et ici) pour le mesurer. Même si la rançon versée par l'armateur servira à développer les capacités des pirates et à les rendre plus dangereux encore, l'intervention déterminante des forces armées françaises - opération "Thalatine" - offre un contrecoup dissuasif, et montre que les capacités militaires présentes au large des côtes somaliennes, dans un des secteurs les plus touchés par les actes de piraterie, permettent aux États qui en ont la volonté de rendre des coups.

Dans ce cadre, c'est bien entendu l'action des forces spéciales françaises qui prend tout son sens, avec l'acquisition du renseignement pendant la détention des otages puis l'interception d'une partie des pirates après la libération. Les capacités techniques démontrées à cette occasion, comme le tir de précision à gros calibre à partir d'un hélicoptère, ne sont pas nouvelles et font partie du savoir-faire spécifique que l'on attend des unités spéciales. En revanche, il est probable que la France aurait été incapable de mener une telle opération voici 15 ou peut-être 10 ans, en raison de l'intégration interarmées qu'elle suppose.

Que l'on se représente, en effet, la diversité des moyens employés : pour la Marine nationale, plusieurs navires utilisés comme base d'opération avancée, avec à bord des capacités de commandement, d'engagement, de transport héliporté et d'appui, un avion de reconnaissance Atlantique 2, ainsi qu'une cinquantaine de commandos-marine ; pour l'Armée de l'Air, des avions de transport, en particulier pour insérer sous voile dans la mer des éléments d'assaut ; pour l'Armée de Terre, des capacités de transport et d'assaut héliporté spécialisées ; enfin, pour la Gendarmerie, une dizaine de membres du GIGN spécialisés dans la résolution des prises d'otages. Sans oublier des éléments de la DGSE !

De cette opération seront tirées nombre de leçons, notamment sur le format et le rythme opérationnel des forces armées françaises ; on lira avec intérêt les réflexions de Jean-Dominique Merchet à ce sujet. Mais elle montre surtout que la qualité des moyens militaires, et non leur quantité, est déterminante pour défendre les intérêts stratégiques d'un État en situation normale, et que cette recherche qualitative doit être une priorité dans le développement des forces armées. A moins de renoncer à défendre tout intérêt lors d'une crise hors des frontières, pour conclure sur une allusion à certains débats perpétuels en Suisse...

Publié par Ludovic Monnerat le 14 avril 2008 à 8:24

Commentaires

Cette intervention a effectivment été très impressionante et elle sera probablement bien instructive...

Publié par Sisyphe le 14 avril 2008 à 21:43