« La dissonnance des enjeux | Accueil | Money changes everything »

10 août 2007

Le temps perdu... peut-être

La lecture des mémoires du colonel Trinquier, intitulées Le temps perdu, et qui attendaient depuis des mois dans ma bibliothèque que je veuille bien leur porter l'attention qu'elles méritent, est particulièrement édifiante sur les rapports entre militaires et politiques dans les conflits contemporains. Au terme de son ouvrage et concluant sur l'abandon de l'Algérie, l'auteur écrit notamment ces lignes :

Il fallait d'abord ne pas mentir. On ne peut pas construire une politique sur l'équivoque et le mensonge permanents. On ne ment pas à des officiers engagés corps et âme dans une oeuvre pacificatrice qui les avait passionnés. La vérité finit toujours par sortir du puits et sa lumière crée alors des catastrophes.
Un pouvoir honnête aurait dû dès le départ éclairer son armée sur la finalité de sa politique, pour qu'elle oriente dans le sens voulu son action psychologique.

L'expérience des officiers français en Indochine et en Algérie, au contact des populations locales et visant à les associer à un projet stratégique, est aujourd'hui rejetée sans équivoque, voire condamnée pour sa dérive putschiste ; les dirigeants civils se gargarisent du primat de la politique sur les armées, alors que les chefs militaires se distancent du monde politique avec parfois de la crainte mêlée de mépris. La focalisation sur le combat symétrique de haute intensité, préparé et entraîné pendant des décennies en Europe durant la guerre froide, a facilité cette séparation et cette spécialisation. Jusqu'à ce que les armées soient entraînées dans des missions dites autres que la guerre, c'est-à -dire souvent des conflits de basse intensité, et se rendent compte que la politique en est toujours le terrain d'action déterminant.

L'action psychologique de l'armée française mentionnée par Trinquier relevait d'une conception globale, sociétale ; les opérations psychologiques des armées contemporaines sont pour l'essentiel des actions tactiques se limitant à une communication, voire à une propagande, considérée comme un élément d'appui pour les tâches sécuritaires. Il faut une situation inédite pour donner à des officiers une latitude d'agir comparable à celle dont jouissait les coloniaux, comme en Afghanistan à la fin de 2001, lorsque les forces spéciales américaines menaient une action à la fois militaire et politique pour renverser les Taliban, éliminer le plus de combattants islamistes, mais également préparer le pouvoir politique qu'il s'agirait d'installer au terme de l'invasion. Et encore : la structure mentale rigide des armées conventionnelles, largement imperméable à la nature sociétale du conflit, n'a pas tardé à reprendre ses droits et son emprise.

Pourtant, l'éclatement de l'espace et du sens, à travers le flux des personnes et des informations, fait que le temps perdu de Trinquier et consorts ne l'est pas nécessairement : la forme des conflits dans lesquels l'armée française - avant d'autres - s'est empêtrée reste en effet celle qui prédomine aujourd'hui, à la différence près qu'elle n'est plus réservée à des théâtres d'opérations lointains ou séparés de la métropole. En d'autres termes, face à l'apparition et à la multiplication de zones de non droit dans les villes européennes, face également à l'hétérogénéité croissante des populations sur le plan ethnique et religieux, on voit apparaître chez nous des conditions sociétales où prospèrent naturellement de telles méthodes conflictuelles. Méthodes que des armées barricadées dans leurs places d'armes, obnubilées par l'emploi de leurs armements et surtout indifférentes à la politique ne pourront guère davantage maîtriser.

Publié par Ludovic Monnerat le 10 août 2007 à 19:10

Commentaires

Le Colonel Trinquier avait "pensé" la guerre révolutionnaire qu'il avait à mener sur le terrain; Le Capitaine Léger, mettant en pratique son expérience, et aussi le Commandant Aussaresses. Il y a un autre officier qui a aussi beaucoup écrit sur les stratégies indirectes : le Capitaine Sergent... Ses ouvrages sont introuvables.

Les écrits du Général Bigeard sont très éclairants aussi sur ces sujets de guerre révolutionnaires...
Ces officiers étaient des chefs indiscutables, et indiscutés! C'étaient des élites issues de l'épreuve.

Il ne faut pas être étonné de l'attitude des politiques sur la façon de conduire "leurs" guerres : elles aboutissent toujours à des désastres... Et encore sous la IVeme République, ces poltiques avaient tous combattus! Et maintenant? Que dire des politiques au pouvoir? Ils n'ont même pas pour la plupart rempli leurs obligations militaires... On ne peut que s'interroger! Et craindre le pire...

Et quant on voit qu'un officier est mieux noté s'il est "bon gestionnaire" (on dit "expert" ou "manager", rarement "combattant" !) qu'un officier qui est confronté à des affaires pourries sur le terrain (Affaire Mahé...), il ne faut pas s'étonner de la déliquescence que nous allons affronter. Et que dire lorsque le conflit de basse intensité avec l'islam se transformera en conflagration????

Publié par Ar Brezonneg le 10 août 2007 à 22:19

"Et que dire lorsque le conflit de basse intensité avec l'islam se transformera en conflagration????"

Il y aura des talents qui émergeront. Question d'atavisme civilisationnel; nous autres européens sommes avant tout des guerriers dans l'âme. On n'efface pas des millénaires de façonnage identitaire avec quelques décennies de contention. Et puis il y a comme des murmures de fin de cycle.

Publié par fass57 le 10 août 2007 à 23:19

"...face également à l'hétérogénéité croissante des populations sur le plan ethnique et religieux, on voit apparaître chez nous des conditions sociétales où prospèrent naturellement de telles méthodes conflictuelles.


In the presence of ethnic diversity, we hunker down. We act like turtles. The effect of diversity is worse than had been imagined. And it's not just that we don't trust people who are not like us. In diverse communities, we don't trust people who do look like us.

Harvard professor Robert D. Putnam

http://www.amazon.com/Bowling-Alone-Collapse-American-Community/dp/0743203046/ref=pd_bbs_sr_1/104-2828004-7055937?ie=UTF8&s=books&qid=1186817666&sr=8-1

Très bonne analyse de la "léopardisation" de nos territoires. Laquelle aura aussi des conséquences théoriques et pratiques sur le plan militaire.

Publié par fass57 le 11 août 2007 à 9:38

A la bonheur. Merci pour ce billet.

Je rappelle aux liseurs de ce blog que la lecture du livre d'Antoine Argoud
"La Décadence, l'imposture et la tragédie (Fayard, 1974)"
est aussi un "Must" pour toute personne interessée par les choses militaires.

Publié par Rogemi le 11 août 2007 à 9:46

Merci pour cet article qui est une fine analyse des problématiques de notre époque.
On pourra remarquer que le décalage de certains armées barricadées dans leur place d'arme est aussi très évocateur du côté "absurde" et presque "humoristique" de notre temps.

Les voitures peuvent bien bruler à l'extérieur, les bidasses croient que le pays est sûr en astiquant leur tank, parce que la télé leur a dit que tout allait bien.

Publié par Juan_rico le 11 août 2007 à 13:42

Le grand problème auquel on est confronté est la négation de "l'esprit de défense", le refus de "l'esprit de combattant".
Il suffit de voir ce qui se passe dans ce pays dès qu'un homme, c'est à dire quelqu'un de "normal" ne se laisse pas faire, et se rebiffe en se battant -physiquement- avec un agresseur. Aussitôt c'est la garde à vue! Et s'il s'agit d'un "djeun" en tant qu'adversaire, c'est assuré: c'est la correctionnelle! Le juge fera la leçon, en disant "oh! Ce n'est pas bien! Vous n'avez pas le droit de faire cela!" et vous êtes systématiquement condamné... Ce genre de déboire se produisant des centaines de fois, fait que le citoyen normal "n'ose" plus défendre sa femme, sa fille , ni sa mémé... C'est devenu un cloporte!... Avec cela, le citoyen lamdda est anesthésié par la télé, et abruti à coup de pillules roses...
On est bien loin de l'état d'esprit de Trinquier, de Bigeard , de Léger, d'Aussaresses, ou d'Argoud!

Un exemple? Voyagez donc dans le RER dans le "9-3" et observez les veaux qui regardent leurs pieds quand une CPF à casquette blanche et capuche tousse!...
Vraiment je pense que les réveils vont être pénibles!...

Publié par Ar Brezonneg le 11 août 2007 à 14:01

Tout à fait d'accord avec le constat de départ de Ludovic, mais il faut préciser que l'armée française actuelle est très marquée par ses engagements extérieurs, en maintien de la paix ou en intervention en Affrique, et n'a pas complètement perdu les savoir-faire de la guerre d'algérie.
Dans l'armée française, le problême fondamental de tout jeune officier et de bien comprendre l'interprêtation locale des conditions d'engagement.
La légitime défense est interprêtée de façon très restrictive au liban, où les chars leclercs n'emportent pas de munitions en patrouille (le ridicule ne tue pas).
A l'opposé en Côte d'Ivoire certains éléments de la force Licorne ont reçu l'ordre de tuer sous couvert de légitime défense.
Le cas Ivoirien est particulièrement limite d'un point de vue légal, mais illustre bien le savoir-faire actuel de la défense française dans son ensemble. Celà se passe en plusieurs étapes.

1) Le président de la république décide de profiter de la contestation locale pour remplacer le président ivoirien démocratiquement élu. Il s'en ouvre au ministre de la défense dont il est très proche

2) Le ministre de la défense désigne pour l'opération un général "barbouze" qui avait dirigé l'opération au Rwanda.

3) le ministre promet de couvrir les forces françaises, mais impose au général de ne jamais dévoiler le but réel de la mission.

4) les chefs de corps sont engagés sans connaître le but politique de l'opération, avec de simples objectifs ponctuels à atteindre sur le terrain. Les forces reçoivent des missions diverses qui vont du contrôle d'une zone démilitarisée à l'escorte de rebelles.

5)les militaires français s'étonnent de devoir considérer des rebelles ressemblant à des "égorgeurs d'enfants" comme des interlocuteurs à part entière, mais tout le monde obéït. Les soldats sur le terrain vivent mal l'hostilité de la population et les insultes des "jeunes patriotes", mais le moral reste excellent, soutenu la sitasfaction d'avoir un droit de riposte presque illimité. Des soldats qui ouvrent le feu après avoir entendu une détonnation reçoivent la croix de la valeur militaire.
Cependant l'interprétation de la légitime défense est variable suivant les chefs de corps, et certains vont limiter l'action de leur propres troupes.

6) L'opération s'enlise. la bombardement accidentel des forces française est saisi comme une opportunité pour liquider le président Ivoirien.
l'escalde de la violence est alors rapide, les jeunes patriotes tentent de couper l'armée française de ses bases en envahissant l'aéroport.
Les soldats de garde reçoivent alors l'autorisation de se défendre par des tirs réels contre les manifestants. Des soldats français reviendront en France en avouant avoir tiré dans le foule.
La force licorne redescent vers Abidjan, avec comme consigne de ne pas se laisser retarder par les résistances. Les check points habituels de gendarmes ivoiriens sont mitraillés par des français heureux d'en découdre et convaincus d'avoir des morts à venger.
l'image d'un capitaine français, debout sur son VAB PC, en train de "faire un carton" au FAMAS sur les gendarmes qui courent pour s'enfuir reste dans les mémoires.
Le bilan total de l'épisode "descente sur Abidjan+aéroport+Hôtel Ivoire+mitraillage des manifestants par une gazelle C20" est évalué par des sources internes à l'armée française à entre 300 et 1000 morts environ, dont 100 à 200 sur Abidjan.
(97 à Abidjan selon les hopitaux)

Le ministre de la défense couvre, parlant uniquement de légitime défense.
La presse se tait (à l'exception de C+), préoccuppée au même moment de la reprise de FALLUJAH par les américains.
Cependant l'opération est un échec, le général français s'irrite de ne pas avoir l'autorisation de destituer physiquement le président en place.

7)Le Lâchage:
Des ordres d'assassinat sont donnés ponctuellement pour pacifier la zone de confiance. C'était les cas dans l'affaire Firmin MAHE, où une section d'élite avait reçu pour mission de liquider un "coupeur de route" au cours d'un échange de tirs. Par hasrd, un peloton de VBL trouve Firmin, le blesse et le fait prisonnier. Le chef de corps annonce alors par radio au chef de peloton qu'il est préférable que Firmin MAHE soit mort en arrivant à la base, et précise de "rouler lentement". le sous officier chef de peloton, un peu cow boy, décide alors de l'étouffer avec un sac plastique.

L'affaire tourne mal malgrès le peu de militaires au courant des faits: un officier du groupement tactique dénonce ses camarades à un amis général.

Des généraux français (issus de l'affrontement est-ouest, ceux dont parle Ludovic MONNERAT), expriment leur incompréhension au CEMA (Chef d'Etat Major des Armées).
le ministre de la défense, inquiet pour son statut de présidentiable, désavoue le général et lance des poursuites judiciaires accompagnés d'une campagne de presse intensive.

Le lâchage est total: l'officier de permanence du 13ème BCA voit arriver un général (accompagné d'une meute de journalistes) qui lui annonce que son chef de corps, le colonnel BURGAUD, est suspendu de ses fonctions.
L'enquête du juge d'instruction est divulguée à la presse au fur et à mesure par le ministère de la défense.

Conclusion:
En règle générale,on peut dire que la collaboration entre les politiques et les généraux de la "grande muette" est plutôt bonne.

Cette histoire illustre bien le fait que les armées occidentales ne sont pas monolithiques.
Des différences de savoir faire, voire de pratiques, existent au sein d'une même armée.

Publié par Damien le 11 août 2007 à 14:55

Pour vous faire rire... La caserne (caserne Verneau) du 6ème RG à Angers ( régiment qui intervient régulièrement sur des théâtres internationaux) est située à proximité d'une zone urbaine sensible (quartier Verneau), l'une des pires zone de non droit de la ville, où l'on caillasse les bus entre autre...

Publié par Juan_rico le 11 août 2007 à 17:14

Donc, si je comprends bien, le citoyen français paie des impôts pour que l'ordre européen règne en Afrique, tandis que le désordre africain s'installe en Europe. Il faudrait se demander à qui tout cela profite, ce processus méthodique de destructuration transnational? Je ne crois plus que tout cela arrive par hasard.

P.S. En apparté sur l'Afrique, le nettoyage ethnique des derniers zimbabwéens d'origine européenne est en passe de s'achever dans la plus parfaite indifférences des relais médiatiques du système:

http://www.int.iol.co.za/index.php?set_id=1&click_id=84&art_id=nw20070808114047206C742016

Lequels relais ne s'activeront que lorsque il faudra nous faire cracher au bassinet pour nourrir les zimbabweéns d'ethnie africaine en proie à la famine.

Publié par fass57 le 11 août 2007 à 20:53

vous vous trompez, Fass57 : il a fallu cracher au bassinet dans les mois qui ont suivi la première crise au Zimbabwé. Et absolument personne n'a relevé cette incroyable incohérence, à l'époque...

Publié par Roland le 11 août 2007 à 21:16

Cela dit, les fermiers blancs ont très mal joué leurs cartes, à l'époque. A peu de frais, ils auraient pu agrandir leur soutien populaire. Ce qui leur arrivait était choquant, mais c'était difficile de les plaindre vraiment. S'ils avaient manoeuvré en faisant quelques concessions territoriales...

Publié par Roland le 11 août 2007 à 21:20

@Damien
Moralité : Ne jamais faire confiance à un "politique"...

Et dans cette affaire Mahé, la mémère en tailleur blanc a été en dessous de tout!

Publié par ar brezonneg le 11 août 2007 à 22:14

A ar brezonneg
Le gag, c'est qu'à l'issue de cette affaire le ministre de la défense a annoncé que le devoir de tout militaire était de désobéïr à tous les ordres illégaux, et de prévenir directement le ministère.
Cet ENORME parapluie a immédiatement fonctionné, et le ministère s'est trouvé innondé de photos compromettantes(de civils attachés interrogés le PA sur la tempe, par exemple).
Bien entendu ces bons soldats n'avaient pas compris que ces déclarations n'étaient destinées qu'aux journalistes!
les enquêtes ont été stoppées aussitôt commencées, et la grande muette est redevenue silencieuse. Pour le plus grand bonheur des politiques, qui auront encore besoin demain de soldats discrets et pas trop regardant sur l'éthique...

Publié par Damien le 12 août 2007 à 2:18

@ L.M. : billet qui pointe précisément un sujet central, merci.

@ damien : faut-il le préciser, vos interprétations de l'engagement français en RCI n'engagent que vous (et sont, à mon humble avis, très largement contraires aux faits). J'y vois une resucée de la vivace théorie du complot ... qui voit "a master plan" derrière les décisions les plus improvisées.

Publié par FrédéricLN le 12 août 2007 à 9:54

@Damien: message très intéressant!

Est-il vrai que l'intervention de l'armée française a été en grande partie motivée pour protéger certains intérêts actifs dans l'industrie du cacao?

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 10:52

/ la Cote d'Ivoire :
ce qui est certain, c'est que Chirak a tout fait pour essayer de virer Gbagbo, président élu, pour "donner" le controle du pays aux immigrés Burkinabés musulmans qui roulent pour le fou de Tripoli, avec moult bakchichs de tous cotés,
donc, les interprétations de Damien sont plausibles, et beaucoup de ses éléments sont inconestables
depuis que Sarko est élu, tout le monde respire mieux dans cette région, mais c'est encore assez noir dans l'ensemble...
une certitude : yabon Banania & bakchich
... heureusement que les petits Suisses croient que la France est une grande nation !

Publié par JPC le 12 août 2007 à 11:11

Je trouve éminemment cocasse que les néocons et apparentés qui nous ont servi du "ben chirak" pendant 12 ans (et quelquefois avec raison) restent singulièrement silencieux quant au nain nuclaire des Carpathes, avec ses grands amis Kadaf et Boutef! J'ai bien une explication, mais il ne serait pas très urbain de la produire ici.

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 11:53

On nage en plein délire. Si les Français n'étaient pas intervenus, les gens du nord seraient arrivés sans problème à Abidjan. Ce sont donc eux qui ont sauvé Gbagbo. Pour fass57, le cacao, certes, mais aussi et surtout des milliers de coopérants. Dont des Suisses pour lesquels notre parlement a refusé des avions de transport. Facile de taper sur les Français quand on les c... bien au chaud en Suisse...

Publié par Roland le 12 août 2007 à 13:23

Je ne "tape pas sur les français", je m'interroge sur les motivations réelles de ce genre d'actions.

Et je suis évidemment contre l'achat d'avions militaires de transport, l'organe créant la fonction dans ce cas précis.

Tiens, et en parlant d'opérations coloniales et de productions locales, le contingent britannique en Afghanistan assure la sécurité de la plus grande zone mondiale de culture de pavot...

http://www.mailonsunday.co.uk/pages/live/articles/news/news.html?in_article_id=469983&in_page_id=1770&in_a_source

... avec pour corollaire que cette drogue menace de submerger le Royaume-Uni:

http://www.dailyrecord.co.uk/news/news/tm_headline=fears-over-huge-afghan-heroin-crop%26method=full%26objectid=19609812%26siteid=66633-name_page.html

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 14:22

"quand on les c... bien au chaud en Suisse..."

En outre, je n'ai jamais plaint ceux qui se plaignaient de s'être fait griffer, en jouant avec un chat.

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 14:24

"Dont des Suisses pour lesquels notre parlement a refusé des avions de transport."

Pour préciser ma pensée, je ne dis évidemment pas qu'il ne faut pas porter assistance à nos compatriotes en difficulté à l'étranger, je dis simplement que ces avions de transport sont avant tout des outils pour le renforcement d'une politique transnationale.

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 15:03

Je suit d'accord avec Roland. L'armée Ivoirienne était en pleine déroute aprés quelques affrontements (ce qui n'est pas à l'honneur de nos instructeurs) et sans le 43e BIMA et les renforts la route pour Abidjan était libre pour la rébellion.

Nos forces ont tiré au canon contre les 4x4 rebelles qui ont tenté de forcé nos barrages et ceux ci ont stoppé leur offensive.

En 2002, environ 20.000 Français résidait en Côte d'Ivoire, dont 8.000 à 10.000 bi-nationaux, on n'allait pas se faire prendre dans une guerre qui ne les concernait pas ?

Outre les sites sur les droits de l'homme ou antimpérialistes, je signale ce résumé :

http://le.cos.free.fr/licorne.htm

Publié par Frédéric le 12 août 2007 à 15:11

En fait, je n'ai fait qu'une seule interprétation:
Je considère que l'inimité de jacques Chirac pour Laurent Gbagbo, dont il ne s'est jamais caché, allait jusqu'à souhaiter qu'il soit remplacé.
Les évênements des deux dernières années, et les demandes répétées de la France pour que l'ONU éloigne le président Ivoirien, vont largement dans ce sens.
Le reste de mon post est rigoureusement exact. Je ne verse pas dans la théorie du complot, et je ne crois pas beaucoup à des intérêts économiques français importants en Côte d'Ivoire, qu'il s'agisse du Cacao où plutôt de pétrole off shore.

En revanche il ne me parait pas exact de dire que la France a stoppé les rebelles.
Elle est restée passive (au mépris des accords de défense existants) suffisamment longtemps pour contraindre le président Gbagbo à la négociation.

Publié par Damien le 12 août 2007 à 15:15

Je maintiens que la France a stoppé la progression des rebelles. Je n'ai aucun doute à ce sujet. S'il faut le prouver par a+b, je ne me fais aucun souci.
Pour Fass57 : évidemment, ces avions pourraient servir à unje politique d'interventions extérieures, vous avez une fois de plus raison. Mais je suis fatigué d'entendre de petits branleurs helvétiques dégueuler sur la France et les Français, alors qu'ils ont déjà tiré d'affaire de nombreuses fois nos compatriotes en Afrique. J'ai 20 ans d'Afrique derrière moi et je dis merci aux paras frsançais d'exister. Quand cette politique aura changé, je regarderai à deux fois avant d'aller dans certains pays. Ce ne sont pas les grenadiers helvétiques qui me tireront d'affaire au cas où...

Publié par Roland le 12 août 2007 à 17:34

"En outre, je n'ai jamais plaint ceux qui se plaignaient de s'être fait griffer, en jouant avec un chat."
Z'êtes marrant, vous. Je suis géologue et ai dépassé la cinquantaine. Vous croyez que je peux trouver du travail en Suisse, mon pays ?

Publié par Roland le 12 août 2007 à 17:43

A Frédéric:
"Nos forces ont tiré au canon contre les 4x4 rebelles qui ont tenté de forcer nos barrages et ceux ci ont stoppé leur offensive"
ça me rappelle ma jeunesse, quand je lisait le magasine RAID...
Malheureusement les opérations extérieures ne sont pas si simples: Elles demandent un savoir-faire complexe, qui va du combat de haute intensité au maintien de l'ordre, l'effet à obtenir étant plus sur la population que sur le terrain.
L'obtention du résultat sur la population demande l'engagement de tous, du général au simple soldat, au quotidien.
L'engagement de tous n'est possible que si l'objectif à atteindre est clairement identifié.
C'est justement le sens du post de Ludovic MONNERAT.
Le sens du mien était de montrer que les savoir faire existent toujours au sein de l'armée française, même s'il est aujourd'hui très difficile de comprendre quels sont les objectifs de la politique étrangère française.

Et là , je rejoint FrédéricLN pour dire qu'une bonne part des décisions est improvisée. Il y a peu, le consul de France à SARAJEVO s'avouait lui-même incapable d'expliquer la politique de la France dans les Balkans...

Publié par Damien le 12 août 2007 à 17:48

"Z'êtes marrant, vous. Je suis géologue et ai dépassé la cinquantaine. Vous croyez que je peux trouver du travail en Suisse, mon pays ?"

Oui, c'est vrai, j'avoue que là , ma réaction fut un peu rapide. Je n'avais envisagé la question que sous l'angle du touriste qui se met dans des situations pas possibles, en criant ensuite "à l'aide" (je pense notamment à ces suisses-allemands qui furent capturés, il y a deux-trois ans, par des bandits au Niger ou au Mali).

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 18:35

"Mais je suis fatigué d'entendre de petits branleurs helvétiques dégueuler sur la France et les Français, alors qu'ils ont déjà tiré d'affaire de nombreuses fois nos compatriotes en Afrique. "

Ah, mais je répète que ce n'était pas mon intention. J'ai la plus grande estime pour les militaires français qui me paraissent toujours appartenir à la frange la moins décatie du vieux pays gaulois.

Publié par fass57 le 12 août 2007 à 18:40

Après tout, c'est peut-être le lieu et le moment. Après tout ce qui a été écrit, aux Frédéric, Damien, Ar Brezonneg et à ceux que j'oublie sans le savoir: Merci !

Publié par Roland le 12 août 2007 à 19:32

Pour le tourisme, Fass57 : je ne le pratique qu'en Europe. Pour les mêmes raisons que vous énoncez.

Publié par Roland le 12 août 2007 à 19:35