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19 avril 2007

La vertu de la fermeté

Après les preuves répétées de détermination inexistante données par les Européens depuis presque 4 ans face à l'Iran, à son programme nucléaire, à son ambition conquérante et à ses velléités génocidaires, il est assez intéressant de lire ce texte d'Amir Taheri, qui rappelle les causes, le déroulement et les effets de la seule confrontation armée à ce jour entre l'Iran khomeiniste et les États-Unis. Extrait :

Within hours, President Ronald Reagan ordered the US task force to retaliate. The IRCG responded by firing missiles at US vessels without inflicting any harm.
[...]
The IRCG lost 87 men and over 300 wounded. Later, the Islamic Republic filed a suit against the US at the International Court at The Hague claiming losses amounting to several billion dollars. (The court rejected Tehran's suit in November 2003.)
[...]
The battle, nicknamed by the US "Operation Praying Mantis", was followed in July by a tragic accident when the USS Vincennes shot down an Iran Air jetliner by mistake, killing all 290 passengers and crew.
Khomeini interpreted the accident as a deliberate escalation by the US and feared that his regime was in danger. Rafsanjani and other advisers used that fear to persuade the ayatollah to end the war with Iraq, something he had adamantly refused for eight years.
A broken Khomeini appeared on TV to announce that he was "drinking the chalice of poison" by accepting a UN-ordered ceasefire. He was no longer going to Karbala on his way to Jerusalem.

La conclusion de l'analyste iranien est intéressante : un régime jusqu'auboutiste poursuit nécessairement sa route jusqu'à ce qu'il rencontre un obstacle suffisamment solide pour le forcer à stopper et à changer de cap. La vertu de la fermeté est une chose qui semble bien absente des cercles politiques en Europe, généralement inconscients de l'image faible qu'ils donnent d'eux-mêmes en prônant la modération, mais elle n'est pas perdue de vue pour tout le monde...

Publié par Ludovic Monnerat le 19 avril 2007 à 21:51

Commentaires

Ou en d'autres termes, il faut parler aux gens le langage qu'ils comprennent.

Publié par Le Proton Jovial le 20 avril 2007 à 9:09

Je me demande comment réagirait l'Amérique si la marine militaire iranienne patrouillait dans le golfe du Mexique ou au large de New-York, en envisageant la plausibilité d'une attaque prochaine?

Sinon je ne comprends pas la méthode préconisée: abattre des avions civils pour faire pression sur un gouvernement?

Publié par fass57 le 20 avril 2007 à 11:25

ou comment aborder une négociation désarmé en excluant d'emblée le recours à l'option militaire.
Par ailleurs l'absence de réaction des chancelleries Européennes à l'occasion de cette réunion indigne sur la réalité de la shoah qui eut lieu en Iran exprime mieux que tout la veulerie et l'Esprit Munichois de nos élites pacifistes et iréniques.

Publié par hoplite le 20 avril 2007 à 11:33

One point Goodwin, one :-)))

Franchement, vous ne pourriez pas changer de disque? Parce que le disque "Münich, argument facile pour mener tout le monde par le bout du nez" est diablement usé! Ou alors on pourrait aussi se demander pourquoi les USA ont freiné des quatre fers pour livrer à la France les chasseur Curtiss et les bombardiers Douglas, dont elle avait cruellement besoin face à la machine militaire allemande (pas inutile de rappeler aussi que c'est la France qui a déclaré la guerre à l'Allemagne et pas l'inverse).

En outre, est-ce-que l'Iran menace militairement l'Europe?

Pour ma part, je crains infiniment plus l'installation d'un millier d'irakiens en Suisse(1), que les mollahs iraniens.....en Iran, aussi antipathiques puissent-ils être.


(1) réfugiés que le système étasunien veut imposer à la Suisse, aidé en cela par nos stupides socialistes locaux.

Publié par fass57 le 20 avril 2007 à 12:00

"La vertu de la fermeté est une chose qui semble bien absente des cercles politiques en Europe....."

Le fermeté n'est pas une vertu en elle-même, elle l'est seulement quand elle exprimée au service d'une politique consciente, maîtrisée et attentive à la défense de ses propres intérêts.

Etre ferme, en étant utilisé, ce n'est pas une vertu, cela peut même être une faute.

Publié par fass57 le 20 avril 2007 à 12:27

Ou finit la fermeté ??
Ou commence l'entêtement ?

J'ai beaucoup moins peur d'un Iran nucléaire que d'USA dirigés par une clique religieuse qui cache son nom ou que d'un militaire suisse qui ignore les Conventions de Genève...

Mais peut-être est-ce parce que Genève, c'est trop loin de la Suisse ?

Publié par DBaudois le 20 avril 2007 à 13:56

"....que d'USA dirigés par une clique religieuse...."

Ou quand l'anti-atlantisme passionnel se montre aussi obtus que l'atlantisme compulsif.

Il y a apparemment encore des gens qui croient que la politique impériale étasunienne est politiquement de droite, de tendance conservatrice et d'obédience chrétienne (Albert croit bien être de gauche) ;-)

En fait, les anti-américains le sont souvent pour de mauvaises raisons (1), comme les pro-américains le sont aussi, pour des raisons tout aussi mauvaises (2).


(1) grosso-modo haine de soi, l'élément américain étant identifié (à tort, à mon avis) comme l'archétype de l'Occident.

(2) globalement, besoin instinctif de rallier l'élément identifié comme étant le plus fort (une part de haine de soi également, mais d'une coloration différente). Sans oublier aussi l'empathie cynique envers les USA, parce que cet ensemble sert ses propres intérêts.

Publié par fass57 le 20 avril 2007 à 14:28

Richard Clarke fait allusion dans "Contre tous les ennemis" à une "action" non précisée, sous la présidence Clinton, qui a obtenu le même résultat, après des attentats qui auraient été soutenus par l'Iran.

Point commun aux deux cas : la riposte doit être rapide, nette, non théâtrale (en gros, la baffe réflexe), et respecter la capacité de l'adversaire à changer son propre comportement.

Tandis que la mise en scène d'une riposte grand style, censée imposer une supériorité absolue, peut forcer au contraire l'adversaire à théâtraliser lui aussi sa résistance jusqu'au boutiste.

Publié par FrédéricLN le 20 avril 2007 à 19:10

En tant qu'européens, il faudrait que nous cessions de nous laisser tromper par une fumeuse menace iranienne qu'agitent devant nous les milieux étasuno-israéliens (inutile même de mentionner cette ridicule défense anti-missiles que les laquais polonais et slovaques accepteraient sur leurs territoires respectifs, donc sur le territoire européen).

Moi, c'est plutôt ceci...

http://www.salutpublic.fr/spip.php?article274

... et cela...

http://fr.news.yahoo.com/20042007/290/raid-antiterroriste-dans-le-sud-serbe-un-mort-et-deux.html

... qui me donne matière à inquiétude (en passant, un grand merci à l'Etasunie et à l'OTAN pour avoir "bunkérisé" une nation musulmane en plein coeur de l'Europe).

A la limite, en raisonnant en joueur d'échec, ce serait plutôt avec le monde chiite (peu présent ethniquement en Europe par ailleurs) que nous aurions des intérêts objectifs communs contre le monde sunnite, de plus en plus présent et actif sur nos terres.

Parce que je vois venir la manoeuvre, grosse comme un char M1: en échange de son soutien aux intérêts américano-israéliens (motivé notamment par leur ennemi commun iranien), le monde sunnite va assurément demander des contre-parties et son expansion en Europe fera probablement partie de la corbeille de mariage! (il suffit de voir le pas de deux de l'atlantiste Sarkozy avec "l'Islam de France")

Publié par fass57 le 20 avril 2007 à 19:44

For more details about Operation Praying Mantis, check out my new book. The website is www.insidethedangerzone.com

Publié par Harold le 26 avril 2007 à 16:46