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5 mars 2007

RMS : nouveaux articles

Sur le nouveau site de la Revue Militaire Suisse, dont la phase de développement initiale s'achèvera dans quelques jours, 3 articles ont été mis en ligne aujourd'hui :

Bonne lecture !

Publié par Ludovic Monnerat le 5 mars 2007 à 20:49

Commentaires

Bonsoir à tous,

Au sujet des options peu engageantes de l'Islam en Europe,

http://www.dailymotion.com/video/150179

Il semble que notre Lybien favori abonde dans le sens de cet article lorsqu'il énonce que l'Europe n'a d'autre choix que de combattre ou se soumettre.

Le côté positif de tout ceci réside dans le fait que, quoi qu'il se passe d'ici dix ans, je n'aurai qu'une trentaine d'années à tout casser.

Ah l'espoir fou de la jeunesse...

Publié par Xavier le 5 mars 2007 à 23:26

(Pour la version sous-titrée en français de la vidéo proposée par Xavier, c'est sur http://tinylink.eu/fwkIZ)

Publié par pistache le 5 mars 2007 à 23:40

L'article du sursigné me semble remarquable, si si si.

Qu'il me permette d'en citer deux phrases à longue portée :

[les ennemis p.ex. en Irak ou en Afghanistan,]
"on les traite comme des entités invisibles et intangibles dont la seule manifestation est une preuve de succès"

"un ennemi aux multiples visages finit par n'en avoir aucun, par n'avoir plus figure humaine"

Ça me semble être non seulement le biais que donnent les médias, mais le biais que donnent les discours des leaders des coalitions bâties autour des USA : on ne combat pas des gens mais une entité invisible et intangible, "le terrorisme" par exemple, dépourvue de buts, de stratégie, - et donc, invincible.

Publié par FrédéricLN le 6 mars 2007 à 21:08

C'est vrai que cela ressemble à un récent article de De Defensa...

Publié par Roland le 6 mars 2007 à 21:33

Le billet de M. Monnerat («Médias : un ennemi invisible et intangible») appelle de ma part les remarques suivantes à propos de la guerre du Vietnam :

Cette guerre, selon certains théoriciens, aurait été «gagnable» (du point de vue américain, s'entend). Cette spéculation, récurrente à travers les âges, rappelle les études indéfiniment recommencées de la bataille de Waterloo : si Grouchy avait marché au canon, si Jérôme n'avait pas cherché à occuper Hougoumont, si Drouet d'Erlon n'avait pas attaqué en carrés, si, si, si!

- Cette vision des choses fait bon marché de deux facteurs : d'abord un facteur militaire, les adversaires de Napoléon avaient fini par s'adapter à sa tactique (les Anglais, par exemple, tiraient plus vite et mieux). Et, à cet égard, la bataille de Waterloo ne fut pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle avait été précédée par de multiples revers en Espagne, en Russie, en Allemagne, en France. La campagne d'Allemagne elle-même ne se résume pas à la bataille de Leipzig : avant elle, il y avait eu les échecs de Katzbach, de Leitzkau, de Kulm, de Dennewitz, de Wartenburg, etc., largement ignorés des Français, mais qui érodèrent l'armée française militairement (pertes en hommes, en chevaux et en matériel) et, surtout, moralement. Si Napoléon avait vaincu à Waterloo, il aurait été battu quelques jours ou quelques semaines plus tard. Inéluctablement.

- Mais, surtout, cela fait abstraction d'un autre facteur, autrement déterminant : les Français en avaient assez de 25 ans de guerres, ils étaient fatigués de courir l'Europe, épuisés par les conscriptions, écrasés par les impôts. De surcroît, ceux qui avaient socialement profité des bouleversements de 1789 et de l'ascension sociale de la Révolution et de l'Empire (paysans aisés, moyenne et haute bourgeoisie), voulaient jouir en paix de leurs biens. Dès lors qu'ils furent assurés que la Restauration ne reviendrait ni sur la vente des biens nationaux, ni sur la réorganisation civile et administrative de la France (ni même sur la noblesse d'Empire, qui, deux siècles plus tard, va toujours très bien, merci pour elle), le sort de Napoléon était scellé.

- Il en est de même de la guerre du Vietnam. Entre 1965 et 1972, M. Monnerat omet la grandiose offensive du Têt. Certes, du strict point de vue militaire, ce fut un ratage complet : écrasé à Saïgon, à Hué, à Khe Sanh, en cent autres lieux, le FLN connut des pertes terribles. Mais ce fut un ratage génial ! [Et elle fut suivie d'une autre offensive en mai, ignorée des Français, pour les raisons qu'on imagine]. Par cette offensive, les résistants avaient dit à leur adversaire : «Jusqu'à présent, vous engagiez au jeu 20, 30 ou 40. Nous, nous sommes capables d'engager 1000. Et si vous, vous voulez gagner, il vous faudra mettre 5000 ! En êtes-vous capables ?». Lorsque M. Monnerat dit que les dirigeants de Hanoi furent «sur le point de jeter l'éponge», le fait est! qu'ils ne la jetèrent pas ! «A la guerre», comme disait l'autre, «celui qui gagne est celui qui tient un quart d'heure de plus». Et, moralement (dans tous les sens du terme, «du moral» comme de «la morale») les Américains ne pouvaient tenir ce quart d'heure...


Publié par Albert le 7 mars 2007 à 14:34

Non, Albert, votre argumentation - très largement correcte à mon sens concernant Waterloo - est justement contredite par les faits : c'est parce que les militaires américains ont été incapables de s'adapter à la guerre menée par leurs adversaires - ou ont refusé de le faire, ce qui revient au même sur le terrain - qu'ils ont fini par être défaits. Le public américain n'a jamais su que Hanoi a été plusieurs fois sur le point de jeter l'éponge, mais les militaires non plus, qui étaient persuadés de leur inéluctable victoire à force d'accumuler des critères et des facteurs de succès tirés de conflits conventionnels. L'importance de tenir plus longtemps que l'autre leur a longtemps échappé, trop longtemps...

Ceci étant, on voit bien aujourd'hui que les Nord-Vietnamiens n'ont pas gagné la paix, ce qui est certes autre chose !

Publié par Ludovic Monnerat le 7 mars 2007 à 22:01