« Le prisme inégal des médias | Accueil | MF : Les dangers de l'hypersécurité »

11 février 2007

De la fiction à la réalité

Les faits sont corrigés et remâchés, écrivais-je ci-dessous, mais la réalité peut parfois rapidement démasquer le tout. Prenez le texte de Bernard Guetta que j'ai mis en lien hier, sous le titre "Le tournant du Hamas" :

C'est allé vite. L'Histoire s'accélère. Ce chemin de l'acceptation d'Israël que Yasser Arafat avait mis quarante ans à prendre, les islamistes du Hamas n'auront, eux, mis que treize mois pour s'y engager.
Ce n'est bien sûr pas qu'ils aient déjà reconnu un Etat que leur charte continue à vouer à la destruction mais, en s'engageant, jeudi, à La Mecque, à «respecter» les accords déjà signés entre Israël et l'OLP, les islamistes palestiniens ont repris à leur compte des textes dont le fondement même est la coexistence de deux Etats et, donc, leur reconnaissance mutuelle.
C'est un immense progrès, d'autant plus notable qu'ils ont franchi ce pas devant le souverain saoudien qui est ainsi devenu, de fait, le garant de cette évolution.

Un immense progrès, donc ? On aimerait croire Guetta qui rêve ainsi à pleines lignes, mais voilà ce qu'en dit le Hamas, loin de telles illusions sidérantes :

The Palestinian unity government which will be formed under an agreement reached in Saudi Arabia will not recognize Israel, a political adviser to Hamas Prime Minister Ismail Haniyeh said on Saturday.
"The issue of recognition was not addressed at all (in Mecca)," Ahmed Youssef said. "In the platform of the new government there will be no sign of recognition (of Israel), regardless of the pressures the United States and the Quartet would exert," he said.

Autrement dit, le strict contraire... Voici plus d'une année, la dualité du pouvoir palestinien aurait permis de mettre une telle contradiction sur le compte des rivalités entre mouvements concurrents. Mais avec la victoire électorale de mouvement terroriste, le Hamas ne peut désormais plus tolérer un pareil double langage. Et les idiots devenus inutiles tels que Bernard Guetta, dont on espère qu'il aura l'honnêteté de corriger sa lecture complètement biaisée et dangereuse des faits, n'ont plus l'espace sémantique nécessaire pour corriger le tir.

Publié par Ludovic Monnerat le 11 février 2007 à 7:01

Commentaires

une dépèche de Reuters était claire :
http://fr.news.yahoo.com/10022007/290/le-gouvernement-d-isma-iuml-l-haniyeh-ne-reconnaitra-pas.html
"les idiots devenus inutiles tels que Bernard Guetta, dont on espère qu'il aura l'honnêteté de corriger sa lecture" : ça m'étonnerait qu'il reconnaisse ses "erreurs" ! ça fait des décennies que Le Monde & co font de la propagande et non de l'information !

Publié par JPC le 11 février 2007 à 9:09

le pire est que Guetta doit être sincère quand il écrit ces quelques lignes ineptes. il illustre parfaitement effectivement l'" idiot utile" de Lénine. Aucun espoir donc de le voir corriger cette lecture erronée et irénique des faits.
la complaisance à l'égard des mouvements totalitaires est bien un trait distinctif des progressistes de tous poils, notamment occidentaux.

Publié par hoplite le 11 février 2007 à 9:46

"ça fait des décennies que Le Monde & co font de la propagande et non de l'information"

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi Le Monde pratiquerait ainsi une propagande anti-israélienne évidente, quand son plus gros actionnaire n'est autre que le neveu du président du Congrés juif mondial? On peut aussi penser à Alain Minc, président du conseil de surveillance et de la Société des lecteurs du Monde, qu'on imagine mal en anti-israélien obsessionnel.

Simple question factuelle, à laquelle j'aimerais bien recevoir des éléments de réponse.....factuels ;-)


"la complaisance à l'égard des mouvements totalitaires est bien un trait distinctif des progressistes de tous poils, notamment occidentaux."

J'aimerais rappeler ici la profession de foi en faveur du candidat Sarkozy (pro-israélien) d'André Glucksmann (pro-israélien), pourtant exprimée dans Le Monde dont on vient de parler:

"Quitte à froisser une conception figée de la laïcité, rappelons qu'en 1905 la France aux dizaines de milliers de clochers ignorait les minarets. La demande a changé, l'offre est restée la même. La société évolue, les principes doivent évoluer avec elle."

Profession de foi, donc d'un ex-mao aujourd'hui converti à l'atlanto-sionisme, pro-islamiste en Europe, mais anti-islamiste quant à Israël.

A l'instar d'ailleurs de son champion néo-conservateur Nicolas Sarkozy:

"Il n'y a pas de ministre de l'Intérieur qui ait fait autant pour les musulmans que moi."


Voyez, la ligne de front entre les "bons" et les "méchants" est loin d'être aussi distincte que vous le présentez ou que vous le croyez, probablement sincèrement.

Publié par fass57 le 11 février 2007 à 10:58

La ligne politique de Sarkozy consiste à l'évidence à séparer le bon grain de l'ivraie chez les musulmans en France. Pour certains intervenants de ce blog, il n'y a pas de bons musulmans, donc cette ligne ne peut être que mauvaise. Pour moi, il n'y a pas de bons extrémistes.
Il est bon et souhaitable que les valeurs occidentales soient défendues face aux revendications musulmanes en Europe. L'obscurantisme musulman est un réel problème et ses conséquences ne doivent pas être tolérées. On ne va pas laisser mourir leurs femmes à l'hôpital parce que le seul médecin disponible est un homme. On ne va pas les laisser infecter tous les hôpitaux par des staphylocoques parce que ces gens refusent de se laver les mains sous prétexte qu'il y a de l'alcool dans le désinfectant. Ceux qui ne s'adaptent pas à ce genre de contraintes sociales rationnelles doivent impérativement faire leurs valises, ce n'est pas à nous de faire le moindre effort dans ce genre de contradictions.
Mais ceux qui adaptent leurs préceptes religieux avec nos règles peuvent rester et aider à la création d'une approche de la religion musulmane plus en accord avec les acquis de notre monde. Ce sera tout ça de gagné contre les extrémistes...
Donc je voterais Sarkozy si j'étais Français.

Publié par Roland le 11 février 2007 à 11:42

En gros, vous nous expliquez que nos nations européennes sont des outils utiles, des champs d'expérimentation socio-ethniques, des leviers politiques pour peser sur d'autres intérêts. De simples véhicules en fait.

Permettez-moi de ne pas apprécier d'être ainsi instrumentalisé et de vouloir que notre bloc européen retrouve sa pleine et entière souveraineté. De façon à pouvoir enfin nous déterminer selon nos intérêts propres.

Et notre intérêt d'européens n'est assurément pas qu'un islam neutralisé (1) ou non s'implante durablement sur nos terres, même si cela peut arranger ceux qui considèrent tout par le prisme de l'axe américano-israélien.


(1) quelle naïveté de croire que cette entourloupe fonctionnera.

Publié par fass57 le 11 février 2007 à 13:31

Alors continuez de ruminer vos fantasmes d'épuration ethnique. Cela ne mange pas de foin, après tout. Attention de ne pas passer à l'acte cependant, cela se regrette très fort après. Voir le cas de ces malheureux chasseurs alpins qui ont mis le feu à des mosquées dans l'Isère il y a quelques temps. Ils avaient l'air plutôt lamentable au procès.

Publié par Roland le 11 février 2007 à 14:13

"Alors continuez de ruminer vos fantasmes d'épuration ethnique."

Assez amusant d'entendre ce reproche de la part du camp qui ne rêve que de bombarder et, au besoin de vitrifier, un pays souverain.

D'ailleurs, qui a parlé d'épuration ethnique? Pas moi, en tout cas. Et si nettoyage ethnique il y a aujourd'hui sur notre continent, c'est celui des européens, sous la pression migratoire allogène.


"Après tout. Attention de ne pas passer à l'acte cependant, cela se regrette très fort après. Voir le cas de ces malheureux chasseurs alpins qui ont mis le feu à des mosquées dans l'Isère il y a quelques temps. Ils avaient l'air plutôt lamentable au procès."

Effectivement, la voie illégale est stupide et contre-productive, face à un état qui ne tolère que les exactions (évidemment condamnables, quels qu'en soient les auteurs) de milices informelles "non-gauloises".

Je rappelle également que des églises brûlent régulièrement en France, sans que cela n'émeuve autre mesure l'état français, les vacataires de la mémoire ou les associations garantes du "bien-penser".

En fait, votre positionnement ne m'étonne qu'à moitié, toujours en pensant à un André Glucksmann qui réussit à équilibrer avec maestria un engagement pro-islam en Europe et en Tchétchénie avec son soutien aux intérêts de l'axe américano-israélien au Moyen-Orient.

Maestria tactique, mais indigence stratégique: il aurait l'air fin, le Dédé, avec son Israël, isolé entre un Proche-Orient forcément hostile et une Europe qu'il aura contribué à "africano-musulmaniser"! Quand cela sera accompli, il sera trop tard pour pleurnicher.


Publié par fass57 le 11 février 2007 à 14:48

"Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi Le Monde pratiquerait ainsi une propagande anti-israélienne évidente, quand son plus gros actionnaire n'est autre que le neveu du président du Congrés juif mondial?"

Voilà une question qui prend le problème sous un angle particulièrement discutable. Le penchant pro-palestinien dans les médias a été longuement étudié ces dernières années ; la connaissance des rédactions explique d'ailleurs ce penchant, puisque plusieurs journalistes ne cachent pas leur engagement personnel dans la cause palestinienne (qui ne souvient de la journaliste de BBC pleurant lors du dernier voyage de Yasser Arafat...). La sociologie particulière du monde des médias et les lignes de force politique de la gauche en général fournissent une bonne partie des éléments qui fondent cette tendance.

Maintenant, pour revenir au plus près du sujet de ce billet, il est tout de même frappant de voir des analyses ayant pareillement pignon sur rue que Bernard Guetta se planter aussi lamentablement dans l'interprétation d'un événement stratégique tout de même simple. Même s'il s'agit d'une colonne classée sous la rubrique "Eclairages" dans Le Temps, une exactitude factuelle élémentaire doit être de mise. Et cette vision effectivement irénique d'un groupe terroriste islamiste comme le Hamas est suffisamment fréquente pour devoir être prise en compte dans la réflexion en général sur les médias contemporains.

Publié par Ludovic Monnerat le 11 février 2007 à 16:00

Non, je ne crois pas que vous présentez correctement la situation. Vous oubliez ou feignez d'oublier que pour le Hamas, la reconnaissance d'Israël est un passage sous les fourches caudines. Mais ils savent bien d'autre part qu'il faut faire quelques concessions et on peut admettre qu'ils en ont fait quelques-unes, en se tortillant dans tous les sens et en mandatant un chef local pour bien souligner que non, ce n'est pas une reconnaissance.
Donc, c'est une reconnaissance sans être une reconnaissance tout en étant une reconnaissnce, vous suivez ? Le cartésianisme n'est pas vraiment le point fort de cette culture, disons-le. C'est comme ça.
M. Guetta, qui écrit généralement des choses plutôt sensées et fines sur cette partie du monde, a cru y déceler un pas dans la bonne direction. Bien sûr que ce n'est qu'une manoeuvre, et alors ? L'important est la direction que prend le bateau, pas les rodomontades du capitaine. C'est la suite qui importe. Pas la peine d'insister sur le moment présent. A mon avis, vous avez trop rapidement voulu vous faire plaisir avec cet exemple.

Publié par Roland le 11 février 2007 à 16:59

Pour le Hamas, la reconnaissance d'Israël est impossible, sinon à la Arafat, c'est-à -dire en la présentant à son électorat comme un mensonge utile, comme la trêve trompeuse du prophète avec les Mecquois. Car pour les Palestiniens, pour les gens qui ont été à l'école dans les territoires palestiniens, l'État d'Israël n'existe tout simplement pas.

http://ajm.ch/wordpress/?p=485

Publié par ajm le 11 février 2007 à 17:24

Peu importe les rodomontades du capitaine, seule compte la direction du bateau. Les autres indicateurs, les Israéliens les connaissent mieux que quiconque. Guetta avait abordé cette analyse d'une forte déchirure entre chiites et sunnites et je l'avais rapportée dans ce blog. Son analyse s'est révélée juste et cette déchirure n'a pas fini de produire ses effets, loin de là . Le Hamas a du l'analyser et en tirer quelques conclusions aussi. Même si elles ne sont que provisoires. Mais tout est provisoire là -bas, non?

Publié par Roland le 11 février 2007 à 17:33

La déchirure entre sunnites et chiites date de bientôt 1400 ans. Le Hamas est incapable d'analyser quoi que ce soit correctement. Ces gens sont totalement perdus dans leur forêt de mensonges.

Publié par ajm le 11 février 2007 à 18:37

Non, Roland, impossible de vous suivre sur cette voie.

Premièrement, vous minimisez l'erreur de Bernard Guetta : ce n'est pas "un pas dans la bonne direction" que ce dernier a cru voir, mais un "immense progrès". Les mots ont un sens assez clair, et il est vain de vouloir les corriger par la suite. Tout l'article de Guetta est construit autout d'un véritable retournement qui est contredit par les déclarations publiques du Hamas. Souligner une compréhension pareillement à rebours est une mesure de salubrité sémantique (et ne procure aucun plaisir, plutôt une énième déception sur les médias francophones).

Deuxièmement, vous prêtez au Hamas des intentions qui ne sont corroborées, ni par ses déclarations, ni par ses actions. Je ne vois aucun tortillement dans les propos cités et mis en lien ci-dessus. Là aussi, il faut rester fidèle aux mots utilisés. Et parler de "direction du bateau" implique une analyse plus large des comportements sur une période plus longue. Pour dire que le Hamas se dirige vers la reconnaissance d'Israël, il faut le prouver.

Je crois que votre commentaire révèle les réflexions et les convictions qui sous-tendent l'article de Guetta, dont vous êtes somme toute assez proche : vous partez du principe que la paix est inévitable entre gens rationnels, et donc que les événements doivent être interprétés, en prenant du recul, selon cette perspective historique. En fait, comme le montre l'interprétation spectulairement fausse de Guetta, cela revient largement à projeter ses propres conceptions sur la réalité. En matière d'analyse, on peut mieux faire.

Personnellement, je n'ai aucun problème à savoir que le Hamas compte plus que jamais détruire Israël. La guerre est une méthode permettant de résoudre certains conflits d'intérêts, à condition de la maîtriser. Mais il faut reconnaître cet état de belligérance et ne pas tenter de prêter au Hamas des intentions et des méthodes qui ne sont pas les leurs.

Publié par Ludovic Monnerat le 11 février 2007 à 18:40

"une énième déception sur les médias francophones"
deception en anglais = tromperie en français
faut choisir ! de toutes façons ne pas mettre en français de France avé l'accent dans le sens angliche !

Publié par JPC le 11 février 2007 à 19:26

Pour Ludovic Monnerat : wait and see.
Pour ajm : vous avez tort de sous-estimer l'adversaire. Ces gens sont très capables de se repèrer dans leurs forêts de mensonges. De plus, cette scission chiites sunnites date peut-être de 1400 ans, mais le conflit en Irak et au Liban et chez les Palestiniens ?

Publié par Roland le 11 février 2007 à 19:31

Il me paraît maladroit d'essayer de déterminer l'orientation d'un média par rapport à ses actionnaires.
Si je possédais Le Monde, mon seul but, le seul but de tout investissement immobilier ou financier, serait la rentabilité de la publication. Si les propriétaires de ce journal, quel qu'il soit, avaient d'autres but, ils seraient en faillite.

Publié par pan le 12 février 2007 à 12:24

A pan :
Apparemment vous ne connaissez pas bien le monde des médias. A l'origine, les publications avaient une couleur politique bien marquée. Cette dernière figurait dans une charte. Actuellement plusieurs publications sont des instruments liés à un parti (Le Confédéré). Le Nouvelliste est aujourd'hui l'objet d'une lette de pouvoir, notamment par rapport à son orientation politique. Selon un ami travaillant pour l'Agefi, le financement de cette publication est plus ou moins un mystère!

Bien entendu, certains périodiques ont comme seul but de répondre aux attentes d'un certain public (Le Matin). Ceci ne vaut pas dire pour autant qu'une publication affichant une couleur politique ne puisse pas survivre. Cette dernière peut notamment subsister, grâce au soutien des personnes qui lui sont proches (cf. Le Courrier).

Publié par Alex le 12 février 2007 à 12:42

Alex, j'ai même bossé pour le Nouvelliste (peu de temps je le reconnais)...

Seulement, ces positions répondent elles-mêmes à des demandes du marché ou des sponsors. Ca ne change rien au problème de fond.

Publié par pan le 12 février 2007 à 13:09

Bien sur que ça change: la presse n'est pas un bien comme un autre. Certaines publications ne sont pas forcément rentables ou cherchent avant tout à défendre un certain point de vue...

Publié par Alex le 12 février 2007 à 14:06

"Il me paraît maladroit d'essayer de déterminer l'orientation d'un média par rapport à ses actionnaires."

Je crois au contraire que celui qui règle les factures, c'est celui qui décide. Cela peut effectivement être fait de façon subtile, souvent en mode de "damage control" ou par l'intermédiaire de "proxies".

Qui, par exemple, oserait nier qu'André Luisier ne donnait pas une ligne bien particulière au groupe Nouvelliste?

Publié par fass57 le 12 février 2007 à 14:09

@ Roland, "...De plus, cette scission chiites sunnites date peut-être de 1400 ans, mais le conflit en Irak et au Liban et chez les Palestiniens ?..."

Pas différent, env. 2000 ans de haine constructive qui a favorisé l'essor de notre Civilisation Occidentale ;-)

Irak / Nabuchodonosor : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nabuchodonosor_II

Liban / Première croisade : 1096 -1099 : http://perso.orange.fr/jean-francois.mangin/capetiens/capetiens_croisade.htm

Palestine / Philistins : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philistins_%28Bible%29

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 12 février 2007 à 19:27

Alex, suivant votre raisonnement, n'importe quelle publication, puisqu'elle est par essence une entreprise de droit privé aux mains d'actionnaires (Juifs ou non, peu importe) se devrait de défendre son intérêt, c'est-à -dire la structure dans laquelle elle s'insère: le commerce marchand, la bourse, le capitalisme...

Je crois que chacun conviendra que la réalité est quelque peu différente.

Publié par Stéphane le 19 février 2007 à 9:52