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30 mars 2005

Les Abrams à l'épreuve

Le quotidien USA Today a consacré hier deux excellents articles à l'emploi des chars de combat américains Abrams dans le conflit de basse intensité mené fréquemment en milieu urbain que connaît l'Irak depuis presque 2 ans. Le premier décrit les transformations que vont recevoir les Abrams pour les rendre mieux adaptés aux zones bâties, et le deuxième analyse les pertes subies - 80 chars tellement endommagés qu'ils ont dû être ramenés aux Etats-Unis, avec 5 membres d'équipage tués à l'intérieur des chars et 10 en partie à l'extérieur.

Même si l'énorme majorité des quelque 770 Abrams touchés en Irak n'ont subi que des dommages mineurs, alors qu'ils sont la cible privilégiée du feu ennemi pour des raisons psychologiques, ces chiffres montrent un problème certain. Le char Abrams a été conçu dans les années 70 pour s'opposer aux hordes de blindés soviétiques prêts à bondir sur l'OTAN; après un changement de calibre (de 105 à 120 mm, en adoptant le canon allemand lisse du Léopard 2, soit dit en passant) et l'amélioration de son blindage, il a été engagé avec un succès dévastateur dans le Golfe, que ce soit en 1991 ou en 2003. Depuis lors, il continue de jouer un rôle-clef, comme l'ont montré les combats de Falloujah (même si l'auteur de l'article s'est trompé : ce sont 2 bataillons blindés de l'Army qui ont renforcé les Marines, et non 2 brigades), mais son emploi reste malaisé.

C'est tout le problème des armées occidentales modernes : elles sont encore structurées et équipées pour faire face à un ennemi qui a disparu, et elles ne s'adaptent que sous la pression des événements. Il a ainsi fallu l'obligation de mener une campagne de contre-insurrection en Irak pour que l'US Army change profondément sa doctrine et l'adapte aux conflits de ce siècle. Cela ne signifie pas que les équipements conçus durant la guerre froide soient soudain devenus utiles ; cela impose simplement de repenser leur emploi, et d'orienter leur modernisation en fonction des exigences propres aux conflits asymétriques.

La place du char de combat dans les armées doit ainsi évoluer. Au lieu de constituer leur épine dorsale, le moyen d'attaque par excellence, il se transforme en moyen d'appui au profit de l'infanterie par le fait de sa raréfaction sur les champs de bataille - et retrouve une fonction proche de ses origines. En d'autres termes, il reste indispensable sans être décisif, il multiplie les forces au lieu d'en être l'incarnation, parce que l'élément humain fait son retour au centre des préoccupations militaires, au détriment des systèmes d'armes axés sur la maximisation de la puissance de feu.

Publié par Ludovic Monnerat le 30 mars 2005 à 17:01

Commentaires

Le "Leclerc" à une 12,7 coaxiale contre une 7,62 pour le M-1 mais certains regrettent le canon de 20 mm des AMX-30.

Je pense que l'on vas généraliser l'expérience des Merkava en dotant les chars de 3 ou 4 mitrailleuses lourdes et en augmentant encore les blindages.

Les Russes aprés leur mauvaise surprise à Grozny en 95 ou des colonNes entiéres de blindés ont été pulvérisé par de simple RPG ont retenut la lecon et les blindages additionnel on réduit trés fortement les pertes en chars depuis 99.

Publié par Frédéric le 31 mars 2005 à 22:08