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9 janvier 2005

La démocratie en marche

Il suffit donc désormais en Suisse d'une réunion nationale de l'UDC dans une ville traditionnellement de gauche pour que des incidents violents éclatent par la faute de militants extrémistes et anarchistes. Lorsqu'un parti représentant près d'un tiers de l'électorat helvétique et comptant 2 Conseillers fédéraux sur 7 se fait agresser par une bande de voyous dont aucun - pas même les 4 interpellés - n'a été inculpé, est-il encore possible de dire que les libertés démocratiques restent intactes ? Quels que soient les excès verbaux et visuels de l'UDC dans ses campagnes électorales, rien ne justifie l'emploi de la force pour tenter d'influencer le débat politique.

Il faut se demander si la diabolisation continue de l'UDC dans une grande partie des médias ne joue pas un rôle dans ce processus, ne fournit pas par avance une justification aux sous-développés du bulbe qui trouvent dans la violence un exutoire à leurs frustrations. L'incapacité des partis traditionnels de gauche et de centre-droite à contrer les arguments de l'UDC qui font mouche dans des domaines tels que l'asile ou l'intégration européenne, parce qu'ils abordent des vrais problèmes à défaut de leur trouver des solutions valables, explique sans doute cette moralisation du débat politique. L'UDC est ainsi désignée comme un parti-voyou, à condamner sans écouter.

Le seul point positif de l'affaire, c'est que les polices suisses n'auront absolument aucun doute lors du prochain Forum économique de Davos sur la menace qui pèse dans ce pays sur la liberté de réunion et d'expression...

Publié par Ludovic Monnerat le 9 janvier 2005 à 9:31