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21 novembre 2009

La chute d'une citadelle idéologique ?

Le piratage d'un millier de courriels et de documents provenant du serveur d'un institut de recherche sur la climatologie situé en Grande-Bretagne, et qui joue un rôle de premier plan dans la polémique sur le rôle de l'homme dans le réchauffement planétaire, jette une lumière particulièrement crue sur les dessous politiques et claniques de cette croisade. La quantité des données et leur caractère a priori vérifiable vont fournir une ample matière pour ceux qui sont choqués par le comportement discutable d'une partie de la communauté scientifique, et à qui la technologie moderne offre des capacités d'action sans précédent. C'est toute une citadelle idéologique qui, suite à la brèche ouverte par les pirates (dont il serait intéressant de connaître l'identité et les motifs), est maintenant prise d'assaut.

Les extraits publiés montrent sans conteste des manipulations et des dissimulations conscientes dans la démarche consistant à montrer et à dénoncer, selon l'image bien connue de la « crosse de hockey », d'une part une hausse brutale et sans précédent des températures globales de la planète, et d'autre part une corrélation étroite entre cette hausse et l'accroissement des activités humaines. On sait que ces théories ont eu un succès retentissant et sont au cœur de nombreuses entreprises visant à promouvoir - sinon imposer - le « développement durable » dans nos existences. Même si la Terre était tout aussi chaude à une époque où l'homme ne polluait guère, même si le réchauffement planétaire est en panne depuis 10 ans, et même si les modèles informatiques utilisés ne sont, précisément, que des modèles.

Lorsque les scientifiques placent leurs convictions politiques au-dessus de l'éthique consubstantielle à leur activité, ils courent le plus souvent au désastre. Sélectionner les faits pour confirmer une opinion est apparemment devenu excusable dans les médias, au vu de ce que j'ai constaté ces dernières années (les archives de ce blog sont éclairantes, tout comme le manque de conséquences des manquements décrits), mais la communauté scientifique est tenue de suivre des pratiques irréprochables, en vertu de la nécessité de vérifier les travaux rendus publics et d'en reproduire ou d'en valider les résultats. Or, toute l'affaire du réchauffement climatique montre exactement l'inverse : des affirmations fracassantes érigées en vérités absolues, malgré des recherches fragmentaires et biaisées, et une lutte acharnée contre toute contestation.

Le fameux « consensus » prêté à la communauté scientifique au sujet du réchauffement planétaire et du rôle de l'homme, alors que l'unanimité n'a aucune place dans la science et lui est même contraire, est aujourd'hui démasqué par ces révélations. Il y a bien eu une collusion entre scientifiques, journalistes et politiques pour forger une nouvelle cause planétaire, les premiers fournissant les « faits », les seconds les assénant au public et les troisièmes orientant les décisions en conséquences (tout en finançant les premiers afin qu'ils poursuivent leurs recherchent dans ce sens, et tout en bénéficiant du soutien des seconds pour leurs orientations). Alors que la science est faite de doutes permanents, de théories provisoires, et d'errements sans cesse corrigés, on a tenté d'en faire un argument imparable pour nous clouer le bec. Quelle misère !

Ce qui est à la fois désastreux et scandaleux, alors même que l'homme a effectivement un impact majeur sur l'environnement et qu'il peut détruire par son ignorance des écosystèmes locaux, c'est qu'aujourd'hui l'on se retrouve avec sur les bras une idéologie collectiviste et autocratique qui n'a aucune chance de mieux fonctionner que toutes celles qui l'ont précédée au siècle dernier. Alors qu'une approche rationnelle et honnête aurait permis de conjuguer écologie et économie, respect de l'individu et respect de l'environnement, les croisés du réchauffement par la faute de l'homme ont pollué - c'est le mot - tellement d'esprits qu'il faudra longtemps pour atténuer la polarisation du débat et retrouver une vision plus juste, plus saine et surtout plus humble des problèmes climatiques, et donc de leur perception comme de leurs implications politiques.

Publié par Ludovic Monnerat le 21 novembre 2009 à 22:18