« Une escalade "prudemment calibrée" | Accueil | Demande de retenue et de respect »

19 septembre 2007

Rambo contre Robocop

Amusant compte-rendu, aujourd'hui dans Le Matin, de la manifestation anti-Blocher qui a eu lieu hier en parallèle au Comptoir suisse. L'auteur a de toute évidence un peu de mal avec les références cinématographiques :

Entre 18h 30 et 20h, les casseurs jouent avec les forces de l'ordre. A Beaulieu, tout d'abord, ils brisent des vitres en plexiglas, mais n'arrivent pas à pénétrer dans l'enceinte, protégée par quelque 50 policiers en tenue de Rambo. Les casseurs reculent, mais ne se découragent pas. Ils mettent le feu à des poubelles et balancent plusieurs dizaines de bouteilles en verre sur les forces de l'ordre. Pendant vingt minutes environ, ces dernières ne bougent pas. Puis elles décident d'avancer, lentement, pour éloigner les casseurs.
[...]
Selon notre estimation, une dizaine de casseurs ont ainsi été arrêtés. «Je n'ai rien fait, je n'ai rien fait, je vous le jure», crie un casseur alors que trois policiers le neutralisent au sol. «Tu as fait des conneries, il faut les assumer», lui répond le Rambo avant de l'embarquer. Vers 20h, alors que les pompiers sortent les lances à eau à la Riponne, les casseurs rangent les cagoules et les casquettes, changent de pull et se transforment en gentils petits écoliers. La récréation est terminée.

Est-ce que vraiment la police lausannoise s'est parée des atours de Rambo, ou est-ce que Robocop n'est pas plutôt l'image pour décrire la tenue anti-émeute ? On imagine assez mal les casseurs s'amuser très longtemps à défier des hommes équipés de mitrailleuses, de grenades et de lance-roquettes, sans parler des couteux de jungle !

Bien moins amusantes en revanche sont les déclarations publiées sous l'article, ou comment des politiciens nous jouent le grand frisson du fascisme et du nazisme sans une seule fois entrer en matière sur les thèses, pourtant populaires, de l'UDC...

Publié par Ludovic Monnerat le 19 septembre 2007 à 6:09

Commentaires

Les casseurs présentés comme des sales gamins pour qui la récré est finie: faudrait-il opter pour la même dédramatisation moqueuse à l'égard de l'UDC, qui rêve de leur donner des fessées, au lieu d'en venir aux grands mots surgis des années trente, qui dévaluent tout ce qui crie au loup (brun)? Faudra-t-il entrer en matière sur ses thèmes populaires au risque que l'original soit préféré à la copie? Faut-il surenchérir par rapport l'original? On a tout essayé.

Comment contester les questions mal posées, du moment qu'elles sont posées, même dans des termes mauvais, biaisés et trompeurs? Quoi qu'ils disent et fassent, les non-UDC auront faux. Une telle évolution est en phase avec celle du Pape Benoît qui voudrait redonner sa puissance à un 'Hors de nous point de salut'.

Reste la focalisation opérée par un parti sur son homme providentiel. Elle est en phase avec la privatisation, la people-isation, l'anti-élitisme de notre modernité - bref elle a de quoi faire horreur aux conservateurs des valeurs démocratiques et des vieilles règles de son jeu, dont je me sens en l'occurrence solidaire.

Publié par Guillaume Barry le 19 septembre 2007 à 8:13

Sans vouloir jouer les enquiquineurs arrogants, genre « Français qui donnent des leçons aux petits Suisses », il me semble à vous lire que vous allez faire l'expérience, déplaisante, de ce que nous avons connu avec le phénomène Le Pen. Permettez moi de résumer cette « posture » journalistique et politique particulièrement féconde et efficace à tous points de vue :


- Nazification de l'adversaire (cf l'un de vos précédents billets) qui, en diabolisant tout ce qui a un rapport avec lui, introduit une charge émotionnelle tétanisante dans le but d'interdire tout débat avec « la bête immonde ».

- Du coup, impossibilité de débattre sur le fond des idées, parfois bonnes souvent mauvaises, de l'ennemi sous peine d'être exécuté par la bien pensance pour collaboration.

- Rejet en bloc des partisans de l'adversaire, stigmatisé comme de sombres crétins travaillés par des pulsions obscènes. Par contrecoup, lesdits crétins se replient sur eux-mêmes et deviennent sourds eux aussi à tout discours politique « raisonnable ».

- Le débat national est accaparé par une caste élitiste et coupée de la population qui raisonne en rond. Le monde médiatique se coupe du monde réel.

- Toutes les idées avancées par l'adversaire étant, par définition, odieuses, rien n'est fait pour les contrer sur le fond, désamorcer les plus mauvaises, mettre l'accent sur celles qui valent le coup. Personne n'a raison tout le temps ni personne ne se trompe à chaque minute, si des gens votent pour un parti « extrémiste » c'est qu'il y a des raisons objectives!

- Résultat des courses : le parti honni monte inévitablement dans l'électorat ne serait ce qu'à cause d'un sentiment épidermique de « ras le bol » et de défiance vis-à -vis des parangons arrogants de la « pensée unique », sans forcément, d'ailleurs, que les votants soient en accord complet avec le discours du parti qui fait les frais de cette campagne de dénigrement.

Bref, résultat catastrophique, faillite des idées, dé crédibilisation des média, fracture entre les électeurs et leurs élus, tensions sociales et repas de famille sereins qui s'évaporent! Que du bon !

Ceci étant, bien sur, à replacer dans le contexte particulier de votre beau pays.

Bon courage à tous !

Publié par François le 19 septembre 2007 à 10:20

"...l'anti-élitisme de notre modernité..."

Mais Pascal Couchepin, qui est en pointe de la modernité socio-civilisationnelle en souhaitant par exemple un joyeux ramadan aux mahométans de Suisse, est aussi un participant régulier des rencontres du Bilderberg, l'archétype parfait de l'élitisme de notre temps.


@François: bonne analyse. Ce qui sauve la Suisse d'une dérive à la française, la démocratie directe, qui dérange tant les partis de notre "UMPS" local!


"....bref elle a de quoi faire horreur aux conservateurs des valeurs démocratiques et des vieilles règles de son jeu, dont je me sens en l'occurrence solidaire."

Voilà bien pourquoi il ne suffit pas d'être un conservateur qui n'en aurait que le nom, encore faut-il savoir quoi conserver! Il se trouve, dans le cas qui nous occupe, que ceux qui sont attachés aux vieilles règles du jeu (en gros, le "ronron" qui endore le peuple) sont précisemment les fossoyeurs des valeurs authentiquement conservatrices. Alors, ils se trouvent bien désorientés, les "bourgeois" du système, quand les authentiques conservateurs, ceux qui savent donc quoi conserver, font dans l'inédit, en matière de stratégie politique.

Publié par fass57 le 19 septembre 2007 à 11:09

"...ou comment des politiciens nous jouent le grand frisson du fascisme et du nazisme sans une seule fois entrer en matière sur les thèses, pourtant populaires, de l'UDC..."

Le sociologue Ueli Windisch analyse de même la situation, en disant que le monde politique ferait mieux de s'attaquer factuellement aux problèmes, plutôt que de recourir aux ficelles usées de la "reductio ad hitlerum", véritable "pavlovisme" politique, étant donné que ce mode de pensée bloque toute possibilité de débat et de reflexion (l'histoire du Point Goodwin, le premier qui crie "nazi" à son adversaire a gagné).

Bon, Ueli Windisch conseille aussi à la droite libérale suisse de se "sarkoziser", pour phagocyter l'UDC, à la manière de l'OPA de l'UMP sur l'électorat du FN. La seule faille dans le raisonnement du sociologue étant évidemment de croire que la vision politique de Sarkozy est une vision de droite conservatrice.

Nous vivons effectivement une époque où le Canada Dry est souvent pris pour de l'alcool!

Publié par fass57 le 19 septembre 2007 à 11:19

__repas de famille sereins qui s'évaporent__

Je ne vois qu'une solution à ce point : changer de famille.

Publié par Three piglets le 19 septembre 2007 à 16:08

__La seule faille dans le raisonnement du sociologue étant évidemment de croire que la vision politique de Sarkozy est une vision de droite conservatrice.__

Et puis qu'il suffit de gagner les éléctions avec les voix des "fascistes" pour résoudre les problémes tout en ayant l'intention de ne rien résoudre tout du tout.
Les "fascistes" qui ont voté Sarkosy se sont retrouvé avec Rama Yade, Dati et l'autre bouffonne de Ni pute ni soumise.
Bref, tout ce qu'ils détestent.

Publié par Three piglets le 19 septembre 2007 à 16:11

Sarkozy n'est ni libéral, ni conservateur. C'est juste un socialiste qui prend parfois quelques postures autoritaires.

Publié par pan le 19 septembre 2007 à 16:51

Nos amis les sauvageons, en France, appellent les forces de police lourdement équipées des "Tortues Ninja". Ca me semble autrement plus juste.
Les juges, eux, sont appelés les "pères Noel"...

Publié par Stauffenberg le 20 septembre 2007 à 2:52

Moi, j'aime l'UDC, et je ne m'en cache pas, ni ne m'excuse pour ca ! La philisophie de l'UDC est celle que je ressentais quand j'etais a l'ecole primaire de 1962 a 1968. Bonjour Monsieur le Professeur, bonjour Monsieur le Cure, bonjour Madame l'Inspectrice. Tous les matins avant la classe, la priere (non croyant, non pratiquant, mais oblige de reconnaitre que le judeo-christianisme a forge notre culture occidentale et est a la base des preceptes de la democratie), se tenir en rangs avant d'avoir la permission d'entrer dans l'ecole, en rangs toujours. Apprentissage de notre hymne national pour le chanter le 1er aout. Explications geographiques et historiques et actuelles de la Suisse, de comment elle s'est formee, de comment nos ancetres ont souffert, peri sur les champs de batailles, travaille dur afin d'avoir ce que nous avions aujourd'hui ; et donc explication de notre armee defensive, son role, son organisation, son efficacite, et la fierte d'y servir pour proteger la Patrie (et non pas pour aller casser du p'tit Noir ou du p'tit Allemand ou Francais ou Italien). J'ai ete patrouilleur scolaire volontaire pour proteger mes petits camarades de classe quand ils traversaient les routes apres l'ecole pour rentrer a la maison et la pratique nous etait enseignee non pas par un flic, mais par un gendarme (Monsieur le Gendarme, Monsieur le Sergent de Ville). Nous allions une fois par annee en retraite religieuse, et bien que non-croyant (mais croyant en l'ame humaine immortelle), je trouvais cette retraire tres instructive et benefique sur le plan humain et profitable. Meme les plus grandes gueules de la classe etaient interesses par certains sujets. Pour parfaire le tout, j'etais dans une equipe junior de football et de basket. Bref, aux yeux de la collectivite, avec de telles idees et principes acquis et ayant recu cette education, vous etiez quelqu'un de bien, d'equilibre, et de normal, bien integre dans la societe. Et je n'avais pas l'impression d'etre un esclave de quoi que ce soit.

Aujourd'hui, 40 ans apres, vous reparlez ou mettez en avant ces valeurs-la, vous etes un fasciste raciste degenere !!!

Alors NON !!!! En lisant les divers manifestes de l'UDC, je me retrouve dans ce que l'on m'a enseigne durant ma scolarite et avec lequel j'etait, et suis toujours, en accord. J'utilise ma raison et non mon emotion afin de decider ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.

Et si les chantres des gauches et extremes-gauches, anti-democratiques au possible mais se nservant de la democratie pour nuire, qui imposent par la force leurs pensees comme etant justes et universelles et la normale, qui collent des etiquettes de fasciste ou de raciste a tous ceux qui osent penser differemment (ou penser tout court devrais-je dire), qui se sont appropries l'environnement, la pensee juste, la planete, mais qui sont en realite ceux qui sont la cause de toute la merde qu'on connait dans le monde aujourd'hui avec leurs allies des merdias, cette race de sordires menteurs et manipulateurs patentes, et bien si c'est gens-la me traitent de raciste ou de fasciste, je m'en COGNE !!! Qu'ils reparent d'abord tous les desastres humanitaires qu'ils ont provoques avec leurs brillantes "idees".

Une petite observation aussi concernant les neo-nazis a toutes les sauces. Des qu'il y a une manifestation contre l'islamisation d'un pays ou de l'Europe (qui est la plupart du temps interdite par les idiots-utiles beats de la pensee unique et avec l'approbation des merdias), les merdias pretendent toujours que c'est organise par des neo-nazis et pleins de neo-nazis (appeles comme tel par les "munichois" de gauche).
Et bien, une petite information a tous ces bien-pensants gochos-bobos. Les Nazis aiment l'islam et les islamistes et c'est reciproque. Ils ont un but en commun. Cessez donc de vouloir toujours associer les neo-nazis a ceux qui luttent contre l'islamisation de nos contrees car en fait, c'est l'oppose qui est la realite.

http://aval31.free.fr/

http://www.amazon.com/Nazi-Connection-Islamic-Terrorism-al-Husseini/dp/0595289444

http://pnews.org/ArT/Xray/ROOT.shtml

Il est temps que cesse le PLUS GRAND MENSONGE DE TOUS LES TEMPS !!!

Publié par FoxRenard le 23 septembre 2007 à 0:07

Les Suisses ne mesurent pas leur chance d'avoir l'UDC, parti qui n'a pas trahi l'antisocialisme comme le Front National le fait depuis quatorze ans, et qui combat les Nazis anti-blancs au nom de la démocratie et de l'état de droit.

Vive le bouc Zottel !!!

Publié par Hunden le 28 septembre 2007 à 8:19

L'apparition des "couteux" de rambo à défaut d'être suisses prouvent que le Johnny national franco-belge commence à faire des émules en Suisse du haut de son châlet de gstaad. Ah que oui!

Ce qui est bien en Suisse, c'est que vous avez un vrai débat démocratique permanent et que vos politiciens ne font pas ce qu'ils veulent quand ça leur chante ou à la guise des événements et des mouvements d'opinion, comme en France ou en Belgique.

Publié par Marcmax le 15 octobre 2007 à 10:44