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8 juillet 2007

L'inertie de la haine (2)

Un article publié hier dans Le Figaro et écrit par deux spécialistes en matière de terrorisme, permet de remonter le fil des attentats terroristes tentés ces dernières semaines à Londres et à Glasgow. Il est en particulier intéressant de voir comment les auteurs fournissent l'arrière-plan temporel de ces nouvelles attaques contre la Grande-Bretagne :

On sait aujourd'hui, grâce aux indices relevés sur les dispositifs de mise à feu qui n'ont pas fonctionné dans les voitures piégées de Londres et de Glasgow, que huit djihadistes dont sept sont médecins, dirigés par un Irakien, Abdallah Bilel, et un chirurgien jordano-palestinien natif d'Arabie Saoudite, Mohammed Jamil al-Icha, ont mené l'opération. Ce groupe venu d'Irak avait été infiltré en Grande-Bretagne depuis un peu plus de deux ans. Exécutants, ils étaient connectés à un, ou plutôt deux «cerveaux». [...]
Ces deux «cerveaux» font partie d'un réseau démantelé en 2004. Son leader, Dhiren Baret, britannique d'origine pakistano-indienne, a été condamné à la prison à vie en novembre 2006. Il est l'auteur d'un manuel djihadiste de 40 pages, que le médecin irakien Abdallah Bilel a utilisé pour piéger la voiture à Glasgow.
Dhiren Baret, alias Reza al-Hindi, a été recruté, en 1995, dans un camp cachemiri, par l'activiste jamaïcain, Abdullah al-Faiçal, lieutenant de Khalid Cheikh Mohammad. Outre Khalid Cheikh, Dhiren Barent a aussi côtoyé Hambali, le chef d'al-Qaida en Asie du Sud-Est.

En d'autres termes, les attentats manqués de Londres et de Glasgow, qui auraient pu coûter la vie à des centaines de personnes et exercer une pression majeure sur le nouveau gouvernement britannique, sont encore la conséquence de la politique laxiste menée par les autorités britanniques et de leur tolérance incompréhensible envers les idéologues islamistes. Mais ils découlent encore de la liberté d'action considérable accordée dans les années 90 à la mouvance islamiste, à ses activités de recrutement et de formation, qui ont créé des capacités et des affinités très difficile à réduire substantiellement. L'inertie de la haine n'est donc pas une vaine expression, et la durée des préparatifs opérationnels (2 ans) est largement inférieure à celle de l'élan qui les ont motivés.

L'insouciance et l'aveuglement de la décennie précédente, certes faciles à condamner avec le recul, n'ont pas fini de nous poursuivre...

Publié par Ludovic Monnerat le 8 juillet 2007 à 22:45

Commentaires

Aucun mot sur les récentes "émeutes" à Genève ?

Pour vous citer: "L'insouciance et l'aveuglement de la décennie précédente n'ont pas fini de nous poursuivre..."

Publié par Der le 12 juillet 2007 à 2:14