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24 juillet 2007

La Belgique, non-État ?

Suite à l'affaire du nouveau Premier ministre belge méconnaissant l'hymne national belge au point d'entamer la Marseillaise lorsqu'on lui demande de le chanter, il est pertinent de se demander si la décrépitude de l'État belge ne va pas devenir le premier non-État européen. Je vous invite ainsi à lire les réflexions de Joseph Henrotin à ce sujet sur son blog Athéna et moi, en l'occurrence ici et ici :

En gros, le principe est que passé un certain stade de technocratisation de l'Etat, la rationalité animant ce dernier vise la pérénisation des statuts des communautés le composant, l'Etat lui-même étant devenu une modalité de régulation de la vie entre ces communautés.
J'avais eu l'occasion d'en toucher quelques mots à des collègues, cette fois en Bosnie (vous savez, la zone géopolitiquement déterminée où l'empilement de niveaux de pouvoirs a fini par absorber en salaires de fonctionnaires 65% de son budget - tiens, le même chiffre que l'armée belge !).
Le problème avec un non-Etat est que la relation entre "Etat" et "nation", pourtant centrale pour la viabilité du contrat social, tout comme elle hante l'esprit des politologues depuis le traité de Westphalie est non précisée, les communautés évoluant sans guère communiquer. Toute forme de "sens de l'Etat" est donc à proscrire.

[...]

Une nouvelle étape décisive, donc, dans la vie conceptuelle de la théorie du non-Etat (l'ironie est là pour aider à surpasser un certain nombre de déceptions) et une belle preuve d'une vision ultra-technocratique des choses. Pas nécessairement une étape décisive pour le vivre-ensemble...

Si tel est l'avenir dessiné par l'Union européenne pour ses États membres, il est évident que cette voie suicidaire doit être traitée comme telle...

Publié par Ludovic Monnerat le 24 juillet 2007 à 23:44

Commentaires

En France, on n'en est pas si loin : l'Etat vit et agit d'abord pour ses fonctionnaires ; son but premier est de persévérer dans son être et de grossir.

Tout simplement parce qu'il n'y a au pouvoir (politique, médiatique, syndical) que des gens qui trouvent un intérêt à l'Etat entité qui vit pour soi, dont les missions ne sont que des prétextes à prélever des impots.

C'est particulièrement net dans la manière dont les missions régaliennes, défense comprise, sont sacrifiées au profit de l'augmentation indiscriminée des effectifs publics (+ 25 % en 15 ans).

Publié par fboizard le 25 juillet 2007 à 7:02

__Pas nécessairement une étape décisive pour le vivre-ensemble...

Si tel est l'avenir dessiné par l'Union européenne pour ses États membres, il est évident que cette voie suicidaire doit être traitée comme telle...__

Tout est dit dans ces deux phrases.
D'une part, l'Union européenne nous oblige à "vivre ensemble", d'autre part, il est évident que cette Union est hyper-bureaucratique, totallement déconnectée des Européens comme peuples, car pour elle , l'Europe, c'est "des valeurs", à geométrie variable bien souvent.
C'est la raison pour laquelle cette Union ne peut se terminer qu'en guerre civile, car le "vivre ensemble" n'est transcendé car de la paperasse et des crâne d'oeuf bureaucratique.

Publié par Three piglets le 25 juillet 2007 à 7:17

http://66.102.9.104/search?q=cache:9IzS-tLLpysJ:www.caroloscrabble.be/IMG/doc/Les_origines_de_la_Fete_Nationale_Belge.doc+Origins+de+la+F%C3%AAte+nationale+belge%22&hl=fr&ct=clnk&cd=4&gl=fr
Les origines de la Fête Nationale Belge


C'est par une loi du 27 mai 1890 que la date du 21 juillet fut instituée Fête Nationale de la Belgique. Les Belges commémorent ainsi le serment fait le 21 juillet 1831 par Léopold Ier, premier roi des Belges, de rester fidèle à la Constitution. Cette Constitution garantit les libertés individuelles des citoyens et se fonde sur la séparation des trois pouvoirs : pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire. Le serment du roi Léopold Ier fut l'aboutissement des démarches qui firent de la Belgique indépendante une monarchie constitutionnelle et parlementaire.

Les festivités du 21 juillet, les édifices publics sont pavoisés en l'honneur de la Fête Nationale et la journée est ponctuée par des festivités populaires : bals aux lampions, feux d'artifices, spectacles.

L'hymne national belge est une chanson révolutionnaire, la Brabançonne :

"O Belgique, ô mère chérie,
A toi nos coeurs, à toi nos bras,
A toi notre sang, ô Patrie !
Nous le jurons tous, tu vivras !
Tu vivras toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté ! (ter)"

Publié par François Guillaumat le 25 juillet 2007 à 7:49

"Si tel est l'avenir dessiné par l'Union européenne pour ses États membres, il est évident que cette voie suicidaire doit être traitée comme telle..."

Autre voie suicidaire que l'Europe emprunte allègrement: la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo. Alors que les accords d'Helsinki stipulent noir sur blanc que les frontières européennes sont désormais et pour toujours intangibles (on voit ce que vaut le droit, à fortiori le droit international), la reconnaissance d'un état kosovare (alors que la province du Kosovo fait partie de la Serbie) ouvre la voie à tous les irrédentismes et ils sont nombreux sur notre continent!

Quant à la Belgique, c'est une non-nation et il vaudrait mieux que la Flandre et la Wallonie soient réunies sur un mode confédéral ou qu'elles se séparent simplement, comme l'ont très sagement fait les tchèques et les slovaques. En apparté, comme le "vivre-ensemble" est désormais devenu l'impératif catégorique indépassable de notre monde, que ce soit pour les individus ou les nations, aujourd'hui le système ne pourrait plus tolérer la solution choisie librement par les tchèques et les slovaques (qui bénéficièrent de la période de flou après la chute du Mur), mais les forceraient à vivre ensemble.

Publié par fass57 le 25 juillet 2007 à 9:13

"Nous le jurons tous, tu vivras !"

Voilà , une nation d'intention, qui nécessite une volonté constante pour exister. Or, ces nations sont infiniment plus fragiles que les nations organiques, car, pour ces-dernières, le fait national relève de l'évidence.

La Suisse, qui est aussi une nation d'intention, a ceci d'unique que son système confédéral permet aux différentes parties du pays de s'ignorer dans la cordialité, gage de paix et de durabilité.

Publié par fass57 le 25 juillet 2007 à 9:20

Si tel est l'avenir dessiné par l'Union européenne pour ses États membres, il est évident que cette voie suicidaire doit être traitée comme telle...

Une majorité des 25 ne sont de loin pas dans ce cas qui reste AMHA minoritaire. Ce qui n'empêche pas de s'en préoccuper.

Publié par LolZ le 25 juillet 2007 à 9:22

Les accords d'Helsinki ont étaient respecté, aucunne nation n'a aborbé le territoire d'autroi, ce sont des états eux mémes qui se sont divisé.

Publié par Frédéric le 25 juillet 2007 à 10:43

Ce n'est pas vrai que le Kosovo "fait partie de la Serbie".

La résolution 1244, jusqu'à la définition finale de son statut, "reconnaissait" son appartenance à la "République Fédérale de Yougoslavie", état créé par Milosevic en avril 1992 et qui a entièrement disparu en juin 2006 : le Kosovo ne peut évidemment pas appartenir à un Etat qui n'existe plus.

En droit positif local, le Kosovo est indépendant depuis 1991, les Kosovars ayant exercé en octobre de cette année-là le Droit d'autodétermination à eux reconnu par la Constitution de 1974, comme l'avaient fait les Slovènes et les Croates et comme l'ont fait depuis les Bosniens, les Macédoniens et les Monténégrins.

Il s'ensuit que c'est la tentative d'annexion forcée du Kosovo par la Serbie, et sa reconnaissance par divers gouvernements, qui viole les principes de Helsinki, et que reconnaître son indépendance ne ferait au contraire que réaffirmer ces principes.


http://www.arquebusiers.be/brabanconne.htm
Origine de "La Brabançonne"


En ce 25 août 1830, "La Muette de Portici", relatant la révolte napolitaine, est jouée au théâtre de la Monnaie à Bruxelles devant une salle archicomble.

Le duo de l'Amour sacré de la Patrie avait échauffé un public enthousiaste lorsqu'au troisième acte Nazarello, au son du tocsin, brandit une hache et chante:

"Courons à la vengeance !
Des armes, des flambeaux !
Et que notre vaillance,
Mette un terme à nos maux"

La salle se leva répétant: "Aux armes, aux armes !".

Ce cri courut comme une traînée de poudre dans la foule qui sortit du théâtre en hurlant: "Au "National" ! Au "National" ! "

Se répandant dans les rues ils se dirigèrent tous vers les bureaux du journal pro-orangiste de Libri Bagnano, rédacteur principal du "National", qui soutenait les prétentions du Roi Guillaume contre les libéraux et les catholiques belges coalisés.

L'établissement fut saccagé tout comme les maisons du Ministre de la Justice Van Mannen, du Directeur de la Police de Knyff et du Procureur du Roi Schuerrnans, tous partisans de la maison d'Orange.

Le peuple belge d'alors en avait assez de subir les vexations et les inégalités,l'injustice et l'impôt.

"Amour sacré de la Patrie,
Rends nous l'audace et la fierté,
A mon pays je dois la vie,
Il me devra la Liberté."

Ce sont ces vers chantés par le ténor Lafeuillade qui mirent le feu aux poudres.

Déjà dans les rues, des mains anonymes avaient placardé des affiches sur lesquelles ont pouvait lire:

SAMEDI: ILLUMINATIONS
DIMANCHE: FEU D'ARTIFICE
LUNDI: REVOLUTION"

La révolte grondait.
Elle éclata et donnera à notre pays son indépendance
Je vous renverrai à vos livres d'histoire ou au lien ci-dessus pour en connaître tous les détails.


Les airs que l'on chante au berceau d'un peuple, ne sont pas des mélopées qui endorment
mais des coups de clairon qui réveillent.

La Brabançonne fut ce coup de clairon.

Au café "A l'Aigle d'Or" tenu par Cantoni, Rue de la Fourche près de la Place de la Monnaie,
JENNEVAL déclame devant ses amis réunis en cette journée de début septembre 1830, les vers de LA BRABANCONNE qu'il vient d'écrire et que VAN CAMPENHOUT qui en composa la musique leur chantera peu après.

Jenneval composa plusieurs versions du "Chant national belge", versions qu'il adapta au fur et à mesure de l'évolution des événements.

Dans la première version, le texte est franchement pro-orangiste.
Jenneval a en effet écrit son texte sous l'empire d'une croyance assez répandue à l'époque, d'un compromis encore possible avec la Hollande, du triomphe pacifique des revendications des Belges et d'un accommodement avec le Roi Guillaume.
Il demande à Guillaume d'Orange, souverain des Pays-Bas, de donner satisfaction au peuple belge qui continue à le respecter.
La personnalité du Roi n'est donc pas en cause à cette époque, c'est toujours une révolte et pas encore une révolution.

Voici sa première version de la Brabançonne, elle se veut un avertissement au Roi

Dignes enfants de la Belgique
Qu'un beau délire a soulevés,
A votre élan patriotique
De grands succès sont réservés.
Restons armés, que rien ne change!
Gardons la même volonté,
Et nous verrons fleurir l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté

Au cris de mort et de pillage,
Des méchants s'étaient rassemblés,
Mais votre énergique courage
Loin de vous les a refoulés.
Maintenant, purs de cette fange,
Qui flétrissait votre cité,
Amis, il faut greffer l'Orange,
Sur l'arbre de la Liberté,

Et toi dans qui ton peuple espère,
Nassau, consacre enfin nos droits;
Des Belges en restant le père,
Tu seras l'exemple des rois.
Abjure un ministère étrange,
Rejette un nom détesté,
Et tu verras mûrir l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté.

Mais malheur si de l'arbitraire,
Protégeant les affreux projets,
Sur nous du canon sanguinaire
Tu venais lancer les boulets !
Alors, tout est fini, tout change,
Plus de pacte, plus de traité,
Et tu verras tomber l'Orange,
De l'arbre de la Liberté.


Le courant d'opinion changea très vite cependant, face à l'intervention des troupes armées.
Puisque ce Roi nous méprise, jetons-le dehors et avec lui son armée.

Les troupes hollandaises ne résistèrent pas fort longtemps, face à la ferme volonté des milices belges, venues pour combattre, tant de Bruxelles que du reste du pays, entre autres de Liège d'où les Volontaires partirent le 4 septembre 1830, menés par Rogier et accompagnés du célèbre Charlier à la jambe de bois, historique canonnier.

Jenneval modifia son texte et écrivit une deuxième version supprimant du texte original tout ce qu'il contenait de conciliant pour la Maison d'Orange.
C'est cette version que le compositeur Van Campenhout chanta ce soir du 28 septembre dans l'estaminet de Cantoni.

Qui l'aurait cru !de l'arbitraire,
Consacrant les affreux projets,
Sur nous de l'airain militaire,
Un Prince a lancé les boulets
C'en est fait ! Oui Belges tout change
Avec Nassau plus d'indigne traité
La mitraille a brisé l'Orange
Sur l'arbre de la Liberté

Trop généreuse en sa colère,
La Belgique vengeant ses droits
D'un Roi, qu'elle appelait son père,
N'implorait que de justes lois,
Mais lui dans sa fureur étrange
Par le canon que son fils a pointé
Au sang belge a noyé l'orange
Sous l'arbre de la liberté !

Fiers Brabançons peuple de braves,
Qu'on voit combattre sans fléchir,
Du sceptre honteux des bataves
Tes balles sauront t'affranchir.
Sur Bruxelles, aux pieds de l'archange
Son Saint Drapeau pour jamais est planté
Et fier de verdir sans l'orange,
Croît l'arbre de la liberté.

Et vous, objet de nobles larmes,
Braves, morts au feu des canons,
Avant que la patrie en armes
Ait pu connaître au moins vos noms
Sous l'humble terre où l'on vous range
Dormez martyrs, bataillon indompté,
Dormez en paix, loin de l'orange
Sous l'arbre de la liberté.

Un couplet supplémentaire fut ajouté par le frère de Jenneval après la mort de ce dernier

Ouvrez vos rangs, ombres des braves,
Il vient celui qui vous disait:
Plutôt mourir que vivre esclaves !
Et comme il disait, il faisait
Ouvrez vos rangs noble phalange,
Place au poëte, au chasseur redouté !
Il vient dormir, loin de l'Orange
Sous l'arbre de la liberté !...

Lors de sa première rédaction, Jenneval avait fait imprimer ses vers chez Jorez, 6 rue au Beurre, et voulut les intituler "La Bruxelloise", mais l'éditeur lui faisant remarquer que ce titre existait déjà , il finit par opter pour "La Brabançonne"

Pendant que Van Campenhout composait sa musique, l'éditeur crut bon de sa propre initiative d'ajouter "Air des Lanciers Polonais " qui était en vogue à l'époque, ce qui amena plus tard à la fausse conclusion que Van Campenhout avait copié cette musique.

La première version de La Brabançonne fut chantée en public par le ténor qui s'était déjà illustré dans "la Muette" de Portici, le soir du 12 septembre 1830, peu avant la mort de Jenneval

C'était un méridional plein de fougue que ses frasques et sa belle voix avaient rendu populaire et qui était alors âgé de 31 ans.

La seconde version de Jenneval ne subsista que quelques années.
Elle fut en effet encore modifiée en 1860.

Le texte que nous lui connaissons aujourd'hui, moins belliqueux, est certainement l'œuvre de plusieurs collaborateurs anonymes auxquels est resté attaché le nom de Charles Rogier alors premier ministre et qui adoucit fortement les paroles virulentes de Jenneval écrites dans l'effervescence et qui sentaient trop la poudre.

Seul le quatrième couplet est chanté

La musique de La Brabançonne a été si souvent modifiée par les arrangeurs que le ministre de la guerre belge, par un arrêté du 5 juin 1873, a prescrit aux musiques militaires d'avoir à se conformer à une partition arrangée par Bender, inspecteur des musiques de l'armée belge.

Publié par François guillaumat le 25 juillet 2007 à 10:58

A mon humble avis, il n'y a pas que l'Europe qui cherche à créer des non-Etats (même si cette situation y est plus avancée). Avec la mondialisation, c'est le monde entier qui se retrouvera petit à petit dans cette situation.

Ca me fait d'ailleurs penser à mon petit voyage en Suisse il y a 2 ans. Mes amis Français présents là -bas n'arrêtaient pas de se moquer du patriotisme Suisse. Il y avait sans doute une part de moquerie due au fait que nous soyons un groupe de Français. Mais il y avait surtout le respect d'une mode qui consiste à considérer tout état indépendant et avec des frontières comme malgré tout ringard...
La mondialisation et ses non-états sont déjà dans les esprits.

Publié par Juan_rico le 25 juillet 2007 à 12:41

"La résolution 1244, jusqu'à la définition finale de son statut, "reconnaissait" son appartenance à la "République Fédérale de Yougoslavie", état créé par Milosevic en avril 1992 et qui a entièrement disparu en juin 2006 : le Kosovo ne peut évidemment pas appartenir à un Etat qui n'existe plus."
Vous confondez simplement Serbie et Yougoslavie, M.Guillaumat. Le Kosovo - et non la Kosove, comme le dirait ce pauvre M. Leuenberger- est la terre d'origine des Serbes. Qui aurait construit les 94 églises orthodoxes que les albanophones ont brûlé il y a quelques années, pour faire fuir les derniers restes de la communauté serbe qui demeurent encore là -bas ? Avant la lâche et ignoble intervention des Américains sous couvert de l'OTAN, instrument aux mains de cette puissance pour asservir l'Europe, la communauté serbe était très importante dans cette province.

Publié par Roland le 25 juillet 2007 à 13:04

Oui, le Kosovo est une province de la Serbie que la communauté internationale essaie de séparer d'une nation souveraine. Un véritable acte de banditisme légal.

Que dirait la France si on essayait de faire la même chose avec la Bretagne ou la Corse?

Ou que dirait les USA si la Russie, par rétorsion aux manoeuvres étasuniennes, appuyait la sécession "azlanienne" de la Californie?

http://thechinadesk.blogspot.com/2007/06/russia-to-recognize-california-as_14.html

P.S. L'exemple du Kosovo illustre de la façon la plus cinglante possible la nécessité vitale de ne jamais devenir minoritaire sur ses propres terres!

Publié par fass57 le 25 juillet 2007 à 13:12

Et quand je pense que l'avation militaire suisse a refait, gratuitement, le cadastre aérien du Kosovo, prélude technique au démembrement de la province.

Sans oublier la conseillère fédérale Calmy-Rey toujours en pointe quant à l'indépendance du Kosovo!

Il faut dire que la Suisse n'est plus souveraine sur cette question, avec les 200'000 kosovars installés sur notre sol.

Publié par fass57 le 25 juillet 2007 à 13:21

Bonjour Ludovic, bonjour tout le monde, JH d'Athéna et moi... qui est très honnoré de se trouver dans un lieu mythique de la blogosphère stratégique francophone !

Juste deux petites précisions, cependant. La 1ere sur le "non-Etat", un terme fréquemment employé comme synonyme d'Etat effondré par des collègues chercheurs. Je ne l'entend bien évidemment pas dans ce sens. La Belgique a encore un gouvernement et si elle souffre de quelque chose, c'est certainement d'un surplus de régulation, pas de leur absence !

Ensuite, sur l'UE. En fait, l'Europe n'a pas grand-chose à voir là -dedans, même si une vision excessivement bureaucratique me semble être l'autre face de la pièce, celle où manquent les ambitions politiques.

Au contraire même, l'UE est vue comme une planche de salut, à la fois par une bonne partie du monde politique néerlandophone (une Europe des régions où la Flandre serait indépendante) et certains Bruxellois (quelques propositions de transformation de la 3ème région du pays en "Brussels DC", district européen et a-belge, a-flamand et a-francophone).

Plus largement, le processus de technocratisation/dépolitisation renvoie plus à une rationalité typiquement belge, où l'Etat apparaît en tant qu'accident de l'histoire (le traité des 18 puis des 24 articles, le parachutage de Léopold 1er, les garanties des puissances, etc.). En pratique toutefois, ce processus se joue surtout au plan politique (la majeure partie des citoyens, francophones comme néerlandophones, ne souhaitant pas la disparition de leur (non)-Etat préféré).

Un participant a noté plus haut une évolution vers la confédération : c'est ce qui me semble le plus probable d'un point de vue empirique (pressions en ce sens de Néerlandophones démographiquement plus nombreux que les Francophones) mais aussi du point de vue de ladite "théorie" (elle n'est pas encore suffisament établie que pour recevoir pareil nom !). L'Etat se mue, petit à petit, en coquille vide. Resteraient dans une telle optique poussée à fond, quelques compétences : Affaires Etrangères (garder un lable "Belgique" qui passe plutôt bien), Défense et quelques "broutilles" (sûreté nucléaire, ce genres de choses). Bref, non plus des ministères pourtant émminement politiques mais bien des systèmes d'économie d'échelle dans des représentations d'images politiques.

Publié par Athéna et moi le 25 juillet 2007 à 19:13

Il y a belle lurette que n'existe plus de Nation belge, et prétendre le contraire revient à faire preuve d'une naïveté et d'un aveuglement navrants. L'Etat fédéral belge est sapé par les initiatives flamandes de concrétiser leur rêve d'autonomie, profitant d'une relance économique qui a démarré il y a presque 30 ans. Partant, pourquoi le futur premier ministre Leterme se pencherait-il sur l'histoire de la Belgique, et qui plus est, sur l'hymne national, lui qui a affirmé que les wallons (la communauté francophone du pays) étaient trop stupides pour apprendre le néerlandais (seconde langue nationale belge)?
Il s'agit donc bien d'une fédération, d'un mariage arrangé, et non plus d'une Nation en tant que telle. Preuve en est que chaque région du pays possède son propre gouvernement. Belgique.. Pays morcellé, inconsistant, aux aspirations trop grandes sur la scène internationale... là où elle ferait mieux de régler d'abord ses problèmes d'identité.

Publié par Ares le 26 juillet 2007 à 0:10

__En apparté, comme le "vivre-ensemble" est désormais devenu l'impératif catégorique indépassable de notre monde,__

Ce "vivre ensemble" est le cache-sexe d'une ideologie socialo-libérale.
Il faut prendre conscience que nos élites ne veulent pas qu'une alternative surgisse à la mondialisation libérale.
Pour cela, il faut diviser, rendre le Kosovo indépendant, créer une société communautaire anglo-saxonne chez les Européens via l'immigration, jouer ces mêmes communautés les une contre les autres, et faire tourner la machine à cash-flow en même temps.
C'est cela le "vivre ensemble", l'aboutissement de la modernité en somme.

Publié par Three piglets le 26 juillet 2007 à 0:39

Je suis d'accord avec Athéna, les problèmes Belges ont existé longtemps avant le Traité de Rome.

Il suffit de consulter un livre d'histoire de ce pays pour s'en apercevoir.

Il ne faut pas tout mélanger.

Publié par Frédéric le 31 juillet 2007 à 11:01