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26 août 2006

Le pari dangereux de l'Europe

Ainsi donc, l'Europe s'est décidée à se lancer dans l'aventure du Sud Liban sous les couleurs de l'ONU. Il est vrai que la crédibilité de l'organisation supranationale avait été compromise encore plus vite qu'à l'accoutumée par la volte-face de la France et par l'hésitation d'autres nations à fournir un contingent allant au-delà du symbole ; avec le nouveau revirement français, guère étranger aux conséquences du précédent en termes de politique extérieure, l'impulsion initiale a pu se concrétiser, et entre 7000 et 8000 soldats français, italiens, espagnols, belges, polonais et scandinaves seront bientôt membres de la FINUL new look, et donc pris dans le double piège que je décrivais voici quelques temps. A titre personnel, je leur souhaite évidemment de s'en sortir le mieux possible. Mais pour évaluer la précarité de leur engagement, peut-être est-il préférable d'élaborer quelques évolutions possibles.

Scénario n° 1

La force multinationale devient un tampon entre Israël et le Hezbollah. Elle assiste au fil des mois au renforcement de l'armée libanaise comme au retrait des troupes israéliennes. Après quelques tentatives peu couronnées de succès et sous la surveillance internationale, le Hezbollah met en veilleuse ses activités belligérantes, rend une partie de ses armes et se focalise sur la conquête politique, fort de ses martyrs et de ses fonds. En Israël, le gouvernement se satisfait de la protection apportée par l'ONU et se concentre sur les mesures de protection contre les Palestiniens, que la barrière de séparation et le climat international ne cessent d'affaiblir ; la présence européenne et son image de protecteur du Liban dans le monde arabo-musulman permettent d'ailleurs à l'UE de renforcer son rôle dans la région. Bref, le scénario idéal pour nombre de dirigeants européens, avec un usage de la force strictement limité aux mesures préventives et démonstratives du beau temps, même si le retrait des troupes n'est pas planifié.

Ce scénario est cependant peu probable, car il suppose plusieurs conditions qui sont très loin d'être remplies, dont voici quelques unes :

- Une réduction des tensions internationales au Moyen-Orient, alors même que l'avancée du programme nucléaire iranien promet de les accroître ;
- Un règlement du casus belli représenté par la capture délibérée de soldats israéliens sur territoire israélien ;
- Une réduction des actions coercitives israéliennes dans les territoires palestiniens, et donc du besoin de prouver la "solidarité arabe" ;
- Une aptitude à dissuader le Hezbollah d'entreprendre des actions violentes dans les secteurs tenus par la FINUL et à le convaincre de désarmer ;
- Un engagement intègre et efficace de l'armée libanaise, notamment dans le désarmement du Hezbollah au sud du pays.

Scénario n° 2

La force multinationale se glisse entre le marteau et l'enclume. Des accrochages isolés reprennent (tirs de roquettes, frappes air-sol) et les soldats de la paix sont accusés à la fois de protéger par leur présence les miliciens du Hezbollah et de renseigner les états-majors de Tsahal. Le rôle joué par l'armée libanaise devient flou. Bientôt, avec le bras-de-fer international sur le programme nucléaire iranien, les soldats européens évoluent dans un environnement de plus en plus hostile, alors que les soldats musulmans de la force s'en distancient également. Un incident isolé précipite la dégradation de la situation, et des attaques terroristes sont perpétrées contre la FINUL par le Hezbollah, pendant que d'autres parties de la force, fournissant une protection à la milice islamiste, sont prises pour cible par Israël. L'armée libanaise s'effiloche rapidement, et Beyrouth demande le départ de la FINUL. Bref, le scénario catastrophe pour les parrains de ce nouvel engagement multinational.

Ce scénario n'est toutefois pas nécessairement le plus probable, car il suppose plusieurs conditions précises :

- Une volonté internationale, et notamment européenne, de contrecarrer l'Iran dans ses ambitions nucléaires ;
- Une volonté du gouvernement israélien d'obtenir par la force la sécurisation de sa frontière nord ;
- Une capacité du Hezbollah à jouer de nouveau son rôle de bras armé de la politique extérieure iranienne.

Scénario n° 3

La force multinationale préside à un gel précaire de la situation. Les apparences prévalent : le Hezbollah dissimule ses armes et annonce son respect de la FINUL, sans rien entreprendre de concret dans son sens ; Israël s'abstient d'user de la force et négocie la libération de ses soldats, tout en laissant une petite partie de ses troupes sur territoire libanais, ou prête à y entrer à tout instant ; l'armée libanaise s'installe au Sud Liban, assure ouvertement des tâches de sécurité, sans exercer le moindre contrôle effectif. Les emplacements, les moyens, les procédures, les règles d'engagement de la force multinationale sont consciencieusement étudiés ; ses installations, ses services sont infiltrés par des informateurs. Et si les unités de la FINUL décident de mener une action coercitive, elles sont neutralisées par des foules "spontanées", leurs chefs menacés personnellement sur leur lieu de travail et dissuadés par leurs "contacts", leurs soldats soudain confrontés à un environnement non permissif. Bref, le scénario d'une prise d'otages géante, ou de l'instrumentalisation de la FINUL dans les rapports de force internationaux.

Ce scénario me semble le plus probable des trois, car il peut n'exister que de façon provisoire et évoluer dans un sens comme dans l'autre. J'espère évidemment me tromper, mais si l'Europe engage effectivement des milliers de soldats dans le double piège du Sud Liban, cela pourrait bien affaiblir sa position par un accroissement proportionnel de sa vulnérabilité. Que son pari soit dangereux me semble donc évident!

Publié par Ludovic Monnerat le 26 août 2006 à 19:22

Commentaires

Pourriez-vous expliciter ces deux passages ?

- "alors que les soldats musulmans de la force s'en distancient également."

Les Indonésiens/..., le soldat européen de confession musulmane ou ... les Libanais ?

- "cela pourrait bien affaiblir sa position par un accroissement proportionnel de sa vulnérabilité."

Je ne pense pas que vous pouvez sérieusement soutenir que l'envoir de 8'000 hommes affaiblissent l'Europe (militaire). A quoi fait alors référence le "proportionnel" ?

Publié par Deru le 26 août 2006 à 20:32

Je vote avec conviction et décontraction pour le n°2.
Un camion suicide contre une casemate, un IED sur le bord d'une route ou un tir de mortier sont si vite arrivés à notre époque. Il suffit qu'une patrouille de la Finul se mette dans l'idée de vouloir absolument fouiner dans un bunker pour créer ce qui sera interprété par le Hizbollah comme un casus belli. Le Hizbollah enverra alors des "avertissements explosifs" avec plus ou moins de délicatesse. Le sud chiite se mettra alors à hair cette Finul "bras armée de l'occident", même si elle contient des élements musulmans qui alors perçus comme des traitres à la cause. Les pays européens, surtout la France, se trouveront plus ou moins malgré eux entrainés dans un engrenage qu'ils cherchent pourtant à éviter par tous les moyens.

Publié par Chimpanzé surfeur le 26 août 2006 à 20:54

Je souhaiterais remercier à nouveau Ludovic Monnerat pour ses informations et analyses.

En effet, dans la période troublée que nous vivons, ces interventions claires et précises, provenant d'une personne qualifiée, (et alors que par ailleurs nous pouvons nous sentir abandonnés de nos élites), remonte le moral.

Encore merci pour votre blog.

Publié par juan_rico le 26 août 2006 à 21:00

Ou une situation comme en Bosnie, ou aprés que les Casques Bleus y eurent laissé des dizaines des leurs, on intervient "sérieusement" et les bonnes volontés des belligérants lasse de ce conflit finissent par établir une paix précaire mais durable.

Publié par Frédéric le 26 août 2006 à 21:45

durs les devoirs de vacances cette année !

Publié par JPC le 26 août 2006 à 22:10

Merci pour ces encouragements... On a toujours un peu plus de temps durant les vacances ! :-)

Pour Deru : j'avais effectivement pensé aux soldats musulmans d'Asie. Maintenant, il faudrait nuancer cela par la différence sunnite / chiite. Quant à l'affaiblissement de l'Europe, ce n'est pas sur le plan militaire, mais bien sur le plan politique que je le vois : la vulnérabilité des soldats déployés (j'ai vu les images des Francais : VBL, P4, VAB, pas de blindés lourds) est une faiblesse susceptible d'etre exploitee.

Publié par Ludovic Monnerat le 27 août 2006 à 9:54

Il faut laisser le temp au matériel lourd de débarquer ;)

On a bien fini par envoyer des AMX-10P en Cote d'Ivoire et des Leclercs au Kosovo.

Publié par Frédéric le 27 août 2006 à 11:36

Se placer volontairement dans une situation inextricable, n'est-ce pas là d'abord le signe d'une faiblesse de commandement?

Une bataille n'est-elle pas souvent gagnée ou perdue avant même son commencement?

Dans le cas du déploiement de la FINUL renforcée au Liban, comme le moyen de gagner (le désarmement du Hezbollah) n'est ni praticable ni même ordonné, il reste seulement le moyen de ne pas perdre, à savoir de "gélifier" la situation.

Avec pour corollaire de devenir parti-pris, sur le long terme, d'une situation où il n'y a stratégiquement rien à gagner pour l'Europe, si ce n'est se faire accuser par les deux camps en présence.


"Maintenant, il faudrait nuancer cela par la différence sunnite / chiite."

Cette différence, n'existe-elle pas essentiellement au niveau des élites arabes qui craignent la montée de l'influence iranienne? Sauf dans les cas, évidemment, où les populations chiites et sunnite sont "au contact" comme en Irak.

Ainsi, un casque bleu, musulman indonésien par exemple, qu'il soit chiite ou sunnite, sera de toute façon plus proche d'un arabe libanais que d'un casque bleu français. En cas d'accrochage sérieux, je ne dis pas que forcément un casque bleu indonésien se retournerait contre un casque bleu occidental (1), mais il pourrait très bien exécuter les ordres qu'il recevrait de façon à ce que ceux-ci soient inopérants. (2)

De la sorte, si le citoyen helvétique que je suis était engagé comme casque bleu dans la province du Kosovo, je me sentirais naturellement plus proche des communautés serbes guettoïsées que de la majorité musulmane kosovare.

(1) on se souvient de ce massacre au Kosovo, dans un poste de police de l'ONU, entre policiers d'ethnie musulmane et policiers européens.

(2) ne parlons même pas des armées qui deviennent elles-même intérieurement "diverses", par le biais de la migration.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 12:02

"citoyen helvétique ... [et un peu avant] mais il pourrait très bien exécuter les ordres qu'il recevrait de façon à ce que ceux-ci soient inopérants."

Ce que vous relevez est avant tout un manque de discipline qui ne trouve ni appui dans une religion ni dans une quelconque citoyenneté.

Je regrette en outre que vous mélangez votre qualité de citoyen (et ses a priori) et celle, le cas échéant, de soldat sous les drapeaux...

Publié par Deru le 27 août 2006 à 12:27

fass57 je vous suis sur bien des points, mais de là à dire que les armées "diverses" "par le biais de la migration" sont nécessairement moins efficaces... Pensez-vous par exemple qu' un Légionnaire libanais chiite interprèterait un ordre pour le rendre "inopérant" ?

Par contre j' avoue n' avoir aucune confiance pour les casques bleus Pakos, Indonésiens, Malais, Bengalais ou autres, pour des raisons évidentes. Dans quelle mesure seront-ils engagés au Liban ?

Publié par Arnaud le 27 août 2006 à 12:57

"Ce que vous relevez est avant tout un manque de discipline qui ne trouve ni appui dans une religion ni dans une quelconque citoyenneté."

Il s'agit simplement de proximité civilisationnelle qui a été, par exemple, souvent constatée parmi les troupes françaises engagées dans les Balkans. Cela va bien au-delà du concept de citoyenneté, qui tend de plus en plus à se dégrader sous la forme d'un apparentemment purement administratif.

Sur la discipline, c'est une valeur à laquelle j'attache beaucoup d'importance, voire une importance fondamentale. C'est pourquoi je considère les choses en amont, en étant opposé, par principe, à l'engagement de l'armée suisse à l'extérieur de ses frontières (je ne parle évidemment pas ici des missions d'entraînement ou de coopération qui sont parfaitement admissibles dans le cadre de la neutralité active).

Je me reconnais ainsi pleinement dans le statut de citoyen-soldat, servant fidèlement et sans restriction d'aucune sorte une armée populaire défendant sa population et l'intégrité de son territoire national. Dans ce cadre-là , il n'y a simplement aucun cas de figure qui puisse mettre mon libre-arbitre en opposition avec la structure militaire dont je suis un élément.

Quant au drapeau, je le vois comme le symbole d'une nation qui aura toujours ma fidélité, mais non pas comme le symbole de l'état, car celui-ci peut, dans certaines circonstances bien particulières, ne plus correspondre à la nation, au pays réel (fort heureusement, la Suisse est un des rares pays où la nation et l'état restent harmonieusement liés, notamment par le biais de la démocratie directe, faisant du peuple le véritable Souverain).

Mark Twain disait à ce sujet:

"Loyalty to the country always. Loyalty to the government when it deserves it."

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 13:11

"Je me reconnais ainsi pleinement dans le statut de citoyen-soldat, servant fidèlement et sans restriction d'aucune sorte une armée populaire défendant sa population et l'intégrité de son territoire national."

Dois-je en conclure que vous refuseriez de preter serment en cas d'engagement actif ?; car les missions de l'armée suisse, ne vous en déplaise, sont actuellement les suivants :

- contribuer à la prévention de la guerre et au maintien de la paix;
- défendre la Suisse et protéger sa population;
- >> fournir sa contribution à la promotion de la paix à l'échelon international;
- apporter son aide aux autorités civiles lorsque leurs moyens ne suffisent plus, en cas de menace grave contre la sécurité intérieure, mais aussi notamment en cas de catastrophe en Suisse ou à l'étranger.

:o))

http://www.admin.ch/ch/f/rs/510_107_0/a4.html

Publié par Deru le 27 août 2006 à 13:33

"fass57 je vous suis sur bien des points, mais de là à dire que les armées "diverses" "par le biais de la migration" sont nécessairement moins efficaces..."

Je me souviens avoir vu un très intéressant reportage sur le Clémenceau où le personnel servant l'armurerie du navire avait été soigneusement choisi en fonction de sa "non-diversité" (reportage effectué lors des frappes de l'aéronavale française sur l'Afghanistan).

Dans ce même reportage, on pouvait aussi constater l'enthousiasme fort dissimulé des chefs de pont, et c'est un euphémisme, face à la "diversité" bien visible du personnel d'appontage.

Je me souviens également avoir lu quelques articles où des militaires français de haut rang s'interrogeaient, en mode "off", sur le pourcentage non négligeable de musulmans dans certaines troupes. Imaginez-vous par exemple partir en guerre contre l'Iran, dans un quelconque scénario du pire, avec une infanterie composée de 30% de musulmans? (ce qui me fait penser que 10% de la population du Kosovo vit désormais en Suisse)

Je me souviens enfin d'un reportage de France 3, consacré à la diversité en France, où de jeunes nord-africains, tout citoyens français qu'ils étaient, affirmer ne pas vouloir défendre la France, si celle-ci était opposée à un pays musulman. Une jeune femme algérienne, qui envisageait une carrière dans l'armée française, a même demandé s'il était possible de refuser un ordre, sans conséquences, dans ce cas de figure.

Quant à la diversité comme facteur d'affaiblissement, il suffit de penser à Rome, quand l'Empire, se rétrécissant comme une peau de chagrin, se défendait contre les barbares, avec des troupes majoritairement composées de barbares (l'Amérique suit cette voie, bien que la majorité des unités combattantes et des fonctions techniques reste encore majoritairement euro-américaine).

A la vérité, promouvoir la diversité comme une force est fondamentalement stupide, étant donné que le principe même de cohésion implique l'aggrégation d'éléments pleinement et naturellement compatibles.


Publié par fass57 le 27 août 2006 à 13:36

"Dois-je en conclure que vous refuseriez de preter serment en cas d'engagement actif ?"

L'engagement de soldats suisses à l'étranger se fait sur la base du volontariat.

Si, sur une base volontaire et avec un consentement éclairé, j'acceptais une telle mission, il serait inconcevable pour moi que je discute ensuite cette mission.

En outre, j'ai déjà dit plus haut que les missions de coopération à l'étranger ne contreviennent pas avec le principe de base de la neutralité active de la Suisse.

Quant aux missions d'aide en cas de catastrophes, on ne peut que les approuver vivement.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 13:42

Quant à cette formulation....

http://www.admin.ch/ch/f/rs/510_107_0/a4.html

... je m'étonne quand même de voir le point B en seconde position.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 13:47

"Pensez-vous par exemple qu' un Légionnaire libanais chiite interprèterait un ordre pour le rendre "inopérant" ?"

La Légion est un cas spécial. Son aura symbolique particulièrement puissante peut effectivement être plus forte, au niveau individuel, qu'un apparentement ethnique pré-existant.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 13:50

Tout membre musulman des Casques Bleus - ainsi que tout membre musulman de l'armée libanaise, à quelque niveau hiérarchique que ce soit - devra à un moment ou un autre faire un examen de conscience et définir sa loyauté - à l'Islam, ou à l'organisation/pays/chaîne de commandement auxquels il appartient. Cet instant crucial surviendra lorsque les premières tensions avec le Hezbollah apparaîtront, ou lorsque l'individu sera en position de laisser faire le Hezbollah (fermer les yeux sur un camion suspect lors d'un point de contrôle, laisser s'échapper un suspect au moment de fouiller une maison...)

Même si on peut espérer que derrière chaque musulman non-membre du Hezbollah et présent au Liban pour une raison ou une autre ne se cache pas un traître, difficile de prétendre qu'il n'y en aura aucun. Et si on se contente de dénombrer les simples "sympathisants", c'est encore pire.

J'avoue que lorsque les offensives reprendront (le Hezbollah y mettra le temps qu'il faut, mais je ne doute pas une seconde qu'il y parvienne) ce sera effectivement intéressant de constater comment réagiront les Européens avec quelques dizaines d'otages chacun.

Je crois que la per

Publié par Stéphane le 27 août 2006 à 14:17

Je signale que les Casques Bleux Pakistanais et Marocains ont fait de leur mieux en Somalie, des soldats Pakistanais combattent actuellement dans la fameuse "zone tribale". Il ne faut juget tout le monde selon sa religion, le "devoir" est une notion que tout militaire de carriére connait.

Publié par Frédéric le 27 août 2006 à 14:54

Scénario 3 bis :
W. se décide enfin à en finir avec les mollahs en Iran,
le Hezbollah ne dispose alors plus de soutiens et devient inopérant,
Chirak peut se payer le luxe de condamner l'agression de l'hyper-puissance, dire qu'il a oeuvré pour la paix en protégeant les partisans de la religion de paix et d'amour contre ses méchants agresseurs, et de remonter dans les sondages pour finir sa carrière
avec nos médias, c'est tout bon : ils vont en rajouter des tonnes

Publié par JPC le 27 août 2006 à 16:28

L'armée algérienne est bien venue à bout, cahin caha, des GIA & consors. Alors c'est vrai que tout n'était pas parfait, mais ils ont fait un certain boulot.

Publié par Stauffenberg le 27 août 2006 à 16:35

Sauf que l'armée algérienne n'a pas demandé à la communauté internationale de venir faire le boulot à sa place.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 17:11

@fass57 : vous êtes pessimiste. Cf le rapport 78 du C2SD sur "Les militaires français issus de l'immigration" qui ne semble pas relever de double allégeance. N'oublions pas qu'une partie de ces militaires descend des Harkis ; leur pays d'origine les a renié depuis longtemps.
Téléchargeable ici : http://www.c2sd.sga.defense.gouv.fr/html/recherche/catalogue/c_etudes_publiees.htm .

Publié par Chimpanzé surfeur le 27 août 2006 à 17:13

@ Frédéric, "... Je signale que les Casques Bleus Pakistanais et Marocains ont fait de leur mieux en Somalie..." Très juste et c'est important de le dire mais il y a un petit truc pour être en accord avec sa religion musulmane " Allah punished them by placing them under the domination of the Christians. So, the Spahis argued, in taking sides with the French, they became the instrument of Allah's punishment; and, in reality, merely aided their co-religionists on their road to Paradise by hastening the period of their expiation. Centaurs of Many Lands by Edward Larocque Tinker " et en plus quand on a le OK du Commandeur des Croyant ( le Sultan pour le Maroc ), on fait sa job... dans la mesure ou " l'employeur " est fort donc respecté et avec l'ONU ce n'est pas garantie. La France a commencé à " perdre " la loyauté de ses troupes avec la défaite d'Indochine.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 27 août 2006 à 17:19

J'ajouterai un 4ème scenario: les discussions sans fin sur l'envoi de renforts made in France ne témoignent-elles pas, aussi, de quelques paramètres économiques de retour sur investissement du type: partage de la zone touristique à recontruire? Il semble que les investiseurs italiens soient en bonne position. A suivre de près.

Publié par louis le 27 août 2006 à 17:50

"@fass57 : vous êtes pessimiste."

Voir clair, c'est voir sombre, comme disait Valéry.

Je vous invite à lire cette étude prospective...

http://rapidshare.de/files/30956836/GCHARDEF31031.pdf.html

... qui, si elle ne traite pas directement de l'armée française, émane néanmoins des cercles militaires.


P.S. Comme cette étude n'est plus en ligne sur le site du Ministère de la Défense français, je vous la met sur Rapidshare.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 17:56

Comment marche Rapidshare ? il faut enregistrer le dossier ?

Publié par Frédéric le 27 août 2006 à 18:46

Simple: cliquer sur le bouton "free", attendre environ une minute et enregistrer le fichier.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 19:00

J'oubliais, dernière opération, rentrer le code à trois éléments.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 19:02

@fass57 : merci pour le lien. :)

C'est un mini-mémoire de géopolitique de niveau maîtrise, assez peu référencé en dehors des grands auteurs habituels. (cf faible nombre de notes de bas de pages ; la bibliographie est light). L'auteur aborde avec une détermination louable des aspects "tabous", comme le refus républicain de prendre en compte le facteur ethnique ou l'origine des violences urbaines. Nos voisins européens n'ont après tout pas ces réticences, et ils n'en sont pas devenus pour autant des régimes totalitaires exterminant leurs minorités. Cf la Norvège, les Pays-Bas etc.

Mais c'est un mémoire de "rat de bibliothèque", sans terrain, à l'inverse de l'étude, certes légère, du C2SD, mais qui a le mérite d'exister. Les prospectives démographiques de ce document sont par ailleurs contredites par celles de l'Ined. Le taux de natalité des étrangères se stabilise à la seconde génération pour se rapprocher de celui des françaises ; il n'est donc pas pertinent de projeter les taux de natalité d'aujourd'hui pour 2040.

D'autre part, le coeur de ce mémoire ne repose pas sur la problématique de "double allégeance" qui pourrait frapper les militaires français musulmans en cas de conflit. Elle en est même absente. Il est donc difficile d'en tirer des conclusions fermes sur les aspects touchant les forces armées.
Sur le reste, les facteurs d'incertitudes statistiques, l'analyse de la violence des sociétés multiethnique, et le problème islamiste, l'interêt de ce mémoire est clair. :)

Publié par Chimpanzé surfeur le 27 août 2006 à 19:39

@ fass57 : je continue à penser que la majorité des soldats immigrés, quel que soit le pays, seraient loyaux. Des exceptions existent toujours, mais quel est l' intérêt pour un soldat terroriste de trahir ? Tuer son chef de section ? Annoncer l' emplacement de sa compagnie ? Rien de stratégique...

Vous souvenez-vous de John Walker Lindh ? Et ce n' est pas un cas isolé, les traitres natifs d' un pays ont toujours existé.

Ces discours sont trop faciles, les gens doivent pouvoir choisir leur camp. Si j' étais iranien je souhaiterais voir mon pays envahi et je me battrais avec l' envahisseur, tout comme en tant que suisse j' assiste rageusement à la lâcheté de mon pays qui ne veut pas se battre et je me fais refuser dans toutes les armées du Commonwealth pour ne pas avoir les papiers nécessaires. A cause de gens qui ne veulent pas d'immigrés-soldats.

Et pourquoi devoir à tout prix aimer son pays par-delà sa politique ? Si on n' aime pas sa culture d' origine ? Et ça arrive.

Je m' excuse par avance de ne pas pouvoir répondre je vais être absent la semaine prochaine.

Publié par Arnaud le 27 août 2006 à 21:00

"Sur le reste, les facteurs d'incertitudes statistiques, l'analyse de la violence des sociétés multiethnique, et le problème islamiste, l'interêt de ce mémoire est clair."

Quelques liens récents sur ce vaste sujet:

http://www.thesun.co.uk/article/0,,2-2006390443,00.html

http://www.lefigaro.fr/medias/20060816.WWW000000234__on_voit_trop_de_reporters_blancs_sur_la_bbc_.html

http://www.aftenposten.no/english/local/article1139051.ece

http://www.canada.com/nationalpost/news/editorialsletters/story.html?id=d6808448-7d90-446f-9d44-696b54c89f13

http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2006/08/27/nmulticul27.xml

http://www.lefigaro.fr/france/20060824.FIG000000010_forte_hausse_de_l_immigration_d_afrique_noire.html


Pour en revenir brièvement aux statistiques sur la migration issues de nos diverses officines d'état, il est souvent difficile pour le citoyen lambda de concilier ce que voient ses yeux avec ce qu'entendent ses oreilles ;)

Bon, de temps en temps, les "experts" sont bien obligés, face à l'évidence des faits, de reconnaître leurs "pipotages", effectués de bonne foi évidemment.

http://www.lefigaro.fr/france/20060824.FIG000000011_tribalat_l_insee_admet_enfin_avoir_sous_estime_le_solde_migratoire.html

En fait, tout ce domaine d'étude me fait penser à la physique quantique où l'expérimentateur influe sur le résultat de l'expérience. Et comme l'immense majorité de gens qui s'intéressent professionnellement à ces questions sont généralement des progressistes de diverses obédiences, on ne peut s'attendre, avec eux, qu'à des résultats présentant la réalité sous un joli papier de soie, optimiste et bien-pensant.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 21:15

Arnaud: "et je me fais refuser dans toutes les armées du Commonwealth pour ne pas avoir les papiers nécessaires."

T'es sérieux là , tu as vraiment essayé ? :o)

Publié par Deru le 27 août 2006 à 21:26

"fass57 : je continue à penser que la majorité des soldats immigrés, quel que soit le pays, seraient loyaux."

C'est une forme de pari que je ne souhaite pas tenter, sans oublier que je ne vois pas pourquoi on me force à le tenter.

S'il est gagné, on pourrait dire "très bien"? Même pas, car cela voudrait dire que mon pays aurait alors déjà perdu son identité.

Et s'il est perdu, ce pari, cela peut signifier à terme la guerre civile ou la perte de souveraineté de la communauté légitime du pays en question (le Liban ou la province du Kosovo en sont des exemples flagrants).

C'est typiquement le genre de jeu que l'on ne peut gagner que si l'on n'y joue pas. Si certains veulent jouer au grand jeu de la Diversité, grand bien leur fasse, mais qu'ils n'entraînent pas mon pays dans la ronde.

Et puis pourquoi est-ce toujours le genre de festivités que l'on propose exclusivement aux nations peuplées d'européens? Est-ce-que l'on demande à la Chine, au Japon ou au Zambèze s'ils veulent participer à ce jeu-là ?

"Si j' étais iranien je souhaiterais voir mon pays envahi et je me battrais avec l' envahisseur..."

Moi, c'est précisemment le contraire. Si j'étais un jeune iranien, je détesterais évidemment la "mollahcratie", mais à choisir entre un régime contestable, mais national, et un régime tout aussi contestable, mais imposé de l'extérieur, je choisirais de régler les problèmes "en famille", dans le cadre national.


"....tout comme en tant que suisse j' assiste rageusement à la lâcheté de mon pays qui ne veut pas se battre ..."

Sans vouloir trop extrapoler, pour moi, engager son pays dans des aventures extérieures ne coïncidant pas à ses intérêts directs peut objectivement relever de la trahison ou tout au moins signifier un sentiment d'appartenance nationale tenu ou même marqué par la double-allégeance.


"Et pourquoi devoir à tout prix aimer son pays par-delà sa politique ?"

Le simple fait de poser la question montre déjà , à mon sens, qu'il y a problème.


"Si on n' aime pas sa culture d' origine ? Et ça arrive."

Je sais bien que l'ethnomasochisme est une affection de plus en plus fréquente en Occident et je le déplore. Je dirais ainsi à la personne qui en souffre d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 21:45

"Arnaud: "et je me fais refuser dans toutes les armées du Commonwealth pour ne pas avoir les papiers nécessaires."

Sauf erreur, je crois que le mercenariat est encore légalement punissable en Suisse.

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 21:46

"Le taux de natalité des étrangères se stabilise à la seconde génération pour se rapprocher de celui des françaises..."

Oui, mais tandis que la femme européenne (prenons l'Italie) fait 1,2 enfant en moyenne, la femme migrante en fait trois, sans oublier le flux tendu des arrivées qui se poursuivent.

De la sorte, en deux à trois générations, l'affaire est réglée, l'Europe ne sera plus européenne que de nom. Je sais bien que l'on ne peut forcément envisager cela en termes linéaires, mais la tendance lourde existe bel et bien; il suffit de se promener dans nos villes ou de connaître des personnes travaillant dans l'administration pour en être persuadé.(1)

D'ailleurs, dans un rapport d'étude publié en 2000, l'ONU parlait précisemment de la nécessité pour l'Europe d'accuillir plus de 159 millions de migrants extra-européens pour compenser notre déficit démographique. Cela était qualifié sous l'aimable terme "d'immigration de remplacement".

Personnellement, je ne souhaite pas être "remplacé" et avant de l'être, j'espère avoir l'occasion de pouvoir réagir de façon adéquate.

Après tout, remplacer un peuple sur un territoire donné, cela s'appelle de l'épuration ethnique et il ne peut être que légitime de s'y opposer, n'est-ce pas?


(1) qui disait déjà "qu'il n'y a rien de plus triste qu'un pays qui vous abandonne"?

Publié par fass57 le 27 août 2006 à 21:58

@fass57 : "Après tout, remplacer un peuple sur un territoire donné, cela s'appelle de l'épuration ethnique et il ne peut être que légitime de s'y opposer, n'est-ce pas ?".

Certes, à moins d'être masochiste et d'applaudir à sa propre épuration ethnique.

Mais je reste tout de même quelque peu dubitatif sur les projections demographiques des uns et des autres, qu'elles soient pessimistes ou optimistes ; en l'absence de données claires, il est délicat de se prononcer dans un sens comme dans l'autre. L'Insee reconnait omettre quelques variables, l'Ined passe pour être globalement optimiste... Et personne ne sait vraiment de quoi il retourne. Le rapport de l'ONU est quantité négligeable à ce niveau, et trop fortement marqué par un biais politique qui le rend absurde...

Merci pour les liens. :) Le débat promis par Ruth Kelly en Grande-Bretagne promet d'être sévère, et confirme finalement les propos tenus par Jack Straw pour qui le multiculturalisme british est bien mort dans les attentats de Londres.

Publié par Chimpanzé surfeur le 28 août 2006 à 0:05

(je réagis sur le billet en n'ayant lu les commentaires qu'en diagonale)

La pondération des trois scénarios me semble également vraisemblable. Il me semble que le couplage entre ce qui se passe à la frontière israëlo-libanaise et ce qui se passe dans les Territoires Occupés est assez faible (que les deux fronts sont assez indépendants l'un de l'autre). L'enchaînement des prises d'otage de soldats israëliens (à Gaza puis au Sud-Liban) aura été l'exception.

La zone la plus explosive me semble être encore Gaza, puis la Cisjordanie, puis la frontière Nord.

La nouveauté par rapport aux années 70, c'est que les paramètres de la paix, pour reprendre les termes de Bill Clinton, sont désormais clairs pour tout le monde (en gros les accords de Genève) ; mais le rapport de force en faveur d'Israël est tel qu'Israël, jusqu'à maintenant, ne manifeste pas d'intention d'aller dans ce sens. L'islamo-fascisme bénéficie ainsi de circonstances idéales pour croître et embellir, avec une idéologie commune à la diversité des fronts nationaux et des situations réelles.

Publié par FrédéricLN le 28 août 2006 à 19:59

"...Après tout, remplacer un peuple sur un territoire donné, cela s'appelle de l'épuration ethnique et il ne peut être que légitime de s'y opposer, n'est-ce pas ?..."

"...Certes, à moins d'être masochiste et d'applaudir à sa propre épuration ethnique..."

Les Pieds Noirs au sens élargie devaient être passablement maso ;-)

Petite précision : pour rester citoyen de son pays, en territoire du Maghreb il fallait devenir Musulman ou accepter la Dhimmitude moderne c'est à dire le statut d'étranger au bon vouloir des autorités... Bien sur pour l'Algérie il y avait en prime le risque de se faire massacrer comme les Harkis.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 28 août 2006 à 21:35

Hors suget, concernant l'Iran, il y a quelques mois, on à discuter des points forts et points faible, j'avais noter que le pays importer du carburant (et sur extreme centre, on a poster un article indiquant que la France était l'un des fournisseurs), mais aujourd'hui sur le Wikipédia, on a noté ceci (fautes d'ortho incluses) :

" Depuis Juillet 2006, le Pays n'est plus obligé d'importer du carburant raffiné. En effet, la compagnie pétrolier TOTAL a moderniser les raffinerie du pétrole d'Iran (Abadan, Téhéran, Ahvaz, Khoramshahr) et graçe à cela, Iran a retrouvé son autonomie. Le 3 Août 2006, Iran et Irak ont signé un protocole d'accord pour que l'Irak envoi en Iran du pétrol brut pour qu'il soit raffiné en Iran. En échange, Iran garde 15% du pétrol raffiné. "

Quelqu'un confirme ? Si oui, cela fait un point faible de moins qu'il aurait été possible d'exploiter coté "négociations"

Publié par Frédéric le 28 août 2006 à 23:34

@FredericLn en se posant la question de l'alliance contra legem shiite/sunnite (Hizb/Hamas) on doit trouver la contrepartie. Une hypothèse fréqemment avancée est l'Egypte. Les Frères Musulmans au pouvoir à Gaza, accepte un commandement shiite transitoire, avec la bénédiction de Quaradawi, en vue de renverser Moubarak. On sait que lors de sa dernière tournée de printemps en Méditerranée, Khatami a soigneusement évité l'Egypte. La chine est également placée en soutien immédiat de cette stratégie.

Publié par louis le 29 août 2006 à 9:11

J'adore vraiment toutes ces idées d'alliances plus biscornues et putrides les unes que les autres, dans le style "mon barbu est plus sympa que ton barbu".

Ce qui est vraiment drôle dans l'histoire, c'est que ces barbus, qui sont aujourd'hui qualifiés de "nazislamistes" ou d'"islamo-fascistes" entre autres joyeusetés "goodwiniennes", furent autrefois de vaillants "combattants de la liberté" aux yeux de ceux qui les ont créés et utilisés.

Les intègres mollahs contre la tyrannie du Shah.
Le fougueux Sadam contre l'Iran des mollahs.
Les valeureux talibans contre l'ogre soviétique.
Le fier Pakistan contre les immondes talibans.
Les patriotes tchétchènes contre l'occupant russe.
Les bosno-musulmans face aux perfides serbes.
etc...

Et maintenant que ces divers golems se retournent contre leur maître, ce-dernier cherche de nouvelles sources d'argile, pour créer de "contre-golems".

Quel programme magistral, quelle magnifique statégie! Ainsi serions-nous censés, nous-autre "occidentaux" européens, nous allier avec les wahabites séoudiens et les Frères Musulmans égyptiens, parce que ceux-ci seraient opposés à l'Iran qui menace l'axe américano-israélien.

Et comme tout se paie, pour protéger les intérêts bien particuliers de cet axe, nos amis les barbus non-chiites ne se priveront pas de réclamer leur dîme, à savoir une islamisation renforcée de l'Europe (l'inclusion de la Turquie à l'Europe participant évidemment de cette stratégie).

Hé bien, je vous dis le mot de Cambronne, messieurs les amateurs d'alliances équivoques, gardez vos barbus, quels qu'ils soient, et règlez vos propres affaires tous seuls!

Publié par fass57 le 29 août 2006 à 11:40

fass57 : "fascistes" et "combattants de la liberté" ne sont pas incompatibles quand l'oppresseur est, par exemple, communiste (Afghanistant) ; de même que "communistes" et "combattants de la liberté" n'était pas incompatibles quand l'oppresseur était nazi (hop, godwin) ; ainsi de suite.

On peut naturellement être "contre tous les ennemis" (de la liberté par exemple), on est dans ce cas très souvent seul. (Je reprends sciemment le titre de l'excellent témoignage de M. Clarke sur le 11 septembre 2001 et ses suites aux USA).

Publié par FrédéricLN le 29 août 2006 à 12:08

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, mais une fois l'ennemi vaincu, gare a ses amis...

Publié par Frédéric le 29 août 2006 à 12:17

"fass57 : "fascistes" et "combattants de la liberté" ne sont pas incompatibles quand l'oppresseur est, par exemple, communiste (Afghanistant)"

Ces diverses appréciations n'ont de valeur que depuis la perspective d'où on les considère.

Ainsi, on pourrait considérer que le communisme soviétique en Afghanistan représentait mieux l'Occident et ses "valeurs" que l'archaïsme talibanisé que l'Occident a pourtant soutenu (à l'époque du régime pro-soviétique, les afghanes pouvaient se promener en mini-jupe à Kaboul - sans risquer le traitement préconisé par Hani Ramadan, ancien fonctionnaire genevois - et les filles étaient éduquées).

Ceci pour dire que les concepts peuvent être triturés dans tous les deux sens, suivant l'usage que l'on veut en faire.

Il serait grand temps que nous en revenions à la simplicité peut-être rudimentaire mais effective du territoire. Simplicité qu'il est beaucoup plus difficile de manipuler.

"Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, mais une fois l'ennemi vaincu, gare a ses amis..."

Oui, mais je dirais aussi gare à l'allié qui donne du bâton contre les nids de guêpe, afin que vous soyiez piqué également.

Publié par fass57 le 29 août 2006 à 13:31

"...Oui, mais je dirais aussi gare à l'allié qui donne du bâton contre les nids de guêpe, afin que vous soyiez piqué également..." Serait ce la forme active de la Takyya ?

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 29 août 2006 à 14:41

Je dis simplement qu'en favorisant la dispersion des nids de guêpes, on obtient ceci:

http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2006/08/29/wsecurity29.xml

Que cette dispersion ait été intentionnelle, pour des raisons stratégiques mal évaluées ou involontairement maladroite, par le biais de la croyance en la foi intégrationniste, le résultat final est le même: des piqures fort désagréables qu'il conviendrait de traiter d'une façon adéquate. Ce que nos sociétés semblent peu disposées à faire, en confondant constamment les symptômes et les causes.

P.S. A quand une intervention militaire américaine sur le sol de la Grande-Bretagne quand on lit ceci:

"Nile Gardiner, of the Right-wing Heritage Foundation, told The Daily Telegraph yesterday that Americans were coming to view Britain as "a hornet's nest of Islamic extremists" and thought it posed ''a direct security threat to the US".

Publié par fass57 le 29 août 2006 à 15:07

@ fass57, "...furent autrefois de vaillants "combattants de la liberté" aux yeux de ceux qui les ont créés et utilisés..." Là vous faites votre doctrinaire car ces personnages et mouvements n'ont pas eu besoin de nous pour prendre forme et se sont vendus à la cause du moment qui les arrangeait. Les présenter comme des marionnettes de la CIA ou d'autres est du même acabit que de vouloir faire la guerre pour le pétrole. Ce sont des inepties pour Bobo-Boomers arrivés tardivement dans la Géopolitique de salon. Une alliance même avec un idiot et l'acte de deux personnes, certes il y a des alliances Gagnant / gagnant et Gagnant / perdant. Si l'Occident semble avoir si mal choisi ses alliances la faute en revient aux Citoyens de ces pays occidentaux qui se débarrassent de leurs obligations de sécurité et qui ne veulent pas en payer le prix en $ et en Don de Vie. Alors ils crachent sur leur propres organisations avec des commissions d'enquêtes et Médias. C'est le résultat d'une politique dictée par des ventres mous qui n'on même pas la reconnaissance du ventre par la suite. Oui, vous avez raison en disant qu'il faut reprendre nos frontières d'une part ce sera plus facile de nettoyer chez nous et d'autre part la différence entre Civilisation apparaîtra moins floue et moins propre à la relativisation. Le vrai commerce politique c'est Donnant / donnant et je ne me mêle pas de se qui se passe chez l'autre. Quand tout se mélange, allez donc essayer d'avoir une quelconque influence... La Racaille, en taille basse ou en cravate, aura tout loisir de vous paralyser. Il faut redécouvrir les villes franches ou des zones modernes de présentation et d'échange et pourquoi pas des petits pays qui pourraient jouer ce rôle à certains endroit. On ne mélange pas des produits chimiques au hasard dans une éprouvette et quand cette éprouvette est une Civilisation démocratique c'est du suicide. L'égalité est un leurre et vouloir bâtir le Monde sur ce principe est une folie. Seule la Justice mérite d'être inscrite comme valeur suprême et nous avons l'outil démocratique pour cela. Que vaut l'égalité sans justice ? ce que vaut l'ONU !

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 29 août 2006 à 15:36

Une tendance que le téléjournal commence à remarquer:

"les Suisses sont de moins en moins critiques à l'égard de la politique extérieure des Etats-Unis." (Univox)

http://www.swissinfo.org/fre/a_la_une/detail/Politique_etrangere_le_oui_mais_des_Suisses.html?siteSect=105&sid=7020489

Publié par Deru le 30 août 2006 à 20:59