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3 novembre 2005

L'éclatement de l'espace

L'élargissement des émeutes en région parisienne et leur évolution vers la guérilla urbaine - 250 voitures brûlées dans la nuit de mardi à mercredi selon certaines sources - révèlent des fractures, des décalages et des antagonismes trop longtemps niés ou sous-estimés. Ce phénomène n'a cependant rien de spécifique à la France, et trouve au contraire un écho dans d'autres émeutes, survenues au Danemark, en Suède ou encore en Grande-Bretagne. Les causes y sont globalement les mêmes : une population immigrée en panne d'intégration, une jeunesse désoeuvrée à l'identité incertaine, des zones de non droit provoquées par des années de laxisme, et un civisme rongé par le communautarisme et l'influence islamique.

En portant un regard à la fois extérieur et analytique sur ces violences, et surtout les zones dans lesquelles elles prennent place, je suis amené à constater qu'une bonne partie des grandes villes européennes comprennent non seulement des secteurs semi-permissifs, dans lesquelles les forces de sécurité n'ont qu'une présence intermittente, mais également des secteurs carrément non permissifs, où leur venue est en soi un casus belli. Si le désoeuvrement et la vengeance semblent les facteurs déclencheurs des émeutes en banlieue parisienne, le transfert presque total de l'autorité à des leaders communautaires et/ou spirituels - « les grands frères » et « les barbus » - est la cause déterminante de ces réactions violentes. Les sociétés européennes ont laissé s'établir et enfler des poches hostiles qui maintenant les défient.

Reconnaître la présence d'un ennemi intérieur est une prise de conscience importante, et je suppose que les images de violences diffusées par les chaînes TV françaises depuis une semaine vont y concourir. Mais le phénomène ne s'arrête pas là : le plus important consiste à voir qu'un tel processus se produit parallèlement en bien d'autres lieux du continent. Nous vivons à une époque où chaque société tend à refléter, comme un fragment d'hologramme, les luttes majeures de la planète. Quand les jeunes de Seine-Saint-Denis se mettent à utiliser Internet pour communiquer entre groupes, proposer des renforts et coordonner des actions, ils ne font que reproduire des comportements rendus possibles par la technologie et acceptables par l'idéologie. L'une comme l'autre se répandent sans difficulté à travers les frontières. L'espace est transformé, éclaté par la mise en réseau des haines, des croyances et des connaissances.

A l'instant où j'écris ces lignes, mon train quitte la gare de Bienne en parallèle d'un train de marchandises qui transporte une vingtaine de chars de grenadiers 2000. Voilà qui ne pouvait mieux souligner la question de l'action coercitive face à cette mondialisation de la violence, à cette fusion global / local par laquelle la circulation des personnes est dopée par celle des idées. La disparition des lignes de front, caractéristique des conflits modernes, se fait en parallèle avec la multiplication des lignes de séparation au sein même des sociétés, avec l'essor des segmentations qui délimitent sur notre propre sol - une notion d'ailleurs largement périmée - les zones amies, neutres et hostiles. Que ces dernières soient susceptibles un jour d'y voir l'engagement des armées relève à mon avis de l'évidence.

Les émeutes qui embrasent Paris ne portent pas la marque du djihad, mais celle de sociétés post-modernes où la perte du sens civique, la dilution des identités et l'exclusion économique favorisent l'importation des causes et le détournement de l'autorité. La menace n'en est pas moins sérieuse.

COMPLEMENT I (3.11 1730) : Plusieurs articles lus aujourd'hui fournissent des informations complémentaires. En premier lieu le résumé des violences de la nuit passée, qui annonce 4 tirs à balles réelles et 177 voitures brûlées. Un extrait de quelques discussions entre jeunes sur des blogs, avec un français stupéfiant. Une analyse du phénomène par Jean-François Mattéi, qui met sur le doigt sur 4 causes conjuguées (banalisation de la violence, trahison de la langue, renoncement de l'Etat et démission des élites responsables). Et un reportage sur les mariages organisés dans la communauté turque à Hambourg, qui contribuent à la fracture de la société allemande par l'importation d'une minorité qui ne veut ni ne peut s'intégrer.

COMPLEMENT II (3.11 1815) : Ce billet permet d'avoir une perspective confirmant le phénomène décrit ci-dessus. Il affirme notamment que l'emploi de l'armée pour juguler cette guérilla urbaine en devenir sera repoussé par la nécessité de nier l'ampleur du conflit, et par la volonté de s'incliner devant une minorité redoutée.

COMPLEMENT III (3.11 2000) : Sur les conseils ci-dessous de fingers, que je remercie au passage, j'ai recherché et retrouvé la grille d'évaluation des violences urbaines de Lucienne Bui Trong : l'environnement, l'autorité, l'uniforme, le caillassage, l'attroupement, le guet-apens, la mini-émeute et la guérilla. Un degré supplémentaire devrait probablement être ajouté : l'insurrection.

COMPLEMENT IV (4.11 1345) : Les violences urbaines se sont poursuivies pour la huitième nuit consécutive en banlieue parisienne, avec moins d'affrontements mais plus d'incendies de véhicules (400). Ces actions sont apparemment menées par de petits groupes, parfois très jeunes, qui mènent des raids ponctuels et évitent le contact avec les forces de l'ordre (1300 agents de police spécialement déployés). Ce qui laisse certains spectres se profiler à l'horizon noirci du pays...

Publié par Ludovic Monnerat le 3 novembre 2005 à 7:38

Commentaires

C'est une réflexion intéressante.

Je tiens juste à ajouter que si l'autorité morale dans ces zones revient aux "grands-frères" et au prétendus réligieux, l'autorité par la force revient quant à elle aux différents chefs de "l'économie souterraine" et aux membres de leurs organisations.

Sans tomber dans le cliché de mafias surpuissantes, ces groupes sont généralement assez organisés, et exercent leur autorité aussi bien sur leur marché que dans la vie de la cité.

Publié par Mugon le 3 novembre 2005 à 8:13

Excellente analyse que je m'en vais diffuser de ce pas.

Publié par fingers le 3 novembre 2005 à 8:48

Merci à Mugon pour ce complément très pertinent. Le non droit recouvre effectivement les ressources matérielles autant que les aspects moraux et identitaires. D'ailleurs, dans l'un des articles que j'ai mis en lien (celui de TF1 où sont interrogés plusieurs jeunes), on a une courte mention de la vente de cannabis comme source de revenus.

Publié par Ludovic Monnerat le 3 novembre 2005 à 9:44

"Cannabis"? C'est un euphémisme!

Le fait est également que ces ghettos auto-proclamés et auto-créés (rassemblement familial international, regroupements ethniques et culturels au sein du territoire)se chargent de haine aussi vite que la foule palestinienne après une action défensive de Tsahal, et le mode d'expression est le même: la destruction et al violence.
Beaucoup de ces "jeunes" comme on aime à les appeler, d'abord ne sont pas si jeunes, et apparentent leur action à celle de djihadistes, motivant leurs actions, sous un prétexte futile (une rumeur, par l'oppression du monde européen sur al nation islamique, secondés en cela par l'énorme population immigrée de confession islamique qui abonde dans ces zones.
Cette justification est révélatrice de la subversion exercée par certains leaders d'opinions qui, sous couvert d'un statut plus ou moins "légal", on a parlé des grands frères, j'ajouterai les imams, peuvent exercer leur travail de conversion et d'incitation à la violence en toute impunité. Cela frise la déstabilisation de l'état, surtout par la couverture médiatique que l'on apporte à ces émeutes.
Il est édifiant, lorsqu'on entend les propos de ce que j'appellerais des autochtones, de constater que leur point de vue unilatéral reporte la responsabilité de la situation sur les autorités. Autorités qu'elles nient, auxquelles elle refusent de faire appel (sauf en matière sociale bien évidemment), et auxquelles elles refusent de s'assimiler. La mort des deux délinquants, de leur propre bêtise, aurait mis le feu aux poudres car ils auraient soi-disant été poursuivis par la police? Quelle est l'origine de cette rumeur?

Publié par Ares le 3 novembre 2005 à 11:00

Je conseille vivement les textes de Lucienne Bui-Trong qui établissent une échelle très claire sur l'édification des "zone de non-droit", depuis le simple trafic de drogue jusqu'à la sécession en passant par les émeutes.

Publié par fingers le 3 novembre 2005 à 11:38

Interessant sondage sur CNN, pour éclairer les différences de perceptions sur un sujet aussi grave.

Comment les autorités françaises devraient-elles gérer les violences des banlieues parisiennes ?

Avec comme options:
a) Le couvre-feu
b) L'intervention des troupes
c) Le retrait de la police ( proposition du PS )

Qui donne comme résultat (à cet instant):

1) 59% pour l'intervention de la troupe
2) 32% pour le couvre feu
3) 9% pour le retrait de la police

http://www.cnn.com/2005/WORLD/europe/11/03/france.riots/index.html

(source du commentaire: www.forum-politique.org)

Publié par fingers le 3 novembre 2005 à 19:41

" le transfert presque total de l'autorité à des leaders communautaires et/ou spirituels - « les grands frères » et « les barbus » - est la cause déterminante de ces réactions violentes. Les sociétés européennes ont laissé s'établir et enfler des poches hostiles qui maintenant les défient."

Effectivement, c'est pas comme ça que le Hamas et le Hezbollah se sont lancés... en Israêl et au Liban ?

"Dans ces quartiers, les maires ne peuvent plus rien faire sans les représentants de la communauté musulmane"

"Dans l'équipe municipale, on commence toutefois à s'inquiéter ­ sans vouloir l'affirmer publiquement ­ à l'idée que des organisations musulmanes puissent chercher à profiter de cet épisode, une fois les incidents terminés. Et qu'elles cherchent à remplir une mission durable de "maintien de l'ordre" ou de pacification."

"L'UOIF, elle, avait préféré envoyer son délégué régional la veille, en toute discrétion. L'organisation sait le bénéfice qu'elle peut tirer du travail de terrain. /.../ Si toutes les lois et les réglementations. ne parviennent pas à cadrer les hommes, la religion peut jouer tout son rôle."


Quand les "frères" musulmans tentent de ramener le calme

LE MONDE | 02.11.05 |

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-705696@51-704172,0.html

Publié par jc durbant le 3 novembre 2005 à 20:55

Je ne crois pas trop au maintien de l'ordre par des associations musulmanes. Disons plutôt qu'ils tentent une récupération du mouvement,ce qui présage d'actions bien pires dans le futur.
L'ingérence d'associations dans la gestion de l'autorité doit rester un lointain fantasme et ne pas se concrétiser. Les gouvernements délèguent déjà bien assez de leur pouvoir comme cela.

Publié par Ares le 3 novembre 2005 à 21:56

Cher Ludovic,

votre analyse me semble très pertinente (dans la mesure où je la partage...).

En effet, alors que la classe politique française relayée en cela par les médias nous resert, une fois de plus, l'unique et bien commode argument sociologique pour trouver une explication compréhensible au phénomène d'insurection urbaine, vous mettez en lumière une origine plus complexe prenant en compte la notion de déracinement, l'absence de repères culturels bien établis, le renoncement des pouvoirs publics devant l'établissement de zones de non droit, l'influence rampante mais bien réelle de l'islamisme, ce à quoi j'ajouterai l'absence d'éducation du à l'éclatement de la cellule familliale...

Autrement dit, les choses ne sont jamais si simples et la marteauthérapie s'avère bien utile pour masquer l'échec de la "politique de la ville" durant ses 30 dernières années, gâchée tant par l'angélisme, l'ignorance et la médiocrité.

Par ailleurs vous soulignez le caractère tout à fait "européen", voire occidental de cette situation. voilà au moins un sujet sur lequel les Européens avancent de concert! La Suisse de son côté connait déjà quelques difficultés de cet ordre, mais comme à son habitude, elle se prépare sagement. (Vous n'envoyez pas des stagières au CNEFG de St Astier uniquement pour goûter les plaisirs de la table en Dordogne, n'est il pas?)

Votre complément n°2 retient également toute mon attention. La volonté de masquer l'ampleur de ce qui se passe est évidente...et pour cause: "On" nous annonce en effet quelques 1000 policiers déployés en cette soirée de 3 novembre, ce qu'il faut entendre par compagnies de CRS (cavalerie légère), escadrons de gendarmerie mobile (cavalerie lourde) et tout ce que compte d'effectifs disponibles la police urbaine...La mise en place d'un tel dispositif n'est pas une difficulté en soi. En revanche, je me pose de sérieuses questions quant à son maintien dans la durée, car de réserves, il n'y en a pas, même en province. En la matière, la France est vide. Il est difficile d'envisager un retour rapide d'escadrons engagés outre mer dans la mesure où la situation n'y est guère brillante en terme de sécurité public, et leur présence indispensable au bon fonctionnement des institutions locales. Nous payons là une politique de gestion des effectifs à flux tendus... mais il est vrai que de son côté, l'adversaire connait également un certain nombre des contraintes logistiques propres à entraver sa manoeuvre et sa
durabilité.
Quant à la gestion du désengagement progressif d'une telle affaire, c'est encore une autre paire de manches!

Requérir le concours de l'armée de terre n'est pas plus envisageable. Les politiques français y renonceront jusqu'au bout tant par démagogie que pour masquer leur échec.

Il est clair que nous sommes désormais engagés dans une logique qui tient plus de "l'infra combat" type KOSOVO que de la simple "explosion" dans la mesure où le phénomème semble s'étendre géographiquement et s'installer dans la durée.(Les moyens mis en oeuvre par l'adversaires sont également plus...radicaux).

Par expérience, (intervention en rétablissement de l'ordre à RILLIEUX LA PAPE en octobre 2001)je pense qu'il convient d'observer si cette situation pour le moins destabilisatrice perdurera plus de 2 semaines. Si tel est le cas, il sera temps alors de s'inquiéter pour de bon!

Une fois de plus le vieil adage se vérifie: "ne pas prévoir, c'est déjà commencer à gémir".

Publié par Winkelried le 3 novembre 2005 à 22:02

Merci à Winkelried (ce héros helvétique...) pour ce commentaire, dont je partage naturellement la longueur d'ondes. Je trouve votre commentaire sur l'absence de réserve absolument éclairant ; c'est bien ce que j'imaginais, et la raison pour laquelle dans un billet précédent je parlais de l'Armée de Terre pour intervenir, mais cela non plus n'est pas une particularité française. Voilà des années en Suisse qu'il nous manque au moins 250 gardes-frontière et que la sécurité militaire les remplace tant bien que mal...

Concernant les préparatifs en Suisse, je ne serais pas aussi optimiste. Certes, les forces de police et de gendarmerie (deux termes synonymes chez nous, à très peu de choses près) suivent de près les développements des pays voisins, et l'absence de grand centre urbain nous aide beaucoup. Mais les événements du G8 à Evian, surtout à Genève, ont montré que des forces de l'ordre bien équipées et relativement bien préparées ne peuvent pas grand chose si la volonté politique fait défaut.

Enfin, il est intéressant de relever que 2 semaines représentent pour vous la limite à partir de laquelle on entrera vraiment dans une période de perturbations profondes. Je n'ai évidemment pas de meilleure estimation à proposer ; je trouve simplement que la perspective d'être à la veille d'événements bien plus graves mérite d'être soulignée... Je consacrerai demain matin un autre billet au sens possible de tout cela. Voire à l'affrontement inévitable qui se prépare.

Publié par Ludovic Monnerat le 3 novembre 2005 à 22:32

" 1) 59% pour l'intervention de la troupe "

Allons-nous donner l'ordre de faire tirer les mitrailleuses à 50 cm du sol pour être sur de toucher les enfants ! Méthode employée dans certains pays du Maghreb face aux manifestations toujours précédées des Femmes et enfants. La culture de l'émeute fait parti de la culture Arabe. La méthode de production de martyres est rodée depuis longtemps. La Troupe n'a pas d'autres alternatives que de tirer. Tous les autres moyens sont du domaine des forces de Police qui sont loin d'avoir perdu le contrôle. Un peu de musique à fond la caisse ça aide. je vous assure c'est très efficace surtout quand le périmètre est circonscrit et que les passifs consentants ont eux aussi à subir des désagréments.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 4 novembre 2005 à 6:19

La Pierre et l'Eau

La tactique de la Pierre, ds les arts martiaux chinois: comme la pierre qui est dure, concentree, la tactique de la pierre se base sur la concentration de forces appliquees en un point precis, geographique et temporel.
La tactique de la Pierre, telle qu'elle est appliquee par le Djihad mondial, se retrouvent le 9/11, a Bali, Madrid et Londre et recememnt New Deli
La tactique de l'Eau: goutte a goutte, elle travaille en profondeur, sous-terraine, jusqu'a ce qu'elle jaillisse au point geographique et temporel, le plus faible. La tactique de l'Eau, appliquee par le Djihad mondial se retrouve a ... Paris!
Les journeaux et media francais se demandent depuis les attentats de Madrid et Londre, surtout, si la France sera elle aussi la cible d'attentats meurtriers! Ils peuvent ce calmer il semble que le Djihad mondial est choisi une autre Voie, celle de l'Eau, pour la France: en utilisant ses faiblesses, ses contradictions quant a l'integration de ses immigres, sa politiques arabisante....
Votre article, Ludovic, et votre analyse sont excellents, mais comme vous le voyer, je ne suis pas d'accord avec votre declaration que les evenements ne relevent pas du Djhad.
JCDurbant vous avez raison: le Hamas a ete soutenu par Israel, comme acteur social, et contra a l'OLP. Pour le Hezbollah j'en suis moins sur.

Publié par Ram Zenit le 4 novembre 2005 à 7:28

Encore une fois, je ne peux que recommander chaudement la lecture de l'excellent ouvrage de Guillaume Faye "Avant-guerre, Chronique d'un cataclysme annoncé", aux éditions l'Aencre (même s'il a été abondamment diabolisé par les bien-pensants et les chantres de l'intégration). Egalement à lire sur ce sujet, l'ouvrage d'Oriana Fallacci "La rage et l'orgueil"

Publié par Dom le 4 novembre 2005 à 8:29

D'accord avec l'image du liquide par rapport au solide. Sun Tzu disait déjà que l'organisation armée idéale était celle qui n'avait pas de forme. Une autre image qui s'applique à cette situation peut également être celle de l'écrevisse dans la cuisson, puisqu'il est possible dans la placer dans l'eau froide et de chauffer progressivement celle-ci sans qu'elle ne réagisse.

Ceci mis à part, je reste persuadé que la religion musulmane n'est qu'une influence parmi d'autres dans cette guérilla urbaine en développement. Il est clair que cette situation offre une opportunité rêvée pour les islamistes et les chefs religieux pour étendre leur pouvoir et ainsi transformer une rupture sociétale en conflit armé ayant un but cohérent.

Publié par Ludovic Monnerat le 4 novembre 2005 à 16:07

""""Ceci mis à part, je reste persuadé que la religion musulmane n'est qu'une influence parmi d'autres dans cette guérilla urbaine en développement. Il est clair que cette situation offre une opportunité rêvée pour les islamistes et les chefs religieux pour étendre leur pouvoir et ainsi transformer une rupture sociétale en conflit armé ayant un but cohérent.""""


Une influence parmi quelles autres...?

Publié par Ares le 4 novembre 2005 à 19:10

Quelles autres influences? Le décalage culturel, la marginalisation économique, la subversion de la criminalité, la ghettoïsation des esprits, par exemple. Ou encore l'assistanat infantilisant, l'immigration incontrôlée.

Publié par Ludovic Monnerat le 4 novembre 2005 à 19:15

IMO, ces influences, telles que vous les decrivez, forment plutot le paysage social et culturel, utilise par les djihadistes pour ce mouvoir vers leur cible et avancer leur action.
Les barbus, installes pas Sarko, appaisent leur masses, sont donc legitimes par leur ouailles et le Pouvoir qui les a mis en place. Ils feront tout, maintenant, pour approfondir ces legitimitees, et ainsi augmenter leur pouvoir. Leur requette, obtenue, d'eloigner les forces de police des quartiers est une etape importante ds ce sens. Les prochaines viseront le renforcement de l'isolation des quartiers, tant physique que culturelle, en proposant des cours d'arabe ( pretextant sans doute la necessite d'un langage different de celui des forces de repression, pour une amelioration des operations violentes), de religion pour renforcer la difference avec ceux qui sont de l'autre cote. Ensuite, ds l'effervescence revolutionaire, ils feront tout pour empecher la reouverture des ecoles de la Republique, et en prendront le control, ainsi que des autres services. Les Wahabites de Riad leur passeront les fonds necessaires a la transformation des battiments public en mosquees et des ecoles en madrasseh, aux services de soutiens sociaux etc... L'islamisation battra son plein! Les politiques viendront les courtiser, PC et Verts en tete. Les medias grandiront le nouveau model francais!

Publié par Ram Zenit le 5 novembre 2005 à 0:12

"... Quelles autres influences? ..."

La religion musulmane n'est pas seulement une religion et elle contient tout ce que vous venez d'énumérer : Le décalage culturel ( le refus du modernisme ), la marginalisation économique ( le refus du capitalisme, le prêt sans intérêt ), la subversion de la criminalité ( l'appel à la haine et à la discrimination ), la ghettoïsation des esprits ( l'oumma ), l'assistanat infantilisant( la soumission ), l'immigration incontrôlée ( l'occupation du territoire, la guerre sainte ) etc.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 5 novembre 2005 à 0:36

La force de la Religion Musulmane est de pouvoir répondre à toutes les situations. Point de clergé, des Hommes, un Livre et on laisse au temps le temps d'agir... Si des extra terrestres apparaissaient, ils seraient Musulmans ou Infidèles. Aucun doutes, la route est tracée, le but est connu et tous les moyens sont acceptables pour réaliser ce Grand Destin du Livre. L'émeute contrairement à la révolution ne cherche pas le changement elle représente le bras de Dieu pour convaincre ses semblables et non pas ceux qu'on fustige. Point n'est besoin d'avoir des résultats, seul le combat compte. On frappe pour maintenir ce but, le Jihad et puis tranquillement l'espace devient Musulman.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 5 novembre 2005 à 1:01

La Pensée Musulmane dans l'armée française.

" The corps of Spahis, organized by Yusuf, proved invaluable in keeping order in France's Asiatic colonies, for they were superb volunteer horsemen, descended from innumerable generations of fighting men, and were always ready to face death with the fatalistic courage of the Moslem. The recruits took an oath on the Koran to be faithful to France and, when it became necessary for them to subdue a tribe of rebellious fellow-Moslems, they salved their consciences with the idea that, when Moslems misbehave, Allah punished them by placing them under the domination of the Christians. So, the Spahis argued, in taking sides with the French, they became the instrument of Allah's punishment; and, in reality, merely aided their co-religionists on their road to Paradise by hastening the period of their expiation. This peculiar philosophy often made it necessary for the French officers to restrain the Spahis' zeal in punishing their fellow countrymen.
Most of their other ideas are more primitive and far less tortuous. The Spahi glories in his horse above all else, and believes that it is not only a useful and precious animal, but a friend, a companion, and "a child of the tent" as well. He accepts as gospel the ancient Arab adage that "Paradise on earth is on the back of a horse, in turning the pages of a book, and between the breasts of a woman"; although the recruit of today probably spends scant time with books. His prejudices are strong. He will not ride a piebald, and prefers a gray because it is not so visible. Solid bays and chestnuts he also likes, but insists that his mount be a stallion, no matter what its color.
He rides with a short stirrup, and his horse-gear has hardly changed in a thousand years from that of his ancestors. The saddle has a very high pommel and cantle, and the tree is covered by a detachable chemise de selle of red morocco leather. It is precisely the same as the Arabs brought to Spain, and which served as a pattern for those ridden by mediaeval knights in their tournaments. This Arab model came to the New World with the Conquistadores, and there, with a slight modification of the pommel to make roping possible, it fathered the charro."

By Edward Larocque Tinker

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 5 novembre 2005 à 1:23

D'accord avec vous, Yves-Marie, pour dire qu'une religion possède une influence très large, transversale pourrais-je dire. Mais ce n'est pas l'islam qui a provoqué la déliquescence de l'autorité (favorisant l'essor de la criminalité), le relativisme culturel (favorisant par là le décalage, le refus de l'intégration), l'ethnomasochisme occidental (favorisant l'immigration incontrôlée) ou encore le collectivisme institutionnalisé (favorisant l'assistanat).

Ce que j'entends par là , c'est que l'évolution même des sociétés occidentales depuis 50 ans est une cause déterminante des conflits actuels. Jamais l'islam n'aurait pu avoir une vraie influence sans la place qu'on lui a laissée, directement ou indirectement.

Publié par Ludovic Monnerat le 5 novembre 2005 à 7:50

Faudrait-il alors parler de... conditions de possibilité de la contre-colonisation que nous (l'Occident en général et en particulier l'Europe) subissons actuellement ?

Publié par jc durbant le 5 novembre 2005 à 8:53

Ou plutôt:

Faudrait-il parler de... conditions de possibilité de cette sorte (ou tentative) de contre-colonisation dont semblent être l'objet l'Occident en général et l'Europe en particulier ?

Publié par jc durbant le 5 novembre 2005 à 9:03


'Jamais l'islam n'aurait pu avoir une vraie influence sans la place qu'on lui a laissée, directement ou indirectement"

Il est certain qu'un terrain propice est necessaire.
Il en est de meme du fascisme et du nazisme.
Ce terrain propice forme les elements exterieurs tandis que l'ideologie expensioniste et autres forment les elements interieurs. Ces ideologies ne peuvent s'exprimer que lorsque tous les elements sont reunis

Publié par Ram Zenit le 5 novembre 2005 à 10:02

Instruisons nous et souvenons nous de ce que fut l'existence sur près de deux siècles du micro-califat de Fraxinetum (aujourd'hui la Garde -Freynet) dans la Provence et la France du Xème siècle, il fallut que le Comte de Provence mobilisât enfin toute son armée pour en finir avec cette base arrière dont les agressions et razzias remontaient jusqu'en Bourgogne et en Champagne.
C'est cette situation qui est en train de se reproduire quelque dix -siècles après, dans la France du XXI ème siècle.

C'était en 972 que l'on se decidât enfin de réagir soit plus de deux siècles après les victoires d'Eudes d'Aquitaine(721) et de Charles Martel (732).

Il y a bien péril en la demeure aujourd'hui où des villes comme Trappes, par exemple, ou Roubaix, n'ont plus rien à voir à ce qu'en avait montré pendant de long siècles une certaine continité historique et socio linguistique, sans parler , bien entendu de l'aspect confessionnel.
Un jour Trappes sera rebaptisée Trablous,espérons que cela n'arrivera jamais, jamais, jamais.

Publié par Hunald le 8 février 2006 à 20:44