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26 septembre 2005

Une position de force

Les médias expriment aujourd'hui leur soulagement suite à la votation populaire d'hier. L'approbation par 56% des Suisses de l'arrêté fédéral relatif à l'extension de l'accord sur la libre circulation des personnes aux nouveaux membres Etats de l'UE est certainement une bonne nouvelle, car elle confirme la politique de négociations bilatérales mise en oeuvre par la Suisse depuis une décennie. Une manière de renforcer la crédibilité et la position du Conseil fédéral dans ses relations avec l'Union.

Pourtant, il serait faux de laisser les idolâtres de l'adhésion transformer ce résultat composite, issu de motivations diverses, en un appel à la relance d'une marche supposée inarrêtable vers l'Europe. Au contraire, comme l'explique Jean-Francois [Jean-Jacques, bien sûr, quel lapsus!] Roth dans Le Temps, cette votation met un terme à un long processus et correspond pour bien des gens à un aboutissement. Il est clair qu'une bonne partie des Suisses qui ont voté "oui" ce week-end se méfient de l'UE, et souhaitent se laisser le temps d'observer l'évolution de la situation.

Pour ma part, j'en conclus que la réaffirmation d'une majorité claire à défaut d'être confortable place la Suisse en position de force pour définir son avenir entre les grandes entités politiques de notre temps. Une éventuelle adhésion à l'Union ne peut en aucun cas se suffire d'un réflexe culturel ou d'un mimétisme civilisationnel, en dissimulant par ce biais l'étiolement d'une identité nationale. Que les citoyens d'un pays puissent aussi tranquillement décider de leur avenir est un acquis trop essentiel pour être mis de côté. Le jour où l'Europe ressemblera à la Suisse en matière de démocratie, mes concitoyens auront bien moins de réticence à s'en approcher !

COMPLEMENT I (26.9 1150) : Pour Sisyphos sur son blog, ce vote est la moins pire des possibilités. Et les nouvelles réglementations qu'il implique seront durables.

Publié par Ludovic Monnerat le 26 septembre 2005 à 6:56

Commentaires

Pas sûr que le ministre jurassien Jean-François aurait signé l'édito de son homonyme Jean-Jacques...! S'agit-il d'un lapsus venant d'un bloggeur du Jura bernois ? :-)

Publié par Alex le 26 septembre 2005 à 9:45

Désolé pour ce lapsus! :) Comme j'ai écrit ce billet peu avant de quitter ma chambre pour aller au petit-déjeuner puis au cours, mes doigts ont fourché. Sans doute mon origine m'a-t-elle joué un tour... ;)

Publié par Ludovic Monnerat le 26 septembre 2005 à 10:29

Cette éditorialiste du Matin semble effectivment vivre sur une autre planète que moi...!

Publié par Robert le 26 septembre 2005 à 11:19

A propos du déficit démocratique européen, vous mettez en effet le doigt sur ce qui me rébute. Le jour où l'UE m'accordera plus de liberté que la Suisse (démocratie directe, liberté d'expression accrue, droit des armes, etc.) que la Suisse, je serai un europhile convaincu.

Publié par Ruben le 26 septembre 2005 à 12:16