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1 juin 2007

Une indignation très sélective

Dans la mesure où Guantanamo ou Abu Ghraib ont fait et font l'objet de milliers de reportages et d'articles enflammés, comment expliquer que la découverte d'un centre de torture islamiste en Irak, avec la libération de 41 prisonniers, suscite aussi peu d'intérêt dans les médias traditionnels ? Plusieurs hypothèses peuvent venir à l'esprit, entre le refus de mettre en évidence une action positive de la coalition (de peur de donner un argument pour son intervention militaire), le rejet de toute information issue des forces armées américaines (alors que les informations issues de leurs ennemis sont régulièrement reprises), ou encore le désintérêt devant la énième horreur de la mouvance islamiste (que l'on ne peut justifier par une action de ses ennemis). Mais quoi qu'il en soit, l'indignation très sélective des médias comme des ONG trouve une application supplémentaire qui réduit encore un peu plus leur crédibilité et leur bienfondé. Un peu comme s'ils comprenaient de moins en moins le monde qui nous entoure, faute de disposer du référentiel nécessaire...

Notre époque est vraiment impitoyable avec les structures et les hiérarchies surannées.

Publié par Ludovic Monnerat le 1 juin 2007 à 22:13

Commentaires

Je me demande si le biais idéologique des journalistes (80% à gauche) n'y est pas pour quelque chose.

C'est bien sûr de la diffamation, mais parfois de telles pensées me viennent.

Je rêve d'un monde ou les journalistes reflèterons l'opinion politique de ceux qui les lisent et non de journalistes qui essayent de former leurs lecteurs à leur idéologie.

Publié par JK le 2 juin 2007 à 0:29

Je rêve d'un monde ou les journalistes reflèterons l'opinion politique de ceux qui les lisent et non de journalistes qui essayent de former leurs lecteurs à leur idéologie.

Et pourquoi pas un mode où les maçons refléteraient l'opinion politique de ceux qui les emploient ou de ceux qui vont habiter leurs maisons? C'est pas une maison de barbies ici, c'est le monde tel qu'il est! Cela dit, c'est beau de rêver: ça ne coûte pas cher et n'engage à rien :)

Pour revenir sur le sujet, oui, c'est déplorable. Mais une autre piste est peut-être le fait que de savoir que des irakiens torturaient des irakiens ne va pas intéresser les gens ici comme ailleurs (sauf en irak, bien entendu).

Qui s'intéresse à (et qui nous parle de) l'affreuse barrière érigée à la frontière entre l'inde et le bangladesh? Peut-être que tout le monde s'en fou aussi: qui oserai sortir un livre sur le sujet et espérer en vendre plus d'une centaine? Par contre, sur la même barrière en Israël, alors là : best-seller!

Malgré (ou à cause de!) l'extrème-gôchisme des journalistes, leurs patrons et actionnaires aiment vendre. Et il y a des victimes et des bourreaux qui vendent mieux que d'autres. Non, ce n'est pas juste.

Publié par LolZ le 2 juin 2007 à 2:11

Une condition nécessaire, quoique pas suffisante, pour que l'opinion des journalistes reflète celle de la population, c'est que les journalistes cessent de vivre d'argent volé à ladite population.
Abolition de la radio et de la télévision d'état, instruments de censure anti-démocratiques !

Ce système de deux poids et deux mesures au profit du terrorisme s'appelle "infirmité morale".

Publié par Hunden le 2 juin 2007 à 6:37

Le sujet ne me semble pas si simple. Ainsi, à Angers, il n'y a plus que des journaux de gauche :

http://avenirdufutur.hautetfort.com/archive/2007/05/24/democratie-locale-et-medias.html

Une question reste néanmoins en suspend : pourquoi la socpress, ex-propriété du Figaro, a été vendue au groupe Ouest-france ?
En d'autres mots, pourquoi le groupe de propagande de "droite" a bradé sa propagande à la "gauche" ? N'y trouvait-il pas un intérêt ?

Publié par juan_rico le 2 juin 2007 à 12:00

Les occidentaux, encore et toujours, s'autoflagellent !

C'est sur cette tendance qu'il faut réfléchir. A quoi est-elle due et surtout comment la supprimer ?

Bien sûr que les médias sont en grande partie responsables du phénomène, mais y'a-t'il d'autres pistes ?

Publié par Légionnaire Luc le 2 juin 2007 à 12:30

Il ne faut pas (chercher à ) supprimer cette tendance - c'est en fait une réaction naturelle, au départ, devant l'incapacité à résoudre certains problèmes. Il faut comprendre sa valeur, apprendre à la surmonter et à en profiter. Oui, c'est plus difficile.

Publié par ajm le 2 juin 2007 à 12:45

Où avez-vous vu que les journalistes sont à gauche ?

- Dans le domaine des mœurs ? Parce qu'ils sont contre la peine de mort, contre le racisme, contre l'homophobie, contre le sexisme, pour l'écologie ? Mais ces questions n'ont même pas à être discutées ! Elles ont été résolues il y a une quarantaine d'années, notamment en mai 68. Il n'y a pas plus à revenir dessus que sur la rotondité de la Terre!

- Dans le domaine économique ? Mais aucun ne remet en cause la pensée unique ultralibé-rale : suppression du Code du travail, du SMIC, des retraites, des impôts sur les riches !

- Dans le domaine géopolitique ? Parce qu'ils ne sont pas pour les Américains ? Mais qui pro-fite, dans le monde, de la puissance américaine, si ce n'est une poignée de prédateurs ? Qui aurait eu l'idée, dans l'Europe occupée, d'être pour les Allemands ?

Publié par Albert le 2 juin 2007 à 14:08

En Suisse, il a été établi par l'Office fédéral de la statistique que les journalistes sont de gauche, plus exactement (je me cite, pardon):

Concrètement, les rouges-verts forment ensemble 31,3% de l'électorat, mais ils possèdent une majorité automatique de 55%, soit près du double de leur représentation globale effective, dans les secteurs extrêmement influents des médias, des écoles et des institutions sociales.

http://www.ajm.ch/wordpress/?p=579

Publié par ajm le 2 juin 2007 à 14:13

@ Albert :

- On dirait que vous ne lisez jamais les articles de notre cher lieutenant-colonel. Ces différences d'appréciation et de médiatisation trahissent à elles seules les penchants gauchistes des journaleux qui d'ailleurs sont amenés à disparaître grâce à internet. Ca doit faire des années que j'ai arrêté de regarder le journal tv et je ne me suis jamais senti aussi intelligent. L'intelligence collective fournit de bien meilleures synthèses (impartiales).

Publié par Hugo le 2 juin 2007 à 15:41

@ Albert :

- Et pourquoi être contre le racisme ferait de nous quelqu'un de gauche ? Je me considère comme étant un ultra-libéral mais jamais je ne cautionnerai un système raciste qui considère les individus selon certains critères (de couleur de peau ou de richesse) de façon absolue (sans jamais leur permettre d'être considérés différemment). Ne serait-ce pas plutôt vous qui détestez tant que ça les riches le raciste ? Que faites-vous du droit à la propriété ? Que faites-vous du mérite ? Personnellement, je n'aime pas l'idée de me décarcasser pour des feinéants parasites qui profitent tout autant que moi de mon propre travail.

- Quels sont pour vous les droits fondamentaux ? Sont-ils de gauche ? De droite ?

Publié par Hugo le 2 juin 2007 à 15:57

Erreur de base que de considérer une situation d'ordre stratégique en termes de morale, alors qu'il faudrait l'envisager en termes de cohérence interne.

En la matière, un bloc qui prétend lutter au nom du bien, du droit, des valeurs se doit, non par moralisme mais pour que sa propre structure identitaire reste cohérente donc efficiente, d'agir effectivement selon les principes au nom desquels il motive son action.

Cyniquement, il est plus opérationnellement efficace d'agir moralement, si l'on prétend agir au nom de la morale. Pour que la cohérence interne de la structure à laquelle on appartient soit maintenue.

Du côté des talibans (toujours en jugeant la chose non pas du côté de la morale (1) mais selon le critère de la cohérence interne), ne défendant pas le bien comme valeur universelle, le droit ou des valeurs abstraites, ils ne sont donc pas en dissonance interne, quand ils agissent de façon peu élégante.

Au contraire du camp du Bien, quand il agit mal.

(1) paramètre éminemment fluctuent, "vérité en deçà des Pyrénnées, mensonge au delà ", comme disait Montaigne.

Publié par fass57 le 2 juin 2007 à 16:03

Autre paramètre à ne pas négliger, l'ethnisme.

Un blanc n'osera jamais critiquer un non-blanc par crainte, consciente ou refoulée, d'être assimilé à un raciste, la marque de Caïn de notre époque.

Donc, comme l'Amérique est encore assimilée symboliquement et subliminalement au magistère de l'homme blanc (quoique plus pour très longtemps), l'homme blanc n'a aucun problème à critiquer l'Amérique, poussé par une très classique réaction ethnomasochiste.

En revanche, critiquer sur le même mode un groupe "non-blanc" reste psychologiquement impossible à un blanc. (1)

(1) Sur le même mode, on pourrait parler de l'esclavage: nous battons constamment notre coulpe sur ce qui s'est passé il y a plusieurs centaines d'années. Mais sans jamais oser aborder l'esclavage actuel, toujours agissant en Afrique sub-saharienne. Pourquoi? Parce qu'il y aurait le risque de subir l'accusation de racisme!

Publié par fass57 le 2 juin 2007 à 16:11

@ fass57 :

- C'est peut-être même plus simple que vous ne le croyez. Le "Blanc" est à l'origine de la meilleure civilisation de l'histoire, à savoir la civilisation occidentale moderne. C'est une civilisation brillante qui réussit dans tout ce qu'elle entreprend (ou presque). Remplacez "Blanc" par "Patron" et vous obtiendrez la même chose (au niveau de l'entreprise). Ce qui est détesté, c'est le premier de la classe, celui qui a réussi à se hisser au-dessus des autres, celui qui a fourni beaucoup d'effort pour changer sa condition (par rapport aux autres), celui qui a de l'ambition, celui qui prend des décisions importantes, celui qui a plus de pouvoir. Appliquez ce processus mental à une masse d'individus, et vous obtenez votre lutte des classes. Finalement, ce qui nous différencie des gauchistes, c'est notre niveau de sagesse et de loyauté envers des valeurs comme le "droit", la "propriété", le "respect", le "courage", le "mérite", la "vie". Le gauchiste n'aime pas ces valeurs là , il souhaite que tout le monde vive selon ses besoins comme des animaux.

Publié par Hugo le 2 juin 2007 à 16:32

"Le "Blanc" est à l'origine de la meilleure civilisation de l'histoire". Je ne pense pas que cette affirmation reflète autre chose qu'un fantasme suprémaciste. Un élément fondateur de la civilisation est l'échange. Nos ancêtres ont beaucoup, énormèment échangé. Contre leur gré, parfois...Et contrairement à beaucoup d'idées reçues, les pionniers de la civilisation ne sont pas les prêtres, les grands chefs ou les grands lettrés, mais bien plus probablement les commerçants, les marchands. Ce que Hugo appelle le "Blanc", notion assez relative qui espérons dépasse le bon Aryen, le "Blanc" a habité une zone d'échanges très active, au contraire de l'Afrique, nom qui peut-être signifierait "séparé" (par la désertification du Sahara ?).

Toujours cette idée de thermodynamique sociale. Encore en fonction actuellement, sur le même mode qu'autrefois.

Publié par Roland le 2 juin 2007 à 17:46

@ Hugo : vous avez bien raison, et en partant du principe que la jalousie, la paresse, l' incohérence intellectuelle, la bêtise sont le propre de la majorité des humains on comprend d' ou vient la pression sociale appliquée sur une civilisation qui met en avant le rationnel et la volonté de l' individu.

C' est en fait le grand bouleversement de notre époque moderne : permettre aux 90% de médiocres de flageler les 10% d' hommes supérieurs.

Aucun racisme là -dedans, juste une observation sociale...

Publié par Légionnaire Luc le 2 juin 2007 à 17:52

__Ce que Hugo appelle le "Blanc", notion assez relative qui espérons dépasse le bon Aryen, le "Blanc" a habité une zone d'échanges très active, au contraire de l'Afrique, nom qui peut-être signifierait "séparé" (par la désertification du Sahara ?).__

Il est vrai que les Africains sont partis avec un handicap géographique.
Mais c'est un handicap que si on est incapable de le
surmonter.
Je constate que maintenant que la communication désenclave l'Afrique, le niveau reste encore trés médiocre.
A t'on connu de grands marins africains?

Publié par Three piglets le 2 juin 2007 à 19:23

"Je constate que maintenant que la communication désenclave l'Afrique, le niveau reste encore trés médiocre." Le problème, c'est que les élites africaines ont une fâcheuse tendance à quitter l'Afrique. Pas seulement les élites, d'ailleurs...

Publié par Roland le 2 juin 2007 à 20:32

__Le problème, c'est que les élites africaines ont une fâcheuse tendance à quitter l'Afrique. Pas seulement les élites, d'ailleurs...__

on pourrait parler des populations africaines hors d'Afrique, comme ici en Europe, ou aux USA.
J'ai comme l'impression qu'il y a toujours un probleme.

Publié par Three piglets le 2 juin 2007 à 20:46

"- C'est peut-être même plus simple que vous ne le croyez. Le "Blanc" est à l'origine de la meilleure civilisation de l'histoire, à savoir la civilisation occidentale moderne. C'est une civilisation brillante qui réussit dans tout ce qu'elle entreprend (ou presque)."

Vous prêchez à un convaincu, Hugo. On verra bien ce qu'il restera des avancées prométhéennes de la civilisation euro-occidentale, le jour où l'Amérique sera définitivement "astéquisée" et où l'Europe ressemblera à un campement africain, pour reprendre l'expression prémonitoire de Michel Poniatowski.

Oui, on verra ce jour-là , quand le substrat ethnique européen aura été dissous, si les valeurs euro-occidentales, ça fonctionne sans européens pour les incarner et les faire vivre.

"Je constate que maintenant que la communication désenclave l'Afrique, le niveau reste encore trés médiocre.
A t'on connu de grands marins africains?"

Je prends toujours l'exemple de la Corée du Sud. Pays ravagé au sortir de la guerre éponyme, avec une population pauvre, vivant dans un monde quasi-médiéval et ne disposant pas de ressources naturelles.

Aujourd'hui, la Corée du Sud a une industrie automobile florissante, est numéro un de la construction navale civile et se place dans le peloton de tête en matière de génie génétique (en apparté, pour revenir à ma marotte, un bel exemple du fait que la non-diversité d'un peuple est un avantage significatif en matière de développement, contrairement à la religion moderne de l'Autre, imposée suicidairement dans les pays occidentaux).

"Le problème, c'est que les élites africaines ont une fâcheuse tendance à quitter l'Afrique."

Il y a aujourd'hui plus de médecins maliens à Paris...... qu'au Mali. Le ministre de l'intérieur malien les a d'ailleurs qualifiés de traîtres à la patrie, étant donné que leur formation a bien souvent été payée par l'état malien.

Publié par fass57 le 2 juin 2007 à 21:01

__Je prends toujours l'exemple de la Corée du Sud. Pays ravagé au sortir de la guerre éponyme, avec une population pauvre, vivant dans un monde quasi-médiéval et ne disposant pas de ressources naturelles.__

Quand on connait les valeurs de la société asiatique : hierarchie, ordre, respect de la tradition et des anciens, travail, famille, patrie (huhu).
Et quand on compare à l'Africain, bref...
C'est un peu comme le communisme : peu importe la latitude et le continent, le résultat est le même.

Publié par Three piglets le 2 juin 2007 à 21:35

"on pourrait parler des populations africaines hors d'Afrique, comme ici en Europe, ou aux USA.
J'ai comme l'impression qu'il y a toujours un probleme." Qui est que les Africains ne suivent pas la même route que nous, n'ont pas les mêmes valeurs ni les mêmes priorités. Nos mondes ont une zone d'intersection, c'est tout. A vous qui mettiez en doute la notion de "judéo-christianisme", allez voir en Afrique des gens qui ne le sont pas. Cela dit dans mépris ni admiration. De plus, ce continent vit en régime féodal du nord au sud sans exception et n'est pas près de changer. Ewa Joly mentionnait il y a quelques jours la Zambie qui touche 2% de royalties sur son cuivre, le Chili 50 %. Une partie de la différence profite aux compagnies qui l'exploitent, l'autre dans les poches de Chiluba. On a l'impression que cela ne changera jamais, mais peut-être est-ce trompeur ?

Publié par Roland le 2 juin 2007 à 21:41

__A vous qui mettiez en doute la notion de "judéo-christianisme__

Ce n'était pas moi, c'est Fass57.

Pour l'Afrique et les Africains, c'est surtout leur incapacité politique qui les mine.
Nous sommes d'accord la dessus.
Cela dit, c'est leur probleme, ce n'est pas le mien en tant qu'Européen.
En revanche, cela devient un probleme quand ils viennent chez moi, reproduire des petites afrique un peu partout sur mon continent, avec toute la médiocrité, la corruption que cela implique.

Publié par Three piglets le 2 juin 2007 à 21:48

Ce n'était pas moi, c'est Fass57. Je m'adressais à lui en effet...
A vous : c'est votre problème, détrompez-vous. Si l'Afrique se débarassait de ses féodaux - si les poules avaient des dents...-, il y aurait peut-être de meilleures utilisations des millions d'euros qui sont actuellement payés aux mafias de passeurs pour l'Europe.

Publié par Roland le 2 juin 2007 à 22:31

__A vous : c'est votre problème, détrompez-vous__

Ce sera bientôt plus le notre quant la faillite financiére sera acquise.

Publié par Three piglets le 2 juin 2007 à 22:34

C'est la Chine qui doit se réjouir de tout cela.

D'ailleurs, la Chine, qui est de plus en plus présente en Afrique, ne se sent pas obligée, comme nous, de s'africaniser.

Publié par fass57 le 2 juin 2007 à 23:12

La Chine n'a pas besoin de l'immigration pour casser la cohésion du prolétaire européen et pour faire pression sur les salaires.
La Chine n'a pas besoin de l'immigration pour imposer un pouvoir dictatorial: c'est déjà un pouvoir dictatorial.
Raison pour laquelle les pays de l'Est, ex-république populaire, sont homogenes ethniquement.
Ironie de l'histoire.

Le moteur du probleme n'est pas l'immigration, mais ceux qui tirent les ficelles.

Publié par Three piglets le 3 juin 2007 à 0:04

"J'était leur chef, il fallait que je les suivent" :)

Les grands tyrans n'ont fait des dégats que parce ce que les gens suivaient leurs ordres parfois absurdent.

Vaste débat.

Publié par Frédéric le 3 juin 2007 à 10:15

En ce moment, sur le journal de RFI, attaque violente des journalistes contre Malte, qui a refusé d'aller chercher des immigrants au prétexte qu'ils avaient été récupérés par un chalutier espagnol dans les eaux libyennes. Je vous parie ce que vous voulez que d'ici peu, les journalistes français vont exiger de leur gouvernement qu'il organise des charters pour aller chercher les migrants directement en Afrique...

Publié par Roland le 3 juin 2007 à 11:09

Pourtant les partis de gauche 'traditionnelles" sont dans la panade, le PCF en quasi faillite :

http://www.lemonde.fr/web/article/reactions/0,1-0@2-823448,36-918089@51-906866@45-1,0.html

Publié par Frédéric le 3 juin 2007 à 13:18

me semble que le thème des commentaires dérive... je reviens à la question initiale :

Il y a une excellente raison toute simple liée à l'asymétrie du conflit: les Etats membres de l'ONU comme les USA ont signé la Convention Universelle des Droits de l'Homme, les accords de Genève sur le comportement en cas de guerre, et éventuellement des conventions très claires entre Etats, comme la location de la base de Guantanamo qui exclut expressément qu'elles soit utilisée comme base militaire. En tant que citoyens d'un état démocratique, signataire, voire "dépositaire" de ces conventions, il est de notre devoir de dénoncer toute violation de ces accords qui constituent les principes de base d'une législation internationale.

A l'inverse, les "terroristes", islamistes ou non n'ont rien signé de tel. Ils ne sont pas des états et n'ont même pas clairement de structure organisée. Mais leur statut est clair : ce sont des organisations criminelles dont les actions sont punissables par la législation des états dans lesquels les crimes sont commis, états auxquels seules des troupes mandatées par l'ONU ont autorité à prêter main forte.

Il est donc parfaitement normal (et je suis "de droite") que je sois scandalisé par le comportement des Etats qui violent les accords qu'ils ont signé ici à Genève, et qu'un massacre sanguinaire en Irak me laisse seulement consterné : ça ne nous concerne pas.

Publié par Dr. Goulu le 3 juin 2007 à 20:33

A LM: Personnellement je suis étonné de votre étonnement. Dr Goulu a parfaitement résumé la situation...

Publié par Alex le 4 juin 2007 à 8:15

En effet, au niveau "légal", c'est tout à fait vrai, et malheuresement, les journalistes parlent toujours de ce qui ne vas pas, pas de ce qui réussit.

Publié par Frédéric le 4 juin 2007 à 9:17

Bien sûr, c'est normal. Du moment que l'État concerné n'a pas signé, timbré, confirmé tel et tel formulaire au guichet prévu des NU, on ne va pas s'émouvoir outre mesure pour quelques malheureux milliers de gens écharpés, mutilés, percés au perforateur, brûlés à la lampe à arc, désossés et décapités sans procès. On va garder notre énergie pour s'indigner en chœur des horiiiiibles bizutages que font subir la gente soldatesque occidentale à des! heu, prisonniers. Il faut savoir raison garder. Sinon, on perd vite son petit carton d'entrée au Palais des Nations. Et ça, ça, ce serait terrible. Vous vous rendez compte, il faudrait aller refaire la queue avec le tout-venant dans l'affreuse petite villa en contrebas. Ah non. Pfui.

Publié par ajm le 4 juin 2007 à 9:54

@ Dr. Goulu :

- Si VOUS avez besoin de textes de loi pour savoir ce qu'est la Justice, MOI pas. Même si le fait d'avoir signé des traités et des conventions rend les Etats plus responsables, ça ne disculpe pas pour autant toute autre entité (terroriste) sous prétexte qu'elle n'a rien signé. Je n'ai aucunement besoin qu'on me dise que je risque la prison à perpertuité (25-30 ans) pour me retenir de commettre un homicide. Et je m'indigne tout autant de ces chambres de torture qu'elles soient l'oeuvre des armées ou de terroristes.

Publié par Hugo le 4 juin 2007 à 14:29

C'est une nouvelle intéressante, et merci de l'avoir signalée.

Cela étant, non, ce n'est pas un scoop qu'al Qaïda torture et emprisonne sans jugement (rappelons que ce même mouvement a causé la mort de 3000 innocents le 11 sept. 01 ...) ; ce qui est un scoop, c'est qu'un gouvernement démocratique fasse (le cas échéant) de même.

Ce qui me surprend dans cette dépêche, c'est qu'al Qaïda arrive à emprisonner 41 personnes en un même lieu, nécessairement fixe (dont la dépêche ne laisse pas entendre que ce serait une cache minuscule, elle parle à plusieurs reprises de "prison"). Cela suggère que le contrôle du territoire reste encore, au moins en partie, à al Qaïda en Irak. La bonne nouvelle est que - à en croire ce communiqué des forces armées - le soutien social à ce mouvement terroriste s'effrite.

Publié par FrédéricLN le 4 juin 2007 à 19:41