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22 octobre 2006

Le siège du principe de milice

Le principe de la milice et son application à la chose militaire subissent aujourd'hui des assauts redoublés. Alors que le Parti Socialiste et les Verts planifient une initiative populaire visant notamment à retirer aux citoyens-soldats la garde de leur arme de service, selon la Sonntagszeitung, le principe de l'obligation de servir fait l'objet d'une attaque soutenue de la part du même PS. La preuve en a encore été fournie vendredi soir, lors du 150e anniversaire de la Revue Militaire Suisse, dans la salle Pohl à Verte-Rive (Pully) : invitée à s'exprimer, la conseillère nationale socialiste Barbara Haering-Binder a en effet rappelé clairement l'objectif de son parti, soit l'abolition du système de milice et l'instauration d'une armée à dominante professionnelle, composée de militaires de carrières, de militaire contractuels et d'une réserve constituée de miliciens volontaires. Et même si la gauche ne peut à elle seule faire pencher la balance, son pouvoir de blocage (lorsqu'elle s'allie à l'UDC) demeure une constante.

En soi, les attaques contre l'armée ne sont bien entendu pas une nouveauté. Les tentatives frontales ayant échoué, et bien piteusement comme l'a montré la dernière initiative pour la suppression de l'armée, ce sont des tentatives obliques qui sont aujourd'hui la règle, sur le plan budgétaire (pression constante sur les finances de l'armée, refus d'acquisitions), doctrinal (polémique sur la notion d'avant-terrain opératif) ou sociétal (obligation de servir, tir obligatoire, conservation de l'arme à domicile). De la sorte, et nonobstant les verdicts très clairs des votations populaires, on tente progressivement de parvenir à démanteler une institution qui représente à la fois un outil stratégique central et un contre-pouvoir populaire. La nécessité de faire passer toute modification substantielle devant le peuple n'en devient que plus grande.

Ces attaques ciblées sont en effet une manière pernicieuse d'affecter l'ensemble du système en n'ayant l'air que d'en viser une portion. Le fonctionnement de l'armée repose sur l'interdépendance de 3 éléments : les missions, les moyens et la méthode. Faute de pouvoir modifier directement les missions, qui sont ancrées dans la constitution, on essaie ainsi de modifier les moyens (en hommes et en francs) ainsi que les méthodes (de service) pour indirectement influencer les capacités d'emploi de l'armée, et finalement ses missions. L'objectif restant d'empêcher l'armée de se positionner face aux menaces de notre ère et aux guerres nouvelles qu'elle occasionne, y compris sur notre sol, afin d'en faire un outil humanitaire assujetti à une politique étrangère déconnectée de nos propres intérêts.

Ce véritable siège du principe de milice, dû à l'impossibilité de l'assaut frontal, me paraît ainsi une véritable menace stratégique, une tentative unilatérale de désarmement à l'heure même où la nécessité d'un réarmement - avant tout psychologique et moral, et notamment identitaire - se fait chaque jour plus évidente. Supprimer la milice, c'est affaiblir le lien entre l'armée et la population, saper la confiance des protégés pour leurs protecteurs, miner la cohésion de l'Etat-nation, et donc favoriser la déstructuration des réponses sécuritaires. Dans une période où les conflits sont caractérisés par leur dimension sociétale, une telle démarche, mue par des motifs avant tout idéologiques qui peinent à affronter la critique, est donc tout aussi dangereuse que celle ayant visé à supprimer l'armée alors même que des divisions soviétiques avant notre pays comme objectif intermédiaire.

En un mot : irréfléchie.

Publié par Ludovic Monnerat le 22 octobre 2006 à 9:02

Commentaires

les Suisses ont avec la France un excellent exemple... à ne pas suivre

Publié par JPC le 22 octobre 2006 à 10:27

Bravo pour cet article.

"...où la nécessité d'un réarmement - avant tout psychologique et moral, et notamment identitaire - se fait chaque jour plus évidente."

Tout simplement excellent!

Mentionnons aussi que les attaques de contournement contre notre outil de défense se font aussi du côté de la droite progressiste, je pense évidemment à la tendance " Pierre Maudet", qui ne manque d'ailleurs jamais de rappeler sa qualité de "capitaine à l'armée" dans ses entreprises de déconstruction de notre milice.

Publié par fass57 le 22 octobre 2006 à 12:00

"la conseillère nationale socialiste..."

Fichtre !

Publié par winkelried le 22 octobre 2006 à 13:50

@ JPC

Il est clair que les français payent au prix fort les manoeuvres politiciennes et démagogiques de certains candidats à l'élection suprême...

Socilalistes ou pas, c'est un genre hélas assez répendu qui se révèle souvent comme un véritable ferment de décomposition de nos vieux Etats-Nations.

L'esprit de milice aujourd'hui dérange certains projets idéologiques. De plus il coûte surmement cher, et pour quel finalité ? Ces arguments souvente fois avancés sont à courte vue. Il convient de voir à terme le côut économique, social et finalement sécuritaire, du démentèlement de votre milice et de son esprit...

Lorsque l'on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. "Ils" vous trouverons bientôt d'autres maux pour vous faire la peau et récupérer ainsi vos postes budgétaires et vos lignes de dépenses!!

Votre avenir m'apparaît hélas bien sombre.

Publié par winkelried le 22 octobre 2006 à 14:01

Dans la liste, il ne faut pas oublier nos attachés de défense.

Comment sont-ils décrits déjà ? :o))

http://www.parlament.ch/f/ko-au-gpk-bericht-20060523.pdf

Publié par Deru le 22 octobre 2006 à 14:48

avocat du diable

Il faut mieux analyser la position du PS sur la politique de défense (Cf «L'obligation de servir est révolue» ). Il n'est pas opposée au principe de milice (le fait que le gros de l'armée ne soit pas mis sur pied en permanence) mais à l'obligation générale de servir (tous les citoyens suisses sont astreints au service militaire). Ce n'est pas la même chose. Le message du lt col Monnerat, qui fait l'amalgame entre ces deux notions, n'est pas donc aussi pertinent qu'il y parait à première vue.

"Faute de pouvoir modifier directement les missions, qui sont ancrées dans la constitution, on essaie ainsi de modifier ... les méthodes (de service) pour indirectement influencer les capacités d'emploi de l'armée, et finalement ses missions."

L'obligation de servir et l'organisation de l'armée selon le système de milice sont aussi fixées dans la constitution. Les modifier requiert aussi que le peuple et les cantons soient d'accord. La thèse de l'attaque indirecte par les modes de service ne tient pas.

Je crois plutôt que le PS a mené une réflexion stratégique avant les autres partis. Il veut que l'armée serve d'instrument de promotion de la paix au service de la politique étrangère, part du principe que la guerre entre états en Europe appartient au passé et que les engagements militaires au profit de la sécurité intérieure en situation normale n'ont pas lieu d'être. Il en découle logiquement que l'armée doit être réduite et professionalisée (pour disposer d'une disponibilité plus élevée) et que l'obligation de servir ne fait plus sens. Le lien armée nation est conservé par des miliciens volontaires qui font des cours de répétition.

On peut discuter et critiquer les prémisses. Mais les conséquences sont rationnelles, pas idéologiques.

/avocat du diable

Publié par Capitaine Flam le 22 octobre 2006 à 17:17

L'idée de promouvoir maintenant une armée professionnelle est un moyen de créer une "caste" qui sera à l'avenir dénoncée comme un état dans l'état, une institution coûteuse et dangereuse coupée du peuple. Son démentèlement sera rapidement exigé.

Publié par Wuethrich le 22 octobre 2006 à 17:44

Je devrais normalement recevoir le grade de capitaine vers la fin de l'année et j'ai toujours servi avec beaucoup de bonne volonté et d'idéalisme dans la milice, mais je demanderai à être réformé ou dans tous les cas à ne plus faire partie de l'armée si l'on fait de moi un esclave -si l'on me prive de mon arme.

Publié par pan le 22 octobre 2006 à 17:47

Wuethrich :
C'est évident. Moi le premier, je préfère pas d'armée du tout qu'une armée de fonctionnaires (alors même que je suis convaincu de l'utilité de l'outil militaire).

Publié par pan le 22 octobre 2006 à 17:50

Sur le fond je suis d accord sur votre analyse d'attaques obliques concernant l'armée.

Toutefois, l'obligation de servir et la milice pose quand même probleme actuellement.

Je ne trouve pas normal que dans l'état actuel seule 60% d'une classe d'âge est considérée apte au service militaire sans que l autre partie doive aussi donner d'eux même pour la communauté.

L'évolution de la société va vers de plus en plus d'individualisme. Tous les systemes de milices( au niveau politique , pompiers etc )sont en grandes difficultés.
L'économie met beaucoup plus de pressions sur les gens.A titre d'exemple, à chaque entretien d'embauche, on nous demande le nombre de jours qu'il nous reste à faire sous les drapeaux parce que l'employeur ne veut plus faire le même effort qu'avant.Il y a bien un risque que celui qui a été exempté passe en priorité. Ainsi, la personne qui fait son service est presque stigmatisée sur le marché du travail parce que l'experience militaire n'est plus valorisée malgré les efforts de certitifactions civiles effectuées ces dernières années.

Le milicien se trouve perdant de tous les côté, il a consacré du temps à l'armée et au lieu d'en être redevable, la societé lui explique qu'il aurait mieux fait de se faire porter pâle.

En conclusion, je ne suis pas sure que l'évolution de la société dans laquelle nous vivons puisse permettre encore longtemps de maintenir un système de milice.

Publié par Crys le 22 octobre 2006 à 18:47

à Crys :
entièrement d'accord avec votre commentaire. Je suis d'ailleurs étonné que l'argument des 60% ne sorte pas plus en politique pour démolir le principe d'obligation de servir. Ce chiffre est révélateur d'un état de fait et remet en effet directement en question cette notion d'obligation de servir. Pourquoi et à quelle titre ferais-je partie de cette tranche de la population qui doit aller à l'armée alors que les autres y échappent (et se permettent peut-être de critiquer ?)?
Quant aux employeurs... voici une anecdote. Je travaille à l'armée en qualité de contractuel depuis une année. Mon employeur, c'est à dire mon commandant, m'a empéché d'aller suivre un cours de maniement d'explosifs en milice. L'argument : cela me faisait trop de jours d'absence... Bien évidemmment, son argument était fondé : avec une formation de commandant de compagnie accomplie cette année, j'ai déjà dû m'absenter deux mois de mon travail. Néanmoins, je ne pourrais plus suivre ce cours comme futur commandant d'unité et celui-ci me serait utile dans la formation ou je suis engagé comme contractuel. Bon, je ne suis sûrement pas le seul dans ce cas et même si cela semble absurde venant d'un employeur militaire, l'armée est peut-être aujourd'hui plus qu'avant consciente de cette difficulté à se séparer de ses collaborateurs pour des périodes de service.

Bien qu'engagé professionnellement à l'armée je suis tenant du système de milice. La question que je me pose néanmoins est jusqu'à quand pourra-t-on vivre avec ? Tant que la politique et la presse dévaloriseront notre armée, notre système de milice sera atteint dans sa chair. Comment valoriser les acquis d'un parcours militaire de milice auprès d'un employeur tant que l'armée sera considérée comme un outil onéreux, inutile et conduit par des incompétents ? De même, comment développer une armée crédible, c'est à dire ayant les moyens et la capacité d'engager en Suisse (dans des engagements subsidiares au profits des civils) comme à l'étranger (dans un cadre de coopération interarmée ou de peace operation support) sans lui donner les moyens politiques de le faire ? Des engagements comme les gardes d'ambassades sont désasteux tant du point de vue de la motivation des hommes que de l'instruction. Des cantons profitent et abusent de cela depuis bientôt 10 ans sans trouver de solutions et en ne faisant rien à l'interne pour assumer leurs résponsabilités et se permettent encore de critiquer l'armée. Où va-t-on ? Comme simple citoyen ayant peu de temps à consacrer à la politique politicienne, je me demande quels sont les buts que les partis poursuivent dans leurs attaques contre l'armée. Il me semble que dans toutes leurs prises de positions il y beaucoup d'incohérance. S'ils veulent une armée (de milice ou pro), il faut il lui octroyer un budget et une liberté de manoeuvre. Un des grand points à débattre aux chambres fédérales serait justement la notion de neutralité. Celle-ci est brandie dans tous les débats au non de n'importe quoi et ert à tout et à rien. Comme état neutre, nous ne pouvons pas envoyer de troupe hors du territoire. Néanmoins comme état neutre nous sommes justement crédibles dans des opérations à l'étranger... Comme état neutre nous ne pouvons pas vendre des vieux chars d'assaut à un pays qui pourrait peut-être les engager dans un conflit. Néanmoins, comme état neutre, nous avons une conseillère fédérale qui crée le scandale en se positionnant en faveur de l'autonomie politique dans une certaine région des Balkans... bravo.
Les récentes attaques contre l'armée XXI me semblent révélatrices de ces incohérances. On peut se positionner pour ou contre la réforme de l'armée, encore faut-il le faire de manière correcte. Si d'emblée la politique avait donné les moyens (c'est à dire le budget accepté initialement) à la réforme de se faire, on n'en serait pas là . Je pense qu'il est temps que mesdames et messieurs les politiciens se rendent compte que si notre armée va dans le mur, c'est en grande partie grâce à eux. Au lieu de palabrer ces gens feraient mieux de se poser les vraies questions et d'y apporter des réponses concrètes. Le question me semble justement pas de savoir ce que nous devons faire avec l'arme d'ordonnance, la composante de milice ou avec la réforme en cours. La question est justement de savoir si nous voulons maintenir un outil de défense et avec quels moyens. Comme tout est un histoire de gros sous, il faut définir des lignes directrices et leur occtroyer un budget qui ne change pas tous les six mois. Si l'armée était traitée comme le social l'est, nous aurions certainement aucun débat politique autour de celle-ci puisque tout irait bien...

Publié par Louis-Henri le 22 octobre 2006 à 20:09

L'exemple français est désastreux sauf s'il est envisagé dans le cadre d'une armée européenne fédérale. Dans ce cas là , le couple Armée-Nation n'a plus aucune raison d'être. Or, c'est bien le programme politique européiste depuis sa fondation. Quand à l'inexistance d'une menace en Europe, c'est le credo de ces européistes pur le démentèlement des forces armées qu'elles soient de milice ou autres. Le verrou central que représente la Suisse a toujours été un obstacle pour les envahisseurs de l'Europe Occidentale. Alors, Messieurs, sachez le garder fermement, pour vous comme pour nous. Merci et que Dieu vous garde ! Et Que St Nicolas de Flue protège la Suisse !

Publié par Destelan le 22 octobre 2006 à 20:12

La pensée magique vit bien en politique. Elle consiste à se dire que le meilleur moyen d'éviter des guerres nationales, c'est de supprimer les nations. Un peu court non? Mais c'est pas fini, on risquerait bien encore des petites guerres civiles? Donc désarmons vite les citoyens. Et les terroristes alors? Il faut bien leur pardonner, les pauvres, qu'ils nous tuent puis nous gouvèrnent, on est si fatigué de prendre nos responsabilités.

Publié par louis le 22 octobre 2006 à 21:05

L'exemple français désastreux???
J'ai eu l'occasion de faire 1 année d'armée (service militaire)dans les années 1980, et je peux vous certifier que ce type d'armée aurait été bien incapable de pouvoir faire face avec efficacité aux modestes forces de Zanzibar, tellement l'organisation été mauvaise et obsolète!
J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, notre armée constituée de troupes aguerries sur des théatres d'opérations divers et variés est vraiment capable et entraînée afin de pouvoir faire face à des situations difficiles en Europe et ailleurs (malgré la faiblesse de ses moyens de projections)!

Publié par Berty le 22 octobre 2006 à 22:02

Armée de milice, pourquoi pas, mais je pense qu'il faudrait sérieusement resserer la visse, car sinon, tout ce que tu décris (missions, moyens, méthodes) sera tout aussi mauvais par manque de rigueur, de dscipline, de professionalisme et de connaissances. L'armée de milice actuelle (exception faite des allumés de la cafetière de ton bat ;-) est moribonde, fainéante et à la limite de la débandade.
Peut nettement mieux faire!

Publié par dahuvariable le 23 octobre 2006 à 8:15

L'armée professionnelle visée par les socialistes est très dangereuse pour la paix. Lorsqu'une armée "de milice" se professionnalise:

- d'une part on coupe le lien avec la population (puisque les familles n'ont plus leur fils qui est dans l'armée ou qui y est passé), il n'y a donc plus de réticence à envoyer des soldats dans un théâtre d'opération extérieur.

- d'autre part, l'armée n'est plus qu'un budget comme un autre, qu'il s'agit donc de justifier. Et comment justifier un budget militaire autrement qu'en faisant la guerre?

La vision socialiste implique une armée de métier au service du gouvernement, non du peuple, coupée de la population, et envoyée guerroyer à gauche ou à droite selon le bon plaisir du gouvernement mondial sauce ONU. Evidemment, la neutralité Suisse aura été désintégrée depuis longtemps.

Les armées de métier se battent plus fréquemment que les autres. Etonnant de voir comme elles sont prônées par le "parti de la paix".

Publié par Stéphane le 23 octobre 2006 à 9:37

On note qu'en France, c'est la Droite qui décida de la fin de la conscription. On note que depuis, notamment dans le contexte de l'insécurité urbaine, on parle d'un rétablissement de la conscription, qui n'est désormais apparemment plus désirée par l'armée française.

La conscription avait aussi ses tares. L'armée française est devenue une armée d'experts, et non plus de citoyens, un retour de la conscription serait pour elle l'assignation à une mission de garderie, de puériculture.

La situation est bien différente en Suisse, notamment parce que le service est régulier et intégré socialement, alors que la conscription en France signifiait une période de coupure sociale d'un an (imposant notamment de quitter un emploi sans garantie d'en retrouver un).

L'exemple français montre cependant qu'il est exagéré de croire qu'une armée professionnelle pousse au conflit guerrier.

Publié par Marcel Patoulatchi le 23 octobre 2006 à 9:54

Afin de compléter mon post, ceux qui exigeront le démentèlement de cette armée professionnelle seront ceux qui aujourd'hui s'en font les champions.
L'obligation de servir en perte de vitesse?
Bien sûr, dès l'école, les futurs citoyens sont instruits à refuser toute contrainte qui pourrait dans leur subconscient produire un quelconque mal-être !!!

Publié par Wuethrich le 23 octobre 2006 à 9:56

D'accord avec Dahu. Mais le problème ne se trouve pas au niveau de la troupe. Le vrai problème se trouve dans la mentalité de fonctionnaire et de "Lehrer in Uniform" d'une bonne part de nos militaires professionnels (je n'utilise pas le terme de "militaire de carrière", car je le trouve trop réducteur et il sonne trop "petit carriériste")

Nous payons depuis quelques temps le prix d'une politique de sélection des ex-instructeurs (puisqu'ils ne s'appellent désormais plus comme çà ) qui a systématiquement dégoûté les candidats qui se sentaient "soldats de métier", au profit de soi-disants militaires qui eux choisissaient ce métier pour des critère de fonctionnaires, pour accéder à un certain statut social qu'ils auraient difficilement pu acquérir autrement et aussi pour des perspectives d'avancement quasi-garanti.

Ces gens-là sont le vrai problème de notre armée. Ils sont incapables de s'adapter à une armée d'engagement et préfèrent continuer à se complaire dans de grandes théories qu'ils savent pertinemment ne jamais avoir à tester dans le monde réel. Le monde virtuel de Power Point leur suffit largement.

Ce sont ces gens-là qui brident notre armée. Le problème n'est pas au niveau de la troupe. Nos "petits gars" d'aujourd'hui sont tout aussi capables de faire ce que nous faisions. Il faut juste qu'ils aient des chefs qui aient envie de le faire avec eux (et qui soient encore capables de le faire)...

La milice n'est pas en cause. Je suis un militaire professionnel. Or, justement, la plupart de mes satisfactions professionnelles se font dans le cadre d'exercices avec des miliciens. C'est au cours de répétition qu'on peut "pousser un peu l'enveloppe" et pas besoin d'être "allumé de la cafetière" pour çà . Certes une partie de l'encadrement est composée de professionnels, mais je vois çà comme une saine et utile symbiose.

Je suis actuellement chef de classe dans un stage d'aguerissement destiné aux stagiaire de la MILAK, je peux vous dire que c'est un vrai bonheur que de faire sentir aux "Lehrer in Uniform" ce que çà veut dire d'être avant tout un "Berufsoldat".

Dommage que le stage ne dure qu'une semaine... :-)

"Ce sont les erreurs de l'avancement qui rendent les champs de bataille dangereux"

Je ne sais plus qui à dit çà , mais j'y pense souvent...

Moineau Hardi

P.S.
@ dahu : te presse pour répondre, je suis "dans la verte" jusqu'à vendredi.

Publié par Moineau Hardi le 23 octobre 2006 à 10:04

Mon cher Moineau hardi,
D'accord avec toi que l'encadrement est crucial. Lorsque j'entends certains commandants d'école dire que, je cite, "la recrue doit être servie comme un client et la caserne peut être comparée à un hôtel", j'ai franchement envie de gueuler: je me cite: vous allez vous foutre en colonne par quatres, tas de pives, et le premier qui ouvre son clapet à merde, je le lui rabats à coups de pompes dans les valseuses. Après cela, on va allez faire l'exercice "KOLOSSAL PONEUR" où vous allez regretter d'être né. Et à la fin, si vous n'êtes pas en train d'appeller votre mère, vous aurez peut-être droit à une heure de sortie, si elle n'est pas sucrée pour du "Nacharbeit", car le maniement du Fass me semble "à désirer".
Sweat a lot, bleed less!

Publié par dahuvariable le 23 octobre 2006 à 12:39

Ah, j'oubliais, rompez!!

Publié par dahuvariable le 23 octobre 2006 à 12:40

Il est toujours intéressant de redéfinir ce qui est nécessaire à la nation dans une perspective de durabilité.

Les forces de défense efficaces sont une facette de ce besoin. Le seul mot 'efficace' suppose réunir des moyens, des compétences et de la motivation.

Je peux imaginer un système où ces 3 composantes ne sont pas liées d'emblée. Un service civil obligatoire, engagé, de haut niveau sera un outil au service de la politique extérieure, de la sécurité intérieure, de notre cohésion nationale et qui peut bénéficier d'une forte motivation populaire s'il est ancrée dans l'utilité et l'efficacité concrète.

Un tel groupe cohérent et sachant travailler en équipe et avec discipline peut assez rapidement être converti en une force militaire par des équipes professionnels suffisantes, de haut niveau et disposant des moyens matériels ad hoc.

Une équipe mise au feu de la réalité d'une catastrophe ou d'un soutien humanitaire est une équipe forte. Si demain, la réalité géopolitique montre qu'il faut consolider une armée temporairement réduite à un corps professionnel, cette équipe présentera un potentiel pas souvent rencontré dans une école de recrue...

Evidemment, mon propos est très sommaire et la réalité est complexe mais les avantages directs et indirects sont nombreux et compatible avec le principe de durabilité que j'ai évoqué au début.

Amicalement,

Respire.

Publié par Respire le 23 octobre 2006 à 16:31

Respire :
Je saisis bien l'idée, mais ça ne résout pas le problème du danger d'une armée professionnelle tel qu'exprimé par Stéphane. Dans ce contexte, assigner les "milicien" à un service désarmé alors que l'on renforce la partie pro de l'armée est un catastrophe achevée.

Souvenons-nous de T. Jefferson :

"It astonishes me to find... [that so many] of our countrymen... should be contented to live under a system which leaves to their governors the power of taking from them the trial by jury in civil cases, freedom of religion, freedom of the press, freedom of commerce, the habeas corpus laws, and of yoking them with a standing army. This is a degeneracy in the principles of liberty... which I [would not have expected for at least] four centuries." --Thomas Jefferson to William Stephens Smith, 1788. (*) FE 5:3

Il est très important de limiter au maximum le nombre des professionnels armés dans les mains des gouvernements. La liberté est à ce prix. Et je ne vois rien d'autre que la milice pour cela.

Publié par pan le 23 octobre 2006 à 19:15

"[snip]des divisions soviétiques avant notre pays comme objectif intermédiaire"
Sur quelles sources vous basez-vous pour cette affirmation ?

Publié par Ivan Ivanovich le 23 octobre 2006 à 23:28

A pan et à Stéphane

Je ne comprends pas vos objections.
D'une part, parce que l'armée doit s'adapter à son environnement. Dans ce contexte, il s'agit de trouver la meilleure solution permettant à l'armée de mener à bien sa mission. Par rapport aux changements politiques, économiques et technologiques, il devient presque inévitable que l'armée se professionnalise davantage. C'est une monumentale erreur de s'agripper à un concept, sans analyser si ce dernier correspond aux besoins et aux missions confiées à l'armée.

D'autre part, de nombreux arguments avancés ici ne tiennent pas la route :
« L'armée professionnelle visée par les socialistes est très dangereuse pour la paix. Lorsqu'une armée "de milice" se professionnalise. » (Stéphane)
Premièrement il faudrait peut-être commencé par expliquer en quoi l'armée « visée par les socialistes représente un danger pour la paix ». D'autre part, je crois que Stéphane se méprend quant aux intentions des socialistes. Les derniers débats l'ont démontré : l'UDC et les socialistes se sont alliés pour empêcher une évolution de l'armée. Lorsque cette dernière sera devenue « inutile » aux yeux de la population (parce que se cantonnant à des tâches ne correspondant plus aux réalité de notre époque), il sera plus aisé de tenter de lancer une seconde initiative en vue de son abolition!


« Et comment justifier un budget militaire autrement qu'en faisant la guerre? » (Stéphane) La professionnalisation des armées a-t-elle conduit à une augmentation des conflits ??? L'armée ne peut-elle pas remplir d'autres missions que la conduite de la guerre ??

Quant à Pan, il faudrait aussi qu'il nous explique autrement que par des citations surannées les dangers d'une professionnalisation. A ce propos, je n'ai pas l'impression qu'une partie des pays européens courent un grand danger depuis la professionnalisation de leur armée. La liberté n'a absolument rien à voir dans ce débat, tant que la politique et les institutions démocratiques contrôle les instruments de sécurité et de défense!

PS Si pan demande à être réformé en raison de la professionnalisation

Publié par Alex le 24 octobre 2006 à 9:38

En complément

. Dans ce débat, l'UDC et tout aussi dangereuse que les socialistes (empêchent une adaptation de l'armée)

. Il devient nécessaire de se déterminer quel modèle représente le meilleur ratio « coût - efficacité »

. Dans l'enveloppe destinée à la sécurité, il faut déterminer comment répartir les fonds entre police et armée. Un rééquilibrage devient de plus en plus nécessaire

. Il faut se demander pourquoi une partie de la population est attachée au système de milice (tradition, liens entre la population et l'armée, sentiment de fierté lié au concept de citoyen-soldat) et déterminer si ce concept ne freine pas l'efficacité de l'armée

. Il faut tenir compte du fait que le système de milice, en raison de son fonctionnement, créée ses propres opposants : il est encore beaucoup trop fréquent que des miliciens soient convoqués sous les drapeaux pour glander. Ceci est clairement inadmissible et démontre notamment les limites du système de milice (dont les cadres ne disposent souvent pas des moyens ou des capacités pour préparer un CR digne de ce nom)

Publié par Alex le 24 octobre 2006 à 9:58

Il faudra m'expliquer en quoi les citations des créateurs de la première démocratie moderne seraient "surranée"? Les armes ne tuent-elles plus comme elles le faisaient au XVIIIe siècle? Les hommes sont-ils donc devenus tous sages et paisibles?
Bref : il y a des choses qui ne se démodent pas, Jefferson a raison hier comme aujourd'hui comme il est vrai que les rivières coulent toujours de l'amont vers l'aval.
Je ne dis pas, Alex, qu'il faut sacrifier toute efficacité pour ce principe. Je dis que c'est une question de proportion, de mesure. "Mèden agan", comme disaient les Athéniens (rien de trop).

La démocratie n'est en aucune façon garante des libertés, et c'est démocratiquement que les nazis vinrent au pouvoir, avec un programme ouvertement agressif à l'endroit des minorités qui furent plus tard les victimes des camps. La garantie de la liberté est fournie par les limites posées au pouvoir. Cela était vrai à l'époque et cela l'est toujours. Il existe des limites institutionnelles (la constitution par exemple), bien sûr, mais celles-ci peuvent être modifiées ou tout simplement bafouées, comme des exemples récents nous l'enseignent.

"Finalement, après la Cour Suprême -qui, le 26 mai 1973, avait adressé une énième protestation contre les violations sans cesse répétées par l'exécutif des décisions de justice des tribunaux (Allende y répondra en déclarant qu'en période de révolution, c'était au pouvoir politique de décider de l'opportunité de l'application des décisions judiciaires) -, le parlement, le 23 août 1973, dans une résolution, approuvée à 81 voix contre 47, après le rappel des innombrables violations constitutionnelles et légales du gouvernement Allende, demande aux autorités et aux FORCES ARMÉES de mettre fin immédiatement aux situations de fait dont ils étaient fait mention. (Texte espagnol et traduction (approximative) en français) C'est ainsi qu'il y a exactement 30 ans, jour pour jour, le 11 septembre 1973, l'armée chilienne, sous le commandement du général Pinochet assiégea le Palais de la Moneda où s'était réfugié Allende, qui plutôt que de se rendre et partir en exil, préféra se donner la mort. Ainsi s'achevèrent trois années de socialisme à la chilienne."

Tout ceci pour illustrer le fait que les limites légales ne suffisent pas et que si nos ancêtres (suisses) ainsi que les pères fondateurs américains avaient prévu des limites en poudre et en acier, c'est pour une bien bonne raison. La démocratie apporte la satisfaction au plus grand nombre (ce qui est sans aucun doute une chose louable), mais elle ne garantit ni ne protège en aucune manière la liberté.
Je suis pour une armée de milice, encadrées avec les professionnels qu'il faut pour la rendre capable d'être efficiente (je me pose tout de même quelques questions en considérant certains contractuels).
C'est, je pense, un compromis à faire. Pour moi, tout va bien tant que les pros sont là pour aiser la milice. Quand la milice servira à aider les pros, je voterai effectivement pour la suppression de l'armée.

Publié par pan le 24 octobre 2006 à 10:02

Alex, je suis assez d'accord avec les points donnés dans votre dernière intervention comme base de réflexion à l'exception ce celui-ci :


"Il faut se demander pourquoi une partie de la population est attachée au système de milice (tradition, liens entre la population et l'armée, sentiment de fierté lié au concept de citoyen-soldat) et déterminer si ce concept ne freine pas l'efficacité de l'armée"

L'armée n'est pas un but en soi. Elle a une utilité, en particulier envers "la population". Elle défend une certaine idée de liberté dont elle fait elle-même partie.
Ce qui est embêtant, c'est que l'armée fédérale de milice est une composante extrêmement importante de la Suisse moderne (d'après 1848). Détruire l'armée en la transformant en une armée "normale", c'est un peu détruire une partie de cette Suisse.

Or dans la tête de pas mal de gens, une armée sert précisément à défendre le pays. Il y a là une contradiction culturelle importante.

En ce qui me concerne, je me suis engagé dans l'armée pour le pays, pas pour des institutions, à la manière d'un auteur dont j'ai récemment traduit un texte dont je me permets d'en proposer un extrait qui illustre bien mon point de vue :

"Je suis un patriote parce que je tire de la fièrté de mes ancêtre, qui se sont battus pour obtenir notre liberté de l'Angleterre et se sont donné bien de la peine afin d'améliorer leur condition ainsi que celle de leurs descendants. Je suis un patriote parce que j'aime le pays qui offrit à mes ancêtres un refuge contre la violence religieuse et l'intolérance de l'Europe. Je suis un Patriote parce que je crois que le peuple de ce pays -et non ses gouvernants- porta un jour une flamme de liberté qui peut toujours être rallumée. Finalement, je suis un patriote parce que ce pays et ce peuple sont les miens, d'une manière qu'aucun autre pays ne l'est. Je suis un être humain, avec des racines et un attachement qui me relie à l'endroit où j'ai passé ma vie, et pas seulement une raison sèche, dépassionnée et sans corps.

Il n'est pas nécessaire d'être patriote pour être libéral, et mon propos n'est pas de questionner la sincérité libérale de quiconque ne le serait pas. Cependant, lorsqu'un pays et un état peuvent être reconnus comme deux choses séparées, les contradictions et les tensions entre patriotisme et étatisme disparaissent. En fait, si un homme aime passionément son pays et son peuple, il lui est difficile de ne pas mépriser ce qui l'opprime et le dévaste par dessus tout : l'Etat."

A la différence près que je ne me définis pas comme un "anarchiste", c'est animé de cette volonté profonde de défendre le pays et ce qu'il représente que mon grand-père, mon père et moi avons servi dans l'armée fédérale. C'est, je pense, une chose importante.

Publié par pan le 24 octobre 2006 à 10:20

1. Vous donnez des exemples basés sur des situations et des contextes qui n'ont pas grand-chose à voir avec notre situation (Chili)

2. Vous faites des déductions assez approximatives (quant aux intentions de nos ancêtres). Le choix pour la milice dépend en Suisse de nombreux facteurs comme la tradition, l'étroitesse du pays, des contingences démocratiques, etc. (cf. Israel)

3. Dans une démocratie, l'armée ne constitue en principe pas un pouvoir, mais est un instrument à disposition des autorités politiques

4. En Suisse, de nombreux instruments permettent d'intervenir dans le débat politique: droit d'initiative, droit de référendum. Ce sont là les véritables limites du pouvoir et non pas le maintien du système de milice

5. Votre conclusion démontre que vous placez certains aspects idéologiques au-dessus de tout autre critère. Alors que probablement, une professionnalisation de l'armée ne changerait certainement pas grand-chose, tant au niveau politique, que par rapport au destin de nos concitoyens...

6. Je suis aussi pour la suppression de l'armée si cette dernière ne représente rien de plus qu'un clubs d'amateurs ou si elle se cantonne à des missions de défense du territoire national (affirmation à replacer dans le contexte actuel)

Publié par Alex le 24 octobre 2006 à 10:29

J'aime bien les contradictions et les incohérences entre pays et Etat, surtout lorsque l'on sert dans une armée qui défend autant le pays que l'Etat desquels elle est issue...

Faudra encore mettre un peu d'ordre dans tout cela

Publié par Alex le 24 octobre 2006 à 10:35

Ce que vous persistez à ne pas vouloir comprendre, Alex, c'est que la majorité peut très bien décider de mesures totalitaires par referendum (pourquoi ce mode d'action politique est-il interdit en Allemagne?).

Je ne suis pas pas membre de l'UDC, pas plus que du parti socialiste et j'ai des grief contre l'un et l'autre de ces partis.

Je n'ai jamais dit que l'armée n'était pas un instrument du pouvoir politique (et heureusement que c'est le cas! Sinon, on parlerait de dictature militaire.).

Mais je trouve un peu facile et pour tout dire pas très heureux le fait de balayer d'un revers de la main les réflexions et les principes (je ne nie pas les raisons historiques que vous invoquez) qui conduisirent à la création de la démocratie ainsi que l'engagement de générations de miliciens.

Reconnaissez tout de même que si quelqu'un garde un trésor et qu'il faut vendre le trésor pour payer le garde, il y a quelque chose d'absurde. C'est exactement ainsi que je vois une éventuelle fin de la milice.

Publié par pan le 24 octobre 2006 à 10:40

""la recrue doit être servie comme un client et la caserne peut être comparée à un hôtel"

Il n'est pas étonnant que la recrue soit traitée de "client", en termes relevant du langage économique, puisque au plus haut niveau du commandement, on parle désormais de l'Armée comme "d'un outil servant à produire de la sécurité."

Ce qui est philosophiquement une erreur fondamentale, car l'armée d'un pays ne se résume pas à être une banale entreprise de gardiennage, mais relève au contraire du plus profond socle identitaire de la Nation.

Et quant au système de milice, le meilleur argument pour son maintien, c'est qu'il représente un formidable contrat de confiance entre l'Etat et la Nation, à savoir que l'Etat laisse à la Nation les moyens effectifs de le renverser, garantie sine qua non d'un véritable système démocratique(1). Sans oublier qu'une armée de milice restreint les velléités d'aventures militaires hasardeuses(2) et fait du citoyen un véritable adulte majeur, au sens juridique du terme, car participant effectivement et de façon active à sa propre défense, le tout dans un esprit conforme à ce qu'un Thomas Jefferson pouvait écrire en imaginant la défense de l'Amérique:

http://etext.virginia.edu/jefferson/quotations/jeff1480.htm

(1) When the government fears the people there is liberty, when people fear the government there is tyranny.

(2) Militia do well for hasty enterprises but cannot be relied on for lengthy service and out of their own country.

(3)The Greeks and Romans had no standing armies, yet they defended themselves. The Greeks by their laws, and the Romans by the spirit of their people, took care to put into the hands of their rulers no such engine of oppression as a standing army. Their system was to make every man a soldier and oblige him to repair to the standard of his country whenever that was reared. This made them invincible; and the same remedy will make us so.


Prééminence de la Nation sur l'Etat, liberté du citoyen, autonomie de l'individu, on comprend que tout cela irrite fondamentalement la psyché socialiste!

"For a people who are free and who mean to remain so, a well-organized and armed militia is their best security.

Thomas Jefferson"

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 11:31

Un paradoxe amusant que je viens de constater: il semblerait que les intervenants qui se manifestent le plus souvent par une position pro-israélienne prononcée (faut-il rappeler qu'Israël a ou plutôt est une armée de milice, dans l'acception suisse du concept) verraient d'un bon oeil la professionnalisation de notre armée helvétique. Mais pourquoi donc?

Si je vous disais "mais pour que notre armée, devenue professionnelle (1), soit plus facilement susceptible d'être engagée sur des théâtres d'opération extérieurs liés peu ou prou à la sécurité d'Israël", je ferais certainement preuve de mauvais esprit ;-)

(1) cf, les propos de Thomas Jefferson dont les propos n'ont absolument rien d'obsolètes.

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 11:44

Fass57 :
Je crois que c'est une première, mais je suis totalement d'accord avec vous.

Publié par pan le 24 octobre 2006 à 11:50

:-)

Ah, mais nos différences ne tiennent probablement qu'à la surface des choses. Et je pense aussi que nous partageons une même admiration pour les Pères fondateurs américains, ce qui n'est pas rien dans le contexte actuel.

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 11:57

En effet. Ce n'est pas rien.

:)

Publié par pan le 24 octobre 2006 à 12:08

Alex a heureusement bien recentré le débat !

Vos citations ( pan , etc) son très jolies mais elles cachent la difficulté avec laquelle vous arrivez à donner des arguemnts rationnels concernant la situation actuel de la Suisse en 2006 et de l'adequation avec le systeme de milice.

Dire que la milice empeche le totalitarisme... pourquoi pas, mais bon je pense qu il y a des moyens plus simples pour eviter ce genre de dérive et la menace d'un regime totalitaire en Suisse est très improbable pour ces 20 prochaines années :-P

Il faut être clair. Rester dans la situation actuelle n'est pas tenable. Vous ne pouvez pas dire continuons comme cela, ca va très bien madame la marquise.

J attends donc toujours vos propositions pour que l'armée sorte de la situation d incertitude dans laquelle elle est et colle mieux au dangers actuels ?

Le fait de défendre l'armée de milice selon des principes fondateurs a pour consequence qu'on la sort du cadre de reflexion concernant le sujet de la reforme de l'armée. J aimerais donc que dans la plus grande objectivité possible, on puisse reflechir quel systeme pouvons nous mettre en place pour avoir une armée efficace dans le cadre financier dans laquelle elle doit evoluer, et sachant que les membres de la societé ont de plus en plus de peine à être disponible pour ce genre de service de milice.

De mon côté je pense que la solution pragamtique ne sera pas une armée professionnelle à 100% mais un modèle hybride. Un noyau professionnel bien plus consequent qu aujourd doit etre composé. Ceux-ci seront accompagné par des militaires contractuels et des soldats en services long en plus grand nombre qu'actuellement. Les soldats effectuant des cours de repetions chaque année devra être netement diminué.

Publié par crys le 24 octobre 2006 à 13:16

L'ensemble des attaques contre l'obligation de servir ne provient que d'un simple constat, facile à observer : cela fait un certain temps que les avantages d'un système faisant appel aux compétences civiles disséminées dans la population conscrite (faible coût desdites compétences, main d'oeuvre en grand nombre, lien très fort avec la population) prennent le pas sur les inconvénients, devenus plus perceptibles à mesure que les besoins de la main-d'oeuvre en question s'avèrent essentiels dans une économie toujours plus centrée sur l'excellence de ses agents producteurs.

Ce n'est pas qu'une question d'individualisme, où les jeunes seraient de vils flemmards qui ne veulent pas servir leur belle patrie. Le service militaire est un engagement important dans des âges essentiels pour la suite de la carrière professionnelle et familiale. L'allongement de la durée des études, les exigences toujours plus élevées de l'économie et la difficulté de faire reconnaitre positivement l'expérience militaire (le prestige de l'uniforme étant encore et toujours associé aux effluves du bistrot) sonnent le glas des plus belles motivations.

Le système de recrutement actuel, très laxiste sur les critères d'inaptitude au service, ne fait rien d'autre aujourd'hui que de laisser le libre choix aux jeunes. Et le choix est vite fait : avec deux-trois coches bien placées, le spectre de la taxe s'éloignant avec le début de la carrière professionnelle et la peur de perdre une voire deux années d'études s'avançant, rares sont les motivations rationnelles parmi les couches de hautes compétences. Et je crains sérieusement pour la qualité de l'armée, qui ne peut plus guère compter sur des cerveaux frais branchés sur "on". Vouloir maintenir ce système à tout prix, c'est aussi accepter son rôle d'aimant à non-compétences (c'est l'armée qui apporte aux jeunes et non plus les jeunes qui apportent à l'armée), et par-là de pool de formation plus que de pool de compétences.

Publié par Souflette le 24 octobre 2006 à 13:57

En passant, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il n'a jamais été possible de concilier la fin des écoles de recrues avec le début de l'année universitaire!

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 16:37

Je pense que le débat est difficile parce qu'il y a une confusion autour de ce que chacun entend comme concept derrière des mots comme "armée", "milice", "défense", et ainsi de suite.

Lors de mon intervention plus haut, j'ai évoqué en diagonale une étude sérieuse liée à la relation entre la population et l'armée, qui a été faites après le retrait américain du Vietnam, par un certain nombre de pyschologues et sociologues. Il ressort qu'une partie de la "défaite" américaine au Viet-nam, liée à l'opinion publique, était le lien fort entre l'armée et la population, car les fils de la seconde servaient dans la première. Cela rendit les familles extrêmement sensibles à qui se passait dans ces jungles d'Asie.

Nous arrivons donc au principe de base d'une armée professionnelle vs. une armée de milice:

- Une armée professionnelle peut agir partout et tout le temps, sans provoquer de larmes ni de remords, ni parfois même de réaction, et même dans un rôle offensif.

- Une armée de milice est strictement défensive et ne peut pas agir hors du territoire qu'elle défend sans provoquer les plus grandes résistances au sein de la population.

Dans des armées "mixtes" comme l'a longtemps été l'armée française, pourquoi croyez-vous donc que ce sont toujours des régiments opérationnels genre légion étrangère qui se sont retrouvés au feu? Simplement parce que lorsqu'un légionnaire tombe, cela fait pleurer très peu de gens.

Le choix entre armée professionnelle vs. armée de milice affecte donc les missions que peut effectuer l'armée. Selon la façon dont s'ordonnent les priorités dans la classe politique, on peut donc soit décider des missions de l'armée après avoir choisi son mode, soit choisir son mode après avoir défini ses missions.

Quelles sont les missions de l'armée? C'est là , je crois, le grand débat qui manque au sein de la classe politique, là où règne la plus grande ambiguïté, surtout à gauche. On peut crier à l'obsolescence de l'armée sauce UDC, mais au moins ils ont une position affichée. J'aimerai vraiment, par exemple, avoir un socialiste qui réponde franchement à quoi sert l'armée selon lui, et quelles doivent être ses missions. Dans l'optique d'une réponse probable d'une armée au service de l'ONU, la professionalisation de l'armée coule de source puisque c'est, comme expliqué ci-dessus, un préalable pour l'envoyer sur des théâtres d'opération étrangers.

Si, pour ma part, je crois que la mission de l'armée est de défendre son pays dans l'acceptation la plus large de ce terme, alors il faut une intégration de la population dans le processus et donc une armée de milice. Non pas pour enrôler de force la population dans l'armée, mais pour éduquer la population aux principes de l'armée et de la défense. Pour intégrer la notion d'armée dans le peuple entier au travers du citoyen-soldat, ce qu'a brillamment réussi à faire la Suisse jusqu'à une époque récente.

C'est, je le crois aussi, ce qui manque le plus à cette armée suisse actuelle, XXI ou pas: une confiance et une clarté dans ses buts, et non un simple vernis technique où, entre deux beuveries, les miliciens en cours de répétition apprennent à manoeuvrer des armes d'artillerie ou à faire des courses d'orientation. J'ai l'impression (peut-être fausse, je ne sais pas) que toute la partie passionnante et nécessaire autour des valeurs que défend l'armée, la guerre psychologique, les techniques de désinformation, la subversion, sont les grands parents pauvres de l'éducation militaire actuelle - alors que les menaces sur ces nouveaux champs de bataille sont terriblement présentes.

Dans ce cadre-là , une armée de milice est terriblement nécessaire et peut être très efficace pour garder un pays solidement sur pieds.

Un dernier point: que penser d'une armée "mixte"? Un corps d'élite professionnel et mobile, et un gros de troupiers miliciens cantonnés à la maison? (Je simplifie, mais personne ne doit douter que c'est ce qu'à terme une armée "mixte" implique) Selon moi, ce genre de modèle d'armée, hélas défendu par un grand nombre de cadres, aurait l'avantage apparent de tous les systèmes mais de graves inconvénients. Il ne fait aucun doute que les moyens seraient avant tout au service des professionnels (qui pourraient, eux, risquer leur peau), lesquels seraient donc formés et équipés convenablement. Les miliciens quant à eux seraient des militaires de second plan, cantonnés aux tâches ménagères à domicile, avec un équipement de deuxième catégorie et un prestige diminué d'autant. Enfin, de part sa nature même, il ne fait aucun doute que la partie militaire professionnelle de l'armée ferait peser une pression toujours plus forte pour se débarrasser du "poids mort" que représenteraient, dans ce cadre, des obligations de milice. Il me paraît difficile de penser qu'une tel modèle survive plus de dix ans sans se transformer en armée professionnelle complète, et que la notion de milice passe à la trappe (progressivement, suivant l'exemple français.)

Voilà , mais tout ceci ne sont que des réflexions personnelles étalées ici. ^_^

Publié par Stéphane le 24 octobre 2006 à 21:57

Chapeau bas, Stéphane, texte excellent; si j'étais dans un état-major de parti, je m'empresserais de le copier-coller, afin de le resservir dans mon argumentaire pro militia ;-)

J'aimerais ajouter à ceci....

"C'est, je le crois aussi, ce qui manque le plus à cette armée suisse actuelle, XXI ou pas: une confiance et une clarté dans ses buts."

... également un déficit d'affectivité, de simple chaleur patriotique dans la grande techno-structure d'Armée XXI. Je m'explique, même si je sens que je vais faire sourire: ayant récemment rendu mes affaires militaires, je m'attendais à une petite cérémonie, à une dernière prise d'armes, histoire de terminer les choses d'une façon élégamment cohérente. Non, cela a été fait d'une manière parfaitement efficiente, calibrage ISO 9001, rapide et hygiénique, "jettez votre masque de protection dans cette poubelle puis avancez au prochain poste". Ayant retrouvé à cette occasion d'anciens camarades que je savais peu portés sur la chose militaire, j'ai alors constaté, même chez eux, un certain dépit, une sourde humiliation à être proprement liquidés comme de vieilles toiles de rébut. Après tant de jours au service de la Patrie (là , j'entends les rires), à crever de froid au sommet d'un col en décembre, à pleurer de mal les pieds en sang lors d'une marche qui n'en finit pas, à consoler sa copine une dimanche soir sur le quai d'une gare blafarde, à y croire quand même un peu, malgré l'absurdité des ordres et des contre-ordres qui s'entrechoquent. Oui, ce manque d'égard, cette absence de la moindre reconnaissance, qui sont peut être intrinsèques à toute superstructure où la froide rationalité économico-étatique prend le dessus, ont choqué et, j'en suis sûr, ne seront pas oubliés, par beaucoup, quand des votations importantes sur le sujet se profileront!

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 23:13

Fass57, ne vous excusez pas de vos sentiments, car ils sont l'incarnation de la vérité. Je comprends parfaitement votre déception face à cette ingratitude. Une cérémonie chaleureuse de fin d'obligation de servir - qui signifie en réalité que désormais vous pouvez continuer à servir mais n'êtes plus obligé de le faire, étant désormais un citoyen-soldat "senior" - aurait eu un effet profond sur votre moral et votre opinion de l'armée.

Et cela n'aurait pas coûté cher, en plus!

Gâcher ainsi la sortie des recrues, c'est vraiment regrettable.

Publié par Stéphane le 24 octobre 2006 à 23:41

Puisque je suis en mode nostalgique, voici une belle définition de la milice par Gonzague de Reynold, tirée d'un vieux "La Suisse en Armes" de 1940:

http://img275.imageshack.us/img275/1803/untitled2hw8.jpg

Avec en prime une belle eau-forte d'André Meylan, dans le même ouvrage:

http://img196.imageshack.us/img196/4779/untitled1sj7.jpg


J'ai bien conscience que tout cela paraîtra définitivement obsolète et matière à sarcasmes.

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 23:47

Merci Stéphane. Je crois que tout cela découle plus largement d'une société qui a perdu le sens du lien, la force du lien.

Publié par fass57 le 24 octobre 2006 à 23:52

@stephane bravo, votre raisonnement est d'une rare clarté.

Toutefois, je pense que vous sous estimez le probleme que le système de milice vit actuellement.L'armée ne peut pas se donner du sens toute seule si de l'autre coté la societé civile ne reconnait plus à sa juste valeur les sacrifices consentis par les citoyens soldats.


Je suis perplexe concernant votre remarque sur les inconvenients du modèle hybride. Biensure, cette organisation comporterait certains risques mais regardez la situation actuelle.... est vraiment meilleures ?

Dans le fond quel modèle proposez-vous comme alternative ?

Publié par crys le 25 octobre 2006 à 0:37

Il n'est pas pertinent de minimiser le risque du totalitarisme dans nos sociétés, et en Suisse plus particulièrement. Pour exemple, Marc Grünert vient dans un article récent d'évoquer la dérive très concrète dans ce sens à laquelle nous assistons. Rien n'indique un changement de cap pour le moment. En conséquence, il me semble très important d'être à ce sujet attentif et prudent.
Je suis d'accord sur le fait qu'il existe d'autres moyens. La barrière la plus efficace contre le despotisme demeurant des garanties de type 2e amendement. L'armée de milice a néanmoins l'immense avantage d'éviter la création d'une caste de porte-flingues de l'état, ce qui n'est pas rien, ainsi que d'éduquer la population aux armes, ce qui va tout de même dans le sens d'une garantie telle qu'en propose le 2e amendement. A ce sujet, le droit suisse des armes est à la base très libéral : les limitations et interdictions constituant des exception à un droit général de s'armer qui serait la norme. Cela change naturellement en même temps que l'abandon du système de milice, mais c'est ainsi que les choses étaient prévues dans notre constitution à la base. De mon point de vue, puisque vous évoquez le fait que la milice ne constitue pas le seul obstacle au totalitarisme, je dois bien considérer qu'elle fait tout de même partie des deux verrous fondamentaux aujourd'hui attaqués.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 1:03

Il n'est pas pertinent de minimiser le risque du totalitarisme dans nos sociétés, et en Suisse plus particulièrement. Pour exemple, Marc Grünert vient dans un article récent d'évoquer la dérive très concrète dans ce sens à laquelle nous assistons. Rien n'indique un changement de cap pour le moment. En conséquence, il me semble très important d'être à ce sujet attentif et prudent.
Je suis d'accord sur le fait qu'il existe d'autres moyens. La barrière la plus efficace contre le despotisme demeurant des garanties de type 2e amendement. L'armée de milice a néanmoins l'immense avantage d'éviter la création d'une caste de porte-flingues de l'état, ce qui n'est pas rien, ainsi que d'éduquer la population aux armes, ce qui va tout de même dans le sens d'une garantie telle qu'en propose le 2e amendement. A ce sujet, le droit suisse des armes est à la base très libéral : les limitations et interdictions constituant des exception à un droit général de s'armer qui serait la norme. Cela change naturellement en même temps que l'abandon du système de milice, mais c'est ainsi que les choses étaient prévues dans notre constitution à la base. De mon point de vue, puisque vous évoquez le fait que la milice ne constitue pas le seul obstacle au totalitarisme, je dois bien considérer qu'elle fait tout de même partie des deux verrous fondamentaux aujourd'hui attaqués.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 1:04

Il n'est pas pertinent de minimiser le risque du totalitarisme dans nos sociétés, et en Suisse plus particulièrement. Pour exemple, Marc Grünert vient dans un article récent d'évoquer la dérive très concrète dans ce sens à laquelle nous assistons. Rien n'indique un changement de cap pour le moment. En conséquence, il me semble très important d'être à ce sujet attentif et prudent.
Je suis d'accord sur le fait qu'il existe d'autres moyens. La barrière la plus efficace contre le despotisme demeurant des garanties de type 2e amendement. L'armée de milice a néanmoins l'immense avantage d'éviter la création d'une caste de porte-flingues de l'état, ce qui n'est pas rien, ainsi que d'éduquer la population aux armes, ce qui va tout de même dans le sens d'une garantie telle qu'en propose le 2e amendement. A ce sujet, le droit suisse des armes est à la base très libéral : les limitations et interdictions constituant des exception à un droit général de s'armer qui serait la norme. Cela change naturellement en même temps que l'abandon du système de milice, mais c'est ainsi que les choses étaient prévues dans notre constitution à la base. De mon point de vue, puisque vous évoquez le fait que la milice ne constitue pas le seul obstacle au totalitarisme, je dois bien considérer qu'elle fait tout de même partie des deux verrous fondamentaux aujourd'hui attaqués.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 1:11

Je vous prie d'excuser les doublons. Je suis fatigué et j'ai commis des erreurs techniques. :(
Désolé.

Voilà le commentaire :

Il n'est pas pertinent de minimiser le risque du totalitarisme dans nos sociétés, et en Suisse plus particulièrement. Pour exemple, Marc Grünert vient dans un article récent d'évoquer la dérive très concrète dans ce sens à laquelle nous assistons. Rien n'indique un changement de cap pour le moment. En conséquence, il me semble très important d'être à ce sujet attentif et prudent. Je suis d'accord sur le fait qu'il existe d'autres moyens. La barrière la plus efficace contre le despotisme demeurant des garanties de type 2e amendement. L'armée de milice a néanmoins l'immense avantage d'éviter la création d'une caste de porte-flingues de l'état, ce qui n'est pas rien, ainsi que d'éduquer la population aux armes, ce qui va tout de même dans le sens d'une garantie telle qu'en propose le 2e amendement. A ce sujet, le droit suisse des armes est à la base très libéral : les limitations et interdictions constituant des exception à un droit général de s'armer qui serait la norme. Cela change naturellement en même temps que l'abandon du système de milice, mais c'est ainsi que les choses étaient prévues dans notre constitution à la base. De mon point de vue, puisque vous évoquez le fait que la milice ne constitue pas le seul obstacle au totalitarisme, je dois bien considérer qu'elle fait tout de même partie des deux verrous fondamentaux aujour

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 1:15

Je vous prie d'excuser les doublons. Je suis fatigué et j'ai commis des erreurs techniques. :(
Désolé.

Voilà le commentaire :

Il n'est pas pertinent de minimiser le risque du totalitarisme dans nos sociétés, et en Suisse plus particulièrement. Pour exemple, Marc Grünert vient dans un article récent d'évoquer la dérive très concrète dans ce sens à laquelle nous assistons. Rien n'indique un changement de cap pour le moment. En conséquence, il me semble très important d'être à ce sujet attentif et prudent. Je suis d'accord sur le fait qu'il existe d'autres moyens. La barrière la plus efficace contre le despotisme demeurant des garanties de type 2e amendement. L'armée de milice a néanmoins l'immense avantage d'éviter la création d'une caste de porte-flingues de l'état, ce qui n'est pas rien, ainsi que d'éduquer la population aux armes, ce qui va tout de même dans le sens d'une garantie telle qu'en propose le 2e amendement. A ce sujet, le droit suisse des armes est à la base très libéral : les limitations et interdictions constituant des exception à un droit général de s'armer qui serait la norme. Cela change naturellement en même temps que l'abandon du système de milice, mais c'est ainsi que les choses étaient prévues dans notre constitution à la base. De mon point de vue, puisque vous évoquez le fait que la milice ne constitue pas le seul obstacle au totalitarisme, je dois bien considérer qu'elle fait tout de même partie des deux verrous fondamentaux aujourd'hui attaqués.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 1:17

Vous reprochez à Fass57 et à moi-même de citer. Mais c'est par modestie que nous le faisons. Je ne prétends pas avoir inventé la roue ni écrit la première déclaration des droits de l'homme . Je n'ai pas non-plus découvert que la terre est ronde, mais j'en accepte pourtant le principe et citerais Galilei à qui ne me croirait pas. Je pense que c'est au contraire à vous de me dire pourquoi, si l'on considère que l'armée sert à protéger la liberté, il faudrait sacrifier la liberté pour l'armée. Je rappelle ma comparaison du trésor à garder : vendre le trésor pour payer le garde. Cela me semble absurde. S'il n'y a plus de milice, il n'y a plus de liberté que virtuelle, et donc plus rien à garder.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 9:53

Vous reprochez à Fass57 et à moi-même de citer. Mais c'est par modestie que nous le faisons. Je ne prétends pas avoir inventé la roue ni écrit la première déclaration des droits de l'homme . Je n'ai pas non-plus découvert que la terre est ronde, mais j'en accepte pourtant le principe et citerais Galilei à qui ne me croirait pas. Je pense que c'est au contraire à vous de me dire pourquoi, si l'on considère que l'armée sert à protéger la liberté, il faudrait sacrifier la liberté pour l'armée. Je rappelle ma comparaison du trésor à garder : vendre le trésor pour payer le garde. Cela me semble absurde. S'il n'y a plus de milice, il n'y a plus de liberté que virtuelle, et donc plus rien à garder.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 9:54

Il n'y a pas que des raisons identitaires pour justifier le maintien de la milice, il y a aussi des raisons qui tiennent plus prosaïquement de l'opératif.

N'oublions pas également que le paramètre identitaire conditionne sensiblement l'efficacité et la résilience de l'opératif: il ne suffit pas de savoir combattre et d'avoir les moyens de le faire, encore faut-il savoir pourquoi l'on combat et ce que l'on défend.

Par exemple, dans le cadre de l'exercice décrit ici...

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500002&bcid=454385&format=450&vid=7192579


... par la RSR, la nécessité d'une défense de type territorial, arquée sur des effectifs importants, implique l'existence même d'un système de milice, ayant les capacités d'assurer la souveraineté géographique sur un espace national défini.

Je note également, avec un plaisir teinté de soulagement, que l'état-major de l'armée suisse n'éprouve pas de fausses pudeurs à envisager des scénarios basés sur une vision classique de l'histoire et des peuples. Qui peut vraiement savoir, effectivement, quel visage aura l'Europe dans quinze à vingt ans?

P.S. Pan, nous sommes une nouvelle fois d'accord :)

Quand on reconnaît la validité de ce qui a déjà été dit et que l'on estime ainsi le principe hiérarchique, il est tout à fait légitime de se placer sous l'autorité de "grands anciens", en citant leurs propos. Ce n'est pas faire preuve de manque d'originalité (et oui, pourquoi réinventer la roue?), c'est au contraire adhérer en pleine conscience à quelque chose que l'on considère estimable et que l'on juge utile d'être répercuté.

Publié par fass57 le 25 octobre 2006 à 11:11

La conception même de la défense du territoire dans le sens geographique du terme nous amene justement à un blocage face au nouvelles menaces comme l'a evoqué Monnerat dans la RMS.

Ces menaces sont bcp moins previsibles et peuvent nous toucher très rapidement n importe où sur le territoire. Face à ce danger, le système de milice peut-il facilement faire intervenir 5 à 6000 hommes sans des mois de planification ? La réponse est surment négative.

Dès lors, on en arrive à un vrai paradoxe. Vous demandez que l armée reste un instrument credible en cas de menace conventionnel en demandant un important effectif, par contre, avec cette rigidité organisationnelle vous la rendez incapable de répondre efficacement aux dangers très diversifiés bien reel de notre époque.

Et c 'est bien ce décalage qui est la cause principale de la perte de credibilité de l'armée.


Si l on veut aller jusqu au bout de l'analyse, il faudra la faire sans tabou en se demandant quel rôle nous voulons jouer dans le système défense europeen qui va se mettre en place ces prochaines decennies.

Enfin concernant les citations, je n'ai rien contre quand elles sont integrées dans une argumentation dont l'auteur articule clairement les tenants et aboutissants.

Publié par crys le 25 octobre 2006 à 11:58

Vous reprochez à Fass57 et à moi-même de citer. Mais c'est par modestie que nous le faisons. Je ne prétends pas avoir inventé la roue ni écrit la première déclaration des droits de l'homme . Je n'ai pas non-plus découvert que la terre est ronde, mais j'en accepte pourtant le principe et citerais Galilei à qui ne me croirait pas. Je pense que c'est au contraire à vous de me dire pourquoi, si l'on considère que l'armée sert à protéger la liberté, il faudrait sacrifier la liberté pour l'armée. Je rappelle ma comparaison du trésor à garder : vendre le trésor pour payer le garde. Cela me semble absurde. S'il n'y a plus de milice, il n'y a plus de liberté que virtuelle, et donc plus rien à garder. A ce niveau-là , autant laisser les sociétés privées prendre soin de la sécurité des gens plus efficacement et pour moins cher que les hommes de l'état ainsi que l'a exposé H. Hoppe , et comme nous le prouve le succès de ces sociétés là où les forces de polices avaient échoué à travers la récente "renaissance de la cité de l'or ". Disons que les commissaires politiques, les membres de la Gestapo, etc, avaient tous la particularité d'être fonctionnaires. A tout prendre, je préfère encore payer des Securitas en Leopard. Il est évident pour moi que c'est pas la tendance actuelle. Plus probablement, je finirai par faire profiter un autre pays, glissant moins rapidement vers le collectivisme, des études, des revenus et des compétences qui sont les miennes.

Publié par pan le 25 octobre 2006 à 12:00

Si par "nouvelles menaces" vous faites allusion au terrorisme, le traitement efficace de ce dernier relève d'abord de la responsabilité des forces de police et des agences de renseignement concernées (nous parlons évidemment de la Suisse, pays inscrit dans un cadre géo-politique européen, je me doute bien que la situation est différente pour un pays comme, par exemple, le Sri-Lanka).

En outre, la menace terroriste, aussi détestable puisse t-elle être, ne peut dans les faits remettre en cause l'existence d'une nation: l'Amérique a t-elle disparu après le 11 décembre, attentat majeur s'il en fut? Les vagues d'attentats-suicide en Israël ont-elles menacé concrètement la pérennité de cette nation? Evidemment non, ce qui peut menacer concrètement dans son existence même un pays comme Israël, ce sont les menaces classiques de voisins potentiellement hostiles, menaces qui réclament de fait une armée conçue autour d'une défense de type territorial (avec un besoin en effectifs nécessitant évidemment un système de milice). Pourquoi voudriez-vous que, nous-autres suisses, renonçions si légèrement à cette légitime prérogative, à savoir de conserver la capacité matérielle de défendre notre territoire? Je sais bien entendu que nous ne sommes, aujourd'hui, pas directement menacés, mais demain, mais dans 20 ans, qui peut le dire? (je mentionne à nouveau le thème de l'exercice militaire décrit hier par la RSR)

C'est pourquoi il est hors-sujet de discuter de la thématique terroriste dans le cadre d'un débat portant sur la défense territoriale d'un pays, défense dont la qualité ou la déficience peuvent effectivement décider de l'existence concrète d'une nation. Je ne dis pas qu'une menace terroriste multiple ne nécessiterait pas éventuellement l'engagement de la troupe, notamment pour des missions de surveillance et de garde armée, mais ce n'est pas la menace terroriste qui doit conditionner ou non la forme que prendra notre armée de demain. Tout simplement parce que les niveaux de menace afférents ne sont pas du tout au même étiage.

"Si l on veut aller jusqu au bout de l'analyse, il faudra la faire sans tabou en se demandant quel rôle nous voulons jouer dans le système défense europeen qui va se mettre en place ces prochaines decennies."

En revanche, cette question est parfaitement légitime. Reste à savoir si une vraie défense européenne se constituera un jour (donc une défense territoriale du continent européen à laquelle la Suisse devrait logiquement apporter sa pierre) ou alors si cette défense européenne restera, comme une personne éternellement mineure, sous la tutelle américaine de l'OTAN.

Personnellement, je n'aurais rien contre une défense qui serait à la fois suisse et européenne (une certaine inter-opérabilité existe déjà en matière de défense aérienne), mais je serais évidemment opposé à une défense qui n'aurait plus de suisse que le nom, tout en étant devenue irrémédiablement "otano-compatible".

Publié par fass57 le 25 octobre 2006 à 14:23

@ fass 57
Je suis tout a fait d accord. Il faut garder nos compétence de base concernant notre défense conventionnelle, mais elle doit diminuer quantitativement tout en restant credible ce qui demande un certains investissement financier.

Concernant les menaces :je ne pensais pas uniquement au terrorisme mais plutôt aux conflits asymetriques dans laquelle l'armée n'a pas en face d'elle un adversaire conventionnel et où elle est amenée à agir non pas pour sauver le pays mais pour proteger les activités normales du pays( axe de communication, transport, economie, etc).

Malheureusement, dans l état actuel,je doute que pour ce genre de probleme nos 26 polices cantonales puisse gerer quoi que ce soit à ce niveau là .

Je ne veux pas vous bassiner avec de la systemique, mais plus un systeme (dans notre cas, le tissus socio-economique suisse) à des inter-relations plus il suffit d'un petit boulversement sur un des éléments qui le constitue pour amener l'entier du modèle à se désequilibrer et a entrer dans une perturbation, dont il est très difficile de prevoir l'évolution.

En d'autres termes, même si un événement dramatique (bombe dans une gare, prise d'otage dans un aeroport)peut être gérée par les force de polices, c'est les conséquences que cette action peut engendrer en cascades qui peuvent atteindre très vite un stade ou les effectifs et la strcuture de la police ne suffisent plus.

Publié par Crys le 25 octobre 2006 à 16:35

Hors sujet, mais peut-être intéressant:
ce soir, sur TSR1,Temps Présents sera consacré à un grand reportage sur un mouvement de "résistance" au pays du "Hezbollah"(apparement on ne dit plus au Liban).

Publié par Wuethrich le 26 octobre 2006 à 7:26

« En revanche, cette question est parfaitement légitime. Reste à savoir si une vraie défense européenne se constituera un jour (donc une défense territoriale du continent européen à laquelle la Suisse devrait logiquement apporter sa pierre) ou alors si cette défense européenne restera, comme une personne éternellement mineure, sous la tutelle américaine de l'OTAN ».

Ce passage démontre la constante erreur que vous commettez lorsque vous aborder la question de défense. Depuis la chute du régime communiste, le monde, ses frontières, son économie, son fonctionnement ont passablement évolué. Ce « nouveau monde » se caractérise notamment par un accroissement des échanges, une interdépendance des marchés plus importante, une plus grande facilité à se déplacer et à communiquer.
Au niveau politique, le monde est passé d'un concept bipolaire et à une division multipolaire. Certains systèmes d'alliance se font ou se défont en fonction des intérêts de chacun (cf. Iran - Corée - Irak!). Dans ce contexte, il est devenu à la fois plus facile et parfois nécessaire d'intervenir en dehors des frontières qu'une armée est censée défendre. Je suis déjà surpris et fort satisfait de constater que vous vous ralliez à une option européenne dans laquelle la Suisse apporterait son soutien. Pourtant, il faut bien se rendre compte que cette institution serait certainement amenée, à diverses occasions, à intervenir sur sol étranger. Ceci est devenu une nécessité tant politique que stratégique.

Publié par Alex le 26 octobre 2006 à 9:12

Je n'ai jamais nié la nécessité qui peut survenir quelquefois, pour un bloc civilisationnel, d'être amené à intervenir sur un théâtre d'opération extérieur, ceci afin de défendre ses légitimes intérêts.

Mais il y a d'abord deux éléments à clarifier: la nature de l'intervention et les contours du bloc qui intervient.

Pour la nature de l'intervention, j'ai toujours estimé qu'il fallait s'en tenir à une très raisonnable et efficace "politique de la cannonière". Inutile et illusoire de vouloir transformer des pays extra-européens en démocraties jeffersionniennes (1), comme le rêvaient les néocons dans leurs envolées virtualistes (ah, les rêves soyeux d'un Alexandre Adler quand celui-ci évoquait, encore récemment, un grand Moyen-Orient pacifié à coups de Tomahawk). Non, il suffit de répondre clairement et de façon massivement décisive à une attaque, de telle sorte qu'ultérieurement un éventuel assaillant y réfléchisse à deux fois, bien conscient que son action ne précèderait que de peu sa propre destruction (en gros, la façon israélienne que vous approuvez certainement). Sans oublier également que les occupations durables rongent avant tout les forces vitales de l'occupant. Ainsi, je ne nie pas l'utilité occasionnelle d'interventions hors de sa sphère civilisationnelle, mais je suis contre une interpénétration de sphères civilisationnelles trop éloignées. Car, dans ce cas de figure, même un apaisement pourrait être dommageable, à tous les partis en présence, en termes identitaires: le ferment idéal pour que montent ensuite de nouvelles motivations de conflits. Dans cette optique, une intervention extérieure ne serait qu'un outil supplémentaire pour contenir et recloisonner les blocs et non pas un moyen pour les faire définitivement éclater.

Il me semble d'ailleurs que les néo-conservateurs les moins obtus en reviennent, blackboulés qu'ils sont par la réalité, à une vision plus classique du jeu des nations et de l'identité des peuples. A savoir que les barrières font les bons voisins et que les vaches sont mieux gardées quand.... vous connaissez la suite ;-)

http://www.danielpipes.org/article/4066


Quant au bloc qui intervient sur un théâtre d'opération extérieur, il faut, avant toutes choses, que ses contours soient aussi précis que ses objectifs. Ce qui est loin d'être le cas dans les menées actuelles du bloc étasunien. Ainsi, je n'aimerais pas que la petite Suisse soit entraînée dans des actions qui se révéleraient au final contre-productives non seulement pour elle, mais aussi pour le bloc civilisationnel européen, auquel elle appartient naturellement (je ne parle évidemment pas de l'assemblage bruxellois).

(1) je me réfère évidemment aux "Barbary Wars" menées par l'Amérique sur les côtes arabes de la Méditerrannée, en rétorsion aux attaques de pirates sur leur flotte marchande. L'Amérique était ainsi menacée, elle a répliqué de façon décisive et elle ne s'est surtout pas installée durablement dans la région, l'erreur des français quelques dizaines d'années plus tard. Encore une preuve de la sagesse et de l'habileté opérationnelle des Pères fondateurs de l'Amérique :-)

http://en.wikipedia.org/wiki/First_Barbary_War

Publié par fass57 le 26 octobre 2006 à 11:12

Cette fois on est d'accord

Alex

Publié par Alex le 26 octobre 2006 à 11:24

C'est bien :)
Encore une fois, je crois que les différences qui nous séparent quelquefois sur cet espace de discussion relèvent avant tout de la surface des choses.

En passant, une nouvelle ici....

http://news.yahoo.com/s/ap/20061024/ap_on_re_mi_ea/europe_fleeing_iraq_1

.... qui illustre à merveille la pertinence de l'exercice récemment mené par l'armée suisse. Et donc, de la nécessité d'une milice forte, sûre et équipée d'une manière adéquate (un aspect qui pourrait me faire critiquer la ligne UDC, peut-être un peu trop attachée aux matériels lourds, "à l'ancienne", à contrario de la ligne "Schmied" préconisant un renforcement de l'infanterie).

Publié par fass57 le 26 octobre 2006 à 11:48

Pour commencer, je me permet de citer cette réflexion de Machiavel de son livre : Le Prince.

Il faut tout d'abord être très fort. Etre fort c'est posséder une armée suffisante mais c'est aussi avoir la volonté de s'en servir. La meilleure armée est l'armée populaire, la milice des citoyens, car les mercenaires professionnels ne sont que des pilleurs et des traîtres qui se vendent au plus offrant.

A mon avis l'armée de milice reste encore d'actualité et surtout vu la taille de notre pays.

Mais je penche en faveur pour un service volontaire, dans un sens ça permet a ceux qui ne veulent pas faire leur services pour des raisons professionnels, privés. D'un autre coté, les cadres de l'armée seront ravis d'avoir des personnes motivés et non des personnes qui se sentent comme forcé donc moins discipliné. Le service obligatoire est héritage du passé, du temps de la grande menace des Rouges (ndlr l'Armée Rouge). C'est une relique que certaines personnes souhaitent encore garder, surtout pour une question d'électorat.

Un service militaire volontaire implique que l'Etat devra investir énormément dans la promotion de l'armée auprès de la population et surtout envers les jeunes. Je pense qu'actuellement, les jeunes sont plus concentrés sur leur avenir professionnel que de servir sous les drapeaux. L'Armée ne devrait pas rester muette et peut-être adopter la même attitude que l'armée française en matière de recrutement, sûrement aux risques de friser la propagande. Par exemple, si un jeune veut envisager une carrière de pilote de ligne, il sait qu'il devra faire son service dans les forces aériennes et etc..

C'est mon avis,

salutations,

Publié par Nicolas le 26 octobre 2006 à 13:12

En lisant ce fort inquiétant article...

"As the falling birth rate increases competition in the job market, the pool of 16-30 year olds available to the armed forces will drop by 15 percent by 2025.

In order to avoid ballooning personnel costs -- already 50 percent of the military budget -- as competition for young employees increases, a reduction in the number of Europeans in uniform, currently around two million, seems inevitable."

http://www.eubusiness.com/Living_in_EU/061002175837.vr3w2wry


... il me semble qu'étant donné la pyramide des âges plutôt efflanquée de nos nations européennes, il faudra peut-être même en revenir, dans 20-30 ans, à une milice telle qu'on l'a connue pendant la Guerre Froide. A savoir large, sans exemptions facilitées (on pourrait même dire que les jeunes qui font l'armée aujourd'hui sont déjà volontaires, vu le type de recrutement pratiqué) et étendue dans le temps, quant à la période de service. Tout simplement pour arriver à garnir, un tant soit peu, les rangs!

Publié par fass57 le 26 octobre 2006 à 14:37

Je me permets encore de rappeler que ceci (tiré de l'article cité ci-dessus) ...

"The average age of Europeans, who will only make up six percent of the global population, will rise to 45, while in Africa the average will be 22 years old.

The African population will pass 1.3 billion by 2025 (up 48 percent) with the Middle East seeing a similar percentage rise, according to the report.

Given increased desertificiation and high unemployment, especially in Africa, "the implications for despair, humanitarian disaster and migratory pressures are obvious", the report asserts."

... ne peut que renforcer la pertinence de l'exercice tenu récemment par notre armée ainsi que la nécessité d'une force militaire maintenant des effectifs suffisants en nombre, objectif qui ne peut être atteint avec une armée uniquement composée de professionnels.

Publié par fass57 le 26 octobre 2006 à 14:45

« bloc civilisationnel », « en termes identitaires », « l'identité des peuples », « barrières », « The African population », « the Middle East », « migratory pressures »: l'inimitable rhétorique fassiènne nous a incontestablement manqué ! Ravi de voir que vous êtes en pleine forme fass, plus clairvoyant et pertinent que jamais !

Publié par Yulik le 26 octobre 2006 à 23:28

@Louis-Henry

Je comprends fort bien votre position... Tenez, l'an passé ici en France (Morbihan), lors d un coquetèle de présentation des voeux de nouvel an, j ai eu une conversation avec un maire ,et conseiller général, qui est aussi le représentant du Mouvement pour la France de M P de Villiers pour le Morbihan. Ce maire qui est bien de droite (très à droite!) me disait qu il n avait aucun respect pour les militaires en général ,car ce ne sont que des parasites, et encore moins pour leur Institution! Puis me parlant d un de ses anciens adjoints, qui avait été un "Officier des Equipages de la Flotte" (Ca sent bon le goudron et la poudre de l ancienne Marine! Celle qui courrait les mers...) il me disait que les Officiers n étaient que des abrutis qui manquaient totalement de souplesse et qui manquaient de sens politique!!! D ailleurs, il ne voulait plus en voir ni de loin ni de près! Il estimait que les valeurs qu ils avaient étaient dépassées dans le monde contemporain! Et cela a duré un bon moment car il voyait bien que je l écoutais avec le sourire. Il croyait que je buvais ses paroles! Puis au moment de prendre congé, il m a demandé si j étais intéressé de discuter avec lui de différents aspects sociaux et culturels du pays Breton. Me demandant alors ce que je faisais dans la vie, je lui ai dit -toujours avec le sourire - que j avais commencé comme apprenti matelot, et que j étais un Officier supérieur de Marine... Et que j avais servi sous les ordres du fameux Officier des Equipages pour qui j avais de l admiration.... (Il avait été mon chef autrefois!) . Ah! Si vous aviez vu sa tête!!! On peut pas faire une plus sale gueule!

En fait tout cela c est pour dire qu il n y a pas que les socialistes pour se défiler de leurs obligations à caractère militaire. Il y en a aussi de très beaux à droite! En fait tout cela provient d un désarmement complet des esprits. Désarmenent qui a plusieurs causes: Le Pacifisme, l ignorance des problèmes géopolitiques, de l Histoire du Monde en général, des affaires de stratégie, de philosophie... Bref d un certain manque de culture générale lié à une absence de réflexion. N 'est pas castex, ni Mahan qui veut... Et je ne parle pas de Clausewitz ni de T'sun T'seu!.... Alors les problèmes que rencontrent les Helvètes pour conserver leur milice finalement ce sont les mêmes que nous nous rencontrons en France... En fait je crains que les "politiques" et autres affidés préfèrent avoir des peuples à la mentalité d esclaves!...

Publié par Cincinnatus le 26 octobre 2006 à 23:28

L'armée de millice est la garante de la démocratie. Elle coûte cher, oui, mais elle économise beaucoup sur le plan social en étant un outil d'intégration puissant et qui a fait ses preuves. Aujourd'hui il est nécessaire d'y inclure les femmes aussi bien que les hommes à tous les échelons et à tous les postes. Adieu l'armée des papis machos et des sadiques gradés, efficience et efficacité voilà quels devraient être les maîtres-mots de l'armée d'aujourd'hui et de demain.

Bémol principal: un citoyen-milicien peut s'opposer politiquement et militairement à l'imposition qui lui est faite d'Eurabia. D'où le contournement des décisions de la population exprimées lors de votations telles le non à l'Europe, le coup de frein à l'immigration, etc
Et l'attaque multi-frontale sur l'armée de milice qui passe avant tout par le tabou des armes, de la guerre et de toute violence d'état alors même que les citoyens sont de plus en plus confrontés à cette violence dans leur quotidien puisqu'aucune sanction ne vient plus y mettre un frein. La perversion du language a oeuvré à cette confusion de l'agresseur et de l'agressé.

Publié par elf le 27 octobre 2006 à 0:43

Ah, mais mon "inimitable" rhétorique n'est que le modeste reflet de certaines préoccupations stratégiques de l'état-major suisse ;-)

http://i14.tinypic.com/2jalpc2.jpg

Publié par fass57 le 27 octobre 2006 à 9:56

ANALYSE DES 2 SYSTEMES :

Armée de milice :

-220'000 citoyens-soldats toujours prêts
-des soldats-citoyens équipés et responsables
-une armée imbriquée dans la société
-pas d'état dans l'état
-des militaires en formation continue
-une milice composée de tous les niveaux sociaux

Armée professionnelle :

-combien d'hommes ?
-pour quelles mission ?
-quel budjet ?, quelle masse salariale ?
-où les entrainer ?
-une petite troupe composée de "folos" d'armée
-alliance prasque obligatoire avec l'OTAN
-neutralité abandonnée
-armée coupée de la société civile
-tirs obligatoires abolis
-la mort des sociétés de tir

En transformant notre armée de conscription obligatoire en armée de métier, on tend dans le sens des socialistes qui visent la suppression pure et simple de notre système de défense. Leur nouvelle façon d'opérer est le "saucissonnage" de l'armée soit, la réduction du budjet, la diminution d'effectif, le dépôt des armes de service dans les arsenaux (entrainant la fin des tirs obl et la mort du tir sportif, la fin de l'obl. de servir etc.

Les pays qui ont choisis l'armée de métier récemment, la France, la Belgique, s'en mordent les doigts. Le recrutement est difficile et la moyenne d'âge des soldats est élevée.

De plus l'entrainement necessite la projection des troupes sur des théatres d'opération en situation réelle.

Notre armée de milice nous vient du fond des âges, avec la responsabilisation du soldat qui détient son arme de guerre chez lui. Quel autre gouvernement, quel autre pays, quel autres citoyens connaissent un système comme le nôtre ?
Un pays qui arme ses citoyens est un pays qui n'a pas peur de sa population. Un pays qui désarme ses citoyens n'est pas un pays démocratique.

Conservons ce qui a fonctionné et qui est admiré par tous les autres états et cessons de "bêler" avec les terroristes de notre démocratie et de notre armée.


Publié par U-Boot du bat fus mont 12 le 12 novembre 2006 à 18:53