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5 janvier 2006

Iran : planification d'emploi (2)

Au vu des commentaires émis et des corrections apportées, je pars du principe que l'état final militaire stratégique proposé répond largement aux besoins. Il est donc temps de passer la définition des objectifs, c'est-à -dire les buts généraux qui devront être atteints par la force coalisée au terme de sa campagne en fonction des forces adverses et de secteurs ou d'activités d'importance stratégique. Je précise que la démarche sera une simplification de la procédure usuelle, dans la mesure où nous ne simulons pas les interactions entre l'échelon politique et le commandement militaire qui ne manqueraient d'avoir lieu au début de la planification. Cela ne devrait pas nous empêcher d'aller à l'essentiel.

En fixant les objectifs pour une opération visant à aboutir à l'état final recherché, nous devons déterminer trois catégories d'acteurs : les ennemis certains, qui devront être d'emblée soumis à des effets décisifs ; les adversaires potentiels, qui devront être traités de manière à ne pas devenir des ennemis ; et les opposants probables, qui ne devront pas pouvoir influencer le déroulement de l'opération. Bien entendu, dans la réalité, il faudrait prendre un spectre plus large d'acteurs et considérer les neutres avérés, les amis potentiels et les alliés effectifs. Mais cette dimension pose un problème de complexité et de légitimité au niveau opératif, comme l'OTAN l'expérimente en Afghanistan (faire du Président Karzai une cible inscrite dans la Joint Effects List est pour le moins délicat!).

Il s'agit donc d'en rester au plus simple. Les 3 catégories à risque, à mon sens, comprennent dans le cas présent les acteurs suivants :

Ennemis certains : le régime iranien, avec son gouvernement officiel, ses hautes autorités religieuses et son appareil sécuritaire répressif ; en deuxième ligne, les alliés du régime, soit les groupes terroristes Hezbollah et Hamas, ainsi que certaines factions en Irak (milice sadriste) et en Afghanistan (Hekmatyar) ; en troisième ligne, la mouvance islamiste en général.

Adversaires potentiels : les forces armées régulières iraniennes, la population iranienne ; en deuxième ligne, la Syrie, la Russie, la Chine ; en troisième ligne, le monde arabo-musulman en général.

Opposants probables : l'Organisation des Nations Unies et ses agences (notamment l'AIEA), une partie de l'Union européenne, les médias internationaux, les ONG d'obédience pacifiste (Greenpeace, etc.).

Cette articulation doit naturellement être discutée, adaptée, complétée - comme lors de l'étape précédente. En fonction de cela, les objectifs principaux de l'opération devraient donc être les suivants :

  1. Stopper avec un minimum de dommages collatéraux le programme nucléaire militaire iranien ;
  2. Neutraliser avec un minimum de force les vecteurs potentiels d'armes de destruction massive;
  3. Réduire à son minimum la capacité décisionnelle du régime iranien ;
  4. Détruire et/ou neutraliser l'appareil sécuritaire répressif du régime iranien ;
  5. Empêcher les forces armées iraniennes de contrer les actions de la coalition ;
  6. Créer des conditions favorables pour un changement de régime en Iran avec un minimum de violence ;
  7. Dissuader les pays de la région et leurs alliés d'entreprendre des actions coercitives contre la coalition ;
  8. Empêcher des acteurs non étatiques d'entraver les activités de la coalition, dans et hors du théâtre d'opérations ;
  9. Conserver en permanence une capacité de réaction rapide dans tout le théâtre d'opérations.

Voilà donc un premier jet. Il n'y pas de priorité affichée dans ces objectifs, même si certains ont davantage d'importance ou de complexité que d'autres ; cette liste constitue cependant un ensemble de critères pour mesurer le succès de l'opération. Les priorités vont devoir être cernées lors de la détermination des centres de gravité.

On notera que je n'ai pas encore listé les objectifs probables du régime de Téhéran. Il faudra pourtant bien s'intéresser également à ceux-ci, même si le fait que l'initiative soit en mains de la coalition imaginée réduit leur importance.

COMPLEMENT I (6.1 2015) : Voici mes premières réflexions sur ces objectifs probables. Là encore, aucune priorité n'est donnée, même si l'on voit bien que tous ne sont pas articulés dans le temps de la même manière :

  1. Acquérir au plus vite une capacité de frappe nucléaire à moyenne portée ;
  2. Conserver un contrôle total sur les leviers politiques, économiques, religieux et militaires du pouvoir ;
  3. Dissuader toute action armée visant le programme nucléaire et/ou le pouvoir ;
  4. Rassembler la population autour du régime face aux ennemis extérieurs ;
  5. Renforcer les alliances et coopérations actuelles au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Pour en revenir aux objectifs de la coalition, je ne pense pas que leur nombre soit en soi un problème : une opération de cette complexité doit au contraire intégrer dès que possible toute la diversité des effets à déployer. Maintenant, ce qu'il nous reste à faire pour passer à la prochaine étape, c'est de réfléchir à ces différents objectifs pour en déduire les centres de gravité. Quel est le pivot de la puissance de l'entité "Iran", quel élément doit être pris, neutralisé ou détruit pour parvenir à la décision ? Quel doit être en définitive le point focalisant l'essentiel des énergies déployées par la coalition ? J'attends avec intérêt vos réflexions à ce sujet.

A ce stade de la réflexion, il est nécessaire de définir plus précisément cette coalition ; sans cela, impossible d'en identifier le centre de gravité. Je propose pour l'heure deux variantes : la première, et la plus probable, consisterait en une coalition menée par les Etats-Unis avec des forces réduites fournies par la Grande-Bretagne et l'Australie, plus quelques apports symboliques de l'Union européenne, ainsi que des appuis fournis par la Turquie, l'Irak, l'Afghanistan, plusieurs petits pays du Golfe et Israël ; la deuxième, moins probable mais qu'il serait faux d'écarter, consisterait en une coalition dissimulée, avec des forces en apparence exclusivement israéliennes, mais avec des appuis solides fournis par les Etats-Unis, et dans une bien moindre mesure la Turquie et la Grande-Bretagne.

La détermination des centres de gravité est toujours la phase la plus difficile de toute planification opérative, et celle qui donne lieu aux discussions les plus disputées. C'est uniquement ensuite que nous pourrons commencer à décrire les tâches devant être accomplies, avec leur articulation dans le temps et dans l'espace.

Une réflexion très pertinente et didactique sur la notion de centre de gravité peut être trouvée ici.

Publié par Ludovic Monnerat le 5 janvier 2006 à 19:45

Commentaires

Pfiou!! 9 objectifs, ça me parait bien ambitieux...Ne risque t'on pas de se disperser avec le danger de diluer l'efficacité des moyens que nous engagerons, avec une probabilité au final de passer à côter?

Pour ce qui me concerne, le programme nucléaire est secondaire.

Mon objectif prioritaire est le régime, dont la clef de voûte est l'organe de sécurité interne
des Pasdarans. Sans leur potentiel répressif, les mollah ne sont rien.

Brisé et discréditer les gardiens de la révolution revient à nous procurer les clefs de la "prison" dans laquelle la population est pour ainsi dire maintenue. Les opposants naturels s'enhardiront et peut être même une partie des forces régulières. Pour nos équipes engagées sur le terrain, ce n'est pas négligeable.

Les troubles et la désorganisation inhérentes à une éventuelle lutte pour le pouvoir devant provoquer le gel des travaux du programme nucléaire.

De mon point de vue, il nous faut, sans jeu de mot, produire une réaction en chaine...Donc, objectifs n°3 et 4 sont prioritaires, les n° 1, 2, 5 et 6 devraient trouver leur "solution" dans le traitement des deux premiers.

Mais tout celà demande encore à être effectivement affiné, soupesé, discuté.

Publié par Winkelried le 5 janvier 2006 à 20:23

... et face à tout ce monde on a envie de se lancer dans une confrontation conventionnelle?


;)

ps
naturellement on a déjà vu que l'UE ne sera pas prenante, la Suisse non plus j'imagine, ce qui fait USA et Israël

Publié par Mikhaël le 5 janvier 2006 à 20:49

"Les troubles et la désorganisation inhérentes à une éventuelle lutte pour le pouvoir devant provoquer le gel des travaux du programme nucléaire."
Trouble sur le pétrole? ... la Chine laisse naturellement qu'on lui bouzille son principal fournisseur de pétrole, de surcroit par les USA! et on ne prévoit rien? WOW!
On est en train d'écrire le scénario d'un film patriotique avec un clone de John Wayne?

Juste pour en dire une parmis plusieurs :)

J'en reviens pas!

Publié par Mikhaël le 5 janvier 2006 à 21:53

@winkelried: je vous trouve un peu cavalier avec le nucléaire. Outre qu'il constitue tout de même un des points de départ de l'exercice (mais bon, c'est aussi la conséquence de la source ouverte), le risque de dissémination au profit des "deuxième et troisième lignes" (sous forme de bombes "sales" par exemple) me le fait au contraire considérer comme un objectif majeur.
De plus, la légitimité de l'opération repose quand même en partie sur lui.

Cependant, je pense avec vous que la neutralisation des Pasdaran est naturellement le deuxième objectif prioritaire, pour les raisons mêmes que vous invoquez.

@Ludovic, si la prioritisation des objectifs est effectivement prématurée, il me semble qu'il y a ici un mélange entre des objectifs (dans mon métier, on parle de livrables: 1, 2 et 4), des critères de succès (qui ne sont pas la même chose: 3 et 6), et des risques/contraintes liées aux parties prenantes (5 et les trois derniers).

Publié par ylyad le 5 janvier 2006 à 21:59

Mikhaël, nous en sommes au stade des objectifs. Il convient certes d'en apprécier le réalisme, mais il faut aller au-delà des intentions des acteurs pour déclarer l'un ou l'autre de ces buts irréalistes. Si vous voyez une objection majeure, expliquez simplement pourquoi à votre avis cela ne peut en aucun cas être réalisé. Si cette réalisation est incertaine, alors votre objection intervient trop tôt : c'est lorsque les tâches seront assignées que l'on pourra mesurer, respectivement simuler, leur faisabilité.

Publié par Ludovic Monnerat le 5 janvier 2006 à 22:01

C'est vous l'officier d'état major, pas moi.

De mon point de vu on va d'abord au niveau le plus haut (géo-machin) pour vérifier ce qui pourrait se passer en touchant ce point névralgique (c'est pas le Haut Volta ou le Darfour, il y a le pétrole, voies maritimes, centre de l'islam, chiisme, proximité Irak, etc), les ficelles qui y sont reliées (Chine, Russie etc, voir mes autres commentaires).

C'est à dire en d'autres professions des études d'impact sur l'"environnement" ;)

Donc de mon point de vue on est partis à l'envers. Mais c'est le miens et je ne suis pas officier état major. Jusqu'ici j'aivais essayé de le dire en rigolant.

Publié par Mikhaël le 5 janvier 2006 à 22:22

Autrement dit, on ne rigole plus ? :)

Je suis certes officier d'état-major, mais ce n'est pas moi qui ai inventé la méthode de planification des forces armées occidentales, et je trouve logique d'appliquer le mécanisme qui préside aux vrais travaux entrepris notamment au Central Command. C'est la meilleure manière de se représenter la chose d'un point de vue militaire.

Vous avez parfaitement raison lorsque vous mettez le doigt sur les dépendances et les servitudes du cas présent. Mais il s'agit d'abord de savoir ce que l'on veut faire avant de discuter comment, et avec quelles interactions/oppositions/complications. C'est la règle lorsque l'on fait une planification avancée ; ce serait différent lors d'une planification de réaction à un cas de crise.

Publié par Ludovic Monnerat le 5 janvier 2006 à 22:28

Ici ont a totalement sauté le niveau politique.

J'imagine que les considérations géo-machin arrivent déjà sous forme d'intentions de la part de l'échelon politique. Et sur ces bases l'état major établit des objectifs opérationnels.

Je me trompe?

Publié par Mikhaël le 5 janvier 2006 à 22:40

Cela ne se passe pas ainsi. Dans une vraie procédure de planification, l'échelon politique fournit des demandes à l'état-major interarmées (pour simplifier son nom, j'aurais pu dire état-major général) pour savoir ce qu'il est possible de faire sur le plan militaire. L'EM livre ensuite des options de réponse militaire (MRO en v.o. OTAN) qui permettent aux politiques de connaître les possibilités, avec les délais, les coûts et les risques qu'elles impliquent. Il leur revient ensuite de choisir ou de synchroniser les options diplomatiques, économiques, militaires et informationnelles pour en faire un plan d'action stratégique (en théorie ; dans la pratique, cela ne fonctionne jamais aussi bien).

Maintenant, pour cette expérience de planification en source ouverte, je suis parti du principe que des actions avaient déjà lieu dans le domaine diplomatique, économique et informationnel, mais qu'il valait la peine de dégager une option militaire au cas où tout ce qui précède se révèle impuissant. Voilà donc le cadre de cette activité : une planification prévisionnelle où l'action des armées est la dernière chance pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire en affichant la volonté de l'employer.

Publié par Ludovic Monnerat le 5 janvier 2006 à 22:47

Cette fois, il est vraiment difficile d'essayer de livrer un commentaire pertinent. Néamoins, je vais essayer, mais ne commenterais que les points que je conteste.

Ma compréhension d'objectifs: désigner les actions (au niveau global / générique) à accomplir pour atteindre l'état final décrit.

J'ai un peu de la peine avec des objectifs qui me semblent être des objectifs intermédiaires ou des conditions cadres, mais qui ne me paraissent pas directement relié à l'état final. Ceci est particulièrement valable pour les points 5,8,9 qui ne devrait pas être présents.

Sinon, à ce stade, je ne vois pas de trop grosses discussions possibles. Les objectifs (génériques) sont les conséquences de l'état final et contester certains (indépendamment de leur faisabilité) reviendrait à re-contester l'état final.

ps: ai essayé de faire plus attention à l'orthographe, c'était catastrophique. Faudrait vraiment que j'employe le preview.......

Publié par Pierre-André le 5 janvier 2006 à 22:49

"je suis parti du principe que des actions avaient déjà lieu dans le domaine diplomatique, économique et informationnel,"

Bon, est-ce qu'on peut savoir ce qu'ils ont pondu en haut?

Parce que si ils ont neutraliser du point de vue diplomatique, tiens au hasard, la Russie ou la Chine, on se trouve dans une certaine situation, n'est-ce pas?

Ou si il n'y a rien à craindre de vagues de terrorisme domestique ou international, ou bien l'international du jihad qui ne se rendrait pas en Iran faire un bis de la Tchétchénie, ça aiderais de le savoir ... ou des réactions pétrolières qui engendreraient des presssions politiques à la maison (USA on a déjà vu ça) ce qui pourrait imposer avoir des opérations très rapides (ah, oui les "guerres courtes" ...)

Tout ça est absent.

"Dans une vraie procédure de planification, l'échelon politique fournit des demandes à l'état-major interarmées (pour simplifier son nom, j'aurais pu dire état-major général) pour savoir ce qu'il est possible de faire sur le plan militaire.
Quels objectifs? vendre des guimauves? Je n'ai pas vu des objectifs (j'ai sûrement mal lu) ... ils veulent quoi ces politiciens? ... on parlait de Clausewitz il y a quelque temps: la guerre est la continuation de la politique (diplomatie) avec d'autres moyens, ici on essaie d'obtenir avec les "mauvaise manières" quoi au fait?


savoir ce qu'il est possible de faire sur le plan militaire.
Quel(s) est (sont) les objectifs au vu de la situation?

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 0:00

"il s'agit d'abord de savoir ce que l'on veut faire avant de discuter comment, et avec quelles interactions/oppositions/complications"
Exactement, je n'ai jamais parlé de "comment", avions, missiles, soldats, compagnies, régiments etc parce que:
1 - je n'en sais strictement rien
2 - je n'en ai pas les compétences

Je ne sais pas ce qu'on veut faire et Winkielried l'a dit assez clairement, ces objectifs correspondent en langage parlé à vouloir le beurre et l'argent du beurre.

Ce qu'à mon niveau je peux comprendre c'est qu'il y a des interrêts qu'il faut considérer et qui n'ont pas été considérés (voir plus en haut)

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 0:11

Commentaire précédent contient une erreur de lien

A ce point ça pourrait être la solution ...

http://www.sneakpeektv.com/sitebuildercontent/sitebuilderpictures/mandrakelevitate.jpg

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 0:19

"il s'agit d'abord de savoir ce que l'on veut faire avant de discuter comment, et avec quelles interactions/oppositions/complications"
J'y reviens.

Je ne suis pas d'accord (vous l'aurez déjà compris), car on ne planifie pas de la même façon une action où on prévoit des réactions ou pas, et là encore on n'en sait (dans ce jeux) rien, le briefing n'étant pas complet.

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 0:36

Mikhaël, je crois effectivement que vous transmis de façon très claire votre opinion. Votre souci de prendre en compte le cadre stratégique global est judicieux. Je vous prie par conséquent de le garder à l'esprit et de contribuer aux étapes suivantes de notre expérience, lorsque nous entrerons plus précisément dans les interférences et interventions des autres acteurs que l'Iran. Pour l'heure, je suggère d'en rester là sur ce thème spécifique.

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 0:41

Mes réflexions ;-)

1. Stopper avec un minimum de dommages collatéraux le programme nucléaire militaire iranien ;

Bombardements spécifiques ( densité de population ? )

2. Neutraliser avec un minimum de force les vecteurs potentiels d'armes de destruction massive;

Attaques aériennes, brouillage

3. Réduire à son minimum la capacité décisionnelle du régime iranien ;

Couper les transmissions, désinformation, décapitation

4. Détruire et/ou neutraliser l'appareil sécuritaire répressif du régime iranien ;

Couper les voies de communications ( routes, ponts, chemin de fer ), détruire les Hélicos en utilisant nos supplétifs bien encadrés par les FS.

5. Empêcher les forces armées iraniennes de contrer les actions de la coalition ;

Propagande, renseignements, les contacts avec les notables et les chefs militaires etc.

6. Créer des conditions favorables pour un changement de régime en Iran avec un minimum de violence ;

Protéger le peuple, Police militaire, éviter le chaos ( voir faiblesse de l'opération Irak )

7. Dissuader les pays de la région et leurs alliés d'entreprendre des actions coercitives contre la coalition ;

Contacts, tractations, marchandage, permission de survol etc. ( voir faiblesse de l'opération Irak avec la Turquie )

8. Empêcher des acteurs non étatiques d'entraver les activités de la coalition, dans et hors du théâtre d'opérations ;

Renseignements, Forces Spéciales et nos supplétifs.

9. Conserver en permanence une capacité de réaction rapide dans tout le théâtre d'opérations.

Prévoir des bases d'hélicos ( dans les montagnes avec l'alliance de supplétifs formés rapidement et bien identifié par leurs uniformes comme Iraniens, un peu comme les troupes de Massoud en Afghanistan. Il faut éviter de les déguiser à l'occidentale, les pyjama US sont un peu efféminé pour ces rudes gaillards que sont les montagnards. )

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 6 janvier 2006 à 1:43

@ Ylyad:
"je vous trouve un peu cavalier avec le nucléaire."

Je comprends votre point de vue. Le mien vient surement du fait que j'habite en dehors du rayon d'action présumé d'une "éventuelle" ogive et son "hypothétique" vecteur... :)

Ce que je veux dire, c'est que le coup des armes de destruction massives à déjà été fait. Un bis repetita n'est pas admissible. Nous risquons de voir la planète entière nous tomber dessus en criant "ça suffit!" "!ya basta!" etc.

D'ailleurs, la participation d'Israël n'est pas une bonne idée. Cela va nous compliquer la tâche tant sur le plan des opinions publiques qu'en terme de retombées stratégiques. La question doit pour le moins être débattue et il faudra étudier les avantages et inconvénients de sa participation. Quoiqu'il en soit je n'entends pas retenir cette dernière comme un postulat de départ. Ca tombe bien, les acteurs n'ont pas encore été défini... :)

Par ailleurs, Pour Mikhaël, si le clône de John Wayne est libre de tout contrat, je pense qu'il faut effectivement l'engager... :)
Plus sérieusement, je n'ai pas évoqué les nécessités diplomatiques qui devraient accompagner le début de piste que j'entendais fournir, car ce n'était pas demandé à ce stade de la planification. Discipline, discipline.

Chaque chose en son temps. Ceci dit, vous avez raison, il est clair que quoique nous envisagions, il faudra donner des garanties importantes aux Russes et aux Chinois en ce qui concerne la préservation de leurs intérêts. En celà nous risquons d'ailleurs de nous heurter aux complexes militaro-indsutriels et pétroliers US qui entendront sûrement garder le gateau iranien pour eux...Cette partie sera sans doute aussi serrée que l'action sur le terrain elle même.

Bon sinon, ça n'a guère avancé pendant la nuit cette affaire. Il faudrait songer à nous organiser en "trois-huit" pour être plus efficaces, avec les décalges horaires, ça devrait être faisable non ? ;)

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 9:06

Bonne idée, le coup des 3x8 ! On va demander à Yves-Marie de tenir la baraque pendant que l'on prend un repos bien mérité ! :)

Plus sérieusement, je pense que la liste d'objectifs a été appréciée de manière relativement semblable ; effectivement, elle n'est pas priorisée, et elle constitue également un ensemble de critères permettant de juger le succès de l'opération. A ce stade, il est donc nécessaire de savoir s'il s'agit d'ajouter ou de retrancher des objectifs pour atteindre l'état final défini.

Je souhaiterais cependant entendre vos contributions sur deux points. Premièrement, quels sont les objectifs du régime de Téhéran ? Sons-ils l'inverse de ceux de la coalition ? Deuxièmement, commencez à réfléchir aux centres de gravité, à l'élément déterminant qu'il faut toucher, prendre ou détruire pour atteindre les objectifs, à la fois du côté iranien et de celui de la coalition.

Ce qui nous amène à quelques réflexions sur celle-ci. Comme le souligne Winkelried, je crois qu'une participation d'Israël doit être discutée en profondeur, avec ses implications politiques mais aussi son aspect opérationnel (interopérabilité notamment). Un noyau de base d'une nouvelle "coalition of the willing" doit donc être défini. C'est ainsi que l'on pourra s'approcher de son centre de gravité.

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 9:28

@winkelried: ma crainte n'était pas celle d'une attaque nucléaire classique (si je puis m'exprimer ainsi), sans doute pour les mêmes raisons que vous (French inside). Elle provenait plus du risque de voir les "éléments actifs" (humains et matériels) du programme nucléaire être transmis à ceux que LM a identifié comme 2e et 3e lignes (Hamas, Hezbollah, mouvance islamiste en général) pour des attaques terroristes dans les pays occidentaux (et je ne pense pas qu'ils feront la distinction entre alliés et opposants à la coalition) avec des moyens beaucoup plus "explosifs" que le C4 ou la bonbonne de gaz.
C'est donc dans la perspective de limiter au maximum cette propagation que je considère la destruction du programme nucléaire iranien comme une priorité, du moins dans le temps. J'avoue mon inculture militaire en étant plus circonspect quant à la priorité à accorder aux vecteurs (que je vois plus comme un palliatif, pour compenser l'incapacité théorique à atteindre le premier objectif à 100%).

En ce qui concerne Israël, si je m'étais fait l'avocat de son intervention dans mes commentaires à la première partie, j'avoue que le doute m'habite désormais. D'abord en raison de l'état de santé d'Ariel Sharon, qu'en termes d'image: ce serait quand même le Grand Satan et le Petit Satan qui attaquent la terre de la Révolution Islamique... Mais bon, une participation aurait des avantages également, et pourrait aussi constituer le préalable à un basculement de l'image d'Israël dans la région (bon, c'est un VRAI gambit là ...).

Pour la répétition, tout le monde pensait que l'Irak en avait (d'ailleurs, il em semble avoir lu qu'elles étaient parties en Syrie 6 semaines avant le début d'OIF), mais l'Irak était assez peu loquace sur le sujet. L'Iran de son côté admet ouvertement en avoir (ou chercher à en avoir), ce qui fait quand même une différence.

Pour la Chine et la Russie (et Israël également), je pense que l'identification et surtout l'analyse des parties prenantes sont un peu prématurées. C'est assez difficile de l'oublier, je sais, mais je pense qu'il nous faut d'abord définir des objectifs, et ensuite déterminer comment y arriver étant donné le contexte (sinon, on ne fera jamais rien).

Publié par ylyad le 6 janvier 2006 à 10:07

Concernant les objectifs des Mollah, je crois que cette sitation d'APG n'est pas sans valeur. en tout cas, l'analyse de l'auteur qu'il nous présente me plait assez: Elle ne relève pas du domaine de l'affectif...elle est donc assez prosaïque pour être crédible:

"Il y a un mois, Jean Tsadik concluait un article pour la Menapress par l'hypothèse qui me semble la plus probable :
"Alors, la raison de la course à l'armement de Téhéran, quelle est-elle ?
Je la vois très prosaïque. Elle sert à assurer la pérennité de la République islamiste face à la volonté occidentale de la voir disparaître. Non pas qu'Ahmadinejad et ses pareils soient infatués au point de croire qu'ils sont en mesure de vaincre les Américains lors d'un conflit atomique ; en revanche, s'ils croient que les démocraties hésiteraient longuement avant de faire la guerre à un Iran nucléaire, je partage l'opinion des Iraniens. La course à la Bombe et aux Shihab aurait donc pour but de se procurer un parapluie. Un parapluie à l'abri duquel les imams d'Ispahan, de Bam, de Hamadan et de Tabriz pourraient continuer à construire la révolution islamique ainsi que les moyens de lui faire conquérir la terre.
Ce serait! une bombe à retardement, en quelque sorte! sauf si en mai prochain, quelqu'un leur cassait leur parapluie !"
http://www.menapress.com/article.php?sid=1247

Je crois qu'ils recherchent "simplement" à rejoindre la Corée du nord, pour bénéficier de la même "tranquilité"...

Avec la Bombe, ils seront vraiment pour ainsi dire les "rois du pétrole", pépères comme personne, mieux que l'Arabie Saoudite car autonome en matière de défense. Les futurs chefs de fil de l'OPEP en quelque sorte. De quoi faire un peu de batage médiatique en interne où le bas blesse de plus en plus avec une jeunesse qui "n'en peut plus" de la vision rigoriste de l'islam made in mollah of Téhéran. Les discours véhéments à l'encontre d'Israël tiennent plus à mon avis de la rodomontade que d'une menace réelle de destruction. Ce serait suicidaire ,ils perdraient le pouvoir sans retour...C'est la dernière chose qu'ils souhaitent.

La désignation d'un ennemi extérieur, tradionnel, atavique constitue un dérivatif commode destiné à canliser les difficultés de la politique intérieur du régime.

Face aux objections attendues de la part de nos amis Israëliens, je dirai que mon opinion a le mérite d'être dépassionnée ou plus exactement dépourvue de passion. Elle semblera donc froide à certains, ou "cavalière". Certes, et si je me trompe, il est vrai que les "prometteurs ne sont pas les payeurs" :) Néanmoins, les réactions "à chaud" ou "sentimentales" sont impérativement à proscrire dans ce genre "d'exercice".

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 10:18

1. Par contre, il y a un point important sur lequel nous n'avons pas eu idée de nous pencher, c'est celui des alliés militaires/économiques de l'Iran.
Le régime de Téhéran a-t-il passé des accords, ou des taités avec d'autres pays afin de disposer d'une réciprocité de soutien en cas d'agression?

2. D'autre part, les intérêts économiques sino-russes et américains sont clairement opposés car concurrents. Aucun accord d'exploitation ne sera permis au moins durant l'offensive, et par la suite, je doute que les contrats ne soient pas renégociés avec le nouveau pouvoir et les nouveaux "alliés" que seraient les USA et la coalition. Ce qui ne serait apprécié que très moyennement par les exploitants actuels.

3. Nous oublions aussi que le recours à des contractors dans certaines zones sensibles politiquement pourrait être envisagé. Etant des sous-traitants, les "débordements" qui pourraient avoir lieu ne pourraient être imputés au gouvernement qui loue leurs services pour des tâches bien spécifiques, écrites noir sur blanc...

4. Effectivement, après réflexion, l'intervention d'Israël, sur la scène politique, vu le contexte, ne pourrait qu'être embarrassante. Ce pays fait déjà figure d'agresseur illégitime de la Palestine aux yeux de beaucoup de pays arabes. Si ses troupes étaient engagées directement dans le conflit contre l'Iran, nul doute qu'il y aurait un risque d'embrasement dans la région et de discrédit de l'opération aux yeux de l'opinion publique. Par contre, un soutien logistique serait le bienvenu.

Publié par Ares le 6 janvier 2006 à 11:22

"alliés militaires/économiques de l'Iran."

Il est clair que nous ne ferons pas d'impasse là dessus. Mais à ce stade, pour ma part, je manque de connaissances techniques relatives à l'importance de la coopération économique et militaire de l'Iran avec ses voisins ou principaux partenaires...Ce sera donc aussi l'occasion d'apprendre!

"l'intervention d'Israël...ne pourrait qu'être embarrassante".

Oui, ne serait ce qu'au regard de la population iranienne elle même. Son antisémitisme réelle ou supposé, sans doute exacerbé par la propagande du régime depuis plus de 20 ans risquerait non seulement d'anihiler totalement notre action sémentique de "préparation des esprits", mais encore de céer des difficultés concrètes sur le terrain.

C'est pourquoi je suis également réticent à l'idée d'inclure dans nos objectifs piroritaires la destruction du programme nucléaire sur la seule base qu'il est "une menace pour Israël". Notre message en serait pollué et se traduira dans l'opinion par "c'est encore pour Israël qu'on va faire couler le sang des populations musulmannes etc." Situation dont ne manquera pas de profiter le régime iranien pour mobiliser au plus large. Et nul doute qu'ils trouveront des oreilles pour les entendre et les écouter.
Donc même si l'objectif est retenu, je propose qu'il soit au moins exclu de notre plan de communiquation, car peu porteur.

En revanche une coopération dans les domaines de la logistique et du renseignement sont des apports dont il ne faut pas se priver...Mais tout cela peut surement faire l'objet de quelques tractations "underground"

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 13:27

winkelried,pour ce qui est de l'antisemitisme des iraniens je te renvoie a un article du jerusalem post vers la premiere semaine de novembre 2005,qui montrait que les iraniens de confessions juives pour un grand nombres d'entre eux apres avoir effectues leur alyah(???),retournes en grand nombre vivre en iran.tape aussi teherangeles sur ton ordinateur et tu verra dans une recherche sociologique sur la communaute iranienne de los angeles que la communaute juive iranienne ce sent tres iranienne,ne se melangeant que tres peu avec les juifs americains et preferant rester avec les iraniens d'autres confessions.enfin j'ai assiste a la reuinion hebdomadaire de la communaute juive de teheran,(lors du shabat) dans le parc mellat,cette attroupement plutot que reuinion se fait pres de la radio tv ,site strategique s'il en est,est bien il n'y avait pas plus de policier qu'a l'accoutume alors les propos d'ahmaninejad je n'y crois pas trop et le regime est plutot confiant en sa force pour laisser plus de 4000 personnes se reuinir comme cela.(4000 c'est mon estimation personelle).khomeiny lui meme a interdit au debut de la revolution toutes violences contre les juifs(ses paroles sont inscrites sur les murs de certaines synagogues),alors a moins d'une incroyable catastrophe, je vois mal quelqu'un revenir sur les paroles de khomeiny.

Publié par ano le 6 janvier 2006 à 20:00

c'est pour cela,qu'une attaque sur l'iran pourrait etre catastrophique,les iraniens ne sont pas antisemites,il serait dommages qu'une attaque contre des sites nucleaires iraniens (programme civil que la majorite des iraniens soutient)n'amene un changement de mentalite chez les iraniens

Publié par ano le 6 janvier 2006 à 20:07

Comme convenu, j'ai ajouté les objectifs probables de l'Iran et lancé la réflexions sur les centres de gravité ; pour ce faire, il est nécessaire de discuter la composition de la coalition, avec notamment les deux variantes que j'ai décrites. Merci par avance pour vos contributions !

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 20:30

Puis-je me permettre de vous poser une petite question ?

La planification c'est très bien.
La planification de toutes les opérations possibles est faite et présentée au politique qui dispose d'options envisageables.
Ensuite c'est à lui de choisir le scénario correpondant à ses attentes.

que cherchez vous exactement à faire ici ?
planifier la meilleur opération possible à votre point de vue ou dégager des scénarios d'action ?
Ou, doit on essayer de déterminer la solution qui sera choisie par le politique ?

je me souviens de toutes les dernières interventions extérieures de ces dix dernières années où tous les commentateurs prédisaient tel ou tel scénario et où tous se sont trompés (les français sont même partis sur Desert Storm avec des plans décalés par rapport à ceux de la coalition).

Planifier un scénario c'est très bien, essayer de se projeter pour determiner la solution qui sera adoptée c'est plus de la compétence de ce genre de discussions.

Je pense pour ma part que, quoi que nous puissions planifier ici, rien ne correspondra à la réalité car le militaire et le "planneur" ne disposent pas de suffisamment d'éléments stratégiques et géostratégiques pour avoir une idée parfaite de la situation.

Si votre idée est de dégager un scénario possible, parfait; mais à ce compte là , tous les avis peuvent être pris en compte et feront autant de scénarïs envisageables.

Cordialement,

P.S: recevez tous mes voeux et je vous souhaite une longue vie dans la blogosphère ( votre blog est super ).

Publié par Pierre le 6 janvier 2006 à 21:04

Pierre, merci pour vos compliments. Je pense que l'objectif de cette expérience, hormis le fait de la mener et d'ainsi innover, consiste à déterminer une idée de manoeuvre claire qui représente une solution possible au problème posé par l'avènement d'un Iran à la fois islamiste et nucléaire. Tous les avis peuvent effectivement être pris en compte, mais j'essaie surtout de suivre une démarche logique qui permette de parvenir à un résultat explicable, défendable et jouable. Comme cela, si jamais une opération est bel et bien déclenchée, nous aurons également plus de facilité à cerner ses tenants et ses aboutissants...

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 21:10

@ ANO:

Ce que vous dites est troublant.

Peut être aurai je du parler d'anti-sionisme et non d'antisémitisme. La nuance est de taille.

Du coup, nos deux analyses s'en trouveraient justes :)

Merci de cette précision.

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 21:24

"Une réflexion très pertinente et didactique sur la notion de centre de gravité peut être trouvée ici."

Sans blague! Et vous croyez vraiment M. MONNERAT que nous allons tout lire "ça" ???!!!! à 21h40, heure du bon pays de France ???!!!

Vous avez une drôle de conception de l'attitude pédagogique dans l'armée suisse!! ;)

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 21:38

Du nouveau, j'ai trouvé ça:

"Face à l'Otan, l'Organisation de Shanghai : une alliance centrée sur la Chine et la Russie, qui pourrait bientôt inclure l'Inde et l'Iran. Pour les Occidentaux, le défi majeur de la décennie à venir."

on le trouve ici:

http://www.valeursactuelles.com/magazine/monde/visu_monde.php?num=3606&position=0&nb=2&affiche=

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 22:33

Peut etre un peu tard, mais je pense qu'il faut aussi penser à une "fenetre" d'operation dans le temps.

Un élément de reflexion pourrait etre la centrale nucléaire de Bushehr, qui devrait logiquement faire partie des cibles potentiels.

Or , bien que cette centrale soit officiellement "terminée", le "fuel" nucléaire, acheté aux russes depuis 1 an , n'a toujours pas été livré.

Je serais attentif aux nouvelles de livraison de ce combustible, car toutes attaques devraient s'effectuer AVANT l'insertion des "tubes" dans le coeur de la centrale.

Et il faut à peu près 2 mois de mer depuis l'est russe pour le livrer .

Publié par frenchfregoli le 6 janvier 2006 à 22:35

@ludovic: sans nous abstenir de lire l'article lié, vous serait-il possible de nous fournir une illustration du concept de centre de gravité à travers les exemples d'opérations passées?

Ce que j'ai compris de l'article (lu rapidement je le concède) me fait en tout cas comprendre pourquoi vous dites que la coalition déterminera les centre de gravité.

Pour le choix de la coalition, malgré des hésitations que j'ai déjà évoquées, votre seconde proposition reste ma préférée car à mon sens la plus pertinente à long terme et la plus porteuse d'espoir pour la région (mais aussi la plus risquée). Mais je manque d'informations opérationelles:
- capacités d'Israël pour mener à bien une opération de cette ampleur
- présence (et qualité) du Mossad en Iran
- capacités US disponibles ou pouvant suppléer aux troupes stationnées en Irak
- tous les pays frontaliers ont peu ou prou des contingents/bases US, mais je ne connais pas leur état détaillé, notamment en Irak (dans les deux cas)

Et je crains que la disparition probable d'Ariel Sharon (du champ politique tout du moins) la rend moins probable.

Publié par ylyad le 6 janvier 2006 à 22:37

@ A Ylyad:

: "sans nous abstenir de lire l'article lié, vous serait-il possible de nous fournir une illustration du concept de centre de gravité"...

YLYAD = FAYOT :)

Bah, il en faut toujours un pour contrebalancer les frondeurs primesautiers ;)

J'opte quant à moi pour la première option, pas pour contredire notre camarade Ylyad, mais parcequ'à mon sens c'est la plus réaliste et réalisable, au regard de l'état actuel de mes connaissances.

Votre histoire de bateau est intéressante Frenchfregoli. N'aurions nous pas un quelconque intérêt à ce qu'il n'arrive jamais à destination, ce navire. Un naufrage est si vite arrivé, sans parler des pirates qui infestent la Mer Jaune, la Mer de Chine et le golf du Bengal...;)

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 23:03

La baie des cochons, ça vous rappelle quelque chose? :)

Publié par Ares le 6 janvier 2006 à 23:06

Je ne crois pas à mes yeux en lisant ces lignes!

"la première, et la plus probable, consisterait en une coalition menée par les Etats-Unis avec des forces réduites fournies par la Grande-Bretagne et l'Australie, plus quelques apports symboliques de l'Union européenne, ainsi que des appuis fournis par la Turquie, l'Irak, l'Afghanistan, plusieurs petits pays du Golfe et Israël ;"

1a - Turquie, l'Irak, l'Afghanistan, plusieurs petits pays du Golfe ??? Lors de la première guerre du golfe 1990, il fallu
- l'invasion d'un pays arabe (Kuwait),
- un travail de diplomatie incroyable pour tenir tout ce monde esemble
- des pots de vins/concessions énormes (main libre russe en Tchéchénie et syrienne au Liban, et oui!) argent des sauds $$$$$$$
- l'appui des pays du golfe, craignant pour le pétrole
- et allez voir encore sous les tables ....
Maintenant on a:
- les croisés et les Juifs menaçants un pays musulman
- pays musulman qui n'en a pas attaqué un autre
- pays musulman qui ose défier l'occident à l'instar de Khomeini
http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/10/il_est_parfois.html
http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/05/iran_les_option.html
- pays musulman qui prend le devant de la oumma et attaque idéologiquement Israël (je vous passe la réthorique)
.... et vous voulez que
- la Turquie qui a refusé le passage aux alliés AIDE l'aggression d'un pays musulman (eh-oh là , Erdogan est encore le chef d'un parti ISLAMISTE)
- l'Irak ??? c'est qui celui-là ? on rigole ou quoi? "ça" tient à peine debout grâce aux USA et UK ... les CHIITES et les brigades suicides et Al Sadr, et les pasdarans en territoire Irakien tout ce beau monde restera tranquille pendant que les croisés et les Juifs attaquent le coeur du chiisme???
- l'Afghanistan ... voir "Irak" ... on a raclé le fond, il ne reste plus rien ... peut-être les Gardes Suisses pour donner la touche final au "choc des civilisations" et révolter pour de bon le monde musulman?

1b - et Israël ??? c'est ça! croisés et les Juifs avec le monde islamique qui est en train de chavirer, dans le silence assourdissant de l'Occident entier, vers le nazisme vert à la Ahmadinejad et Akef (Frères musulmans) pour attaquer un pays musulman on s'allie avec Israël ... ça n'avait même pas marché en 1990, et c'est bien pour ça que Saddam avait lancé les Scuds, pour faire intervenir Israël et casser la coalition ... et on veut que ça marche maintenant quand la légitimité aux yeux musulmans est moins que nulle?

"la deuxième, moins probable mais qu'il serait faux d'écarter, consisterait une coalition dissimulée, avec des forces en apparence exclusivement israéliennes, mais avec des appuis solides fournis par les Etats-Unis, et dans une bien moindre mesure la Turquie et la Grande-Bretagne."
... et la Turquie revient ... à part ça, ça voudrait dire faire porter la faute à Israël quand suite aux tirades d'Ahmadinejad et Akef AUCUN PAYS n'a rappellé les ambassadeurs en protestation!

Alors si Israël doit le faire elle le fera sans besoin qu'on joue au Risiko à sa place.


ps
Est-on en train d'écrire le scénario d'un livre de war-fiction ou celui d'un film, ou bien l'intention est bien de faite du "comme si"?

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 23:11

@ Winkelried

Je suis content que petit à petit la lumière arrive.

http://www.valeursactuelles.com/magazine/monde/visu_monde.php?num=3606&position=0&nb=2&affiche=

Des USA plutôt à bout de rouleau militairement et diplomatiquement se mettent sur le dos tout ce monde?

Qui est-ce qui y croit?

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 23:17

@ Ares

J'en convient pour la baie de cochons.


LA SOLUTION NE PEUT PAS ETRE MILITAIRE
à moins de vouloir consciemment déclencher la troisième guerre mondiale et celle des cents ans en même temps.

La solution consiste à faire que Russie et Chine et Inde trouvent leur interret à casser non seulement l'Iran .... ... qui est-ce qui suit, jusqu'ici? ... voir le premier billet :)


Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 23:23

Hey, vous vous emflammez, Mickael!

Le mot important de la phrase concernant la ribambelle de pays sités c'était: "des appuis"

Il ne s'agit pas d'intervention directe.

Toutefois, lorsque vous dites: "c'est bien pour ça que Saddam avait lancé les Scuds, pour faire intervenir Israël et casser la coalition ..." vous marquez un point. Israël, si elle est retenue pour jouer un rôle, elle doit se cantonner à la logistique. Pas plus, pour les raisons que vous évoquez.

Publié par Winkelried le 6 janvier 2006 à 23:25

Mikhaël, avant de ruer dans les brancards (qui plus est à une heure fort tardive, pas sympa pour les brancards !), lisez plus attentivement ce que j'écris. Vous savez, il est rare que je sois imprécis ou que je ne réfléchisse pas en détail à mes mots, surtout dans le domaine militaire. Si j'ai parlé de "forces" dans la coalition n°1 (pour simplifier), cela signifie que les "appuis" n'en sont pas, et donc qu'ils constituent des prestations d'une autre nature. Ouvrir l'espace aérien national, tolérer l'utilisation de bases existantes à des fins offensives, fournir des renseignements opérationnels, etc. : voilà des appuis.

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 23:26

Maintenant, je vous laisse imaginer comment pourrait être reçue dans un état-major préparant un plan pour informer le niveau politique des possibilités d'action votre assertion sur l'absence de solution militaire. Il est bien trop tôt pour affirmer cela ; il faudrait avoir testé x variantes via un jeu de guerre et/ou un simulateur avant de pouvoir affirmer qu'elles ne sont pas faisables ou qu'elles impliquent des risques trop importants.

Autre chose : voyez-vous, on attend d'un officier d'état-major qu'il apporte des solutions, et pas uniquement des problèmes. Si vous avez une idée pour impliquer la Russie, la Chine et l'Inde aux côtés des Etats-Unis pour appuyer leur action contre l'Iran, je vous lis avec le plus grand intérêt ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 23:30

Des exemples de centres de gravité ? Sans entrer dans le détail (il faudrait les CdG stratégiques des CdG militaires), disons que le soutien de la population américaine à l'administration Bush représente le centre de gravité américain dans le cadre de l'opération "Iraqi Freedom", celui devant donc être protégé à tout prix. Durant la Seconde guerre mondiale, la personne de Hitler avait été identifié par les Alliés comme le centre de gravité du IIIe Reich...

Publié par Ludovic Monnerat le 6 janvier 2006 à 23:36

"Ouvrir l'espace aérien national, tolérer l'utilisation de bases existantes à des fins offensives, fournir des renseignements opérationnels, etc. : voilà des appuis."
... et c'est bien ce que la Turquie a déjà refusé une fois pour l'Irak, maintenant l'Irak et l'Afghanistan n'existent pas comme pays ;) et les petits pays du Golfe avec les réseaux de renseignements des Frères musulmans risqueraient se mettree à dos la puissance régionale (Iran)?
Je vous repose la question.

Je suis convaincu que dans le domaine militaire vous avez une diligence "suisse", mais ici on est pas dans le domaine militaire :) à la limite le "milieu" historiquement réfractaire aux dictatures fournirait des "appuis" plus concrets que ces pays et pseudo-pays là .

La solution n'est ni militaire ni conventionnelle

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 23:37

Et voilà ! je ne suis pas un officier EM! tout aussi simple que ça! je n'ai jamais dis l'être non plus :) et ça ne m'interresse même pas.

A la limite je suis ici pour discuter de géo-machin , pour lire des données et des analyses, avec lesquelles je peux être en différentes mesures d'accord ou pas, et en discuter.

Comme déjà dit, aussi dans le premier billet de planification, la solution (que je peux bien voir) n'est pas à un niveau militaire ou conventionnel.

Le pentagone a déjà fait des simulations géo-truc, war games etc publiés en 2005 sur http://www.globalsecurity.org et ils n'avaient pas trouvé la solution (apparemment, allez voir).


Une idée je l'ai depuis un bout, mais tant que vous ne serez pas convaincus de l'impossibilité de solution militaire et des conséquences de la défaite ou d'un nouveau Munich, vous ne serez pas convaincus de la nécessité d'une nouvelle Yalta et la fin des vues pan-hégémoniques des USA et de la politique de l'autruche de l'UE.

Il s'agit de changer de paradigme géo-bidule et reconnaitre la nouvelle réalité ...

Ce n'est plus une chose pour les militaires.

Publié par Mikhaël le 6 janvier 2006 à 23:53

Et allons Monnerat, lisant vos articles j'imagine que tout ce qui a été pondu jusqu'ici vous auriez pu le produire en peu de temps, sans dilétantes bordelo-incompétants, ou casse-pieds comme moi!

Si c'est pour nous impliquer, c'est un beau geste de votre part.

Croyez-vous vraiment qu'on puisse renverser le régime khomeiniste et s'en sortir comme après l'invasion/libération de Panama ou de Grenada?

Avez-vous oublié les déclarations de Mahathir où il disait au monde que le bloc musulman
° We are now 1.3 billion strong.
° We have the biggest oil reserve in the world. We have great wealth.
° We are not as ignorant as the Jahilliah who embraced Islam.
° We are familiar with the workings of the world's economy and finances.
° We control 57 out of the 180 countries in the world.
° Our votes can make or break international organisations.

@ Tenth Islamic Summit Conference Putrajaya, Malaysia, October 16, 2003


Vous y croyez vraiment?

Hélas Bush a dilapidé le capital que l'Occident avait, avec les Halliburton et les compagnies pétrolières (Winkielred avait fait une brève note au sujet aussi) ... hélas

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 0:07

Vous croyez vraiment que le monde qui s'est réuni à Putrajaya, Malaysia, October 16, 2003 laissera que les Croisés et les Juifs s'en prennet à un de leur clan?

Leur position au sujet des Juifs est très claire, c'est celle des Ahmadinejad et des Akef (Frères musulmans).
http://www.adl.org/Anti_semitism/malaysian.asp

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 0:13

Mikhael, encore une fois, j'ai pris bonne note de votre opinion et je vous en remercie. Maintenant, affirmer qu'il n'y a pas de solution militaire est sans objet lorsque l'on cherche justement à évaluer une solution militaire. Vous mettez vraiment la charrue avant les boeufs, si vous m'accordez cette expression rurale. De ce fait, libre à vous d'écrire que "ce n'est plus une chose pour les militaires", mais votre contribution au débat et à la réflexion s'en réduit d'autant. Une démarche a été lancée ; elle peut être bonne ou mauvaise, superficielle ou essentielle, réaliste ou biaisée - ce n'est pas ce qui compte vraiment. Menons-là à son terme avant d'ériger en faits des opinions personnelles.

Maintenant, sur un plan militaire, j'aimerais bien que vous m'expliquiez comment votre "clan" pourrait s'opposer directement et radicalement à une opération militaire en Iran, en conséquence de quoi nous devrions les inclure immédiatement dans les objectifs à apprécier, voire à réfléchir au centre de gravité de ce "clan".

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2006 à 0:27

@ Winkelried " Ce que vous dites est troublant. Peut être aurai je du parler d'anti-sionisme et non d'antisémitisme. La nuance est de taille. " Effectivement c'est une erreur que l'on fait souvent et on oubli également que les Arabes sont des Sémites, ce qui n'est pas le cas des Iraniens. Au Maroc les Juifs sont protégés depuis des centaines d'années par la famille royale et il ne fait pas bon de passer outre. Je constate que c'est la même chose en Iran. En Irak, du temps de Saddam des Juifs furent pendus ( pour espionnage ). La communauté juive d'Irak ne semble pas avoir résisté à l'appel d'Israël, c'est peut-être la même chose en Syrie et l'exode fut très importante au Maroc malgré la protection royale. je me souviens que mon père a obtenu des visas pour plusieurs personnes de la communauté juive qui ne fuyaient pas le Maroc mais voulaient rejoindre la terre promise ( les mauvaises langues disaient que des agents d'immigration du Mossad y étaient pour quelque chose...)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 7 janvier 2006 à 0:27

Vous savez, Ludovic, il n' a pas tort Mikhaël lorsqu'il dit: "j'imagine que tout ce qui a été pondu jusqu'ici vous auriez pu le produire en peu de temps, sans dilétantes bordelo-incompétants, ou casse-pieds comme moi!"

Enfin, pour ce qui concerne la première proposition de sa phrase... :)


Là en revanche où je ne le suis pas c'est lorsqu'il évoque le " bloc musulman " comme un ensemble monolithique, un tout...alors que c'est un peu l'inverse. Nous subissons certes un mouvement de fond mais qui manque d'uniformité. C'est à la fois pour nous un avantage dans la mesure où la cohésion leur manque, un inconvénient en raison justement de la multiplicité des groupes, doctrines, courants de pensées et formes d'organisations/actions.

Alors de là à conclure que :"le monde (musluman)... qui s'est réuni à Putrajaya, Malaysia, October 16, 2003 (ne) laissera pas les Croisés et les Juifs s'en prendre à un de leur clan?" C'est aller à mon sens un peu loin.

Publié par Winkelried le 7 janvier 2006 à 0:46

@Mikhaël
>La solution n'est ni militaire ni conventionnelle

J'ai de la peine à trouver une alternative. Vous avez vu ce qui s'est passé avec certains pays à qui on fait un embargo(moyen non militaire de faire pression pour changer certains régimes) Cuba, Irak avant la dernière guerre, Iran(embargo principalement US, je me trompe ?), Corée du Nord. Ils se sont apprauvris et sont devenus dangereux pour le Monde et leurs propres habitants.

Néanmoins, j'aimerais bien en savoir plus à propos de cette fameuse entente entre les pays mulsumans contre les Juifs et les Croisés que vous citez si souvent.
1) Est-ce davantage qu'une frustation ?
2) Si oui, est-ce une frustation justifiée et commune entre eux, qui les motiverait à monter une contre-coalition ?
3) Qu'en pensent les élites musulmanes des autres pays mulsumans ? Ne voient-elles pas un certain danger de l'Iran aussi pour leurs propres pays ?

Publié par La Taupe le 7 janvier 2006 à 1:19

J'ai du plaisir à suivre cette expérience, même si je la trouve un peu ardue et rapide. Elle a le mérite de nous enrichir de nouveaux anciens. Comme toute expérience, elle se fait dans un cadre qui si j'ai bien compris est celui que l'on utilise dans la vrai vie militaire et je trouve cet exercice enrichissant. Cette première expérience débouchera peut-être sur une autre encore plus dynamique si notre ôte y parvient. Beaucoup d'informations nouvelles ont pu être lu grâce à une participation étonnante et de qualité. J'ai remarqué que le cadre imposé nous oblige à ne pas trop nous égarer et je me souvient au tout début de ce Blog avoir dit ma préférence pour un minimum d'encadrement mais ma foi ce n'est pas si mal ;-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 7 janvier 2006 à 7:25

Je souhaiterais cependant entendre vos contributions sur deux points.

Je me risque...

Premièrement, quels sont les objectifs du régime de Téhéran ?

Politique, l'arme orientale par excellence quand ils savent que militairement, ils n'ont aucune chance. La maîtrise du nucléaire est dans un but de dissuasion orientale pour l'opposer à ce que l'Occident a vécu avec l'URSS. durant la guerre froide. Cette dissuasion orientale me semble soufflé peut-être par la Chine car ce tandem Iran / Corée du Nord n'est pas fortuit. Cette dissuasion orientale est un dragon de papier sur lequel des signatures y seront parafais.

Sons-ils l'inverse de ceux de la coalition ?

Pas forcément mais tortueux assurément comme tout ce qui est orientale mais soyons certains que le but est de gagner, politiquement dans un premier temps et militairement si nous démontrons notre faiblesse.

Deuxièmement, commencez à réfléchir aux centres de gravité, à l'élément déterminant qu'il faut toucher, prendre ou détruire pour atteindre les objectifs, à la fois du côté iranien et de celui de la coalition.

Créer dans les montagnes d'Iran une dissidence organisée prête à fondre sur la plaine urbanisée mais comptant beaucoup de sympathisants de l'exode rurale. Les régimes orientaux ont toujours regardé les montagnards avec crainte ( ce que les Suisses peuvent facilement comprendre, eux qui ont combattu sur tous les fronts de plaine des seigneurs européens ). Ces supplétifs devront être entraînés sur le model des Goums pour du long terme avec un armement moderne adapté pour des escarmouches de guérilla afin de discréditer ce régime de Mollah aux pieds plats ;-) L'armée iranienne a une expérience de guerre de tranchés et ce genre de guérilla risque d'être très efficace si bien encadré par des FS bien équipé en matériel de communication Hi tech.

Bye je lâche le fort pour zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz :-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 7 janvier 2006 à 8:11

"Maintenant, sur un plan militaire, j'aimerais bien que vous m'expliquiez comment votre "clan" pourrait s'opposer directement et radicalement à une opération militaire en Iran, en conséquence de quoi nous devrions les inclure immédiatement dans les objectifs à apprécier, voire à réfléchir au centre de gravité de ce "clan"."

Sur le plan militaire c'est à vous de nous expliquer des choses
- forces disponibles (disponibilités dont on avait déjà parlé sans arriver à une conclusion, alors combien de brigades?
- des deux (pourquoi deux) côté, on n'a pas encore défini les potentiels forces en oposition!

Le schwerpunkt (?) pourrait être ce qui fait que certaines gens se font sauter en l'air et pas d'autres (tibétains par exemple), ce qui fait que Moucharaf ne puisse pas condamner le proliférateur atomique Khan, ce qui fait que les masses d'idiots utiles manifestent côte à côte avec des pro-égorgeurs en défence de bourreaux se présentants au tribunal un petit livre à la main, ce qui fait dire à Qaradawi "comme Costantinople est tombé ainsi Rome".

Alors il faudra décider si on veut survivre comme civilisation ou bien faire du fric jusqu'à la dernière minute et payer la jizya par la suite. Il faudrait avoir un échange d'idées avec les Chinois, Russes et Indiens.

Et sérieusement comment voulez-vous qu'on en sache suffisemment pour faire du planing d'état major? L'horizon militaire de la vaste majorité de nous s'arrête à la section, à la position à défendre ou attaquer.

Alors si vous voulez qu'on fasse comme à un état major vous nous briefez, avec tout ce que vous exigeriez recevoir comme informations pour une telle tache OK?


ps
@ Winkielred
je parlais de moi-même

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 9:51

Mikhaël, nous nous intéressons à la planification d'une opération contre l'Iran, pas contre la totalité du monde islamique. Il est bien clair que ce dernier serait affecté par une telle opération et interagirait, que cette perspective doit rester dans notre esprit. Mais la perspective immédiate est celle de l'Iran, de son programme nucléaire, de ses dirigeants qui menacent même l'Europe de l'enfer. En d'autres, je pense qu'il y a ici urgence. Et c'est toujours pour les cas urgents que l'on recourt à la force armée.

Maintenant, en ce qui concerne vos remarques en gras, il ne faut pas s'imaginer qu'il suffit de porter un uniforme et de lire un règlement sur la planification militaire pour être censé tout comprendre et tout savoir. On ne cesse jamais d'apprendre dans ce job, et toute bonne planification, qu'elle soit civile ou militaire, suit finalement un processus similaire. En d'autres termes, chacun peut apprendre quelque chose au cours de l'expérience que nous essayons de mener. Ne dites par avance que vous n'y connaissez pas assez et donc que vous attendez des informations ou un savoir supplémentaires. L'essence d'une démarche participative consiste au contraire dans le libre apport et échange des idées, des connaissances et du savoir-faire.

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2006 à 10:34

>"pas contre la totalité du monde islamique"
Ah oui?
Voyons un peu ce qui se passe du côte de ce monde là .
- Afghanistan, Irak, "palestine" plus Iran il y en a de quoi leur faire croire le contraire
- plus les régimes non ouvertement islamistes (laquets des impérialistes, pardon, serfs des Croisés et des Juifs)
- je vous invite à lire avec attention les déclarations de Mahathir ;) ils en sont à l'"encerclement" des discours d'adolf des années '30

L'Egypte est en passe de tomber aux mains des islamistes négationnistes.
La Syrie, les Frères musulmans attendent patiemment de venger dans le sang Hama.
La Turquie: Erdogan vous rassure?
Algérie, les émirs du GIA ont été amnistiés, ils ont intégré la vie civile et sont en train d'imposer de facto leurs moeurs à la population.
Le Pakistan ... heumm, il a même utilisé les avions sensés aider à capturer Benladen pour transporter des pièces pour le projet missilo/nucléaire iranien.
Yemen = tribalisme islamique.
L'Arabie des Sauds ... ;) eux il la jouent wahabite.
Le Soudan ... Darfour et esclaves.
Vous me direz qu'il y a aussi le Maroc, la Tunisie, la Lybie, l'Indonésie, la Malysie et nombre de pays africains ou du Golfe ... ;)


Bon tout ce monde là il attend de nous sauter à la figure, c'est pas aujourd'hui, c'est demain, que ça plaise à leur gouvernants ou pas, gouvernants qui échangerons le costard cravate pour la galabeïa ou le bournous et se reconvertirons (comme toute bonne entreprise) en "émirs".

Aucun des critiques de Huntington n'a, à ma connaissance, apporté des éléments factuels pour contredire les fondaments de son "choc des civilisations", c'est ce qui se passe, c'est comme la gestion médiatique des "émeutes" ... 425 autos brulées le 1 janvier "dormez bien, tout va bien".


Il y a une solution.
c a r t h a g o d e l e n d a e s t

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 13:31

Je pense que Mikhaël a raison - considérer une opération militaire en Iran seulement, c'est un peu comme de chercher à écraser du pouce un frelon posé sur son nid: soit on n'appuie pas assez et le frelon pique, soit on écrase le frelon et on perce le nid!

Je propose de plancher sur des opérations militaires spéciales, que personne ne pourrait présenter comme telles - pas d'uniformes, pas de soutien diplomatique, pas de reconnaissance officielle, pas d'armes ni de matériel occidental (utiliser uniquement le matériel local). Cibles: les gens indispensables pour le fonctionnement du système militaro-nucléaire iranien. Les gens, pas le matériel. Les opérateurs, pas les politiques.

Et pour le gros ramdam militaire, ne prévoir que des stratégies défensives, mais là avec un maximum de publicité, histoire de décourager les candidats.
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Publié par ajm le 7 janvier 2006 à 17:26

La perspective de Mikhaël me paraît judicieuse, mais il faut bien commencer par quelque part, surtout lorsque le temps à disposition n'est pas infini. Si l'on souhaite changer une ampoule défectueuse pour y voir quelque chose, va-t-on commencer par transformer toute l'installation électrique parce que celle-ci contribue détériorer les ampoules ? L'action à court terme n'exclut pas l'action à long terme ; elle doit au contraire y contribuer, raison pour laquelle cette perspective devrait être intégrée en toile de fond permanente.

Maintenant, votre préférence opérationnelle, à ce stade de la planification, me paraît parfaitement valable. Elle pourrait même la meilleure (ou la moins mauvaise, ce qui revient au même) si toutes les autres entraînent des risques trop importants. Il conviendra le cas échéant d'en apprécier la faisabilité : les forces spéciales sont la composante militaire la plus engagée en Occident depuis la fin 2001...

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2006 à 17:50

"Terrorisme d'état", cela fera jasez... Dans les années 50/60, Israel avait stoppé le programme de missiles Egyptiens de cette maniére, en "persuadant" les ingénieurs Allemands de quitter le pays, mais en Iran, cela me semble beaucoup plus difficile.

Publié par Frédéric le 7 janvier 2006 à 18:00

"Si l'on souhaite changer une ampoule défectueuse pour y voir quelque chose, va-t-on commencer par transformer toute l'installation électrique parce que celle-ci contribue détériorer les ampoules ?"

L'ampoule est Ahmadinejad?
Alors
http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=33730&idc=13&refresh=1++++++++++++
comme le "milieu" à la Offa et les Kennedy.

Mais allons plus loin dans la simulation!

Coup de scène, c'est nous les lecteurs qui sommes les commanditaires (politiciens) du plan.
Respectant votre partition, c'est à nous de prendre en considération les options militaires que vous avez à nous offrir.

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 18:04

Dites donc, Mikhäel, vous ne voulez tout de même pas que je fasse seul tout le boulot, durant mon temps libre, n'est-ce pas ? :)

Libre à vous de vous imaginer en commanditaire de ce que vous voulez, mais cela vous met de facto hors jeu. La discipline est la mère de toutes les vertus militaires... ;)

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2006 à 18:32

C'est vous le LT.Col EMG :)

Publié par Mikhäel le 7 janvier 2006 à 18:33

Certes ! Mais si on commence à introduire des notions de grade, je ne pense pas que l'on va dans le sens d'une démarche participative en source ouverte. Je me contente de tracer le fil rouge ; c'est déjà un travail non négligeable ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2006 à 18:39

Je me permets tout de même de vous rappeler l'existence de l'art. 92 al. 1 CPM :)

Il ne faudrait en effet pas trop laisser planer de doute entre votre activité civile et militaire et cela même si vos supérieurs encouragent ce site... Dans un autre contexte, un général espagnol en a fait les frais aujourd'hui...

Publié par Deru le 7 janvier 2006 à 19:31

Je propose de faire savoir à nos «amis» arabes (sunnites, je veux dire) que nous envisageons de stopper la poursuite du programme nucléaire iranien en nous attaquant aux experts clés du projet. Je suis sûr qu'ils nous fournirons une liste de cibles intéressantes, qu'eux ne peuvent pas atteindre sans un certain appui logistique ou technologique. Et je suis sûr aussi qu'ils resteront très discrets sur l'aide qu'ils pourront nous apporter.
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Publié par ajm le 7 janvier 2006 à 20:14

Je vous donne la seule solution au problème que je vois


qui la veux?

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 21:02

Pour l'ensemble, FIXE!

L'objectif de cet "exercice" est de travailler à l'élaboration d'une opération MI-LI-TAI-RE en s'appuyant sur des protocoles standards modèle OTAN...Pas de fomenter des attaques à la place du MI6.

Un scénario de départ à été donné, si chacun entend s'en affranchir à tout instant, nous perdrons un temps précieux à contester sans fin les conventions de manoeuvres adoptées. Alors un peu de discipline s'il vous plaît.

Repos!

Ludovic, il nous manque un sergent-major ou quelque chose approchant pour faire le chien de garde au profit des fortes têtes de l'équipe.

Le Lama ne saurait il pas faire ça...?! :)

Publié par Winkelried le 7 janvier 2006 à 21:45

Cher Winkelried

Avez-vous vu quelque chose de militaire dans les trois épisodes auquels on a participé?

Jusqu'à présent on a fait du POLITIQUE sans vouloir dire le mot, vous êtes officier (gendarmerie?) français, connaissez-vous les capitaine Paul Alain Léger et le (lt?) colonel Trinquier? Ils faisaient du MI-LI-TAI-RE militaire ou ils fomentaient des "trucs" pas très classiques?

Quel a été le détonateur de leur pensée étérodoxe, qui a valu à la France la dernière victoire militaire de son histoire?

http://www-cgsc.army.mil/carl/resources/csi/trinquier/trinquier.asp
http://carlisle-www.army.mil/usawc/Parameters/04spring/tomes.htm

A propos je vous invite à lire mon commentaire dans le troisième épisode :) histoire de rigoler LOL

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 22:30

"L'objectif de cet "exercice" est de travailler à l'élaboration d'une opération MI-LI-TAI-RE en s'appuyant sur des protocoles standards modèle OTAN"

Je pensais que comme dans toutes les confrontations l'objectif était de GAGNER en réécrivant les règles si nécessaire :)

Repos, la discussion est ouverte.

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 22:36

A propos de casser les régles et gagner, le ministre de la défense Shaoul Mofaz est devenu fameux et a commencé sa carrière qui l'a conduit à être chef d'état major, en faisant carrément le contraire de ce qu'on lui avait appris.

En combat, encore sous officier, il a divisé son unité (dizaine) et a pris en tenaille l'ennemi.

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 22:42

Ce qui me serai agréable, c'est que vous cessiez de jouer les trublions :)

LM à défini une règle au départ, certes sans doute pas assez précise...

Pour ce qui me concerne, l'intérêt réside dans:

1- le fait de suivre cette procédure type, car elle diffère un peu de celle que j'ai l'habitude d'employer. Je me fonds donc dans le moule de bonne grâce de manière à en suivre le fil. C'est instructif et intéressant.

2- Utiliser pour se faire une trame de fond en lien directe avec l'actualité est plutôt plaisant et motivant.

3- Les apports constructifs de certains participants m'ont permi indéniablement d'enrichir mes connaissances sur la géopolitique de cette partie du globe.

4- C'est un exercice intellectuel qui en vaut bien d'autres. Il permet de développer les facultés d'analyse, les liens logiques, le tout associé à une problématique opérationnelle (boot camp inside!)

5- Si toutefois notre "cogitum" ne devait pas être retenu par une hypothétique coalition, rassurez vous, je n'en ferai pas une maladie :) car je n'avais pas réelement l'intention d'être parachuté sur zone :)

Mon but étant de me divertir en réfléchissant.

Aussi, je ne comprends pas votre persistance à vouloir trouver le pourquoi du comment et à chipoter sans fin...relax, laissez vous porter par le mouvement, suivez le guide, répondez aux questions qui sont posées, dans l'ordre où elles sont posées, sereinement, sans prise de tête philo-métaphysique au sujet du géo-machin ou de je ne sait quoi. Vos remarques sont souvent pertinentes, n'allez pas nous les noyer au milieu de 4 ou 5 post parasites, c'est trop de travail à récupérer.

Ne soyez pas impatient, une phase plus tactique finira peut être par arriver...


Publié par Winkelried le 7 janvier 2006 à 23:07

"Shaoul Mofaz est devenu fameux...En combat, encore sous officier, il a divisé son unité (dizaine) et a pris en tenaille l'ennemi".

Oui oui, cet épisode célèbre a fait l'objet d'un film populaire très connu en France:

"la septième compagnie"... :)

...où l'art de la t'naille à 11 !

Publié par Winkelried le 7 janvier 2006 à 23:11

Ah bon! Vous êtes pas impatient d'être parachuté sur la région, la nuit peut-être encore moins?

Alors c'est quoi la question précise? :)


Ne troubblions surtout pas, surtout pas ça ....pmmffff

Publié par Mikhaël le 7 janvier 2006 à 23:30

@ ajm "...Je propose de plancher sur des opérations militaires spéciales..." Les FS sont déjà dans le coin. Je pense que des troupes supplétives bien iranienne ( on peut penser à la défection d'officiers et à leur recrutement via Internet peut-être ? ), jusque dans l'uniforme un peu suranné si nécessaire mais avec un bon armement et l'encadrement de FS pour les communications et la cohésion du groupe sont la façon la plus simple de conquérir les cœurs et les esprits. Il est important pour les Iraniens Re-révolutionnaires de découvrir l'embryon de la future armée d'Iran post Mollah, une armée crédible, disciplinée et efficace comme l'on été toutes ces troupes dans le passé. Cet embryon d'armée aura pour château fort les montagnes d'Iran et de leur donjon... ils reviendront encore plus fort pour entraîner l'armée iranienne à basculer ( grâce au recrutement d'officiers de renon dans leurs rangs ) ;-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 8 janvier 2006 à 0:39

"Désolé" pour mon silence ce soir, il m'arrive aussi d'avoir une vie privée ! :)

Merci pour les commentaires. Je crois que nous sommes parvenus au stade où nous pouvons commencer à analyser les différents facteurs relevants pour l'opération en sachant à quoi celle-ci doit aboutir et pour quelles raisons.

Entièrement d'accord avec la réaction de Winkelried concernant la démarche. Sans doute les règles n'étaient-elles pas assez précises, mais le manque de précision est toujours de mise lorsque l'on innove. Personnellement, je préfère rédiger les règlements que les appliquer !! Donc une expérience suivant autant que faire se peut la doctrine de planification de l'OTAN ne peut qu'être enrichissante, ne serait-ce que voir un peu mieux les problèmes qu'elle pose.

Pour revenir sur le sujet, Mikhaël, les 3 premières étapes étaient bel et bien militaires, mais au niveau opératif et non tactique. Un état final militaire stratégique, des objectifs d'une opération et des centres de gravité à atteindre ou à protéger font partie intégrante d'une campagne militaire. Si nous étions au niveau stratégique, nous aurions dû considérer simultanément tous les outils à cet échelon - l'action politique/diplomatique, l'action économique, l'action militaire/sécuritaire et l'action informationnelle/culturelle (pour simplifier).

Enfin, pour Deru, je ne pense pas que notre démarche puisse être interprétée comme une violation de la neutralité... du moins tant que nous n'entrons pas directement en contact avec l'un des belligérants potentiels ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 8 janvier 2006 à 0:46

Bonjour,

Je suis un petit nouveau qui débarque. :-)

Il y a un truc qui me dérange. Tous les raisonnements que je lis sont fait dans notre référentiel occidental. Or "l'autre" vit dans un référentiel différent, que nous avons souvent de la peine à comprendre.

Si je suis un verre en cristal et que j'ai un verre adverse à détruire, En égo-raisonnant, je m'attaquerai à la fragilité ou à la capacité d'entrer en raisonnance du verre adverse que je veux détruire. Pas de chance, il est en bois et je n'avais pas pris la peine de le comprendre. Chocs est vibrations ne l'entament pas. Il aurait fallu le brûler ou lui envoyer des termites.

Cette image pour dire que pour savoir ce qui peut leur faire mal nécessite que nous nous mettions dans leur peau, comprenions leurs valeurs et leurs référentiels. C'est une voie indispensable pour élaborer, au-delà de la massue militaire, ce qui va contribuer à les casser.

Publié par Respire le 8 janvier 2006 à 9:57

Les "petits nouveaux" sont toujours les bienvenus ! :)

Votre préoccupation est salutaire. En lisant ce type d'article, on mesure effectivement à quel point certains individus peuvent être étrangers à ce que nous nommerions une approche rationnelle. Ces différences de référentiel sont cependant une chose à laquelle je réfléchis depuis des années, et le modèle stratégique que j'ai développé vise précisément à intégrer toutes les composantes de la puissance. Je vous conseille de lire l'article mis en lien.

Publié par Ludovic Monnerat le 8 janvier 2006 à 10:14

La force et la contrainte sont un langage universel, propre à tous les référentiels, et qu'on ne peut ignorer ou feindre de ne pas comprendre...

@ajm : la solution que vous proposer frise le terrorisme, alors que quelques éléments infiltrés suffiraient pour déstabiliser l'état par quelques actions... Suffisamment pour détourner l'attention du régime et nous donner l'initiative.

Publié par Ares le 8 janvier 2006 à 11:19

L'article était déjà une référence pour moi. Celui-ci et d'autres m'ont rendu espoir face aux professionnels de l'information - je parle des journalistes ;-) - dont le seul esprit critique semble être ces temps de critiquer ceux qui ne s'alignent pas à leur vision d'un monde strictement émotionnel et sans mémoire.

Pour revenir au sujet, je crois aussi important d'ajouter que l'évaluation des résultats d'une action doit être faite dans le regard de celui qui la subit. C'était le point faible du retrait du Liban qui a été vu dans le monde arabe comme une victoire pur et simple du Hezbollah, sans s'arrêter sur les autres conséquences qu'il provoquait. C'est l'un des problèmes que nous avons avec le monde arabe pour lequel: "ce qui est utile est vrai", indépendamment des faits.

Nous avons nombre d'exemples durant la seconde intifada d'informations issues des milieux palestiniens qui n'avaient rien à voir avec la réalité du terrain. Ce qui est amusant (je devrais dire désolant mais je suis de bonne humeur ce matin), c'est que les journalistes ont continué à répercuter ces informations sans apprendre de leurs erreurs, sans égard pour leur propre égo puisqu'ils se savaient sciement manipulés et sans considération pour leur éthique.

Des exemples ? Les soldats israéliens visaient les enfant à la poitrine et à la tête puisque les morts avaient des blessures en ses endroits, bonbons empoisonnés, jouets piégés, prostituées pour séduire les jeunes palestiniens, mascarades diverses comme le mort qui se relève de la civière, l'affaire Al-Dura et les divers montages de cette période, etc.

Aujourd'hui, dans la société palestinienne, ces événements sont vrais et font partie de leur histoire.

Et ce que nous considérons comme un admirable travail de propagande et de manipulation a bien fonctionné et a modifié la perception du conflit par la société occidentale.

Phénomène étrange, la société n'est pas dupe. Ainsi, après avoir décrié Sharon pendant 25 ans, suivant ainsi la manipulation organisée autour de ce personnage que les palestiniens avaient parfaitement identifié comme l'un des plus dangereux pour eux, la presse change d'éclairage en 24h lorsqu'il apparaît qu'il va disparaître de la scène. Alors, si la société n'est pas dupe, pourquoi est-elle si perméable à cette forme d'action?

La question posée sur la perception par l'autre est concomitante à celle que nous devons nous poser sur notre propre système de perception et l'usage qu'en fait l'autre pour influencer notre action.

Désolé de répéter des évidences mais ça fait du bien ;-)

Publié par Respire le 8 janvier 2006 à 11:57