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16 septembre 2005

Un tour à l'arsenal

Ce matin, j'ai fait ce que je n'avais plus fait depuis longtemps : une visite à l'arsenal pour une question d'équipement personnel. C'est évidemment l'une des particularités de l'armée de milice que ces arsenaux dans lesquels les citoyens-soldats peuvent venir en tout temps échanger leurs affaires militaires, compléter leur équipement ou en faire réparer certaines pièces. En ce qui me concerne, je souhaitais obtenir une deuxième tenue de sortie en vue d'un prochain service à l'étranger, avec une petite réserve supplémentaire de chemises. La couturière de l'arsenal de Berne s'est gentiment affairée à me trouver des pantalons à ma taille - avec une grande bande noire sur le côté, bien entendu! - et m'a promptement préparé une nouvelle veste 95. J'en ai d'ailleurs profité pour toucher un nouveau béret noir, le mien, portant le vert de l'infanterie, ayant plutôt fait son temps!

Il est bon de souligner que le service, dans les arsenaux contemporains, se fait avec le sourire et dans le souci de satisfaire le client - en l'occurrence le militaire individuel. J'aurais pu venir avec n'importe quel problème, des souliers à ressemeler, un sac de combat à recoudre ou une arme à contrôler, je pense que l'accueil aurait été identique. Evidemment, on peut me rétorquer qu'un officier supérieur est forcément mieux accueilli qu'un soldat, mais les quelques hommes du rang qui étaient servis en même temps que moi ne semblaient pas spécialement déconsidérés. Je pense tout simplement que l'atmosphère dans les arsenaux a beaucoup changé depuis l'époque de l'Armée 61. Les mauvaises langues diront que la réduction drastique des places de travail et des établissements dans ce domaine explique en partie cette approche nouvellement avenante!

Publié par Ludovic Monnerat le 16 septembre 2005 à 14:26

Commentaires

tu as rendu ton.... béret vert???! horribile dictu...!

;-)

à part cela, il est vrai que l'on est généralement assez bien acceulli dans les arsenaux.

Publié par Robert le 16 septembre 2005 à 15:59

Tu as vraiment rendu ton béret vert ???

Je confirme, le service est excellent. J'ai même pu commander mes nouveaux insignes de grade par téléphone, reçu le lendemain par courier. Cela aurait été impensable il y a seulement quelques années.

Publié par Daniel Mangold le 16 septembre 2005 à 16:04

Meuh non, rassurez-vous, je n'ai pas commis le sacrilège de rendre mon béret vert !!!

Il se trouve simplement qu'une nouvelle règlementation impose aux officiers d'état-major général de porter le béret noir, et que j'avais envie d'être, de temps en temps, en conformité avec le règlement... :)

Publié par Ludovic Monnerat le 16 septembre 2005 à 16:28

ah bon; je respire... ;-)

Publié par Robert le 16 septembre 2005 à 16:52

En tant que jaune, vous avez quoi contre les bérets noirs?? Le vert, c'est comme comme le gazon sur lequel on roule avec nos chars, non??

Publié par variable le 16 septembre 2005 à 23:49

olà là , ça c'est petit. C'est bien un jaune qui dit ça... ;-)

Publié par Robert le 17 septembre 2005 à 0:02

D'après mon expérience, à Bure, à Wichlen ou ailleurs, c'est plutôt dans la poussière que roulent les chars des jaunes ! Ou à la rigueur sur l'asphalte lors de déplacements en-dehors des places d'armes. Le vert représente donc pour eux une certaine part d'inacessible... :)

Publié par Ludovic Monnerat le 17 septembre 2005 à 7:45

Pour les non suisses, vous pouvez expliquez ? ;)

Pour nous, les Béréts Verts sont les Képis Blancs de la Légion :)

Publié par Frédéric le 17 septembre 2005 à 13:04

C'est simple : en Suisse, les militaires portent un béret 95 avec leur tenue de sortie (équivalent class A dans l'OTAN) et leur tenue de service (class B) ; en tenue de travail, ils portent soit une casquette 90 (pour la majorité des troupes), soit un béret 90 (pour les troupes mécanisées et légères, ainsi que les équipages de chars en général), soit un couvre-chef adapté à leur activité (casque acier ou kevlar, chapeau de jungle, etc.).

Or ce béret 95 est coloré, et cette couleur distingue l'arme du militaire : vert pour l'infanterie, noir pour les troupes mécanisées et légères, le génie, l'aide au commandement et l'état-major général, rouge pour l'artillerie, etc. D'où l'appellation, les "verts" (rien à voir avec Saint-Etienne), les "jaunes", avec des rivalités énormes à la clef.

Pour voir les bérets : http://images.google.ch/images?hl=de&lr=&q=+site:www.perg.ch+armee+beret

Publié par Ludovic Monnerat le 17 septembre 2005 à 15:29

Pour Frédéric :

Les militaires suisses sont très attachés à leur béret... vous l'aurez compris dans ce post. La couleur du béret est attribuée pour un groupe d'armes, il a donc une forte conotation identitaire. En fait, pour exagérer le propos, cette histoire de béret n'est rien d'autre qu'une forme de racisme à l'intérieur de l'armée... on n'aime pas les bérets verts parce que c'est des "fus'", on rigole des bérets bleus parce que c'est des "san'" etc.
Dans mon cas, comme membre des troupes de sauvetage, je porte maintenant un béret noir. Avant la réforme d'armée XXI j'avais un béret couleur lie de vin. Lorsque nous avons du changer nos bérets l'année dernière au cours de répétition, cela a été vécu comme un traumatisme par plus d'un... (quel horrible béret! on n'est plus des sauveteurs avec ce truc sur la tête, que c'est triste, etc.) Voilà pour l'anecdote.

Couleurs des bérets suisses (dans les grandes lignes)

vert : infanterie
rouge : artillerie
noir : troupes motorisées légères, génie, sauvetage, transmissions, état-major général
bleu roi : troupes sanitaires
bleu nuit : troupes d'aviation
lie de vin : troupes de la logistique, automobilistes
gris : sécurité militaire

Voilà pour les bérets. Le propos de Robert vous est peut-être encore un peu obscur... comme jaune il porte un béret noir. Ce jaune est en fait celui de l'insigne d'arme et des passants d'épaules qui figurent sur sa tenue de sortie : chaque famille d'arme est symbolisée par une couleur à laquelle ne correspond pas forcément la couleur du béret (mais en principe ça correspond). Par exemple, les troupes mécanisées légères sont symbolisées par des parements jaunes, les troupes de sauvetage par des parements rouge, les transmissions par du gris, etc.

Voilà . en espérant avoir pu vous éclairer.

Publié par Louis-Henri le 17 septembre 2005 à 15:34

je suis un vert...! ;-)

Publié par Robert le 17 septembre 2005 à 15:38

Pardon... petite erreur de lecture. C'est variable qui est jaune et noir. Comme noir maintenant, je suis inexcusable ;-)

Publié par Louis-Henri le 17 septembre 2005 à 15:43

Petite précision : je ne savais pas que les troupes de sauvetage avaient dû abandonner leurs bérets lie-de-vin. Je comprends la frustration de leurs membres... Cette réforme, que j'ai soutenue et que je soutiens sans réserve, a parfois eu des applications mesquines et illogiques sur des points auxquels les soldats sont sensibles.

Publié par Ludovic Monnerat le 17 septembre 2005 à 16:05

"Petite précision : je ne savais pas que les troupes de sauvetage avaient dû abandonner leurs bérets lie-de-vin..."


Ce n'est en effet qu'un infime détail dans le processus de réforme de l'armée, mais cet exemple de béret est flagrant de l'attachement que l'on peut avoir à des détails, en l'occurence une pièce d'uniforme (et pas celle portée le plus souvent). Ceci est d'autant plus fou que ceux qui crient le plus fort ne sont pas obligatoirement les plus convaincus par l'armée... ayant terminé mon cours de répétition 2005 hier, j'ai encore pu en sonder toute l'importance ces derniers jours: plusieurs de mes hommes n'ayant pas fait de service en 2004 rechignaient à l'idée de rendre ce "beau" béret lie-de-vin pour le troquer contre ce "triste" béret noir... heureusement, contrairement aux habitudes de nos arsenaux, il n'y avait pas besoin de rendre le vieux pour recevoir le neuf, soulagement ! Toujours dans l'anecdotique, j'ai été surpis de voir dépasser un béret lie-de-vin de la poche d'un des cdt cp lors de la remise de l'étandard. Comme quoi, l'attachement identitaire lié à l'uniforme est vraiment tenace. On comprend alors mieux la réticence de certains face à certaines réformes plus importantes.

Publié par Louis-Henri le 17 septembre 2005 à 16:22

SEMPER FIDELIS

Publié par Dwelsch le 18 septembre 2005 à 18:34