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14 août 2005

Armée : un blocage total

On peut lire aujourd'hui dans Le Matin une attaque en règle contre le programme d'armement 2005, avec un caractère systématique et méprisant que les investissements prévus l'an passé n'avaient même pas connus. A en croire l'auteur de ces textes, Michel Jeanneret, tout ce que l'armée prévoit d'acheter est inutile, luxueux, dépassé, trop cher, voire carrément scandaleux. Hélicoptères, simulateurs de combat, ambulances blindées, cuisines de troupe, radios : rien n'échappe au jeu de massacre. Les militaires sont des enfants trop gâtés et incompétents, point final.

Bien entendu, de telles considérations ne sont qu'une caricature des débats qui ont actuellement lieu au niveau politique sur la question du programme d'armement 2005. L'ironie et la férocité des mots ne cachent pas l'absence de vue d'ensemble, comme par exemple une comparaison avec l'emploi des acquisitions projetées dans d'autres armées européennes. Plus grave, l'auteur revient encore et toujours sur la nécessité d'un grand débat à effet suspensif, 2 ans après le vote populaire sur l'Armée XXI et quelques mois seulement après l'annonce par le Conseil fédéral de l'évolution de cette même armée jusqu'à la fin de la décennie. Faut-il vraiment bloquer toute la machine le temps de se mettre d'accord sur la menace à l'horizon 2020, si tant est que cela soit possible?

Le point vraiment dangereux, aujourd'hui, c'est que la contestation des investissements militaires prend un caractère obsessionnel et idéologique. Le pragmatisme consistant à prendre en compte l'incertitude de l'avenir et à lui opposer des réponses flexibles et graduées disparaît devant les convictions politiques des uns et des autres. L'arrogance stupéfiante d'un Jeanneret, qui se permet de juger des acquisitions malgré des connaissances superficielles et incertaines, montre aussi que l'armée est une institution contestée dans sa compétence et dans son indépendance, avec à sa tête comme dans ses rangs une bande de traîneurs de sabres incapables d'appréhender le monde de notre époque. Comme si des appels bien faciles au débat pouvaient être mis sur le même plan que des planifications à long terme.

Tout cela annonce un avenir difficile, et un blocage total au niveau politique sur les investissements militaires. La seule solution pour l'armée sera peut-être le maintien et le développement de compétences de niche, axée sur des éléments professionnels et/ou spécialisés, afin d'avoir des fers de lance qui, lorsque les militaires seront à nouveau reconnus, pourront être la base d'une refondation de l'outil stratégique qu'elle continue pourtant de constituer.

Publié par Ludovic Monnerat le 14 août 2005 à 8:15

Commentaires

Ces critiques (de LM) sont justifiées, mais ce n'est pas la bonne manière de réagir. Un soldat ne doit jamais se plaindre.

L'armée doit fournir un effort d'information supplémentaire, elle doit faire partager son enthousiasme (?) pour cet hélico, le montrer en action sur un streaming, dire quel gain d'efficacité elle en attend et dans quel domaine, et faire un spectacle captivant de cette présentation. Quitte à en commander un de moins pour financer cet effort.

L'armée sait, maintenant, qu'elle doit convaincre, alors qu'elle le fasse. C'est l'occasion aussi de défendre ses positions sur des thèmes plus vastes, de donner au débat une tournure «militairement positive», c'est-à -dire de faire vibrer les gens (qui peuvent encore) pour les sentiments nobles liés à l'armée en montrant le fond de la réflexion, en profitant de chaque occasion de mettre en lumière les raisons d'être de l'armée.

C'est ça aussi, la guerre moderne.

Publié par ajm le 14 août 2005 à 13:58

Coup au but " ajm " ! Les armées des pays démocratiques sont timides. Elles se sentent incomprises, chargée de l'image outrancière de leur homologues des régimes douteux. Elles n'osent même plus montrer leurs uniformes et se présentent en tenue de combat camouflée comme s'ils revenaient de la chasse au canards. Avec les Psy dans l'armée, ça prendrait des as de la pub avec comme image un soldat et une soldate nus prononçant ces mots " Pour répondre à la demande nous nous sommes débarrassé du superflu "

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 14 août 2005 à 15:53

"... avec à sa tête comme dans ses rangs une bande de traîneurs de sabres incapables d'appréhender le monde de notre époque... "

Ç'a ses avantage quand il s'agit de collaborer avec l'ennemi ;-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 14 août 2005 à 16:04

Entièrement d'accord avec vous, ajm. Et croyez-moi, ce n'est pas l'envie qui manque de considérer enfin le domaine de l'information comme un espace concurrentiel et conflictuel, et donc d'essayer de convaincre avec les images et les sons d'aujourd'hui. Mais le contrôle étroit de l'échelon politique sur la communication et l'inertie propre à toute organisation de cette taille ralentit énormément le changement...

Publié par Ludovic Monnerat le 14 août 2005 à 16:08

"La seule solution pour l'armée sera peut-être le maintien et le développement de compétences de niche, axée sur des éléments professionnels et/ou spécialisés"

Je préfère ne pas répondre... et vous demandez simplement si vous croyez être objectif dans votre billet ??

Vous devriez relire certains de vos précédents billets, lorsque vous critiquez certaines professions qui refusent la critique...

Publié par X. le 14 août 2005 à 16:14

A X. : comment un officier suisse peut-il être objectif lorsque l'on parle d'un programme d'armement dont une partie des objets lui est d'ailleurs connue? Cela dit, ce n'est pas refuser la critique que de constater l'opposition idéologique et suspensive aux acquisitions de l'armée : c'est justement constater l'impossibilité d'un débat contradictoire sur l'un ou l'autre des objets parce que leur finalité et leur cadre stratégique sont niés. J'ai moi-même écrit des articles très critiques sur les programmes d'armement, notamment en 2000, lors de l'achat des chars de grenadiers CV-9030 pour un prix global de 1 milliard de francs. Mais il faut en venir au niveau des faits pour être critique, et pas en rester au niveau des croyances.

Publié par Ludovic Monnerat le 14 août 2005 à 16:28

Je suis dans le même cas que vous, à un échelon inférieur. Sauf que je considère que je ne peux intervenir, en tant que militaire, sur des décisions politiques.

En effet, je ferai toujours avec ce qu'on me donne (tant que l'objet ne met pas en danger mes camarades/hommes) et ne me permettrai jamais de considérer que le politique, qui donne la voie à suivre, mène une "opposition idéologique" à (au buget de) l'armée.

Je suis d'ailleurs même intimement persuadé qu'en cas de réel besoin, le GSSA saura reconnaître l'intérêt du pays... c'est vous dire la confiance que j'ai en nos représentants :) ........


- - -
et c'est d'ailleurs en raison de ces remarques, que je ne suis pas entré en matière sur la petite partie mise entre guillemets :)), même si je pense qu'elle dénote un très fort déracinement avec la base.

Publié par X. le 14 août 2005 à 17:02

"... Mais il faut en venir au niveau des faits pour être critique, et pas en rester au niveau des croyances... "

Ça ne semble plus être à la mode de faire référence aux Faits. Même chose pour les contextes, pourquoi s'en préoccuper ? si je crois que la margarine est meilleur que le beurre, alors je ne vous laisse d'autres choix que de manger ce produit et de vous soumettre à ma croyance infaillible. Nous sommes poussé à accepter cette ère de soumission car le dilemme est que personne ne peut être contre la vertu surtout quand on ne la défini pas comme il se doit... et que l'on dit que c'est écrit, par de grands savants qui sont sensibles à sauver ce monde d'Infidèles à la pensée juste. Oui nous sommes prêts :-(

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 14 août 2005 à 17:08

A X. : il va de soi que le devoir d'un soldat est d'obéir aux ordres donnés par le pouvoir politique. Mais il faut justement que ces ordres soient donnés, que la voie à suivre soit tracée. Or, ce que je constate, c'est que le Conseil fédéral a une position claire au niveau des investissements militaires, puisque le débat est tranché en son sein et aboutit à des décisions, mais que le Parlement est déchiré entre des tendances contradictoires qui aboutissent à annuler les ordres et à brouiller la voie à suivre.

C'est bien ce décalage entre l'exécutif et le législatif, voire entre les représentants du peuple et ceux des cantons (pour le cas du programme d'armement 2004), qui pose aujourd'hui un problème majeur à l'armée : des débats peuvent remettre en question des planifications à long terme sans pour autant les remplacer par des directives claires. Un peu comme si l'absence de certitude et d'urgence incitait à interdire tout mouvement vers l'avant.

Bien sûr, nous faisons et nous ferons avec que ce que l'on nous donne. Mais pour ma part je crois nécessaire de signaler toute inadéquation entre les missions reçues, les méthodes autorisées et les moyens accordés.

Publié par Ludovic Monnerat le 14 août 2005 à 17:48

Une fois n'est pas coutume ;-)) ajm, je suis entièrement d'accord avec vous ! Pleurnicher est stérile, une perte de temps et d'énergie. L'armée doit effectivement « fournir un effort d'information supplémentaire, défendre ses positions, montrer le fond de la réflexion, mettre en lumière ses raisons d'être, faire partager son enthousiasme, convaincre. » Peut-être ne parlera-t-elle pas à certains politiciens bourrés de partis pris. Mais du moins s'offrira-t-elle le moyen de parler à la population. Celle qui, par les outils démocratiques dont elle dispose, reste en mesure de faire bouger les choses! Evidemment, cela ne règle pas le problème du vecteur de l'information, à savoir les médias...

Publié par myriam le 14 août 2005 à 18:03

Si vous n'êtes pas contents vous avez toujours la possibilité de vous "prononcer" :)

Publié par miky le 14 août 2005 à 18:27

Attention quand même: ce n'est là que l'avis d'un journaliste. Je ne crois pas qu'il vote le budget, pas plus que ceux qui le font aillent besoin de son avis. Bref, c'est 'Le Matin', ni plus ni moins.

Publié par LolZ le 14 août 2005 à 19:24

"""
La seule solution pour l'armée sera peut-être le maintien et le développement de compétences de niche, axée sur des éléments professionnels et/ou spécialisés, afin d'avoir des fers de lance qui, lorsque les militaires seront à nouveau reconnus, pourront être la base d'une refondation de l'outil stratégique qu'elle continue pourtant de constituer.
"""
(LM)

Je perçois un problème.
L'armée sert à protéger la démocratie;
or sans armée de milice, et avec une armée professionnelle, il n'y a plus de démocratie puisque l'institution militaire devient une arme entre les mains de l'état selon le principe "qu'un chien ne mord pas la main qui le nourrit";
donc une professionnalisation pure et simple me ferait basculer du côté de ceux qui prônent la suppresion complète de l'armée.

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 7:58

D'accord avec ajm.
Comme l'a signalà L.M. dans une autre fil, le cadre hélvétique ne permet pas une communication aussi aisée qu'ailleurs, mais les considérations qui touchent de près ou de loin a la défense ou à la sécurité sont toujours réléguées dans la fosse de l'obcène et du honteux, fosse de laquelle il devient de plus en plus indispensable de les extraires afin de faire face aux défis qui attendent nos sociétés, bien au-delà des clichés idéologiques de l'auteur de l'article.

Aucun autre organisme ou entreprise ne pourrait fonctionner correctement avec un tel mépris de sa propre sécurité.

Publié par fingers le 15 août 2005 à 8:43

Il est vrai que le manque d'objectivité et les arguments simplistes utilisés par l'auteur de ces articles sont révoltants. Dans ce contexte, il appartient aussi à nous de réagir, en écrivant des lettres de lecteur ou en adressant un courrier électronique à la personne concernée.

Concernant l'achat d'hélicoptère, je remarque que l'armée bénéficie d'un atout : le remplacement des vieilles Alouettes III n'est pas contesté. Cependant, des points (si cela n'a pas encore été fait) méritent d'être (ré)expliqués, voire mieux communiqués. Car dans cette histoire, ce sont surtout le prix et la procédure d'acquisition qui sont remis en question. Etait-ce un ballon d'essai lancé par le DDPS (simplifier les procédures pour les projets qui semblent aller de soi), un manque de communication du département de la défense ou une mauvaise volonté des parlementaires issus de la Commission concernée ?

En tout cas, cette affaire prouve, une fois de plus, que la communication a une importance cruciale dans le domaine de la défense. Dans l'idéal (c'est peut-être déjà le cas : Ludovic Monnerat pourra nous renseigner), il faudrait pouvoir compter sur une cellule chargée de détecter à l'avance les problèmes pouvant survenir lors de discussions politiques, afin de les désamorcer. D'autre part, un lobby serait également nécessaire (contacts avec les parlementaires concernés ou avec ceux développant un réel intérêt pour la question : Groupe parlementaire).

Alex

PS : « Une professionnalisation pure et simple me ferait basculer du côté de ceux qui prônent la suppresion complète de l'armée ». Ruben

J'ai du mal à suivre cette réflexion. Une éventuelle professionnalisation doit avant tout être mesurée en termes d'efficacité. La professionnalisation de l'armée ne change pas le fait que cette dernière reste constituée de citoyens et qu'elle obéit aux responsables politiques. Enfin, actuellement, les responsables de l'armée (la tête) est déjà entre les mains de professionnels.
Cette question est donc plus un élément de rhétorique. Enfin les pays qui ont franchi le pas (GB / France, etc.) ne semblent pas avoir mis en danger la notion de démocratie.

Publié par Alex le 15 août 2005 à 10:40

Ca veut dire que vous confiez tous les pouvoirs de violence à l'état...
Rassurez-vous, les Pères Fondateurs de la constitutions américaines ont pensé au problème bien avant vous, Alex :

"""
The Virginia delegation's recommended bill of rights included the following:
That the people have a right to keep and bear arms; that a well-regulated militia, composed of the body of the people, trained to arms, is the proper, natural, and safe defence of a free state; that standing armies, in time of peace, are dangerous to liberty, and therefore ought to be avoided as far as the circumstances and protection of the community will admit; and that, in all cases, the military should be under strict subordination to, and governed by, the civil power.
"""

En ce sens, je suis convaincu de vivre dans l'une des dernières démocraties européennes.

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 12:10

J'ajoute que pour moi, l'état n'est pas une fin en soi, et que je me suis engagé dans ma carrière de milice uniquement parce que je pense que les libertés que m'accorde cet état valent mieux que l'oppression qui m'entoure. Aussi longtemps que l'état formera le rempart de ma liberté, il sera précieux et digne d'être défendu.
Au moment où il comencera à devenir oppressif, à l'exemple de la Grande Bretagne, par exemple, il ne vaudra pas mieux que les terroristes islamistes et méritera d'être abattu.

N'oublions pas que nos ancêtres ont écrit dles constitutions pour garantir les libertés individuelles, et que les lois fondamentales ne sont pas un but en soi à partir du moment où ces libertés sont violées par l'état.

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 12:19

Ne changez pas de sujet. La professionnalisation de l'armée n'est que très indirectement liée à la possession d'arme(s). Vos commentaires pourraient presque me donner à penser que vous êtes un libertarien (voir : http://www.prolibertate.org/)

Concernant la Constitution américaine, il faut aussi regarder dans quel contexte elle a été écrite, pour éviter de détourner les intentions de leurs auteurs. Le port d'armes était notamment lié à une période où la sécurité était bien moindre et où les bêtes sauvages pouvaient présenter un réel danger.

Alex

Publié par Alex le 15 août 2005 à 13:18

Pour ruben:

Sans vous connaître, je subodore que vous êtes (étiez) pionnier de forteresse, non ? ;)

Publié par X. le 15 août 2005 à 13:28

Je vais donc couper la citation pour être certain de ne pas être accusé de changer de sujet :

"""
that standing armies, in time of peace, are dangerous to liberty, and therefore ought to be avoided
"""

Je pense que cette partie explique assez bien ma position concernant l'armée de milice.
vous parlez aussi du contexte. Eh bien disons que le monde des pères fondateurs était oppressif, et que ces derniers ont pris le temps de réfléchir aux moyens d'éviter de reconstruire un nouveau système d'oppression. Je pense que pratiquement tout est encore d'actualité.

Quant au libertarianisme, j'ai en effet lu Rothbard et quelques autres, mais je ne me reconnais pas dans toutes leurs idées.
Mais il y a quelque chose de clair : aucune bande de mafieux n'est aussi nombreuse, organisée et armée que les hommes de l'état; par conséquent, je m'efforce de surveiller leur évolution autant que possible.
Armé, je peux tuer un certain nombre de terroristes infiltrés chez moi, mais je n'ai aucune chance face aux homms de l'état. Il est donc naturel de s'inquiéter de la tendance que prennent les états.

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 13:28

"X"...

!!!oui???

Damned, je suis découvert!

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 13:30

Armé, je peux tuer un certain nombre de terroristes infiltrés chez moi, mais je n'ai aucune chance face aux homms de l'état. Il est donc naturel de s'inquiéter de la tendance que prennent les états.


Dans ce contexte, il est plutôt cocasse de remarquer votre présence sur ce site. D'une part parce que ce site est tenu par ce que vous nommez « un homme d'Etat » et que, deuxièmement il est rare que vous vous en preniez à ce système d'Etat.

Concernant votre citation, je crois que vous vous mélangez les pinceaux. Car la liberté de porter les armes est liée, aux USA, à l'existence de ces milices (2e amendement de la Constitution américaine). D'autre part, je ne comprend pas avoir choisi cet exemple, étant donné que les USA ont avant tout un système professionnel.

Alex

Publié par Alex le 15 août 2005 à 13:43

"""
Dans ce contexte, il est plutôt cocasse de remarquer votre présence sur ce site. D'une part parce que ce site est tenu par ce que vous nommez « un homme d'Etat » et que, deuxièmement il est rare que vous vous en preniez à ce système d'Etat.
"""
(Alex)

En lisant mes posts, vous auriez compris que je crois toujours que notre état mérite d'être protégé et défendu, et que je m'y engage encore puisque, pour la petite histoire, je suis convoqué pour un stage de formation technique comme officier de renseignement à la fin de cette année. Je crois que la liberté que cet état m'accorde encore est une chose précieuse méritant d'être défendue.
Cela fait également de moi un homme de l'état, dans un certain sens. Et ce n'est pas contradictoire. Au contraire, en tant que capitaine de milice, je traduirai mes convictions concernant l'armée de milice dans les actes.

Enfin, sur le "système professionel" de l'armée US, je ne peux que vous encourager d'une part à vous documenter sur la question, et d'autre part à considérer le fait qu'une vérité peut continuer à exister en-dehors du contexte qui a permis son énonciation.

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 13:57

A Alex : concernant votre commentaire de 1040, je ne peux malheureusement pas vous renseigner, parce que de manière générale ces questions liées à l'information sont classifiées. Idem pour la procédure en cours concernant les hélicoptères.

Par ailleurs, et également pour Ruben, les dernières de mon billet n'avaient pas pour but d'argumenter en faveur de la professionnalisation de l'armée, mais de montrer que puisqu'il devient de plus en plus difficile d'équiper correctement l'armée de milice, il faut que les composantes professionnelles aient un niveau qualitatif maximal pour jouer le rôle de fer de lance.

Publié par Ludovic Monnerat le 15 août 2005 à 14:27

Mea culpa, colonel, je suis effectivement un peu sorti du sujet initial.

Sur le fonds de votre billet, Je n'ai pas beaucoup de commentaires à formuler, étant d'accord avec vous sur la situation très inconfortable de notre armée devant le manque de cohérence de l'échelon politique (législatif).
J'ai confiance en la capacités de nos militaires à aller dans un sens ou dans un autre, pourvu qu'on prenne la peine de le leur indiquer, ce sens!
Quant au "fer de lance" de métier, je ne suis pas contre le principe, du moment qu'il ne s'agit pas d'un nouveau sophisme politicien.

Pour "X",
Comment diable avez-vous pu me reconnaître/deviner dans quelle arme j'ai fait mes premiers services?

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 14:37

A Ruben : en connaissant un prénom et une fonction d'officier EM, un instructeur ayant des connexions avec la FSCA / le CIAL peut rapidement savoir de qui il s'agit... Simple supposition ! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 15 août 2005 à 14:43

"... en connaissant un prénom et une fonction d'officier EM, un instructeur ayant des connexions avec la FSCA / le CIAL peut rapidement savoir de qui il s'agit... "

Au Canada ce serait une atteinte aux renseignements personnels ;)))

" Alex " "... Le port d'armes était notamment lié à une période où la sécurité était bien moindre et où les bêtes sauvages pouvaient présenter un réel danger..." Très loin de la réalité de cette époque, c'est un mythe largement entretenu par les W. spaghettis. L'interdiction de porter une arme de poing ( je ne parle pas d'autres choses que des petits pistolets ou revolvers ) est une atteinte à la démocratie, un non sens et la démonstration de l'infantilisation du peuple par les décideurs. Nous avons le devoir de nous défendre et de défendre les plus faibles dans le cadre de notre espace vitale dans le respect des lois. Ces lois qui ne peuvent priver le citoyen de se défendre car c'est un droit inaliénable dans une vrai démocratie et ne point porter d'arme reste votre choix. Les problèmes de fonds alloués aux militaires et la virulence des débats démontrent à mon avis l'idée qu'il est inutile d'être armé, que finalement l'armée ne sert à rien et je suis convaincu que cette amputation du port d'arme du Citoyen en est directement la cause ( comme vous pouvez le remarquer je parle d'amputation et non pas de castration. c'est un droit dévolu aux Femmes comme aux Hommes ).

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 15 août 2005 à 16:03

Si ce programme d'armement subit les mêmes blocages que celui de 2004, je me demande sérieusement si l'on ne risque pas de démotiver encore plus les soldats qui accomplissent régulièrement leurs devoirs.
En effet, si le politique ne prend plus ses responsabilités en ce qui concerne l'acquisition d'équipements basiques dont a besoin une armée, il est d'autant plus difficile d'admettre que ces mêmes institutions politiques exigent de nous l'obligation d'accomplir des jours de service pour le pays.
En d'autres termes, il faut que chacun prenne ses responsabilités.

Il est donc encore une fois question de crédibilité. Si à l'avenir, on refuse même d'équiper l'armée de cuisines mobiles, je ne vois vraiment plus comment continuer à faire comme si de rien n'était. C'est pourtant ce que semble adopter Samuel Schmid alors, qu'à mon avis, le signal d'alarme devra bientôt se faire clairement entendre.

Publié par crys le 15 août 2005 à 16:34

Dans toutes les démocraties les Citoyens " soldats " et les Militaires, pour gagner leurs libertés, doivent apprendre à se mouiller et se battre. La loyauté en démocratie ne rime pas avec soumission.

http://www.quebecoislibre.org/05/050715-9.htm

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 15 août 2005 à 16:48

Voilà qui est joliment dit!

Publié par Ruben le 15 août 2005 à 16:53

Je souhaiterais d'abord apporter un complément technique sur l'article du Temps consacré aux EC 135/635.
Faisant partie d'une délégation de militaires français lors du dernier salon du Bourget, j'ai pu avoir quelques éléments sur ce contrat. Il faut d'abord savoir que l'EC 135/635 et l'Agusta A 109 LUH sont des appareils tès proches sur le plan des performances. Et qu'Agusta fait actuellement une concurrence féroce à Eurocopter en cassant les prix. Par contre, les chiffres avancés par le Temps semblent farfelus: un appareil neuf à moitié prix de la concurrence est peu crédible.
Le choix d'un aéronef ne se fonde pas uniquement sur son prix d'acquisition. Il y a d'autres critères tout aussi importants comme son coût d'utilisation et la cohérence de sa mise en ligne auprès d'autres types d'appareils.Le fait que les pilotes suisses soient actuellement formés en Allemagne sur EC 135 et qu'il y ait d'autres appareils Eurocopter (Super Puma) dans l'armée a favorisé le choix de l'EC 135/635. C'est en tous cas ce que nous ont dit les représentants d'Eurocopter.

En ce qui concerne la communication au sein de l'armée suisse, je ne connais que peu de choses. Néanmoins, il est clair que la Suisse a encore un dispositif militaire de type "guerre froide" qu'il lui faudra adapter progressivement. Sa communication doit aussi subir cette transformation.
En France, lors de la conscription, la communication était peu développée car l'ennemi était évident ("les rouges")et la ressource humaine était toujours disponible. Aujourd'hui, les armées françaises sont entièrement professionalisées et déployées sur de multiples théâtres d'opérations.
Il faut désormais justifier tous ces engagements financiers et humains auprès du public. Cela passe par une approche réeelement marketing, pour recruter ou expliquer les choix d'équipements. C'est un combat quotidien où rien n'est jamais acquis.
Je ne doute pas que mes camarades suisses sauront sereinement relever ce type de défi difficile.

Sinon, bravo à Ludovic Monnerat pour ce site très intéressant. Outre les contributions de l'auteur et les posts, les liens sont très bien choisis. Je recommande le blog de Michael Yon, journaliste écrivain inséré dans un bataillon d'infanterie américain près de Mossul. C'est une autre vision des combats en Irak, loin de la "soupe" que l'on nous sert quotidiennment dans nos médias.

Publié par JLV le 15 août 2005 à 22:43

Merci à JLV pour ses compliments et surtout pour son commentaire éclairant au sujet des hélicoptères que l'armée suisse entend acheter! Ou comment illustrer la force des weblogs par le partage libre du savoir...

Publié par Ludovic Monnerat le 15 août 2005 à 23:48

Le prix ne doit jouer aucun rôle dans l'argumentation.

L'armement doit répondre à des besoins vitaux (la défense du peuple, du territoire). Ce qui est vital n'a pas de prix. Ce qui n'est pas vital ne semble pas justifier des efforts militaires, peu importe le prix.

Si l'armée argumente avec des chiffres, avec des arguments de marketing, elle n'obtiendra pas ce dont elle a, ou croit avoir besoin.

L'effort d'information doit consister à désigner l'ennemi et à montrer de quelle manière l'armée peut le combattre. Concrètement. C'est-à -dire pas uniquement avec des troupes en tenue d'assaut. Une fois cette base posée et sa nécessité reconnue, personne ne pourra contester des investissements qui s'alignent sur ces nécessités vitales.

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/terrorisme/dossier.asp?ida=434298

Publié par ajm le 16 août 2005 à 6:31

Pour ajm.

Je me suis peut-être fait mal comprendre en parlant d'approche marketing et je m'en excuse. Il ne s'agit pas pour l'armée de parler uniquement chiffres. Le choix du volume et les modalités d'emploi d'une armée relèvent d'une décision de l'autorité politique et d'elle seule (c'est en tout cas le cas en France). Il appartient aux militaires, à leur niveau de responsabilité, de savoir montrer au citoyen que les deniers de l'Etat sont effectivement bien employés.
Lorsque je parle d'approche marketing, je veux simplement dire qu'aujourd'hui, on ne peut pas se contenter d'une attitude passive, fermée. Il s'agit d'avoir un discours en phase avec son temps, et d'aller à la rencontre du citoyen. Sur le plan de la communication, une armée professionnelle est comme une entreprise: elle doit savoir se vendre au sens figuré du terme à la fois pour recruter (il y a un turn-over important dans ce type d'armée) mais aussi pour expliquer ses missions à la société civile.
Mais l'approche suisse est peut-être différente car votre système de défense reste fondé sur le principe du "citoyen-soldat", ce qui n'est pas le cas en France.

Publié par JLV le 16 août 2005 à 10:59

Tout en remerciant JLV pour sa participation à ce débat, je me permets d'ajouter un petit complément.

La description de la situation française est intéressante pour la culture générale, mais elle concerne à peu près autant la Suisse que l'agriculture de la planète Krypton.
En effet, l'armée suisse n'a pas la vocation de servir de projection stratégique, et la confédération, de par sa neutralité, n'a jamais souhaité jouer ce rôle. Il est vrai que l'on voit de plus en plus de militaires suisses impliqués dans des opérations de relations publiques, comme en témoigne l'engagement à Sumatra du webmestre, mais cela ne doit pas occulter le fait que, pour beaucoup -dont moi- l'armée doit servir avant tout à défendre l'intégrité territoriale et à garantir la liberté de manoeuvre de l'échelon politique; et à rien d'autre.

LLV relève d'ailleurs cette particularité avec justesse en parlant de nos citoyens soldats à la fin de son commentaire.

L'histoire militaire moderne (guere des 6 jours, guerre du Yom Kippour) montre bien qu'une armée de milice motivée peut défaire des adversaires mieux équipés et plus nombreux, pourvu que la volonté populaire aille dans ce sens.
Nos militaires ont un immense problème d'identité (pensez à la fuite en avant vers l'internationalisation et la profesionalisation que l'on observe dans leurs rangs en ce moment) et je pense pour ma part que l'aliénation récente de ses soutiens parlementaires traditionnels y trouve une partie de son explication.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 11:46

Précisément, Ruben. La guerre est affaire de motivation. Quelle est celle de l'ennemi? Quelle est la nôtre? De quel type de guerre s'agit-il? De quelle armée, de quelle structure militaire, de quelle collaboration entre le peuple entre l'armée, plutôt, avons-nous besoin pour optimiser, ou au moins utiliser valablement, l'impact de notre motivation?

Si l'armée répond clairement, et sincèrement, à ces questions, face au peuple, elle n'aura plus à se soucier de se vendre. Elle sera adoptée. Sinon, elle devra se faire l'instrument d'une clique politique pour subsister.

Publié par ajm le 16 août 2005 à 12:34

Complètement d'accord avec vous.

L'armée tend justement à devenir "l'instrument d'une clique politique", pour son plus grand malheur.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 12:43

" Très loin de la réalité de cette époque, c'est un mythe largement entretenu par les W. spaghettis ». Yves-Marie SENAMAUD

Et quelle serait la réalité de cette époque ? Désolé de vous contredire, mais je ne me base pas sur la filmographie hollywoodienne (ou autre) pour étayer mes discours. Cette information est notamment développée dans un ouvrage (fort intéressant) intitulé : La civilisation américaine.

Publié par Alex le 16 août 2005 à 13:08

"La réalité de cette" époque rendait-elle les gens invulnérables aux armes à feux? Cette réalité corespondait-elle à un monde meilleur sans violence privée, sans tyrannies ni états despotiques?

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 13:17

« Il est vrai que l'on voit de plus en plus de militaires suisses impliqués dans des opérations de relations publiques, comme en témoigne l'engagement à Sumatra du webmestre, mais cela ne doit pas occulter le fait que, pour beaucoup -dont moi- l'armée doit servir avant tout à défendre l'intégrité territoriale et à garantir la liberté de manoeuvre de l'échelon politique; et à rien d'autre ».


Le principal concerné appréciera. Reléguer l'engagement de Sumatra en tant que simple opération de relations publiques, voilà qui est assez réducteur. Quant à la fonction de l'armée, votre commentaire est déjà dépassé par les faits. Les missions de l'armée sont « heureusement » plus diverses que ce que vous semblez souhaiter (le peuple est d'ailleurs d'accord avec ce principe, d'où l'importance relative du « Beaucoup » indiqué ci-dessus).
D'autre part, la « survie » de l'armée passe également par sa faculté d'être en phase avec son temps ainsi, qu'avec les problèmes qui lui sont liés. Vos différents commentaires laisse penser que Blocher fait partie des personnes qui vous sont chères.

Alex

Publié par Alex le 16 août 2005 à 13:21

Je ne vois pas très bien ce que Blocher (l'un de nos 7 conseillers fédéraux, membre de l'UDC, parti de droite très conservateur et plus ou moins libéral économiquement) vient faire là -dedans, mais si ça peux vous rassurer, j'ai plutôt tendance à voter radical ou libéral (quand il y en a!).
Je ne pense pas que le peuple ait voté pour transformer l'armée en ONG d'état. Cela ne remet nullement en cause l'excellent travail de nos militaires à l'étranger, mais il me semblerait opportun de rappeler à quelques-uns qu'un fusil sert à tirer, et qu'un soldat sert à porter un fusil.
Si l'armée en tant qu'outil de défense nationale (ce qui n'exclut pas de s'adapter à l'évolution de la menace) est une institution démodée (ce qui loin d'être mon avis!), il faut avoir le courage de la supprimer.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 13:39

Je ne pense pas que le peuple ait voté pour transformer l'armée en ONG d'état. Cela ne remet nullement en cause l'excellent travail de nos militaires à l'étranger, mais il me semblerait opportun de rappeler à quelques-uns qu'un fusil sert à tirer, et qu'un soldat sert à porter un fusil.
Si l'armée en tant qu'outil de défense nationale (ce qui n'exclut pas de s'adapter à l'évolution de la menace) est une institution démodée (ce qui loin d'être mon avis!), il faut avoir le courage de la supprimer.

Votre énoncé reste suffisamment vague pour que l'on ne puisse pas vraiment connaître votre avis sur le sujet (notamment quand vous faites référence à « l'instrument d'une clique politique » . Cependant, encore une fois, certains éléments me laissent penser que votre approche est assez réductrice. L'armée n'est plus uniquement un outil pour défendre le territoire national, mais un élément produisant de la sécurité. Cette notion est d'ailleurs plus complexe que la première (au niveau des tâches et des théâtres sur lesquels l'armée est censée œuvrer).
Si j'ai fait référence à Blocher, c'est en raison de certains de vos développements qui pouvaient laisser entendre que la vision de l'UDC semblait vous convenir.
Quant à vos préférences politiques : tant mieux (jugement purement subjectif).

Publié par alex le 16 août 2005 à 13:51

Je vais tenter d'énoncer mon opinion de manière moins vague.

1. J'aspire à vivre en paix, tranquillement, et surtout librement.
2. Mon pays m'offre bien d'avantage de liberté que ne peuvent en rêver de nombreuses populations, y compris de populations voisines.
3. Depuis que je suis petit, on m'a dit que rien n'est éternel et que tout se mérite. Par conséquent, je pense que l'armée est nécessaire à la préservation de cette liberté que continue à m'offrir l'état.

Pour moi, chaque centime de mes impôts dépensé à travers l'armée dans un autre but est une imposture.

Pour en finir avec la politique, je pense que si nous avions l'occasion d'en discuter ailleurs (sans troller ce sujet) vous seriez "déçu en bien" sur bien des points.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 14:05

Merci pour la précision. Pour ma part, j'étais plutôt intéressé de connaître votre avis par rapport aux missions confiées à l'armée, de même que concernant un sujet sous-jacent : la neutralité suisse. Dans le contexte actuel, je suis d'avis que ces deux sujets acquièrent une importance toujours plus grande.

Alex

Publié par Alex le 16 août 2005 à 15:07

Pour revenir à « X » je dirais même Begert appartenant au feu Bat Pi fort 33.


Alex

Publié par Alex le 16 août 2005 à 16:09

Sur la neutralité, je suis effet proche des idées de l'UDC, je vous l'accorde (d'où votre confusion). En fait, je suis pour une politique étrangère qui nous mette à l'abris de la gloire autant que de la honte. Je n'aspire à dominer personne, et je ne veux être le valet de personne non-plus; c'est également ainsi que je souhaiterais voir mener les affaires étrangères de mon pays.

Disons pour simplifier que je suis une sorte de libertarien ayant assez de sens de la collectivité pour être prêt à défendre la liberté et la propriété de la communanté à laquelle il appartient.

Je me décris aussi volontiers comme un paranoïaque n'aimant aucune intrusion et plaçant l'état au même niveau qu'un bandit de grand chemin à partir du moment où il s'agit de sa vie ou de sa propriété privée.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 16:17

"""
Pour revenir à « X » je dirais même Begert appartenant au feu Bat Pi fort 33.
"""
(Alex)

Vous croyez sincèrement que ça va calmer ma paranoïa?

Je cours me réfugiez derrière mon chalet et mes sacs de sable!

;-)

???!!???

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 16:47

Tout cela me semble très confus et pas très cohérent.

En résumé, sur certains aspects vous êtes plus proche de la pensée de l'UDC que de celle des Libéraux, malgré que vous indiquez préférer ces derniers. En plus vous écrivez ceci : « Je suis une sorte de libertarien ayant assez de sens de la collectivité pour être prêt à défendre la liberté et la propriété de la communanté à laquelle il appartient. »
Dans ce dernier cas, vous utilisez des concepts pour les façonner à votre convenance ; autrement dit vous ne respectez pas le sens donné par les fondateurs du mouvement concerné.


Ceux qui se définissent en tant que libertarien sont contre l'Etat ou en tout cas pour un Etat dépouillé au strict nécessaire. Enfin, les libertarien sont contre le service militaire, perçu comme une institution servile (voir notamment http://www.prolibertate.org/).

PS : concernant votre identité, vous pouvez vous rassurer. L'Etat n'y est pour rien. C'est plutôt Internet qui en est responsable (jolie ironie, non ?).

Publié par Alex le 16 août 2005 à 16:54

Alex,
Mon adresse e-mail est disponible, mais je n'ai pas trouvé la vôtre. C'est avec plaisir que je discuterais plus avant avec vous si vous prenez la peine de m'envoyer un mot.

Concernant le libertarianisme, je vous ai déjà dit que je n'en étais pas un (en désespoir de cause, j'ai employé l'expression "sorte de liberterien").
Ma pensée politique pourrait difficilement être plus cohérente, au contraire. Comme j'y ai déjà souvent fait référence, il suffit de lire Franklin ou Jefferson pour comprendre ce que je pense.

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 17:01

« Sur la neutralité, je suis effet proche des idées de l'UDC, je vous l'accorde (d'où votre confusion). En fait, je suis pour une politique étrangère qui nous mette à l'abris de la gloire autant que de la honte ».

Pensez vous véritablement que cette neutralité est encore praticable, dans le contexte actuel ? D'ailleurs depuis longtemps la Suisse a adopté une neutralité de façade (durant la Seconde Guerre mondiale Guisan avait noué des contacts avec ses collègues français, au cas où les Allemands attaqueraient la Suisse - à l'époque de la Guerre froide, il était facile de savoir quel côté penchait le cœur des Suisses, sans parler de certains liens avec les Britanniques, etc.). Actuellement, la globalisation de la terreur rend la notion de neutralité illusoire. En raison de notre système politique et économique, nous faisons de fait partie du camp conspué par les terroristes islamistes ; même si ces derniers ont moins de raison de s'attaquer à la Suisse qu'à la GB! Actuellement, n'avons-nous pas tendance à mélanger égoïsme et neutralité ??

Alex

Publié par Alex le 16 août 2005 à 17:21

" Alex "... Cette information est notamment développée dans un ouvrage (fort intéressant) intitulé : La civilisation américaine..."

Comme je ne pense pas que l'on parle de civilisation amérindienne uniquement il aurait été plus juste de parler de civilisation européenne en Amérique du nord. Pour en revenir au port d'arme je maintiens que cette habitude chez les État Uniens est directement lié au concept de liberté démocratique. Ce port d'arme était réservé dans toutes les monarchies absolues sauf erreur à la seule noblesse. Je ne parle pas des militaires et des milices qui sont des gens d'armes, je ne parle que des petits pistolets dont le rôle égalitaire dans l'auto défense n'est plus à démontrer ( les armes blanches demandant une certaine force et ne pouvant jouer ce rôle ). Vos arguments sans être faux, ne peuvent faire la démonstration du port d'arme comme découlant d'une grande insécurité mais bien plutôt du droit inaliénable du Citoyen démocrate. Si l'Est de l'Amérique n'était qu'un héritage civilisé par la présence Française, l'Ouest américain n'était pas différent car déjà policé depuis 200 ans par les Espagnoles avec des villes organisées, des missions très prospères, une présence chinoise non négligeable et une " chevalerie " civile les Buckeroos ( vaqueros http://www.elvaquero.com/ ) population " Ispano-Mauresque " montant à la Jineta et utilisant la selle " arabe " très légèrement modifié et le harnachement de même origine ( la hakma, jaquima ou hackamore ). C'est cette Californie civilisée que l'armée américaine cueillit comme un fruit mur sans un coup de feu après avoir négocié sur leur route un territoire contrôlé par les Mormons et leurs alliés indiens (http://www.cosmovisions.com/$Mormons.htm ). L'Ouest américain n'était pas plus dangereux à l'époque que le Maroc de 1930. Les État Uniens ont américanisé la culture espagnole en inventant le mythe du Cow boy en place du Buckeroo ( les cow boys n'étaient à l'origine que des convoyeurs de bestiaux sous les ordres d'anciens officiers de cavalerie travaillant pour l'industrie du bétail des Barons du bœuf ). Pour conclure je dirais que les Américains sont conscients quand ils portent leur armes de poing qu'ils sont des Hommes libres, cette liberté qui faisait si peur à nos monarques et qui s'érode dans nos démocratie déliquescentes.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 16 août 2005 à 18:11

Vous m'arrachez une fois de plus les mots de la bouche. ;o)

Publié par Ruben le 16 août 2005 à 18:43