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26 juin 2005

Les reporters en chambre (2)

Un autre cas comparable à celui d'Anne-Sophie Le Mauff, cette journaliste française qui avouait sans sourciller faire "son boulot" à Bagdad en restant dans son hôtel, a été soulevé par les lecteurs du quotidien canadien Globe and Mail. Une journaliste canadienne en Israël a en effet décrit des choses totalement imaginaires sur la rencontre entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas, allant jusqu'à décrire des aspects polémiques sur le lieu du sommet en se trompant d'emplacement. La cause de ces erreurs a été rapidement dévoilée par le journal :

After outraged readers pointed out the error, the Globe and Mail issued a correction.
"Obviously, it's a very embarrassing error," said Guy Nicholson, the newspaper's interim foreign editor. "We asked her for some background about where the story location was. Unfortunately, she was not actually at the scene of it. She wrote it off of television and wires."
Dov Smith, executive director of HonestReporting Canada, which tracks Canadian media for anti-Israel bias, questioned how the reporter was able to describe participants in the meeting as "grim-faced" - a phrase that appeared in the article - if she wasn't actually there.

Rien ne permet de conclure à autre chose qu'un cas isolé et non représentatif. Le fait que les éléments ajoutés par la journaliste aient un caractère pro-palestinien peut également être dû au hasard. Malgré cela, ce type d'incident et sa révélation uniquement suite à des erreurs grossières laissent planer une suspicion malencontreuse sur le travail des reporters. Quand les rédactions vont-elles donc adopter des règles élémentaires de transparence et indiquer à leurs lecteurs dans quelles conditions leurs produits médiatiques ont-ils été réalisés? Il est probable que la diminution des ventes et des audiences devienne la principale incitation pour cette amélioration à la fois qualitative et morale.

Publié par Ludovic Monnerat le 26 juin 2005 à 12:01

Commentaires

Moi je note surtout que les impostures découvertes et révélées par la presse sont surtout du côté! anglo-saxon !

Alors que des Rather ou Easton se voient assez vite remerciés pour leurs erreurs, un faussaire comme Charles Enderlin peut, près de cinq ans après et corporatisme de ses patrons et confrères aidant, continuer à sévir sur la première chaine de télévision publique française (France 2) pour le faux scoop du petit Mohammed prétendument tombé, dès le début de la deuxième insurrection palestinienne de l'automne 2000, sous les balles de l'Armée israélienne.

On se souvient que, bien qu'il reconnaisse lui-même ne pas avoir été sur place et avoir reçu les images de son preneurs d'images palestinien, il s'était permis, le soir, sur l'antenne de France 2, de les commenter ainsi :

«Ici Djamal et son père. Ils sont la cible des tirs venus de la position israélienne. L'enfant fait des signes mais... une nouvelle rafale... l'enfant est mort et son père est blessé.»

Et même quatre ans après, devant les critiques pointant que les balles n'étaient très probablement pas israéliennes et que l'épisode semblait même faire partie d'un ensemble de "scènes ou saynettes jouées" ( qui d'après nombre journalistes sont monnaie courante dans les territoires palestiniens, au point d'avoir reçu le surnom de "Pollywood" !), il se payait le luxe de "théoriser" son faux en prétendant que de toutes façons, "l'image correspondait à la réalité de la situation", revendiquant le droit à l'irresponsabilité (l'impunité ?) totale du journaliste :

"lors de la réalisation de son reportage, un journaliste doit-il tenir compte de l'usage malhonnête qui pourrait en être fait ultérieurement par des groupes extrémistes ? Une telle exigence signifierait une inacceptable censure à la source."

MÉDIAS Qui a tué le jeune Palestinien de Netzarin, le 30 septembre 2000 ?
Non à la censure à la source
Charles Enderlin,
Le Figaro, 27/1/05
http://www.lefigaro.fr/debats/20050127.FIG0219.html

Publié par jc durbant le 26 juin 2005 à 15:29

"l'image correspondait à la réalité de la situation"

Il a réellement affirmé ça? ça semble assez incroyable...

Ce monsieur a détruit le sens et la finalité de sa profession en une seule petite phrase. Chapeau.

Publié par fingers le 26 juin 2005 à 15:46

Pour JC Durbant:

Concernant ce montage du 30 septembre 2000 une enquête a été publiée:

HUBERT Gérard, Contre-expertise d'une mise en scène, 2003, Edition Raphaël, 243 p. Isbn: 2-87781-066-6

Malheureusement le mal est fait et rectifier l'information est mission impossible aujourd'hui.

B.

Publié par B. le 26 juin 2005 à 16:12

Pour JC Durbant:

Je n'arrive pas à trouver l'article que vous citez. Pourriez-vous me l'envoyer à mon adresse? Merci d'avance pour votre aide.

B.

Publié par B. le 26 juin 2005 à 16:15

Le mal de " l'imposture " est largement ancré chez les journalistes, c'est presque assuré lors d'une entrevue même modeste, d'être mal cité, hors contexte etc. Alors au niveau international c'est du délire... payant.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 26 juin 2005 à 17:24

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 26 juin 2005 à 17:42

Merci pour la référence du bouquin d'Huber, dont j'avais entendu parler mais que je n'ai pas encore lu (Ludovic avait fait aussi deux billets dessus dont je m'étonne qu'on reparle pas ?).

Voici la tribune de Jeambar et Leconte (qui même si, corporatisme oblige, bottent en touche à la fin et chargent les blogueurs qui ont au moins le mérite d'avoir déterré l'affaire, n'en établissent pas moins un certain nombre de faits tout à fait accablants pour Enderlin), suivie de la réponse de celui-ci :


MÉDIAS Qui a tué le jeune Palestinien de Netzarim, le 30 septembre 2000 ?
Guet-apens dans la guerre des images

Par Denis JEAMBAR *et Daniel LECONTE **
[Le Figaro, 25 janvier 2005]

Partis pour faire notre travail journalistique de façon honnête, nous voilà aujourd'hui accusés d'être les complices d'une manoeuvre malhonnête, voire conspirationniste, un comble. C'est dire l'état d'une certaine presse en France.

Résumons. Depuis plusieurs années, la Mena, une agence francophone de presse israélienne, et la rédaction de France 2 s'affrontent. A l'origine de cette bataille médiatique, la fusillade du carrefour de Netzarim, dans les Territoires, le 30 septembre 2000. Elle oppose des soldats israéliens à des soldats palestiniens. Entre les deux, des lanceurs de pierres. Et parmi eux, un enfant et son père, pris dans la fusillade. Charles Enderlin, le correspondant de France 2 en Israël, n'est pas sur place. Il récupère les images tournées par son cameraman palestinien, Talal Abou Rama. Il les monte. Et le soir, sur l'antenne de France 2, il les commente de la façon suivante : «Ici Djamal et son père. Ils sont la cible des tirs venus de la position israélienne. L'enfant fait des signes mais... une nouvelle rafale... l'enfant est mort et son père est
blessé.»

Faux, rien ne permet de dire que l'enfant a été tué par des soldats israéliens, affirme très vite la Mena. Et pendant trois ans, l'agence de presse accumule des indices troublants qui mettent en cause la version donnée par Charles Enderlin. Plutôt que les tirs israéliens, elle évoque des tirs palestiniens et demande des explications. En guise de réponse, France 2 se retranche derrière
des arguments juridiques et décide de ne plus bouger.

C'est dans ce contexte que nous sommes approchés, il y a six mois environ, par Luc Rozensweig, ancien du journal Le Monde. Nous savons les ravages causés par cette image, la haine qu'elle a entretenue et développée sur place, chez nous, dans les banlieues dites sensibles, et partout ailleurs dans le monde, où elle a été présentée sur la base du commentaire fourni par Charles Enderlin comme un exemple de la barbarie israélienne.

Après discussions, nous acceptons donc d'accompagner Luc Rozensweig dans son enquête pour tenter de savoir ce qui s'est vraiment passé ce jour-là au carrefour de Netzarim. Mais pour empêcher les manoeuvres médiatiques habituelles, nous demanderons à Luc Rozensweig de garder le secret jusqu'au bout. Nous entendons même nous réserver la possibilité de ne rien dire s'il n'y a rien à dire de plus que ce qu'on connaît déjà .

C'est ce que nous faisons. Luc Rozensweig enquête et nous présente des faits totalement contradictoires avec la version officielle donnée par Charles Enderlin et Talal Abou Rama. Rozensweig va même plus loin. Il reprend les thèses de la Mena et suggère que les images de l'enfant et de son père sous le feu des balles pourraient être le résultat d'une mise en scène organisée par les Palestiniens.

A ce stade de l'enquête, Arlette Chabot, directrice del'information de France 2, accepte de nous rencontrer. Et de collaborer sincèrement et courageusement à la recherche de la vérité. Nous lui présentons les éléments en notre possession. Nous lui confions nos doutes sérieux sur la version fournie par Enderlin et Talal Abou Rama. Mais dans le même temps, nous ajoutons que nous sommes prêts à écarter les accusations de Rozensweig sur la mise en scène de la mort de l'enfant si le visionnage de l'ensemble des rushes tournés par Talal Abou Rama confirme ce que Charles Enderlin a déclaré à deux reprises au moins, dont à Télérama : «J'ai coupé l'agonie de l'enfant. C'était insupportable... Cela n'aurait rien apporté de plus.»

Arlette Chabot accepte sans réticence. Sauf que le visionnage des rushes ne nous apprend rien de plus sur «l'agonie de l'enfant». Ou plutôt, si ! Cette fameuse «agonie», qu'Enderlin affirme avoir coupée au montage, n'existe pas.

En revanche, le visionnage permet de relever, avec l'approbation de nos confrères de France 2 présents autour de la table que, dans les minutes qui précèdent la fusillade, les Palestiniens semblent avoir organisé une mise en scène. Ils «jouent» à la guerre avec les Israéliens et simulent, dans la plupart des cas, des blessures imaginaires. Le visionnage intégral des rushes démontre aussi qu'au moment où Charles Enderlin donne le gamin pour mort, tué par les Israéliens, c'est-à -dire le soir même sur le journal de France 2, rien ne lui permet d'affirmer qu'il est vraiment mort et encore moins qu'il a été tué par des soldats israéliens. Tout, bien au contraire, à commencer par l'emplacement des uns et des autres sur le terrain, incriminerait plutôt une ou des balles palestiniennes.

Face à cette dernière remarque, nos confrères de France 2 reconnaissent que rien effectivement ne permet de dire que l'enfant a été touché par des tirs israéliens. Leurs experts ont même démontré, nous assurent-ils, que l'enfant a été touché par des éclats ( ?) ou par des balles qui auraient ricoché sur la chaussée, des balles qui en tout état de cause ne visaient ni l'enfant ni son père. «De toute façon, conclut l'un d'entre eux, on ne pourra jamais savoir d'où venaient les tirs.»

Autrement dit, en attribuant la mort de l'enfant à des tirs israéliens le soir même sur France 2, Charles Enderlin a extrapolé à partir des rushes et de la version des événements fournie par son cameraman. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il privilégié cette interprétation ? Dans quel but ? Peu importe, le fait est là et suffit en soi à revisiter toute cette affaire de fond en comble pour trier le vrai du faux.

Alors que, de part et d'autre, nous nous sommes engagés dans ce travail, la Mena, informée sans que nous le sachions par Luc Rozensweig, rend public le lendemain, dans une longue dépêche, les détails de la rencontre entre France 2 et nous. Elle profite même des premières conclusions auxquelles nous sommes arrivés la veille avec France 2 pour pousser l'avantage et exposer la thèse de
la mise en scène de la mort de l'enfant, thèse que, pour notre part, nous n'avons, faute de preuves sérieuses, jamais reprise à notre compte.

Sollicités par la presse, nous choisissons de nous taire. Nous savons en effet que dans le tintamarre orchestré par la Mena, nous ne pouvons plus être entendus. France 2, entre-temps, d'ailleurs, nous a présenté des éléments sérieux qui réfutent la thèse de la mise en scène de la mort de l'enfant. Nous décidons alors d'interrompre notre enquête comme le fait la presse sur bien des sujets tous les jours.

Aujourd'hui que le tintamarre est un peu retombé, il redevient possible de dire les choses et qui sait, peut-être, d'être enfin entendus. A ceux qui, comme la Mena, ont voulu nous instrumentaliser pour étayer la thèse de la mise en scène de la mort de l'enfant par des Palestiniens, nous disons qu'ils nous trompent et qu'ils trompent leurs lecteurs. Non seulement nous ne partageons pas ce point de vue, mais nous affirmons qu'en l'état actuel de notre connaissance du dossier, rien ne permet de l'affirmer, bien au contraire.

A certains journalistes «médias» qui ont tenté d'amalgamer notre point de vue à celui de la Mena pour mieux le discréditer, nous voulons dire qu'ils participent une fois de plus à rendre ce dossier opaque. Il n'en avait pas besoin. En tout cas, compte tenu de la valeur symbolique de ces images et de leurs effets ravageurs, c'est un devoir professionnel pour tous, nous semble-t-il, d'éviterles approximations et de dire exactement ce que l'on sait. Ni plus ni moins.

* journaliste (LE POINT);** journaliste, producteur et réalisateur (ARTE).

Si vous n'avez pas pu écouter l'interview de Denis Jeambar et Daniel Leconte sur RCJ,
>
>alors cliquez sur ce lien:
>http://www.radiorcj.info/ftp/fichiers/jenbar_leconte1fev.asx


MÉDIAS Qui a tué le jeune Palestinien de Netzarin, le 30 septembre 2000 ?
Non à la censure à la source

http://www.lefigaro.fr/debats/20050127.FIG0219.html

PAR CHARLES ENDERLIN *
[27 janvier 2005]

Je dois remercier Denis Jeambar et Daniel Leconte pour leur tribune publiée par Le Figaro (1). Evoquant la mort à Gaza du petit Mohammed al-Dura le 30 septembre 2000 et filmée par Talal Abou Rahmeh de France 2, ils admettent qu'il ne s'agit pas d'une mise en scène. Le directeur de L'Express et mon excellent confrère, journaliste de télévision, considèrent que la Metula News Agency (NDLR : citée sous l'abréviation «Mena» dans leur article) a voulu les «instrumentaliser». Ouf !

Pour en arriver là , il aura fallu que France 2 retourne dans le camp de réfugiés al-Boureij à Gaza chez le père, Jamal al-Dura, pour lui demander de montrer ses cicatrices devant la caméra. Il a répété sur la tombe de son fils qu'il était prêt à témoigner.

Les lecteurs du Figaro doivent savoir que cette «Agency» et d'autres sites Web mènent, depuis quatre ans, une campagne diffamatoire affirmant que toute cette histoire n'est que du cinéma tourné par les génies de la propagande palestinienne. Certains allant même jusqu'à affirmer que l'enfant serait encore vivant ! Bizarre ? Oui, mais cela a eu pour résultat que ma famille et moi-même avons reçu des menaces considérées comme sérieuses par la police israélienne.

Nous avons été obligés de prendre des mesures de sécurité avant de changer de domicile. Plusieurs plaintes en diffamation ont été déposées. En France, un individu qui m'a menacé de mort a été condamné et jugé.

Mais revenons à l'article de Denis Jeambar et Daniel Leconte. Ils posent la question suivante : pourquoi Enderlin a-t-il dit dans son reportage que les balles venaient de la position israélienne ? Voici les réponses :

D'abord, parce que, au moment de la diffusion, le correspondant de France 2 à Gaza, Talal, qui a filmé la scène, indiquait que tel était le cas. Là , je dois répéter que, journaliste reporteur d'images, Talal travaille en toute confiance pour notre chaîne depuis 1988. Dans les jours suivants, d'autres témoignages - de journalistes et de certaines sources - sont venus me confirmer les faits. Il en était de même pour les réactions des chefs de l'armée qui allaient dans le même sens tout en rejetant sur les Palestiniens la responsabilité des affrontements et, plus tard, en lançant un débat sur l'origine des tirs. Toutes choses dont j'ai rendu compte dans les journaux de France 2.

Mais, à aucun moment, l'armée ne nous a écrit pour nous proposer de collaborer à une enquête en bonne et due forme. Proposition que nous avons malgré tout faite par écrit auprès du porte-parole de Tsahal sans jamais recevoir de réponse. Sans cela, pour les uns et les autres, le débat ne sera jamais clos.

Ensuite, parce que, pour moi, l'image correspondait à la réalité de la situation non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. L'armée israélienne ripostait au soulèvement palestinien par l'utilisation massive de tirs à balles réelles. D'ailleurs, Ben Kaspit du quotidien israélien Maariv révélera un secret militaire deux années plus tard : durant le premier mois de l'Intifada, Tsahal avait tiré un million de cartouches de calibre divers, 700 000 en Cisjordanie et 300 000 à Gaza (2). Des enfants palestiniens se sont retrouvés en première ligne. Du 29 septembre à la fin octobre 2000, 118 Palestiniens sont morts, parmi eux 33 avaient moins de 18 ans. Onze Israéliens ont été tués, tous adultes (3). Les envoyés spéciaux sur place et les reportages filmés sur le terrain peuvent le confirmer.

Dans ce contexte, Denis Jeambar et Daniel Leconte évoquent l'utilisation qui a été faite de l'image de la mort de l'enfant et posent ainsi un problème fondamental : lors de la réalisation de son reportage, un journaliste doit-il tenir compte de l'usage malhonnête qui pourrait en être fait ultérieurement par des groupes extrémistes ? Une telle exigence signifierait une inacceptable censure à la source.

Quant aux éléments de mon reportage qu'ils relèvent par ailleurs, je suis à leur disposition pour leur fournir toutes les explications nécessaires.

* Journaliste à Jérusalem. (1) Le Figaro du 25 janvier 2005. (2) Maariv, 6 septembre 2002. Ben Kaspit cite le général Amos Malka, chef des renseignements militaires. (3) Chiffres du Btselem, l'organisation israélienne des droits de l'homme (http ://www.btselem. org/English/Statistics/index.asp).

Publié par jc durbant le 26 juin 2005 à 22:00

Extrait du dernier billet de Ludovic sur l'Affaire Enderlin:

COMPLEMENT I : Il vaut la peine de lire la réponse de Charles Enderlin publiée aujourd'hui 27 dans Le Figaro. En effet, il reconnaît n'avoir eu aucune autre preuve que le témoignage de son caméraman palestinien pour avoir affirmé le jour même que Mohammed Al-Dura a été tué par des balles israéliennes, et il utilise des témoignages a posteriori et des arguments chiffrés biaisés (comme si toutes les balles tirées par les Israéliens visaient des manifestants, voire des enfants...) pour tenter de justifier une déclaration injustifiable. Un texte également instructif pour prendre conscience les pressions dont Charles Enderlin a été l'objet, y compris des menaces de mort.

http://tinyurl.com/7q4lq

Publié par jc durbant le 27 juin 2005 à 10:21

EGYPTE - 25 juin 2005 - PANAPRESS

La polémique fait rage dans les mosquées égyptiennes depuis que l'Institut des études islamiques d'Al-Azhar a autorisé cette semaine la publication d'un livre attribué à l'arrière-grand-père du président américain George Bush.
Dans son ouvrage "La vie de Mohamed" qui date de 1830, le révérend protestant George Bush traite le prophète Mohamed d' "imposteur" et la religion musulmane d'"hérésie".

L'auteur compare les musulmans à des "criquets" et appelle les chrétiens à poursuivre la lutte contre l'islam.

Pour beaucoup d'Egyptiens, cet ouvrage explique "la haine" que le président Bush voue à l'islam et aux musulmans.

Selon la presse égyptienne, qui a largement commenté le livre, l'appartenance de Georges Bush à "une secte extrémiste protestante connue pour son engagement contre l'islam est à mettre dans la continuité d'une tradition familiale hostile au monde arabe et musulman".

http://www.lintelligent.com

***********************

une secte extrémiste protestante connue pour son engagement contre l'islam est à mettre dans la continuité d'une tradition familiale hostile au monde arabe et musulman.

ça ne va arranger les choses pour démocratiser le Moyen Orient.

Qui donc vas éditer ce livre ? Ce ne serait pas une provoc des oulémas justement, il n'y a plus de droits d'auteur pour un bouquin aussi vieux ?

Au fait, il ne reprend que les pontifs de l'époque.

A la fin du XVIIIe S, je rappelle que le parti philosophique des "lumiéres" critiqué les musulmans parse ce que "se sont des fanatiques, totalement impérméables à la raison et au progrés".

Et Catherine II de Russie ne se priver pas de prendre la défense systématique des grecs hortodoxes pour intervenir dans l'Empire Ottoman.

Publié par Frédéric le 27 juin 2005 à 18:37

"l'image correspondait à la réalité de la situation"

Il a réellement affirmé ça? ça semble assez incroyable...

En février dernier, sur un forum du Nouvel Obs, Enderlin persiste et signe:

> M. Enderlin: laissez de cote pour quelques instants (c'est difficile, mais possible!) tout ce qui a ete dit pendant les 4 ans depuis le jour ou vous avez envoye a France 2 votre histoire sur Netzarim. Ceci est necessaire pour que votre reponse ne s'adresse pas aux commentaires, mais aux faits-memes. Jouons a rebrousser chemin dans le temps. Pouvez-vous nous dire aujourd'hui strictement ce que vous croyez pouvoir dire qui est soutenu par les images que vous avez eu en votre possession a l'epoque?

>> Je pense que je dirai le même commentaire et que je ferai le même montage. Avec peut être une différence. Sachant combien on me le reproche aujourd'hui, je diffuserai les quelques secondes de l'agonie de l'enfant que j'avais coupé considérant à l'époque que celà rendait le sujet trop dur.

Forum du 10/02/2005 avec Charles Enderlin
(journaliste, correspondant de France-2 à Jérusalem)

http://www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_235.html

Publié par jc durbant le 27 juin 2005 à 22:33

Pour mémoire:

1) SCHNEIDERMANN (extraits) :

Charles Enderlin et le petit Mohammed : l'éternel retour de la polémique
Ou Du droit au silence comme mode de résistance
dimanche 13 mars 2005.

Daniel Schneidermann
Big bang Blog
http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=51&var_recherche=+enderlin

"On ne demande pas à une image d'information de « correspondre à la réalité d'une situation ». On lui demande de refléter le plus honnêtement possible la réalité particulière, ponctuelle, microscopique, qu'elle prétend montrer."

"Les rushes de Talal Abu Rameh, ces rushes dans lesquels éclaterait la malhonnêteté d'Enderlin, nous les détenons depuis le début, à Arrêt sur images. Charles Enderlin nous les a fait parvenir dès que nous les lui avons demandés. Nous les avons visionnés, et re-visionnés. En conscience, plusieurs générations successives d'enquêteurs et d'enquêtrices d'Arrêt sur images ont conclu...qu'on ne pouvait rien en conclure sur la mort de l'enfant. Tel combattant palestinien surjoue-t-il sa souffrance devant la caméra, comme cela s'est passé ailleurs (nous ne sommes pas des anges. Nous savons que l'image est une des armes les plus efficaces des Palestiniens. Nous avons plusieurs fois démonté ce système dans l'émission) ? Peut-être. Peut-être pas. "

"Sans doute la défense d'Enderlin face aux attaques est-elle maladroite. Sans doute, dans l'affolement du début de la controverse, n'aurait-il pas dû dire qu'il avait évité de montrer « l'agonie de l'enfant » (citation qu'on lui ressort aujourd'hui en boucle), puisqu'aucune image d'agonie proprement dite ne figure dans les rushes, Abu Rameh expliquant qu'il a dû s'arrêter de filmer dans les « moments creux » (horrible expression) de la longue fusillade, pour économiser la batterie de sa caméra."
"
Sans doute est-ce notamment un orgueil mal placé des journalistes d'avant la blogosphère, qui pousse Charles Enderlin à répéter (et encore récemment lors d'un forum de l'Obs en ligne ) qu'aujourd'hui encore, s'il devait re-rédiger son commentaire, il affirmerait encore que les tirs venaient de la position israélienne, contredisant ainsi les conclusions de la commission Samia, alors qu'il n'était pas lui-même sur place. Sans doute, dernièrement encore dans Le Figaro (27 janvier 2005), a-t-il été mal inspiré d'argumenter que « pour moi, l'image correspondait à la réalité de la situation, non seulement à Gaza mais aussi en Cisjordanie. L'armée israélienne ripostait au soulèvement palestinien par l'utilisation massive de tirs à balles réelles ».

3) Jeambar et Leconte (extraits)

Interview de Daniel Leconte et Denis Jeambar sur RCJ le mardi 1er février 2005

http://www.crif.org/index02.php?id=4255&menu=&type=tout


DJ: ... ça correspond en gros à ce que l'opinion française globalement veut entendre à ce moment là et ça je pense que c'est me semble-t-il quelque chose qui est plus préoccupant en gros j'ai le sentiment qu'on a une grille de lecture de ce qui se passe au Proche-Orient et que finalement les faits sont convoqués pour entretenir cette grille de lecture et je crois que c'est vous pouvez en convenir avec moi ce n'est pas le rôle d'un journaliste de faire ça. Le rôle d'un journaliste c'est d'essayer de rendre compte d'une situation à un moment donné"

DL :dans ces rushes pendant 24 minutes à peu près on ne voit que de la mise en scène c'est-à -dire des jeunes palestiniens utilisant d'ailleurs la télévision comme moyen de communication c'est l'arme des faibles je dirais aujourd'hui l'image aussi simulant des blessures etc. on les voit tomber quand ils ont l'impression qu'ils ne se passent rien ils se redressent.

DJ : Ils simulent des blessures totalement des va et vient d'ambulance où on évacue les gens qui n'ont strictement aucune blessure c'est aussi un élément important du film et d'ailleurs qui fait que dans la première vision on a été extraordinairement troublé et le deuxième élément de trouble c'est la scène elle-même c'est-à -dire qu'on a demandé des vérifications parce que le père porte un T-shirt sur lequel on ne voit aucune trace de sang et ça été un des éléments qui nous a aussi troublé et derrière le père a été refilmé pour montrer exactement les impacts de blessures par rapport aux blessures qu'on constatait quelques heures après quand il a été filmé à l'hôpital et puis il y a le dernier point c'est-à -dire que Charles Enderlin dit j'ai coupé la scène de l'agonie est insupportable.

SM : Il le dit à Télérama et ça c'est faux.

DJ : Il l'a déclaré tout de suite et il le redit à Télérama et ça écoutez-nous à moins qu'on nous l'ai caché mais en tout cas on l'a pas vu parce qu'on a vu ce qu'il a montré à la télévision et tout de suite après on voit arriver une ambulance et on ne voit aucune scène d'agonie.

DL : j'ajouterai dans la mise en scène qu'évidemment autour de la table quand nous étions avec les représentants de France 2 ils ont été obligés de reconnaître comme nous que c'était de la mise en scène ce qui est quand même extravagant et quand on leur a dit vous voyez bien que c'est de la mise en scène l'un d'entre eux nous a dit en souriant mais oui tu sais bien que c'est toujours comme ça toi tu sais peut-être mais le téléspectateur il ne sait pas que c'est toujours comme ça.


DL : sur la réponse d'Enderlin je vous ferai remarquer qu'il ne répond sur aucun des poins que nous avons soulevé ce qui veut dire en gros qu'il nous donne raison et qu'il ne remet pas en cause tout ce que nous avons dit ce qui est pour nous très important de toute façon ce serait difficile de nous mettre en cause puisque tout est avéré tout peut être vérifié mais enfin cela dit il ne répond pas là -dessus ce qui nous donne quitus sur ce qu'on a dit

SM : il dit que l'image correspond à la réalité de l'ensemble elle est peut-être pas vraie sur l'évènement lui-même mais elle est vraisemblable parce qu'elle correspond à la réalité de la situation en Cisjordanie et à Gaza.

DL : j'ai pas besoin évidemment de vous convaincre que ce genre d'argument est un argument d'une faiblesse inouïe quand on est journaliste on ne se préoccupe pas de savoir de l'ensemble mais de là où on est et de ce qu'on décrit.

SM : Et de là où il était pas d'ailleurs.

DL : Et de là où il était pas en plus il était pas.

SM : Puisque c'était son cameraman.

DJ : Mais la phrase qu'il écrit dans le Figaro est quand même contraire à ce qu'est ce métier On est pas là pour essayer d'imaginer des images qui vont donner le reflet d'une situation on est là pour donner des faits la réalité des faits et non pas pour les réinterpréter. La vérité n'est pas celle que l'on veut la vérité est dans la réalité. Et donc je trouve que c'est une phrase qui est préoccupante du point de vue journalistique. Par ailleurs en effet aucun d'entre nous comme le disait Daniel n'est à l'abri d'une erreur mais en l'occurrence quand même l'impact de ces images a été considérable elles ont fait le tour du monde elles ont frappé les esprits et dans une situation qui est aussi délicate on n'a pas le droit d'une certaine manière de ne pas reconnaître quand on s'est trompé.

Publié par jc durbant le 27 juin 2005 à 23:43

@jc durbant

Merci beaucoup pour les précisions. :)

Publié par fingers le 28 juin 2005 à 13:47

Finalement, le plus étonnant dans cette histoire n'est pas que monsieur Enderlin ait bidouillé son reportage, mais qu'il soit soutenu, contre toute élémentaire déontologie, par ses employeurs.

Par leur attitude, ils finissent de discréditer l'ensemble d'une profession déjà passablement mal en point, sans compter les conséquences dramatiques que n'a pas manqué d'engendrer l'"affaire Netzarim".

Dans ce genre de cas, les irresponsables de cette espèce devraient à avoir rendre des comptes non seulement à leur profession, mais aussi à la collectivité. C'est surprenant de constater à quel point les réflèxes corporatifs ont joué en leur faveur au détriment de la déontologie.

Nausée...

Publié par fingers le 28 juin 2005 à 14:21

For what it's worth:

Commentaire d'un ami (Michel):

"Je pense qu'une émission sur Enderlin serait utile. Non pour étudier scientifiquement ce qui s'est passé mais pour expliquer aux télespectateurs:

1) ce qu'est un journaliste d'hôtel

2) que les correspondants dudit journaliste d'hôtel sont des acteurs locaux impliqués souvent d'un côté ou de l'autre (ce qui leur permet de travailler). Qu'il y a une amitié qui se crée entre les journaliste et les acteurs locaux, un peu comme les relations d'amitié (et plus si affinités) qui existent entre les journalistes français et les politiques. Exemple Christine Okrent et Anne Sinclair pour les relations officielles, connues.

3) que les journalistes ne devraient pas rester sur place pendant un temps trop long. Spécialistes, ils finissent par ne plus montrer et dire ce qu'un témoin candide verrait ou dirait. Jeambar et Leconte sont des non spécialistes et sont donc des candides. Enderlin et la direction de France 2 sont des spécialistes. J'aimerais que l'on montre le film des rushes d'Enderlin pour montrer les mises en scène multiples, qui constituent aussi de l'information. Comme dans toutes les grandes entreprises, les journalistes devraient être déplacés d'un poste à un autre, afin qu'ils conservent un oeil neuf sur les situations, et qu'ils restent plus objectifs.

4) que l'intifada est une mise en scène (dangereuse et à balles réelles mais mise en scène) qui vise avant tout les journalistes et à travers eux les opinions occidentales.

5) que le journaliste n'est pas simplement témoin mais acteur des évènements. Les évènements comme l'intifada sont montés pour les journalistes et n'auraient pas lieu si les caméras de télé n'étaient pas là . Florence Aubenas a été utilisée par les activistes irakiens pour agir sur le Quai d'Orsay et l'opinion francaise. C'est la raison pour laquelle la dernière journaliste française sur place a été priée de rentrer.

Pour la mort du petit Mohamed, pourquoi n'a-t-on pas eu le commentaire suivant ?

"Lors d'une mise en scène de protestation de Palestiniens face à l'armée israélienne, mise en scène qui a eu lieu devant les journalistes du monde entier, et qui s'accompagnait de tirs à balles réelles issues des Palestiniens et Israéliens, après avoir vu défiler de nombreux faux blessés palestiniens, un enfant palestinien innocent semble avoir été tué. On ne sait pas si l'enfant a été tué d'une balle perdue ou d'un tir délibéré. Cette scène a été filmée par le cameraman palestinien de France 2 présent sur place. Voici la scène ."

Michel

Mon commentaire sur l'attitude et la position d'un Daniel Schneidermann (qui vaut probablement pour beaucoup de journalistes français ):

Je comprends bien sûr qu'il s'inquiète des dérapages à la Meyssan, mais garder les rushes pour lui pendant des années et insister qu'on y voit "rien de concluant" et tout mettre, y compris des mensonges avérés d'Enderlin, sur le dos de la fierté mal placée ne semble-il pas un peu limite et même franchement... bizarre ?

Et idem pour son spécieux argument de la vérité à tempérament, ce qu'il appelle "l'info complète mais par étapes" ... ?

Ne serait-il pas, en tant que journaliste d'origine juive, victime d'une sorte de syndrome d'hypercorrection, par peur d'éveiller le soupçon de partialité ?

Ou est-ce son moyen à lui de se distinguer de ce qu'il doit considérer comme une sorte de vulgarité ou un manque de rigueur de la part de journalistes ou intellectuels trop visiblement proches (des intérêts) de leur communauté ou d'Israël ... ?

Publié par jc durbant le 28 juin 2005 à 15:08

Les liens entre les médias français et le politique sont parfois d'une évidence obcène. Peut-être encore plus qu'ailleurs, les acteurs médiatiques forment une sorte une caste aristocratique avec laquelle "les gens de pouvoir" se reconnaissent une certaine affinité.
Mêmes manies hautaines, mêmes moues cireuses et enfarinées.

Publié par fingers le 28 juin 2005 à 15:42

L'école de journalisme est peut être l'envers de l'ENA, un peu comme une vieille chaussette que l'on retourne pour découvrir... la raison d'état... chère à la France républicaine mais toujours nostalgique des rayons du soleil. En France on a pas besoin d'infiltrer on est tous tombés dans la marmite :-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 28 juin 2005 à 18:28

Petite précision, il y a des réfractaires, ce sont les plus propres, ils se sont lavés après être tombés dans la marmite ;-)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 28 juin 2005 à 18:34

Pour JC Durbant

Je suis a l'etranger mais je vous remercie pour les infos complementaires.

B.

Publié par B. le 29 juin 2005 à 7:24

Juste un petit rappel pour ne pas donner l'impression d'un acharnement sur Enderlin et montrer que les "petits couacs médiatiques" que produit la pratique du scoop à tout prix et du "on accuse d'abord, on corrige après" n'est pas limitée à France 2 ni à Scoopy, comme l'indéboulonnable correspondant de la chaine en Israël est appelé par ses petits camarades:

"Au Pakistan, l'année dernière, 1 000 femmes ont été tuées au nom de l'honneur. Au Yémen, environ 500. A Gaza et dans les territoires occupés, ils ont représenté deux tiers des homicides. Les femmes palestiniennes violées par les soldats israéliens sont systématiquement tuées par leur propre famille. Ici, le viol devient un crime de guerre, car les soldats israéliens agissent en parfaite connaissance de cause ".

Sara Daniel, Le Nouvel Observateur, Semaine du jeudi 8 novembre 2001 - n° 1931

Accusation étayée par aucune source mais probablement inspirée d'un autre article du Sunday Times:

!" Late last year the issue of honour crimes came to the floor at the UN. The resolution condemning them passed, but its language was so weak as to render it virtually meaningless. Twenty countries, Jordan the most vocal among them, abstained from signing. Meanwhile, on the West Bank, as the intifada takes centre stage in the area of human rights abuses, Nadera Shalhoub-Kevorkian, the only female Palestinian professor at the Hebrew University of Jerusalem, finds herself counselling girls almost daily who fear for their lives. Her work on crimes of 'honour' began during the previous intifada, when her research revealed that Palestinian women were being raped by Israeli soldiers, then killed by their families for the loss of honour. 'What happened was like in Bosnia, something similar, rape as a crime of war.' She says that Israeli soldiers knew that their violation would lead to the girls' deaths ."

Death and Dishonour
Eliza Griswold
Sunday Times Magazine
July 8, 2001

Accusation discrètement démentie (ah ! ces pannes de guillemets !), suite aux protestations, la semaine suivante (le 13 novembre) :


PRECISION : D'Afghanistan, Sara Daniel nous demande de répondre à ses correspondants

Dans le numéro 1931 du Nouvel Observateur (daté du 08 au 14 novembre 2001), Sara Daniel a publié un reportage sur le " crime d'honneur " en Jordanie. Dans son texte, elle révélait qu'à Gaza et dans les territoires occupés, les crimes dits d'honneur qui consistent pour des pères ou des frères à abattre les femmes jugées légères représentaient une part importante des homicides.

Le texte publié, en raison d'un défaut de guillemets et de la suppression de deux phrases dans la transmission, laissait penser que son auteur faisait sienne l'accusation selon laquelle il arrivait à des soldats israéliens de commettre un viol en sachant, de plus, que les femmes violées allaient être tuées. Il n'en était évidemment rien et Sara Daniel déplore très vivement cette erreur qui a gravement dénaturé sa pensée.

http://www.chretiens-et-juifs.org/article.php?voir%5B%5D=219&voir%5B%5D=1561


Sans oublier le loupé de cette fameuse photo de l'agence américaine AP, reprise par le NYT puis en Une de Libération et présentant par erreur un jeune étudiant juif américain ensanglanté, surplombé d'un policier israélien vociférant et brandissant une matraque (pour en fait éloigner la foule de manifestants palestiniens qui l'avait blessé), comme celle... d'un Palestinien victime de la répression israélienne !

Erreur probablement tout à fait légitime mais qui en dit long sur un certain pré-pensé idéologique de bien des journalistes couvrant ce conflit et qui laisse supposer des parti-pris beaucoup moins spectaculaires mais d'autant plus dangereux qu'ils sont réguliers et moins... perçus ! (comme d'habitude, le plus intéressant dans les scandales, c'est ce qu'ils révèlent sur la pratique ordinaire dite "normale" !) les scandales sont souvent plus intéressants par ce qu'ils révèlent de l'usage quotidien et "normal" !).

Mais erreur qui surtout ne donnera lieu, quelques jours plus tard, qu'à un petit correctif au bas de la page! 13 ! (et, sous la pression des critiques, un autre un peu plus développé un peu plus tard).

D'où l'impression de totale disproportion avec le mal causé à l'image de l'armée israélienne par ce manque de rigueur des nos médias, qui verra d'ailleurs la condamnation, deux ans plus tard, de l'agence américaine et de Libération devant la cour de Paris (4 500 euros à la famille de l'étudiant).

http://archives.desinfos.com/derapages.html

http://www.honestreporting.com/articles/45884734/reports/The_Photo_that_Started_it_All.asp

Publié par jc durbant le 29 juin 2005 à 11:05