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25 mars 2005

France : l'ennemi intérieur

Les violences mues par le racisme anti-blanc qui ont marqué les manifestations lycéennes, à Paris, forment la partie émergée d'une tendance que les services de sécurité annoncent depuis plusieurs années, et qui revêt une grande importance pour l'avenir de la sécurité intérieure en France. Comme l'indique l'excellente analyse de Constant Rémond sur Conscience Politique, ce phénomène fait encore très largement l'objet d'un tabou, parce qu'il contredit radicalement le discours officiel - c'est-à -dire uniforme - de l'Etat français ainsi que de sa classe politique et médiatique. En conséquence de quoi il continuera à prendre de l'ampleur, jusqu'à ce que la situation soit perçue comme intolérable.

Le fait que 700 à 1000 individus de couleur soient en mesure d'exercer impunément des exactions motivées par la haine et par le profit montre que la France, comme d'autres nations européennes, fabrique un véritable ennemi intérieur dont elle devra un jour s'occuper. Les bulles sécuritaires ne sont pas entièrement imperméables ; largement retenue dans des quartiers dits sensibles où l'autorité des "grands frères" et des imams remplace celle de l'Etat, la violence des bandes armées peut aujourd'hui déjà se déverser et frapper la société que ses auteurs abhorrent.

Dans l'Armée de Terre française, voilà un certain temps que l'on envisage le jour où elle devra intervenir, non plus pour renforcer la politique de colmatage et de dissimulation actuelle, mais bien pour prendre position durablement et réintroduire les fonctions centrales de l'Etat. Il peut être ironique de constater que les compétences nécessaires à une telle mission, axées sur la maîtrise de la violence et la construction de nation, sont pratiquées au quotidien par les contingents français au Kosovo, en Bosnie ou en Afghanistan. Autrement dit, l'effondrement de l'Etat-nation fait sentir ses effets aussi bien en-dehors qu'à l'intérieur des frontières. La barbarie est devenue un péril planétaire.

Il s'agit là pour moi de l'une des principales menaces pesant sur les sociétés européennes dans la prochaine moitié de siècle : l'émergence d'un ennemi intérieur voué à combattre les valeurs et les lois qui fondent leur existence, en fonction de motivations superposées et complémentaires - religieuses, idéologiques, identitaires et pécuniaires. Et les conflits de basse intensité qu'occasionnera cette menace, et qu'elle occasionne déjà de manière très localisée, exigeront l'engagement des Forces armées sur une longue durée et avec des effectifs importants en appui des autorités civiles. La contre-insurrection devient donc une priorité dans l'éducation des cadres militaires.

Publié par Ludovic Monnerat le 25 mars 2005 à 19:11

Commentaires

Je ne peux que partager le constat et l'analyse des faits.
La dimension raciste et violente de ces attaques n'a été que fort peu relayée par les médias, qui s'en offusque?
Imaginons un instant une situation inverse...des Citoyens de couleurs se faisant tabassés et pillés par des bandes de blancs!

Il suffit de prendre régulièrement les transports en commun en France pour mesurer à quel point la Société s'est délitée. Je doute sincérement que seules les forces de l'ordre puissent stopper cette dérive qui est avant tout culturelle: Un rapport de l'INED (je crois) l'a proclamé il y a peu: les caractéristiques sociologiques du pays changent...tout est dit.


Je profite de l'occasion pour vous encourager à tenir ce carnet.Je le cite comme modêle à mes étudiants (Il s'agit de préparer la résistance :)...), de même que votre site "CheckPoint".

Bonnes Fêtes Pascales

Bernard


Publié par Bernard le 25 mars 2005 à 23:14

L'ennemi intérieur n'est-il pas le fait de la démocratie, quoique je pense que tous les régimes sont démocratiques...mais ne compliquons pas les choses. L'Homme est avant tout un animal qui a eu la chance d'accéder à la connaissance, néanmoins un certain nombre d'individus de l'espèce sont fondamentalement mauvais. Ce n'est pas une question de culture ou de caractéristiques ethniques, c'est un fait que l'on peut constater dans toutes les espèces. Le caractère grégaire ne fait qu'amplifier le phénomène chez l'homme et évidemment les occasions propres à ses activités en groupe ( les loups sont toujours plus forts en bandes ) nous montrent des hordes incontrôlables mais très souvent incitées par des idées, des doctrines qui comme la levure font monter la pression. Le jour ou l'Homme acceptera son animalité il trouvera réponse tout naturellement à ces vagues " génocidaires " et prendra les décisions qui s'imposent plutôt que de vouloir bien paraître pour des raisons religieuses, culturelles ou sociologique.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 26 mars 2005 à 0:58

Les loups sont des animaux très joueurs, plutôt attachants en fait.

Ils ne forment en principe que de petites meutes (huit individus en moyenne si ma mémoire est bonne), notamment pour s'attaquer à des animaux de grande taille. Même alors, un homme armé et décidé peut aisément en venir à bout. Ce ne sont pas des lions.

Mais, en situation de crise, de famine, ils peuvent se regrouper, former des meutes de plusieurs dizaines d'individus, et courir jusqu'à qu'ils trouvent un nouveau territoire capable de les nourrir. Alors, ils sont dangereux, et il faut une véritable opération militaire pour les stopper.

Les grandes meutes sont un signal indiquant que le monde, l'environnement, est en crise.

En France, la pire meute a probablement été celle que le pays veut glorifier sous le nom de Révolution. Et, de fait, aujourd'hui, quand les Françaises et les Français veulent revendiquer quelque chose, ils se rassemblent à la Place de la République et ils marchent sur la Bastille.

Et ils appellent cela la démocratie. Et, oui, quelque part, la France, c'est bien toujours la démocratie des loups.

Publié par ajm le 26 mars 2005 à 7:52

Encore un article qui mériterait une diffusion BEAUCOUP plus large. A lire également sur le même thème le livre "Avant-guerre" de Guillaume Faye.

Publié par Dominique Crittin le 26 mars 2005 à 10:59

L'ennemie interieur francais et le resultat d'une politique social inégalitaire, d'un taux de chomage tres haut, d'un taux d'activité tres faible. D'une redistribution des revenus inadaptée. La France devra un jour regarder la réalité en face et arreter de croire qu'elle est un pays solidaire. La situation actuelle pousse les gens a aller chercher l'argent chez les autres puisqu'il n'y pas moyen de le gagner. Et moi d'ailleurs je vais changer de pays !

Publié par binou le 26 mars 2005 à 11:30

L'article de Ludovic ne méritait pas de si mauvais commentaires.

Publié par jeff le 26 mars 2005 à 21:37

" L'article de Ludovic ne méritait pas de si mauvais commentaires. " Ludovic n'a pas besoin qu'on lui indique le chemin, sa culture et son intelligence et ses écrits nous amènent à poser des commentaires qui sont souvent des pensées à brûle pourpoint qui nourrissent cette démocratie directe que les Suisses connaissent mieux que personne. La polémique à ses mérites mais aussi ses limites...il n'y a qu'a regarder la France.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 26 mars 2005 à 23:07

Il est même surpenant que "Le Monde" ose mettre en ligne un article qui dénonce finalement la conséquence logique de l'idéologie niaiseuse que diffuse ce média depuis 30 ans. Il faut dire que le phénomène a atteint des proportions inquiètantes depuis pas mal de temps déjà et que les choses vont en s'accélérant depuis le début des années 90; il faut bien comprendre que la vague d'antisémitisme qui touche actuellement la France n'est que la face emergée de l'iceberg...

Je rejoins entièrement l'analyse de L. Monnerat quand il parle de "l'une des principales menaces pesant sur les sociétés européennes dans la prochaine moitié de siècle". Il y'a une véritable phénomène d'ethnisation du comportement, des références et de la pensée qui s'installe dans les banlieues et qui est trés largement à sens unique : quoiqu'on essaye de faire croire, le racisme anti-arabe ou anti-noir est extrèmement résiduel en France mais il est certain que par réaction, ce genre d'évenement va contribuer à l'amplifier et à nourir le sentiment de "ne plus se sentir chez soi" qui touche désormais 1/4 à 1/3 de la population en France.

Publié par Niko le 27 mars 2005 à 19:20

Il ne faut pas étre pessimiste à ce point, coté émeute et guerre civile, la France y est largement habitué, entre les Révolutions de 1789,1830,1848,1870, les émeutes de 1908, les cagoulards des années 30, Mai 68, ect...

Je sait, ces événénements n'ont pas grand chose à voir avec ceux que l'on craint actuellement, mais les autoritées sont rodées à ce type de crise et à des plans d'urgence en concéquence.

- durant mon service militaire entre 91 et 93, j'ai lue des vieux plans des années 60 en cas de tentative de coup d'état communiste, pas question de balle à blanc ;)-

En France, nous avons 100 000 gendarmes, 60 000 agents de la Police Nationale sans compter les diverses polices municipales, et l'Armée Française participe déja à la sécurité intérieure avec le plan Vigipirate.

Je signale aussi les émeutes de Los Angeles en 1992, elle était autrements plus violentes et meurtriéres que celles qu'a connut l'Europe de l'Ouest depuis plusieurs decennies.

Publié par Frédéric le 28 mars 2005 à 23:54

Pour moi, le problème se situe plutot sur le fait qu'une politique irresponsable de gestion des flux migratoires ait conduit au fait qu'on ait réussi à implanter en Europe - et principalement en France - des modèles de pensées frustres et arrièrés qui conduisent, entre autre chose, au problème musulman, à la regression de la condition des femmes (cf. phénomène "ni putes ni soumises") et à un important racimse anti-blanc (terme finalement impropre pour désigner la haine de tout ce qui est civilisé d'aprés moi).
C'est indiscutablement une régression, même quand on est de gauche (et logique avec soi-même)et c'est une menace importante qu'on aurait pu éviter en étant moins naifs.
Le fait qu'il y'ait effectivement des troupes entrainés pour faire face à une dérive violente de ce phénomène ne change rien si les décideurs ne sont pas disposés à oter leurs oeuillères pour traiter le problème avec les moyens qui vont bien. Quand on constate que des journalistes aussi informés que ceux du Monde semblent s'apercevoir seulement aujourd'hui de l'ampleur d'un phénomène qu'on peut "sentir" (y compris dans les quartiers dits "tranquilles") depuis prés de 15 ans, on peut craindre que l'info ne soit pas encore arrivé au somment de l'echelle, surtout quand elle est occupée par des incompétents notoires...

Publié par Niko le 30 mars 2005 à 22:52

En principe, les Renseignements Généraux sont la pour mesurer la température du pays, et les Préfets sont en 1ere ligne pour recevoir les doléances des élues locaux.
Quand à savoir si les infos sont mesuré correctement au sommet, c'est en effet un autre histoire.

Publié par Frédéric le 2 avril 2005 à 21:02

Ces analyses sont pertinantes, savantes, techniques...mais uniquement descriptives.
Personne ne tire les conséquences politiques de l'action de la classe politique. Vous atendez quoi? qui ?

Publié par shadowsong le 25 avril 2005 à 22:48