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9 février 2005

Les soldats US en héros

Je vous conseille vivement de regarder cette publicité (en choisissant à droite de l'écran votre logiciel vidéo et votre connexion), qui a été diffusée durant le récent Super Bowl aux Etats-Unis. On y voit (je l'écris pour ceux qui auraient des difficultés techniques...) un aéroport américain, avec des gens qui attendent, avant qu'un groupe de soldats en transit n'apparaisse ; et ces gens se lèvent tous pour applaudir ce groupe, qui apparemment arrive ou repart d'un congé. C'est une publicité patriotique, naturellement, avec le bon équilibre en termes de genre et d'ethnie. Mais ce type de scène se produit chaque jour dans les aéroports américains, et les avions qui transportent des soldats en congé d'Irak ou d'Afghanistan ont fréquemment droit à une ovation prolongée lorsque le commandant de bord annonce leur présence.

Lisez maintenant cet article de USA Today, qui montre l'intérêt de Hollywood et des chaînes TV câblées pour les théâtres d'opérations de la guerre contre le terrorisme islamique, et dont les films en préparation se focalisent avant tout sur le soldat individuel pour le décrire de manière héroïque. L'auteur du texte a également eu l'intelligence de mentioner le rôle considérable des jeux vidéos, à commencer par celui de l'US Army téléchargé plus de 17 millions de fois (je l'ai essayé), et qui établissent des liens différents avec un public jeune - là aussi en conjuguant les conflits à la première personne et du point de vue américain.

Quelle conclusion tirer de ces aperçus? Les Etats-Unis qu'ils montrent ne sont certainement pas ceux que l'on voit jour après jour dans les médias européens, cette nation en déclin, à l'économie poussive, à la population bornée, à la culture barbare et à l'appétit aveugle que la désinformation systématique nous décrit. Comme je l'ai déjà écrit, l'antiaméricanisme est un danger pour l'Europe s'il nous empêche de voir que la société américaine, en mutation rapide avec notamment la montée en puissance de l'individu et de ses libertés, développe et restaure des valeurs qui la placent en position de force face aux défis du siècle. Comprendre l'Amérique pour prévoir ses actions devient aujourd'hui une urgence stratégique.

Surtout lorsque les dernières pelletées finissent de combler la tombe des années 60, outre-Atlantique, alors que ses icônes encombrent toujours notre continent...

Publié par Ludovic Monnerat le 9 février 2005 à 18:24

Commentaires

J'ai aussi vu ces émouvantes images et je pensais à cette fierté de défendre la liberté dont nous privent nos dirigeants munichois de la vieille Europe et à notre honte à quelques uns, lors de la prise de Baghdad, de voir notre pays du côté du dictateur dont on venait d'abattre la statue alors qu'une "petite" et toute récente démocratie comme la Pologne avait relevé le défi ...

Je repensais aussi à la frustration de ces officiers espagnols qui, d'après ce que j'avais lu, pensais faire du bon travail en Irak et qui se voyaient prématurément rapatriés par le même esprit munichois de leurs nouveaux dirigeants et me demandais ce que pouvaient bien en penser (au moins en privé) ... les soldats français !

Mais, pour ne pas terminer sur une note aussi pessimiste, peut-être que la chance de la vieille Europe, c'est justement cette nouvelle Europe si décriée par notre munichois en chef et Grand Génie de Corrèze, comme semble l'indiquer cet article récent du Prague Post:

Czechs force EU hand on Cuba

EU policy would have further marginalized opponents of Castro

By Matt Reynolds
Staff Writer, The Prague Post
Feb. 03, 2005

"Considering our totalitarian past, it was unacceptable for us to accept limitations on contact with people who are fighting for democracy"

Publié par jc durbant le 9 février 2005 à 20:53

Cette expression «esprit munichois » que vous utilisez est tout à fait hors propos. Le contexte historique n'a absolument rien à voir avec la situation actuelle. C'est comme parler de « Vietnam » en faisant référence à la situation actuelle en Irak. D'autre part, je ne suis pas certain que vous avez véritablement compris les raisons qui ont motivé les Européens à rester à l'écart de la guerre. La plupart des gouvernements estimaient que les arguments utilisés, les méthodes prônées et que l'utilisation de la violence n'étaient pas adéquats. Il faut également se rappeler que nous assistons là aussi à une lutte de pouvoir et d'intérêts.

Alex

Publié par Alex le 10 février 2005 à 8:15

Alex, pour qu'il y ait une "lutte de pouvoir et d'intérêts" il faut deux camps qui s'y livrent. L'un d'eux était les USA, l'autre était l'Europe. Et dans cette lutte d'influence à l'ONU, je rappelle que les Européens l'ont emporté.

Ce qui importe, c'est la motivation qui sous-tend cette lutte. Les Européens n'ont pas mis en question les preuves américaines (Chirac déclarait le premier jour de l'offensive américaine qu'il soutiendrait militairement les USA si le régime de Badgad utilisait des armes chimiques contre la coalition!) mais ont bien cherché à maintenir un statu-quo qui, économiquement, leur était très favorable.

La première motivation des anti-guerre (les gouvernements, par les manifestants) était l'argent. Ce n'est pas l'esprit de Munich, effectivement. Saddam ne menaçait pas l'Europe, il se contentait de l'acheter.

Publié par Stéphane le 10 février 2005 à 15:24

« Un statu-quo qui, économiquement, leur était très favorable ».

Dans le contexte des sanctions imposées à l'Irak, je trouve cet argument des plus curieux. En revanche, si vous indiquez que les Européens craignaient une redéfinition de leurs relations économiques avec cet Etat, c'est un peu différent. Car la reconstruction actuelle est, bien entendu, en faveur des entreprises américaines.

D'autre part, ci-dessus, je mentionnais surtout un changement de paradigme ; autant au sujet des relations entre l'Europe et les USA, que la nouvelle façon, pour le gouvernement américain, de conduire leur politique étrangère.


Alex

Publié par Alex le 11 février 2005 à 8:57

Vous avez raison: c'est pas d' "esprit munichois" qu'il faudrait parler mais plutôt, avec la soviétologue Françoise Thom, de ... "capitulation préventive" !

jc

La capitulation préventive

Le Figaro
6 mai 2003
Françoise Thom
professeur d'Histoire contemporaine à la Sorbonne

La France est devenue le pays du consensus à outrance. Dans aucun domaine ce consensus n'est aussi visible que dans celui de la politique étrangère. Et pourtant, dans aucun domaine les choix des dirigeants français ne devraient être davantage soumis à un examen critique et à un débat, étant donné leurs implications et leurs conséquences probables sur l'évolution du pays et celle de l'Europe. Malheureusement, ce débat n'est guère possible, car les Français sont quotidiennement soumis au tir continu d'une presse bétonnée par le gaullo-gauchisme. Ils sentent instinctivement les dangers auxquels les exposent les orientations imprimées à la diplomatie française par le duo Chirac-Villepin. Ils sont mal à l'aise devant les bouleversements récents de l'ordre international et l'évolution intérieure de la France, mais leurs élus, intimidés par la pensée unique distillée à longueur d'émissions et d'articles, ne se font que rarement l'écho de l'inquiétude sourde éprouvée par la France d'en bas.

Dans ce qui a été fait, rien n'est réparable. Mais ce n'est pas une raison pour persévérer dans la fuite en avant. La page de la crise irakienne se tourne. Le moment est venu de faire une pause et de dresser le bilan de notre action récente.

Pour juger une politique étrangère, il faut se poser deux questions.
La première est de savoir si cette politique favorise la réalisation des objectifs qu'elle s'est fixés.
La seconde consiste à se demander si ces objectifs correspondent à l'intérêt réel du pays.

L'objectif prioritaire de la diplomatie française est le containment inconditionnel des Etats-Unis

Quoi que ceux-ci entreprennent, la France juge indispensable de leur mettre des bâtons dans les roues. Nos néo-gaullistes estiment que la France retrouvera un rang digne d'elle sur la scène internationale si elle prend la tête de l'opposition à l'"hyperpuissance" américaine.

La France chiraquienne est européenne parce qu'elle conçoit l'Europe comme un pôle rival des Etats-Unis, et elle se voit sans peine en position hégémonique dans cette Europe anti-américaine.

La France chiraquienne défend l'ONU, autrefois traité de "machin" par le général de Gaulle, parce que son siège au Conseil de Sécurité lui semble un instrument privilégié dans ce containment des Etats-Unis , tout en lui conférant un poids dans la communauté internationale, auquel ni ses succès économiques, ni son rayonnement culturel ne l'autorisent plus aujourd'hui à prétendre.

Ainsi donc, les buts que s'est assignés la politique étrangère chiraquienne sont la lutte contre l' unilatéralisme américain, la transformation de la PESC de déclaration d'intention en réalité institutionnelle, l'élévation de la France au rang de puissance écoutée sur la scène mondiale.

Or, sur tous ces objectifs, la France a obtenu des résultats opposés à ceux qu'elle poursuivait.

L'obstruction française aux Nations-Unies, la tournée faite dans quatorze capitales par le ministre des Affaires Etrangères français pour bloquer le recours à la force contre Saddam, s'ajoutant à des camouflets plus anciens, comme l'attribution de la présidence de la commission des Droits de l'homme à la Libye, ont encore accentué le penchant, déjà prononcé, de l'administration américaine pour l' unilatéralisme . Plus que jamais, les Etats-Unis se désintéressent de l'ONU. Or, l'expérience passée montre que, sans la puissance américaine, l'ONU n'a qu'une existence formelle. L'attitude française a donc sabordé les Nations-Unies, dont Paris prétendait réaffirmer le rôle.

De même, les persévérants efforts français pour saboter l'OTAN semblent avoir porté leurs fruits après le refus franco-allemand d'une assistance militaire de l'alliance à la Turquie. Là encore, le comportement français n'a fait qu'accentuer la pente déjà prononcée de l'administration Bush vers l'unilatéralisme.


Voyons maintenant les fruits de la diplomatie chiraquienne en Europe.

A lire le compte-rendu des nombreux débats qui agitent la convention européenne, on a l'impression que l'unité des Européens ne se fait que sur un point : la nécessité de contenir les ambitions de la France.

Paris s'est bercé de l'illusion de la résurrection du couple franco-allemand. Il suffit de lire la presse allemande pour se rendre compte qu'outre-Rhin, on nous en veut beaucoup d'avoir exploité un moment difficile pour l'Allemagne, l'isolement dans lequel Berlin s'est trouvé après une campagne électorale faisant appel à l'anti-américanisme. L'Allemagne a pris peur devant les outrances françaises

"Personne ne sait au juste ce qui pousse Chirac à s'opposer à ce point aux Etats-Unis. Cela ne peut que nous inquiéter. C'est une situation effrayante", a récemment déclaré Michael Glos, un représentant de la CSU [Pour l'attitude allemande voir l'article de Thibaut de Champris dans Le Figaro du 28 mars 2003] [1].

L’Allemagne s'ingénie à persuader Washington qu'elle ne partage pas la vision française d'une Europe opposée aux Etats-Unis. Lorsque la CDU reviendra au pouvoir, la France paiera la note des concessions arrachées à l'automne dernier.

La renaissance du couple franco-allemand a également suscité de vives réticences dans les pays d'Europe centrale et orientale, candidats à l'élargissement, qui depuis le sommet de Nice, comptaient sur l'Allemagne pour contrebalancer les tendances hégémoniques de Paris : appréhensions encore aggravées par les grossières diatribes du président français, laissant entendre que l'admission à l'UE devait être payée par une totale soumission à la vision française d'une Europe anti-américaine.

Cet axe Paris-Berlin se complétant d'une entente avec Moscou, on comprend pourquoi les pays de l'ex-bloc communiste se demandent s'il vaut vraiment la peine d'entrer dans une Europe où tous les slogans de l'ère soviétique, lutte pour la paix ,lutte contre le sionisme , lutte anti-impérialiste, acquis sociaux , sont revenus en force.

La brouille avec Londres compromet le deuxième projet qui tient à coeur aux dirigeants français, la construction d'une armée européenne. Sans collaboration franco-anglaise il ne peut y avoir d'armée européenne digne de ce nom. Là encore, l'orientation anti-atlantiste prise par Paris a non seulement étouffé dans l'oeuf la tentative de mettre sur pied une défense européenne, mais elle a considérablement affaibli Tony Blair, le plus pro-européen des dirigeants britanniques. Rien ne sert mieux la cause des europhobes d'outre-Manche que la fracassante diplomatie française.

En un mot, où qu'elle se soit tournée, la France a obtenu l'inverse de ce qu'elle recherchait.

Elle voulait une Europe unie antiaméricaine, elle a réussi à diviser le continent plus gravement qu'il ne l'a jamais été.

Elle ambitionnait d'être le chef de cette Europe, elle se trouve isolée aujourd'hui face à une coalition organisée d'Etats européens, elle est en froid avec l'Angleterre et brouillée avec ses soeurs latines, avec l'appui douteux d'une Allemagne réticente et celui d'une Russie plus encline au double jeu que jamais.

Elle s'est attiré l'inimitié dangereuse de l'Amérique, sans avoir assuré ses arrières.

Du point de vue même des objectifs qu'elle prétendait atteindre, la diplomatie chiraquienne est un accablant fiasco.


Reste maintenant à aborder le point fondamental, à savoir: dans quelle mesure les orientations de la diplomatie française correspondent aux intérêts réels de notre pays.

En politique étrangère, la France a, en quelque sorte, chaussé les bottes de la défunte Union Soviétique :
même politique d'obstruction à l'ONU,
même démagogie tiers-mondiste,
même alignement sur le monde arabe,
même ambition de prendre la tête d'une coalition d'Etats "anti-impérialistes" dirigée contre Washington.

La France a repris le vieux dessein eurasien de Primakov, consistant à créer un axe Paris-Berlin-Moscou-Pékin contre les Anglo-saxons, dessein auquel la Russie de Poutine a cessé de croire, mais qu'elle encourage à Paris car elle y voit un moyen d'améliorer ses positions dans ses négociations avec Washington.

L'obsession anti-américaine fait que la France n'est guère regardante quant à la nature des régimes auxquels elle accorde son appui au nom de la multipolarité . Irak, Algérie, Zimbabwe, Soudan : en un mot, la France semble s'entendre mieux avec les Etats-voyous et les Etats ratés qu'avec les Etats dont elle partage la civilisation. Elle prétend défendre le droit international en s'appuyant sur des Etats qui ignorent tout du droit.

L'analogie avec l'Union Soviétique va plus loin qu'il n'y paraît. En effet, la diplomatie française est moins inspirée par une Realpolitik cynique (d'où les échecs évoqués plus haut) que par une vision idéologique des choses. Son antiaméricanisme est la projection sur la scène internationale de son jacobinisme interne. La malsaine communion française dans l'anti-américanisme révèle le début de dérive totalitaire de notre pays, déjà perceptible au moment du deuxième tour des élections : Bush a remplacé Le Pen dans la fonction d'ennemi du peuple.
L'"antibushisme" peut se comparer à l'"antifascisme" des années Trente et Quarante: il camoufle un consensus obligatoire de type communiste.

Les dirigeants français, comme ceux de l'URSS brejnévienne, compensent par un ruineux activisme extérieur leur incapacité à lancer des réformes indispensables à l'intérieur, réformes impossibles car elles remettraient en cause les dogmes socialistes qui fondent l'étatisme français. Dans les deux cas, l'activisme extérieur accélère et accuse la crise interne. On a vu ce qu'il est advenu de l'URSS.


En France, les indices d'une déliquescence de l'Etat se multiplient depuis deux ans, et l'affaire irakienne a servi de révélateur.

Les dirigeants français ont cherché à justifier leur position sur la question irakienne en faisant valoir que la France refusait le "choc des civilisations" et favorisait, par conséquent, l'intégration des musulmans français.

Certes, le président Chirac a été acclamé dans les banlieues. Mais l'antiaméricanisme officiel a favorisé la jonction explosive entre une mouvance trotskiste virulente, une mouvance islamiste, une mouvance anti-mondialiste et une mouvance tiers-mondiste.
Ce cocktail vénéneux abreuve non seulement les jeunes des banlieues mais les lycéens et les étudiants, expédiés dans les manifestations pour la paix par leurs enseignants gauchistes, au nom de "l'engagement". Dans ce sens, les orientations de la diplomatie française ne font que refléter la tiers-mondisation galopante de la France, à commencer par la tiers-mondisation des esprits. Le président Chirac défie Bush, mais capitule devant les banlieues.

De manière révélatrice, Dominique de Villepin a déclaré devant le parlement que la mission française était de mettre en échec "le libéralisme anglo-saxon". Comme la plupart de leurs interlocuteurs arabes, les dirigeants français estiment plus urgent de se dresser contre les Etats-Unis, même quand ils ont raison, que de mettre en chantier les réformes qui permettraient de sauver leur Etat de la faillite.

Le plus grave dans tout ceci est que la passion anti-américaine a anesthésié les Français sur les conséquences de cette rupture délibérée avec le camp occidental.

Conséquences déjà perceptibles dans les débordements des manifestations pour la paix , dans le fait que l'Etat français est de moins en moins capable d'assurer la sécurité des biens et des personnes, à commencer par celle de nos concitoyens juifs.
La représentation, dans les médias, des premiers jours de la guerre en Irak, avec sa propagande souvent ouvertement pro-Saddam, a été proprement irresponsable, au point d'alarmer les responsables du ministère de l'Intérieur : selon l'un d'entre eux,

"la médiatisation des cafouillages de la coalition en Irak nourrit, dans certains quartiers, une forme d'arrogance dont les policiers, sur le terrain, sont désormais les témoins... Il suffirait d'une étincelle pour que l'anti-américanisme dans les banlieues alimente des formes de violence incontrôlées" [ Le Figaro du 3 avril 2003].


Les observateurs étrangers s'interrogent sur les causes de la folie française.

Au moment où la fragilité de l'Etat français devient perceptible pour tous, en l'absence de toute défense européenne crédible, est-il vraiment prudent de rompre avec notre allié américain, au point que celui-ci nous considère maintenant comme un ennemi ? Même la Russie a compris qu'elle avait intérêt à ne pas se brouiller avec l'Amérique, justement à cause de ses faiblesses internes. Elle reste antiaméricaine, au fond, mais elle adopte un profil bas, ravie de voir la France attirer sur elle les foudres de Washington - et cette tactique est payante : les médias américains, qui n'ont pas de mots trop durs pour condamner la France, trouvent mille excuses à Poutine.

La première explication du comportement de nos dirigeants est l'irresponsabilité - ils croient qu'ils n'auront de comptes à rendre à personne.

Cette irresponsabilité est poussée si loin qu'ils semblent s'étonner des conséquences de leurs actes : ainsi, ils ne s'attendaient pas à la flambée de francophobie aux Etats-Unis, étant persuadés qu'ils pouvaient multiplier les provocations contre Washington sans risquer de rétorsions. L'habitude de l'impunité en politique intérieure a fini par engendrer une politique étrangère désastreuse, exactement comme pour la défunte URSS.

Dans le cas français, il faut ajouter la futilité et la vanité, facteurs permanents de notre diplomatie.

La deuxième explication de la politique chiraquienne tient à l'inquiétude de la classe politique devant l'échec de plus en plus patent de l'"intégration républicaine". Au lieu de faire face au péril, on se réfugie dans la dénégation.

On déclare que la France ne croit pas au "choc des civilisations", comme s'il suffisait de refuser le mot pour effacer la chose. Pour plus de sécurité on abolit jusqu'au concept de civilisation. C'est pourquoi on cherche à refouler à tout prix que la France partage la même civilisation que les Etats-Unis, en cultivant, à grande fanfare, nos relations avec la francophonie. C'est pourquoi aussi la droite française mène une politique de gauche, s'imaginant que le consensus obligatoire la mettra à l'abri du débordement des zones de non-droit. L'antiaméricanisme joue un rôle central dans ce dispositif.

Notre politique étrangère exprime donc une sorte de capitulation préventive. La France prend l'initiative de rompre avec le camp occidental dans l'espoir d'éviter une épreuve de force avec sa jeunesse ensauvagée et fanatisée, après avoir failli au devoir de la civiliser. Cette couardise profonde est dissimulée derrière le panache brandi du petit pays qui s'oppose au grand. Le mythe d'Astérix camoufle une réalité nettement plus sordide. L'anti-américanisme rend possible cette imposture, et la continuation d'une politique qui risque de rendre notre mal sans remède, et d'y faire sombrer toute l'Europe.

* Françoise Thom *
http://www.lefigaro.fr/opinion/20030506.FIG0135.html


Publié par jc durbant le 12 février 2005 à 14:53

Vous avez raison : c'est pas d' « esprit munichois » qu'il faudrait parler mais, avec la soviétologue Françoise Thom, de .... « capitulation préventive » !

jc

La capitulation préventive

Le Figaro
6 mai 2003
Françoise Thom
professeur d'Histoire contemporaine à la Sorbonne

La France est devenue le pays du consensus à outrance. Dans aucun domaine ce consensus n'est aussi visible que dans celui de la politique étrangère. Et pourtant, dans aucun domaine les choix des dirigeants français ne devraient être davantage soumis à un examen critique et à un débat, étant donné leurs implications et leurs conséquences probables sur l'évolution du pays et celle de l'Europe. Malheureusement, ce débat n'est guère possible, car les Français sont quotidiennement soumis au tir continu d'une presse bétonnée par le gaullo-gauchisme. Ils sentent instinctivement les dangers auxquels les exposent les orientations imprimées à la diplomatie française par le duo Chirac-Villepin. Ils sont mal à l'aise devant les bouleversements récents de l'ordre international et l'évolution intérieure de la France, mais leurs élus, intimidés par la pensée unique distillée à longueur d'émissions et d'articles, ne se font que rarement l'écho de l'inquiétude sourde éprouvée par la France d'en bas.

Dans ce qui a été fait, rien n'est réparable. Mais ce n'est pas une raison pour persévérer dans la fuite en avant. La page de la crise irakienne se tourne. Le moment est venu de faire une pause et de dresser le bilan de notre action récente.

Pour juger une politique étrangère, il faut se poser deux questions.
La première est de savoir si cette politique favorise la réalisation des objectifs qu'elle s'est fixés.
La seconde consiste à se demander si ces objectifs correspondent à l'intérêt réel du pays.

L'objectif prioritaire de la diplomatie française est le containment inconditionnel des Etats-Unis

Quoi que ceux-ci entreprennent, la France juge indispensable de leur mettre des bâtons dans les roues. Nos néo-gaullistes estiment que la France retrouvera un rang digne d'elle sur la scène internationale si elle prend la tête de l'opposition à l'"hyperpuissance" américaine.

La France chiraquienne est européenne parce qu'elle conçoit l'Europe comme un pôle rival des Etats-Unis, et elle se voit sans peine en position hégémonique dans cette Europe anti-américaine.

La France chiraquienne défend l'ONU, autrefois traité de "machin" par le général de Gaulle, parce que son siège au Conseil de Sécurité lui semble un instrument privilégié dans ce containment des Etats-Unis , tout en lui conférant un poids dans la communauté internationale, auquel ni ses succès économiques, ni son rayonnement culturel ne l'autorisent plus aujourd'hui à prétendre.

Ainsi donc, les buts que s'est assignés la politique étrangère chiraquienne sont la lutte contre l' unilatéralisme américain, la transformation de la PESC de déclaration d'intention en réalité institutionnelle, l'élévation de la France au rang de puissance écoutée sur la scène mondiale.

Or, sur tous ces objectifs, la France a obtenu des résultats opposés à ceux qu'elle poursuivait.

L'obstruction française aux Nations-Unies, la tournée faite dans quatorze capitales par le ministre des Affaires Etrangères français pour bloquer le recours à la force contre Saddam, s'ajoutant à des camouflets plus anciens, comme l'attribution de la présidence de la commission des Droits de l'homme à la Libye, ont encore accentué le penchant, déjà prononcé, de l'administration américaine pour l' unilatéralisme . Plus que jamais, les Etats-Unis se désintéressent de l'ONU. Or, l'expérience passée montre que, sans la puissance américaine, l'ONU n'a qu'une existence formelle. L'attitude française a donc sabordé les Nations-Unies, dont Paris prétendait réaffirmer le rôle.

De même, les persévérants efforts français pour saboter l'OTAN semblent avoir porté leurs fruits après le refus franco-allemand d'une assistance militaire de l'alliance à la Turquie. Là encore, le comportement français n'a fait qu'accentuer la pente déjà prononcée de l'administration Bush vers l'unilatéralisme.


Voyons maintenant les fruits de la diplomatie chiraquienne en Europe.

A lire le compte-rendu des nombreux débats qui agitent la convention européenne, on a l'impression que l'unité des Européens ne se fait que sur un point : la nécessité de contenir les ambitions de la France.

Paris s'est bercé de l'illusion de la résurrection du couple franco-allemand. Il suffit de lire la presse allemande pour se rendre compte qu'outre-Rhin, on nous en veut beaucoup d'avoir exploité un moment difficile pour l'Allemagne, l'isolement dans lequel Berlin s'est trouvé après une campagne électorale faisant appel à l'anti-américanisme. L'Allemagne a pris peur devant les outrances françaises

"Personne ne sait au juste ce qui pousse Chirac à s'opposer à ce point aux Etats-Unis. Cela ne peut que nous inquiéter. C'est une situation effrayante", a récemment déclaré Michael Glos, un représentant de la CSU [Pour l'attitude allemande voir l'article de Thibaut de Champris dans Le Figaro du 28 mars 2003] [1].

L'Allemagne s'ingénie à persuader Washington qu'elle ne partage pas la vision française d'une Europe opposée aux Etats-Unis. Lorsque la CDU reviendra au pouvoir, la France paiera la note des concessions arrachées à l'automne dernier.

La renaissance du couple franco-allemand a également suscité de vives réticences dans les pays d'Europe centrale et orientale, candidats à l'élargissement, qui depuis le sommet de Nice, comptaient sur l'Allemagne pour contrebalancer les tendances hégémoniques de Paris : appréhensions encore aggravées par les grossières diatribes du président français, laissant entendre que l'admission à l'UE devait être payée par une totale soumission à la vision française d'une Europe anti-américaine.

Cet axe Paris-Berlin se complétant d'une entente avec Moscou, on comprend pourquoi les pays de l'ex-bloc communiste se demandent s'il vaut vraiment la peine d'entrer dans une Europe où tous les slogans de l'ère soviétique, lutte pour la paix ,lutte contre le sionisme , lutte anti-impérialiste, acquis sociaux , sont revenus en force.

La brouille avec Londres compromet le deuxième projet qui tient à coeur aux dirigeants français, la construction d'une armée européenne. Sans collaboration franco-anglaise il ne peut y avoir d'armée européenne digne de ce nom. Là encore, l'orientation anti-atlantiste prise par Paris a non seulement étouffé dans l'oeuf la tentative de mettre sur pied une défense européenne, mais elle a considérablement affaibli Tony Blair, le plus pro-européen des dirigeants britanniques. Rien ne sert mieux la cause des europhobes d'outre-Manche que la fracassante diplomatie française.

En un mot, où qu'elle se soit tournée, la France a obtenu l'inverse de ce qu'elle recherchait.

Elle voulait une Europe unie antiaméricaine, elle a réussi à diviser le continent plus gravement qu'il ne l'a jamais été.

Elle ambitionnait d'être le chef de cette Europe, elle se trouve isolée aujourd'hui face à une coalition organisée d'Etats européens, elle est en froid avec l'Angleterre et brouillée avec ses soeurs latines, avec l'appui douteux d'une Allemagne réticente et celui d'une Russie plus encline au double jeu que jamais.

Elle s'est attiré l'inimitié dangereuse de l'Amérique, sans avoir assuré ses arrières.

Du point de vue même des objectifs qu'elle prétendait atteindre, la diplomatie chiraquienne est un accablant fiasco.


Reste maintenant à aborder le point fondamental, à savoir: dans quelle mesure les orientations de la diplomatie française correspondent aux intérêts réels de notre pays.

En politique étrangère, la France a, en quelque sorte, chaussé les bottes de la défunte Union Soviétique :
même politique d'obstruction à l'ONU,
même démagogie tiers-mondiste,
même alignement sur le monde arabe,
même ambition de prendre la tête d'une coalition d'Etats "anti-impérialistes" dirigée contre Washington.

La France a repris le vieux dessein eurasien de Primakov, consistant à créer un axe Paris-Berlin-Moscou-Pékin contre les Anglo-saxons, dessein auquel la Russie de Poutine a cessé de croire, mais qu'elle encourage à Paris car elle y voit un moyen d'améliorer ses positions dans ses négociations avec Washington.

L'obsession anti-américaine fait que la France n'est guère regardante quant à la nature des régimes auxquels elle accorde son appui au nom de la multipolarité . Irak, Algérie, Zimbabwe, Soudan : en un mot, la France semble s'entendre mieux avec les Etats-voyous et les Etats ratés qu'avec les Etats dont elle partage la civilisation. Elle prétend défendre le droit international en s'appuyant sur des Etats qui ignorent tout du droit.

L'analogie avec l'Union Soviétique va plus loin qu'il n'y paraît. En effet, la diplomatie française est moins inspirée par une Realpolitik cynique (d'où les échecs évoqués plus haut) que par une vision idéologique des choses. Son antiaméricanisme est la projection sur la scène internationale de son jacobinisme interne. La malsaine communion française dans l'anti-américanisme révèle le début de dérive totalitaire de notre pays, déjà perceptible au moment du deuxième tour des élections : Bush a remplacé Le Pen dans la fonction d'ennemi du peuple.
L'"antibushisme" peut se comparer à l'"antifascisme" des années Trente et Quarante: il camoufle un consensus obligatoire de type communiste.

Les dirigeants français, comme ceux de l'URSS brejnévienne, compensent par un ruineux activisme extérieur leur incapacité à lancer des réformes indispensables à l'intérieur, réformes impossibles car elles remettraient en cause les dogmes socialistes qui fondent l'étatisme français. Dans les deux cas, l'activisme extérieur accélère et accuse la crise interne. On a vu ce qu'il est advenu de l'URSS.


En France, les indices d'une déliquescence de l'Etat se multiplient depuis deux ans, et l'affaire irakienne a servi de révélateur.

Les dirigeants français ont cherché à justifier leur position sur la question irakienne en faisant valoir que la France refusait le "choc des civilisations" et favorisait, par conséquent, l'intégration des musulmans français.

Certes, le président Chirac a été acclamé dans les banlieues. Mais l'antiaméricanisme officiel a favorisé la jonction explosive entre une mouvance trotskiste virulente, une mouvance islamiste, une mouvance anti-mondialiste et une mouvance tiers-mondiste.
Ce cocktail vénéneux abreuve non seulement les jeunes des banlieues mais les lycéens et les étudiants, expédiés dans les manifestations pour la paix par leurs enseignants gauchistes, au nom de "l'engagement". Dans ce sens, les orientations de la diplomatie française ne font que refléter la tiers-mondisation galopante de la France, à commencer par la tiers-mondisation des esprits. Le président Chirac défie Bush, mais capitule devant les banlieues.

De manière révélatrice, Dominique de Villepin a déclaré devant le parlement que la mission française était de mettre en échec "le libéralisme anglo-saxon". Comme la plupart de leurs interlocuteurs arabes, les dirigeants français estiment plus urgent de se dresser contre les Etats-Unis, même quand ils ont raison, que de mettre en chantier les réformes qui permettraient de sauver leur Etat de la faillite.

Le plus grave dans tout ceci est que la passion anti-américaine a anesthésié les Français sur les conséquences de cette rupture délibérée avec le camp occidental.

Conséquences déjà perceptibles dans les débordements des manifestations pour la paix , dans le fait que l'Etat français est de moins en moins capable d'assurer la sécurité des biens et des personnes, à commencer par celle de nos concitoyens juifs.
La représentation, dans les médias, des premiers jours de la guerre en Irak, avec sa propagande souvent ouvertement pro-Saddam, a été proprement irresponsable, au point d'alarmer les responsables du ministère de l'Intérieur : selon l'un d'entre eux,

"la médiatisation des cafouillages de la coalition en Irak nourrit, dans certains quartiers, une forme d'arrogance dont les policiers, sur le terrain, sont désormais les témoins... Il suffirait d'une étincelle pour que l'anti-américanisme dans les banlieues alimente des formes de violence incontrôlées" [ Le Figaro du 3 avril 2003].


Les observateurs étrangers s'interrogent sur les causes de la folie française.

Au moment où la fragilité de l'Etat français devient perceptible pour tous, en l'absence de toute défense européenne crédible, est-il vraiment prudent de rompre avec notre allié américain, au point que celui-ci nous considère maintenant comme un ennemi ? Même la Russie a compris qu'elle avait intérêt à ne pas se brouiller avec l'Amérique, justement à cause de ses faiblesses internes. Elle reste antiaméricaine, au fond, mais elle adopte un profil bas, ravie de voir la France attirer sur elle les foudres de Washington - et cette tactique est payante : les médias américains, qui n'ont pas de mots trop durs pour condamner la France, trouvent mille excuses à Poutine.

La première explication du comportement de nos dirigeants est l'irresponsabilité - ils croient qu'ils n'auront de comptes à rendre à personne.

Cette irresponsabilité est poussée si loin qu'ils semblent s'étonner des conséquences de leurs actes : ainsi, ils ne s'attendaient pas à la flambée de francophobie aux Etats-Unis, étant persuadés qu'ils pouvaient multiplier les provocations contre Washington sans risquer de rétorsions. L'habitude de l'impunité en politique intérieure a fini par engendrer une politique étrangère désastreuse, exactement comme pour la défunte URSS.

Dans le cas français, il faut ajouter la futilité et la vanité, facteurs permanents de notre diplomatie.

La deuxième explication de la politique chiraquienne tient à l'inquiétude de la classe politique devant l'échec de plus en plus patent de l'"intégration républicaine". Au lieu de faire face au péril, on se réfugie dans la dénégation.

On déclare que la France ne croit pas au "choc des civilisations", comme s'il suffisait de refuser le mot pour effacer la chose. Pour plus de sécurité on abolit jusqu'au concept de civilisation. C'est pourquoi on cherche à refouler à tout prix que la France partage la même civilisation que les Etats-Unis, en cultivant, à grande fanfare, nos relations avec la francophonie. C'est pourquoi aussi la droite française mène une politique de gauche, s'imaginant que le consensus obligatoire la mettra à l'abri du débordement des zones de non-droit. L'antiaméricanisme joue un rôle central dans ce dispositif.

Notre politique étrangère exprime donc une sorte de capitulation préventive. La France prend l'initiative de rompre avec le camp occidental dans l'espoir d'éviter une épreuve de force avec sa jeunesse ensauvagée et fanatisée, après avoir failli au devoir de la civiliser. Cette couardise profonde est dissimulée derrière le panache brandi du petit pays qui s'oppose au grand. Le mythe d'Astérix camoufle une réalité nettement plus sordide. L'anti-américanisme rend possible cette imposture, et la continuation d'une politique qui risque de rendre notre mal sans remède, et d'y faire sombrer toute l'Europe.

* Françoise Thom *
http://www.lefigaro.fr/opinion/20030506.FIG0135.html

Publié par jc durbant le 12 février 2005 à 14:58

L'effet « Bud » à agit ! Le spot a eu un grand succès et tout le monde (ou presque) s'en est félicité. Toute personne sensible à l'idéal militaire, et bcp d'autre, on personnellement été touchée! Comme quoi on peut « transformer » une bière en produit patriotique ! Que l'indifférence du Vietnam semble loin! Tout y était, dont l'absence notable d'armes ! (Cette « mode » se retrouve aussi, dans les spots de recrutement de l'armée française où le FAMAS et entraperçu au profit d'une clé à molette).

« l'intérêt de Hollywood et des chaînes TV câblées pour les théâtres d'opérations de la guerre contre le terrorisme islamique, et dont les films en préparation se focalisent avant tout sur le soldat individuel pour le décrire de manière héroïque. » Hollywood est un « instrument » bien rodée de la politique US, certes avec parfois des ratés. Faut-il rappeler que pour obtenir le soutien des militaires, le scénario doit-être approuvé par le « département d'état » ! Le meilleur exemple d'une coopération fructueuse, reste le film « Black Hawk Down ». Un des pires étant « Platoon ».

L'image ou le « model » du terroriste arabe date de plus d'une trentaine d'année et n'est pas prêt de changer. Dans le même genre, on peut ajouter le trafiquant colombien, le mafieux italien, le dealer noir! un peu comme chez nous quoi, à quelques nuances prêtes. A chacun de constater l'influence que ces images/idées ont sur chacun de nous et nos perceptions.

« L'auteur du texte a également eu l'intelligence de mentionner le rôle considérable des jeux vidéos, à commencer par celui de l'US Army téléchargé plus de 17 millions de fois (je l'ai essayé), et qui établissent des liens différents avec un public jeune - là aussi en conjuguant les conflits à la première personne et du point de vue américain. » J'ai personnellement pu constater la prolifération de ce genre de produit. On peut noter 2 points de convergences entre militaire et privé :

1) Le besoin de réalisme ! La mode voulait, que les jeux devaient être le plus proche de la réalité (armes, bruitages, uniformes,!) d'où l'importance de disposer d'un label et d'informations correctes. On a commencé par constater la participation de soldat retraiter pour finir avec le tampon « US ARMY ».

2) L'expertise de chacun et la baisse des coûts ! Les studios privés disposaient de la technologie et d'un savoir-faire supérieur à celui des militaires. Il faut rappeler que les « simulateurs » militaires de l'époque étaient réalisé en interne ou sous le couvert du « Secret défense ». Les nouvelles vagues d'unions, ont offert des outils plus puissants, et surtout, plus conviviale à l'armée. Le secteur privé obtenu l'accès aux doctrines et aux matériels officiels. Cette union permis aussi de réduire les coûts.

« US Army » reste un outil parfait de recrutement. Il présente deux aspects importants : La formation & le matériel. La « future recrue » peut donc réaliser le parcours complet du jeune soldat en passant par tous les grades et toutes les spécialités. Le graphisme et le réalisme aidant à l'immersion. La recrue c'est à quoi s'attendre, tout en apportant un petit bémol : « Effectuer de véritables pompes, n'a rien à voir avec le fait d'appuyer frénétiquement sur le même bouton ». (Et c'est bien dommage J) Ce « jeu » est bien plus efficace, que n'importe quelle brochure, film ou stand d'informations. « US Army » a l'avantage d'être réalisé, en interne, ce qui ouvre d'autre perspective. Un exemple récent, reste cette déclaration des responsables, qui à bcp fait rire le petit monde du jeu vidéo. En effet, « l'Army » annonçait, que la chasse aux tricheurs était ouverte ! Les coupables seraient donc inlassablement pourchassé et banni des serveurs du jeu! Mais personne n'a spécifié QUI allait effectuer ce travail! Que souhaiter de plus merveilleux, qu'un « entraînement » réel à l'échelle du globe, pour tester les « spécialistes » de la protection des réseaux et approchants de l'Army. A eux, de tester, débusquer, bloquer, voir affronter les « malfrats » du net. Un exercice au combien plus efficaces et moins coûteux, qu'un entraînement interne! .

La récente évolution du genre a vu apparaître des jeux comme « Full Spectrum Warrior ». Il faut dire que ce jeu est dérivé d'un véritable soft utilisé par l'US Army et que Pandemic la retravaillé pour en faire un produit grand public. A l'origine, on le présentait d'ailleurs comme : « un jeu pour hardcore gamer, aimant se prendre la tête, réaliste et stimulant pour les neurones... ». Pandemic put donc distribuer 2 versions d'un même soft, que du bonheur ! Pour ceux qui l'ignorent, « Full SW » nous place à la tête de deux « équipes » de 4 hommes, dans un environnement de combat urbain et dans un pays « imaginaire » du proche-orient. Ce qui détonne, c'est qu'on ne joue pas « directement » à se battre, mais on « joue » à diriger ses équipes et à appliquer des tactiques militaires enseignées par le soft : « fixation, contournement, suppression, soutien, ! » Et force est de constater, que l'assimilation des règles d'engagement se fait tout naturellement ! Le futur de ce genre de soft semble radieux. Même si une certaine polémique quant à l'aspect « ludique » de la chose commence à naître dans le monde vidéo-ludique.

« Comme je l'ai déjà écrit, l'antiaméricanisme est un danger pour l'Europe s'il nous empêche de voir que la société américaine, en mutation rapide avec notamment la montée en puissance de l'individu et de ses libertés, développe et restaure des valeurs qui la placent en position de force face aux défis du siècle. Comprendre l'Amérique pour prévoir ses actions devient aujourd'hui une urgence stratégique. »

C'est surtout « notre » propension à critiquer les autres, qu'il soit américain, saoudien ou chinois, qui nous permet de nous obnubiler et de nous éviter la dure introspection de nos propres sociétés.


COMPLEMENT I : Plus d'infos sur le cinéma et les autres médias, pourquoi ne pas débuter par cette page : http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/election-USA/Hollywood_20_26_20Pentagone/Institute_20for_20Creative_20Technologies/641446.html

Publié par ZC le 14 février 2005 à 1:19