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5 janvier 2005

Les Canadiens en rade

Le Canada a récemment annoncé qu'il va déployer en Asie du Sud le DART (Disaster Assistance Response Team), une formation de 200 militaires spécialisés dans l'aide en cas de catastrophe. Cette annonce survient dans une atmosphère de polémique, en raison de la lenteur prise par la décision et par l'exécution de ce déploiement. En clair, les Canadiens ont une unité de réaction rapide incapable de réagir rapidement. Plutôt problématique.

Le problème est lié au transport : le DART exige une capacité de 225 tonnes pour être engagé quelque part, et il compte des équipements lourds (înstallation de purification d'eau) ainsi que des véhicules. Or les 5 Airbus A310 des Forces armées canadiennes peuvent embarquer le personnel, le matériel sur palettes mais pas les véhicules, alors que leurs 32 C-130 Hercules sont difficilement en état pour projeter une telle unité. La solution classique, louer des gros transporteurs russes Antonov, s'est révélé vaine : la crise due au tsunami a multiplié les demandes pour ces appareils et donc imposé des retards. De toute manière, ces avions géants ne peuvent atterrir n'importe où.

L'exemple canadien doit servir de leçon pour la Suisse : seuls des moyens de transport aérien propres, modernes et suffisants constituent un outil efficace en cas de crise. Faire appel à un pool d'avions militaires ou louer des avions civils fonctionne à merveille, sauf lorsque l'on en a le besoin le plus urgent. Autrement dit, les avions de transport dont la Suisse a besoin ne peuvent pas se limiter aux 2 petits Casa C295M que le Parlement rechigne à accepter pour un coût de 109 millions de francs : d'autres avions de transports, de taille supérieure, seront probablement nécessaires dans un deuxième temps. Comme par exemple 2 Airbus A400M, à 125 millions la pièce...

Publié par Ludovic Monnerat le 5 janvier 2005 à 13:41