« Israël dans l'OTAN ? | Accueil | Otages et manipulateurs »

21 décembre 2004

Mise à jour de CheckPoint

Plusieurs articles ont été mis à jour sur mon site d'information militaire et stratégique CheckPoint :


La menace terroriste islamiste dans les 6 mois à venir

Différents éléments permettent d'estimer que la menace terroriste islamiste reste forte. Dans les 6 prochains mois, de cette fin décembre 2004 au 30 juin 2005, le risque doit être considéré comme important. Notamment, mais pas seulement, pour les pays membres de l'Union européenne.


Un blocage politique ampute le programme d'armement 2004

Le feuilleton des acquisitions militaires a connu un épisode marquant avec le refus du Conseil National d'investir dans la mobilité des troupes et le transport aérien. Cette intervention directe dans les planifications militaires souligne le dangereux blocage que connaît la classe politique du pays.


Les médias et le médiévalisme, ou une nouvelle tyrannie

L'essayiste et journaliste Robert Kaplan a mené une réflexion de fond sur la place et le rôle des médias au sein de nos sociétés. Il en conclut que les journalistes tendent à devenir les inquisiteurs de notre ère, et que les médias détiennent aujourd'hui une puissance tyrannique.


De Ravachol à ben Laden, la rupture décisive du terrorisme

La pratique du terrorisme a bien changé en l'espace d'un siècle : alors que l'anarchiste offrait sa vie pour un monde qu'il désirait meilleur, l'islamiste recherche le sacrifice généralisé pour accéder au paradis. Analyse.

...

Il va de soi que ce weblog peut fort bien servir à débattre de ces textes et des thèmes qu'ils abordent !

Publié par Ludovic Monnerat le 21 décembre 2004 à 18:24

Commentaires

Inspirant, l'article de Kaplan. Commentaire à embrayer par une petite histoire significative je crois de l'attitude réflexive qui domine dans nombre de rédactions...

J'étais alors journaliste-stagiaire dans la rubrique suisse de mon média. On m'avait donné à traiter une étude sur La Poste et sur la façon dont elle appliquait ou non le concept de construction MINERGIE, relevant du développement durable. Après avoir lu le dossier, j'avais écrit un texte qui mettait en avant les réalisations du "géant jaune", n'omettant pas toutefois de signaler les imperfections. Verdict en substance de la personne chargée de la relecture: il fallait inverser les considérations, axer sur le négatif et accessoirement rappeler l'acquis positif. Pourquoi ?, avais-je demandé avec ma naïveté de débutante. Une simple question qui avait suffi à jeter dans les affres mon vis-à -vis, au bénéfice d'une longue carrière. Au final j'avais reçu une réponse embrouillée équivalant à un "parce que c'est comme ça."

Depuis j'ai évidemment appris que les médias ne s'intéressent qu'à ce qui ne fonctionne pas - la théorie dite des "trains qui n'arrivent pas à l'heure" - et plus encore au scandale - en l'occurrence qu'une entreprise liée à la Confédération ne fasse pas preuve de perfection dans sa stratégie environnementale.

Je laisse à d'autres l'explication du processus en soi, ce qui m'interpelle est le refus catégorique des journalistes de se remettre en question. Il n'existe pas de marge de manoeuvre. Dans le meilleur des cas, les tentatives de médiations se soldent par des justifications ne modifiant pas le comportement de base, dans le pire celui qui ose une critique se voit aussitôt catégorisé dans la classe des censeurs. Voilà qui ramène, psychologiquement parlant, au profil-type de l'adolescent, fourbu d'idéaux irréalistes, en crise ouverte avec l'autorité et auto-proclamé omniscient.

Suis-je en train d'affirmer que les journalistes (du moins la majorité de ceux que je connais en Suisse...) ne sont que des ados qui n'ont pas grandi ? Ben oui, c'est exactement ce que je dis. D'autant plus effrayant si l'on considère le pouvoir dont ils disposent. Ni élus ni redevables, protégés par une liberté d'expression qu'ils utilisent unilatéralement.

N'en demeure pas moins qu'au sein de cette caste sectaire gravitent quelques éléments qui souhaitent exercer leur métier au plus proche de sa déontologie, délimitant notamment entre faits et opinions, tout en restant conscients que l'objectivité totale n'est pas atteignable.

Ceux-là seront particulièrement sensibles à un paragraphe de Kaplan:

"Comme les hommes d'église médiévaux, la classe médiatique des bien-souciants a tendance à confondre la moralité avec la moralisation : ceux qui ont les mégaphones les plus forts et aucune redevabilité bureaucratique tendent à adopter des absolus moraux. Après tout, il est plus facile de transcender la politique que de s'y engager, avec tous les compromis moralement insatisfaisants que cela implique."

Je me suis souvent demandé à quoi bon m'obstiner dans un milieu si éloigné du pragmatisme dans lequel je me reconnais. Malgré les doutes, parfois au quotidien, j'ai choisi de poursuivre. Malgré les compromis moralement insatisfaisants que cela implique, précisément pour ne pas adopter des absolus moraux.

Un travail de fourmi, de goutte d'eau dans l'océan, qui ne portera pas nécessairement ses fruits. Juste pour avoir un pied dans la porte, pour la garder ouverte...

Publié par Myriam le 24 décembre 2004 à 1:37