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19 décembre 2004

La sécurité des euro-élites

Une critique percutante du concept de sécurité humaine de l'Union Européenne a été mise en ligne sur le site britannique non conformiste Spiked, sous la plume de Philip Cunliffe.

Ce document, qui constitue une opposition vaguement dissimulée à la doctrine américaine, remplace en effet la sécurité collective comme objectif-clef des forces de l'ordre par la sécurité individuelle, par essence plus large et non liée à une zone géographique. Elle définit également le principe d'interventions civilo-militaires, sous la forme d'une "force de réponse en sécurité humaine", visant à policer des secteurs donnés et non à imposer la paix. Elle se veut également une manière de populariser l'idée européenne face à l'essor du nationalisme exprimé dans les urnes.

Cunliffe affirme que cette doctrine semble la tentative désespérée des élites européennes pour créer des liens avec leurs concitoyens dispersés et indifférents. Il montre également l'assemblage étrange de lois disparates censé fonder sa légitimité, et le fait que transformer les opérations militaires en actions apparemment policières dénie à tout Etat visé le droit d'appliquer la légitime défense et de résister. Il conclut en expliquant que ce concept de sécurité humaine est plus lié aux enjeux électoraux qu'aux vrais problèmes de sécurité.

Un énoncé du document doit cependant susciter une attention particulière au sein des forces de l'ordre - pardon, les forces de sécurité humaine :

« the lives of those deployed cannot be privileged. The aim should be to protect people and minimise all casualties. This is more akin to the traditional approach of the police, who risk their lives to save others, even though they are prepared to kill in extremis, as human security forces should be. »

J'aimerais bien savoir comment les chefs militaires européens vont expliquer à leurs subordonnés que durant la prochaine mission, s'ils font partie de la division de 15'000 hommes prévue comme force de réponse, leur propre survie ne constitue pas une priorité !

Inutile de se demander pourquoi, dans ces conditions, l'Europe et les Etats-Unis soient si éloignés dans la perception de la chose militaire...

COMPLEMENT DU 20.12 : Le commandement européen des Forces armées américaines applique en tout cas des méthodes différentes, avec des opérations basées sur les effets, pour prévenir les crises et déployer des contingents polyvalents.

Publié par Ludovic Monnerat le 19 décembre 2004 à 23:14

Commentaires

Bonsoir,

Je me permet de vous signaler que le lien indiqué dans votre complément du 20/12 ne fonctionnent pas.

Quand aux simulations d'invasion terrestre de l'Iran, je signale qu'en 1941, l'Armée Rouge, pourtant en proie a Barbarossa en coordination avec les britaniques avait réussi sans coup férir la prise de controle de ce pays mais à l'époque, ils avaient un succeseur désigné pour gouverné le pays.
Le Shah de l'époque, trop pro allemant n'avait eu cas laisser la place à son fils.
Le probléme, comme actuellement avec l'Irak, c'est d'avoir une opposition fiable capable de prendre les rénes du pouvoir des que le régime tomberait.
Il est certain que l'épée de Damocles au dessus de Téhéran contraint celui à essayer de manifester un minimum de bonne volonté sur les sugets sensibles mais en méme temps l'armée Iranienne fait des maneuvres "anti nucléaires" et s'entrainent à la guerre asymétrique.
Alors "waite and see".

Publié par Frédéric le 21 décembre 2004 à 22:09

Oups, désolé, je ne suit pas habitué à ce systéme et j'arrive pas à effacer la partie consacré à l'Iran ;)

Publié par Frédéric le 22 décembre 2004 à 11:25